Histoire et société

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La guerre en Ukraine confirme l’émancipation de pays du Golfe vis-à-vis de Washington

Les pays du Golfe (Arabie Saoudite et Emirats arabes réunis) autrefois alliés indéfectibles des Etats-Unis refusent d’appuyer les USA dans leurs efforts pour étrangler la Russie. Dans ce cas impensable il y a quelques années se confirme le basculement du monde vers un monde multipolaire et dans celui-ci un nouveau positionnement des alliances dans lequel les USA et leurs vassaux s’avèrent de plus en plus isolés. La plupart des pays du Tiers monde et en particulier le monde musulman excédé d’être maltraité, divisé, refuse d’être utilisé. Et si les dirigeants en sont là, ce n’est rien à côté des peuples. Dans un pays comme l’Indonésie, une des plus grande nation musulmane mais aussi celle qui a subi un véritable génocide (500.000 personnes accusées d’être communistes exécutées) la popularité de Poutine est à son comble (il est désigné sous le vocable affectueux de “papa Poutine”). (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

SOURCE AFP – Il y a 45 minRéagir|32

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis en lumière des divisions autrefois impensables entre Washington et ses principaux alliés du Golfe, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, géants pétroliers de plus en plus indépendants sur la scène internationale.© Saudi Royal Palace/AFPLa guerre en Ukraine confirme l’émancipation de pays du Golfe vis-à-vis de Washington

Les deux pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui soutiennent Washington depuis des décennies, se sont abstenus d’appuyer l’administration du président Joe Biden dans ses efforts pour étrangler Moscou, de l’énergie à la diplomatie.

“Les Emirats (ne devraient) plus être vus comme une marionnette des Etats-Unis”, déclarait à CNN le 3 mars Abdulkhaleq Abdullah, professeur de sciences politiques dans le pays.

“Nous devons agir selon nos (…) priorités”, ajoutait-il, tout en soulignant les “très bonnes relations avec l’Amérique”.

Pour les analystes, cette nouvelle position des pays du Golfe, qui survient après de nombreux différends ces dernières années –dont le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi par un commando saoudien à Istanbul en 2018–, est un tournant dans les relations avec Washington, longtemps “protecteur” de ces Etats, face à l’Iran notamment.

Pétrole contre protection

“C’est certainement une phase importante dans les relations entre le Golfe et les Etats-Unis”, a déclaré à l’AFP Anne Gadel, contributrice régulière pour l’Institut Montaigne sur les pays du Golfe.

Selon elle, les pays du Golfe “sont conscients qu’ils doivent se préparer à un Moyen-Orient différent, et que l’équilibre des pouvoirs est en train de changer en général” au niveau mondial.

Les Emirats, qui assurent actuellement la présidence du Conseil de sécurité des Nations unies, ont refusé de voter en février en faveur d’un projet de résolution américano-albanais condamnant l’invasion de l’Ukraine.

Le conflit fait grimper les coûts de l’énergie mais les pays du Golfe résistent pour le moment aux pressions occidentales visant à augmenter la production de pétrole pour faire baisser les prix.

Les Saoudiens ont ainsi souligné leur engagement envers l’alliance pétrolière Opep+, dirigée par Moscou et Ryad. Et les Emirats ont réaffirmé jeudi leur respect des engagements pris dans ce cadre, au lendemain de déclarations de leur ambassadeur à Washington en faveur d’une hausse de la production.

Le président américain et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, ne se sont pas parlé depuis la prise de fonctions de Joe Biden qui avait juré de traiter le royaume comme un état “paria” après le meurtre de Khashoggi, imputé à Mohammed ben Salmane par la CIA.

Remontant à 1945, l’alliance des Etats-Unis avec l’Arabie saoudite, puis avec les monarchies voisines, reposait sur un deal “pétrole contre protection”.

Dans la région, les pays du Golfe qui accueillent troupes et bases américaines et étrangères, ont longtemps été considérés comme les pantins des Américains.

Cette situation a commencé à évoluer en 2011, lorsque le Printemps arabe a mis sur la touche les puissances arabes traditionnelles comme l’Egypte et la Syrie, permettant aux Etats du Golfe, vus comme stables et prospères, de jouer un rôle plus important sur la scène régionale.

Frustrations

L’Arabie saoudite et les Emirats combattent actuellement au Yémen les rebelles Houthis soutenus par l’Iran et ont renforcé leurs liens avec la Russie et la Chine. Les Emirats ont par ailleurs normalisé leurs relations avec Israël.

De nombreuses frustrations ont crispé les relations avec Washington, notamment l’ouverture de M. Biden envers l’Iran ou encore le refus américain de qualifier les Houthis de “terroristes”.

La question sécuritaire est toutefois le cœur du problème avec l’absence d’une réaction américaine forte après l’attaque contre des installations pétrolières saoudiennes en 2019, et la volonté annoncée de Washington de revoir à la baisse ses engagements militaires au Moyen-Orient.

“Les pays du Golfe (…) ne sont plus disposés à compter sur les Etats-Unis comme garant ultime de la sécurité” régionale, estime Hussein Ibish, de l’Institut des Etats arabes du Golfe à Washington.

Même “si les Etats-Unis restent un partenaire stratégique de premier plan”, ces Etats veulent “diversifier leurs options diplomatiques”.

10/03/2022 09:59:39 –          Dubaï (AFP) –          © 2022 AFP

A titre d’exemple l’AFRIQUE n’est pas du côté de “la communauté internationale”, c’est une tendance que j’avais déjà constaté et dont je parle dans mes mémoires puisque j’étais au BENIN lors de la guerre contre l’IRAK, mais il semble au vu des positions à l’Assemblée générale des NATIONS UNIES que cette tendance s’est encore accentuée dans la guerre en Ukraine. Les effets en sont aujourd’hui perceptibles chez les immigrés et enfants de l’immigration en Europe, en France en particulier. L’indécent débat entre ZEMMOUR et PECRESSE reflétait d’ailleurs à quel point les deux compères s’entendaient sur la nécessité d’une immigration des pays de l’est de l’Europe pour les tâches sous-payées dont les Français ne veulent pas. (NOTE DE DANIELLE BLEITRACH)

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