Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

KPRF : le regain de tension sur la scène internationale est le reflet de la crise générale du capitalisme

Face aux tensions et menaces de guerre qui ne cessent de monter dans le monde et même en Europe, il y a quelque chose de totalement onirique dans cette campagne présidentielle; non seulement Macron assume la présidence de l’UE dans un tel contexte, après l’urgence et l’union sacrée autour de l’épidémie va-t-il nous imposer celle des guerres de l’OTAN ? Rien ne met en cause aujourd’hui l’idée consensuelle que nous serions des “démocraties” confrontées à des “régimes autoritaires” et subissant leur menace, même la campagne de Roussel n’affronte pas la réalité belliciste du capitalisme, le pas important en matière de dimension de classe et de souveraineté nationale, demeure encore en retrait par rapport aux dangers de l’heure décrit ici. L’influence du trotskisme -dans ses meilleurs aspects- est manifeste, tant dans l’absence de création d’un parti communiste militant, le rôle des minorités agissantes et occultes dans ladite organisation et plus largement la haine de tout ce qui est léninisme et la sous-estimation de ce qu’est réellement l’impérialisme. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

Le premier vice-président du Comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie, Youri Afonine, a participé à l’émission “60 minutes” sur la chaîne de télévision Russia-1.

https://kprf.ru/party-live/cknews/207927.html

Le sujet de l’émission était la réaction occidentale aux demandes russes de garanties de sécurité, en particulier la demande de ne pas inclure les États limitrophes de la Russie, comme l’Ukraine et la Géorgie, dans le bloc de l’OTAN.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré dans une interview accordée au journal italien La Repubblica que l’Alliance de l’Atlantique Nord avait déjà décidé d’admettre l’Ukraine et la Géorgie dans ses rangs, bien qu’il ne soit pas prêt à donner de date exacte pour l’entrée de ces États dans le bloc militaire. M. Stoltenberg a également déclaré que l’OTAN avait l’intention de se concentrer sur l’assistance militaire à ces pays.

Afonine a noté que, bien sûr, les propos de Stoltenberg semblent jusqu’à présent de nature purement déclarative. En l’absence d’un calendrier précis pour l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN, ce processus pourrait être retardé indéfiniment. Néanmoins, il est clair que l’Occident est enclin à donner à la Russie une réponse négative et agressive. Sous nos yeux, on assiste à une nette escalade des enjeux de la confrontation sur la scène internationale.

Le premier vice-président a suggéré d’examiner le contexte économique dans lequel cela se produit. En décembre 2021, les États-Unis ont enregistré le taux d’inflation le plus élevé depuis 40 ans, soit environ 7 % en glissement annuel. Ce chiffre est inhabituellement élevé pour l’économie américaine. Même pendant la crise de 2008-2009, l’inflation était presque deux fois moindre. Cela dit, les États-Unis sont la plus grande économie du monde capitaliste et le noyau du système financier du capitalisme mondial. À partir de ce noyau, les problèmes financiers se propagent comme des vagues dans tout le système. Les autorités américaines doivent répondre à ces problèmes d’une manière ou d’une autre. Il est évident que le choix a été fait de déplacer l’attention de sa population vers la prétendue “menace russe”.

Le régime de Zelenski en Ukraine tente de manière encore plus flagrante de résoudre ses problèmes en attisant l’hystérie militaire et en militarisant le pays jusqu’à l’absurde : toutes les Ukrainiennes âgées de 18 à 60 ans ont été obligées de se présenter au bureau d’enregistrement et d’enrôlement militaire en 2022. A court terme, cette hystérie militaire permet de fermer les médias d’opposition et de harceler les politiciens d’opposition. Mais à long terme, cela se retournera contre Zelenski. Après tout, la Russie n’attaquera pas l’Ukraine. Et tôt ou tard, les Ukrainiens se rendront compte qu’ils ont été trompés. Cela pourrait conduire à l’effondrement définitif de la cote de Zelenski.

Youri Afonine a également commenté la déclaration du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Riabkov, concernant la possibilité de déployer des infrastructures militaires russes à Cuba et dans d’autres pays amis d’Amérique latine, en réponse au refus de l’Occident de satisfaire la Russie sur la question des garanties de sécurité. Youri Viatcheslavovitch a noté que le déploiement des installations militaires russes serait déterminé par la position de ces pays. Mais il s’agit d’une tournure parfaitement envisageable. Parce que Cuba et un certain nombre d’autres pays de la région sont soumis à une forte pression économique et politique de la part des États-Unis. La présence russe pourrait renforcer leur sécurité.

Dans le même temps, il n’existe aucune norme internationale interdisant le déploiement de bases russes dans des États amis d’Amérique latine. Et ce n’est certainement pas aux États-Unis de faire remarquer à la Russie l'”inadmissibilité” de telles actions. Après tout, les États-Unis eux-mêmes ont acquis des centaines de bases militaires dans d’autres pays, y compris en Europe de l’Est, à proximité des frontières de la Russie.

Le premier vice-président du comité central du KPRF a déclaré qu’en fait, l’Occident a déjà franchi toutes les “lignes rouges” du périmètre de sécurité russe. Pendant 30 ans, l’impérialisme occidental a encerclé notre pays de toutes parts. Il aimerait continuer à le faire discrètement. Mais les demandes de garanties de sécurité désormais avancées par la Russie empêchent l’Occident de poursuivre cette tactique. Si l’Occident rejette les demandes russes, il devient évidemment l’initiateur d’une nouvelle escalade de la tension internationale.

Youri Afonine a déclaré que la Russie pouvait et devait répondre à la situation actuelle en poursuivant le développement de la Crimée et de Sébastopol, en apportant un soutien économique au Donbass (à ce sujet la décision d’autoriser les marchandises du Donbass à accéder aux marchés publics russes était très utile), et en reconnaissant les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Le projet de loi en question a été préparé de longue date par le groupe du KPRF à la Douma d’État.

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2 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Concernant le sort de Zelinski ont a pu voir Lundi dans nos média l’arrivée de Poroshenko arrêté immédiatement à l’aéroport et aussi tôt relâché sous la pression de ses soutiens venus avec renfort de drapeaux jaunes et bleus était-ce svoboda ? en tout cas le drapeau rouge et noir de pravye sektor était lui bien présent.
    Cela n’a pas émus nos démocrates que la police d’un état souverain ne puisse exécuter ses mandats d’arrêts sous la pression de criminels qui ont brûlé vif des syndicalistes et qui interdisent le Parti Communiste d’Ukraine.

    Sur le chapeau de l’article et notre souveraineté.
    Ce mercredi matin l’éternelle seconde aux présidentielle a osé parler de la nécessaire sortie du commandement intégré de l’OTAN, de la défense du nucléaire comme joyaux de l’industrie française, de souveraineté, de la fin du financement scandaleux des parcs éoliens.
    Questionnée sur la question ukrainienne elle a affirmé qu’il y avait un accord violé de l’OTAN vis à vis de la Russie sur le rapprochement avec les frontières Russes. Elle a surtout affirmé que la France n’avait aucun intérêt à suivre d’autres puissances dans cette aventure et que la première victime des sanctions contre la Russie était la France.
    Elle regrette également la décadence de la diplomatie française qui abandonne sur tous les fronts sa souveraineté ce qui se traduit par son absence à la table des négociations sur l’Ukraine.
    Dans la foulée elle dénonce également la difficulté à trouver un prêt bancaire pour sa campagne où elle dénonce un pouvoir des banques sur la politique en France.
    Sur la réorientation de la politique de l’OTAN elle estime que cette organisation doit se concentrer sur la menace islamique, son fond de commerce.
    Mais elle avance un discours anti-impérialiste, tout en évitant le sujet de l’UE.

    Elle prend le contre pied de la gauche anti communiste tout en utilisant habilement des analyses que nous produisons.

    La dernière question de la journaliste concernait le choix entre Céline et V.Hugo elle n’a pas hésité à choisir haut et fort Victor Hugo, cet ami des Rois et de la Concorde qui parle au peuple en mangeant chez les riches. “Elle aime Victor Hugo elle peut pas être d’extrême droite”.

    Faut-il que ce soit de ce côté de la politique que certains vrais sujets soient abordés ?
    Cette droite qui depuis la Révolution a choisi l’ennemi plutôt que le peuple, qui a chaque fois a collaboré avec les monarques et bourgeois outre Manche et de part le Rhin.
    Face à elle une gauche garante d’une autre cinquième colonne qui produit ceux qui ont envoyé à la boucherie les paysans de 14, ceux qui ont abandonné des nations entières aux griffes du fascisme dans les années 30 où qui donnent des formations politiques au service de Washington et des banquiers depuis au moins 3 mandats présidentiels et dont le candidat vert est un des pires exemples.
    La majorité de ces amis de Clinton, Obama et Biden sort de ces candidats de la gauche bobo, élus par des couches moyennes complètement abruties, ne voyant pas les crimes du parti “Démocrate” des USA. Des candidats populaires chez ceux qui éduquent nos enfants: les profs.

    Aujourd’hui un candidat de gauche qui oserait parler de souveraineté serait classé par les chiens de garde comme étant d’extrême droite et par certains même de rouges bruns.
    Allons nous encore longtemps abandonner à la réaction notre défense de l’industrie et de notre diplomatie ?
    Ce n’est pas en appelant A Montebourg à nous rejoindre que nous allons nous renforcer, Montebourg issus d’un PS dont le peuple ne veut plus entendre parler auquel les couches moyennes préfèrent LREM. (A Montebourg, un autre soutient aux politiques de désindustrialisation du PS, comme le vendeur de parfums.)

    Dans les rues de Paris on défile également au flambeau avec des banderoles noires écrites avec des lettres gothiques sous des blasons royalistes en hommage à Sainte Geneviève. Depuis quand les Royalistes défendent-ils la démocratie et la République ? (15 janvier 2022).
    Monarchie dont les affaires de famille de leurs cousins britanniques sont relayés par nos chaînes télé du service public. Les descendants directs de ceux qui ont combattu la République pendant la dite “Terreur”.

    Il y a une France anti-communiste mais aussi une France anti-Républicaine multi forme.

    Ce n’est pas en essayant de garder des liens avec la social démocratie pour sauver trois élus par-ci par-là que nous vaincrons. Cette cuisine dans le dos des militants est une des raisons de notre affaiblissement en plus de notre faiblesse théorique. Ceux qui la pratiquent sans mandat des militants communistes détruisent le Parti et exposent publiquement sa faiblesse.

    Les militants communistes devraient se saisir du sujet qui me semble le plus important actuellement l’impérialisme, dont les conséquences sont vécues au quotidien et qui ne peuvent se résoudre uniquement par des luttes syndicales de demande d’augmentations.
    La paix, l’inflation et l’énergie sont trois domaines intimement liés à l’impérialisme.
    Un blocus énergétique pourrait provoquer des soulèvements majeurs, nous ne sommes pas à l’abri de ce qui c’est passé au Kazakhstan.
    Il faut prendre le pouvoir pour agir sur les politiques économiques et monétaires, énergétiques et industrielles, scientifiques et éducatives,…

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    • Xuan

      Il y a fort longtemps que les souverainistes sont partis en guerre contre l’Empire, tandis que les progressistes qui avaient crié paix au Vietnam voire FNL vaincra ! avaient viré anti communiste et pro US tout en s’abonnant au Monde, à Libé ou à l’Obs.

      Entièrement d’accord avec Daniel Arias, c’est aux communistes de prendre la tête du mouvement anti impérialiste, et d’abord anti OTAN, mais aussi de soutenir la Chine Populaire et la Russie, qui sont à la tête de la lutte anti hégémonique.

      Par contre je mettrais un bémol sur le discours « anti impérialiste » de Le Pen.
      Si on a suivi les déclarations du RN durant l’ère Trump, elles étaient ouvertement antichinoises et soutenaient Trump. C’est-à-dire que l’opposition du RN à l’Empire a deux visages : anti US quand les démocrates sont au pouvoir et pro US quand c’est un républicain proche de Steve Bannon.
      Comme les journalistes ne suivent pas mot à mot les déclarations du RN sur ce sujet, le changement de pied embarrassant est passé plutôt inaperçu mais nous devrions nous souvenir que l’anti hégémonisme des souverainistes est à géométrie variable.
      Ce qui nous ramène au même principe : la direction du mouvement pour la paix et contre l’hégémonisme revient aux communistes.

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