Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Quelles sont les caractéristiques de cette crise par XUAN? Réponse à Jean-Claude DELAUNAY

Dans ce blog, nous avons sans doute des positionnements tactiques parfois différents, mais nous avons conscience de ce qui parait échapper à bien d’autres: la gravité de la situation, celle de la chute de l’empire américain et de la nécessité du socialisme. Une bonne partie des abstentionnistes s’explique peut-être par la conscience confuse du fait que l’on ne saurait être trop “gentil” face à ce qui est devant nous et le vote utile est passé d’une manœuvre institutionnelle usée à la tentative de créer des camps non pour mais contre. Oui il y a le caractère objectif de la relation entre forces productives et rapports de production auquel se réfère Jean-Claude, mais il y a la deuxième contradiction mise en avant par MARX: Ce sont les hommes qui font leur histoire, le caractère plus ou moins conscient de la nécessité historique, pas d’un point de vue psychologique mais de classe, idéologie et organisation, l’état de la lutte des classes du léninisme qui a toujours dénoncé l’objectivisme de Boukharine auquel est retourné Boccara pour accompagner de fait les illusions de l’eurocommunisme alors qu’il est l’ultime tentative théorique de bon niveau pour aborder la nature de la crise. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Jean-Claude, tu disais avant les élections que le socialisme est d’actualité immédiate, je dirais aussi à ma façon que les jours heureux c’est le socialisme. C’est la seule solution à la crise et à la guerre.

Je m’interroge sur les caractéristiques de cette crise que nous abordons. Au vu des pénuries provoquées par les sanctions que nous impose l’OTAN, on dirait une crise de sous-production comme sous l’ancien régime. Naturellement c’est très différent, beaucoup plus évolué maintenant. Il faut bien une telle raréfaction des marchandises pour annihiler leur reflet, les billions de dollars accumulés, mais il existe aussi un nœud de contradictions.

Guennadi Ziouganov a dit aujourd’hui « Josep Borrell a déclaré que la confrontation entre l’Ukraine et la Russie « sera gagnée sur le champ de bataille »… En mai 2019, il a qualifié notre pays de « vieil ennemi »… Borrell a annoncé publiquement les intentions des stratèges occidentaux, qu’ils ont jusqu’à présent soigneusement dissimulées. Ce n’est pas une guerre entre la Russie et l’Ukraine. C’est la guerre de l’OTAN contre la Russie… Les États-Unis et leurs alliés n’ignorent pas seulement le fait que le gouvernement actuel en Ukraine est sous le contrôle de nazis purs et simples. Le vote du 7 décembre 2021 sur la résolution de l’ONU intitulée « Combattre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres formes de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie » le confirme. Seuls deux pays, en fait, ont soutenu le fascisme en votant contre la résolution : les États-Unis et l’Ukraine. L’écran de fumée de la « lutte pour des valeurs civilisées » a été écarté. Josep Borrell a publiquement assimilé l’Union européenne, l’OTAN et les Banderistes. Dans ces conditions, la solidarité de toutes les forces progressistes du monde est importante. »

Mais la guerre n’est pas seulement entre l’OTAN et la Russie

L’hégémonisme US veut imposer à l’Europe son monopole du pétrole et du gaz de schiste. Après l’échec de nombreuses tentatives, dont l’empoisonnement de Navalny, les USA ont réussi à tordre le bras de l’Allemagne. Le fer est porté au cœur de la vieille Europe qui se croyait enfin guérie de la guerre.

Et nous voyons les différents gouvernements de l’Europe « enfin unie » se battre comme des chiffonniers, engager des mesures de rétorsion contre la Hongrie, ou se reprocher des « liens avec Poutine », « alors qu’il était encore ministre des Affaires étrangères, il a rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov », de vouloir « négocier avec des criminels », « avec Hitler, Staline ou Pol Pot », ou encore dénoncer « un antisémite d’extrême-droite qui, en plus, combat les personnes LGBT. (…) Il soutient Marine le Pen, qu’il a reçue à de nombreuses reprises. » « Ne soyons pas naïfs, il veut l’aider avant l’élection ».

Le spectacle des bourgeoisies européennes sous la botte des USA est surprenant, symptomatique d’une équipe qui vient d’encaisser but sur but et qui voit tourner le chronomètre.

Pourquoi ce déchaînement ? L’UE ne devrait pas être intéressée par le pétrole US, elle devrait s’opposer aux sanctions avec davantage de fermeté, s’abstenir de poursuivre les livraisons d’armes et l’envoi de mercenaires comme certains légionnaires français et quelques gradés enfermés à l’usine Azovstal de Marioupol. Apparemment ce n’est pas l’intérêt des capitalistes de cesser le commerce avec la Russie non plus. Et Le Drian and Co sont parfaitement informés des simagrées et des mises en scène de Zelensky.

Il existe peut-être une raison différente, et je reprends le mot de Chabian « la démocratie de la Ve est en fin de course » (pas seulement chez nous d’ailleurs). Roussel a été très gentil, mais nous n’avons pas affaire à des gentils.

Le score des abstentions dit que les institutions bourgeoises sont au bout du rouleau et que les capitalistes sont prêts à tout pour préserver cette façade, sinon tomber le masque et montrer leur visage de mangeur d’homme, quel que soit le résultat du second tour. 

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 127

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.