la question à laquelle on enrevient toujours qu’on lui donne ce nom ou un autre est celle de la dictature du prolétariat, parce que comme le note justement Franck Marsal ici en citant le manifeste le capitalisme est en fait le mode de production qui dissout toutes les valeurs patriarcales et idylliques de la féodalité, d’où ce que je notais concernant les “conservateurs”, ils sont à la fois pour la classe dominante et contre le capital, et agissent suivant les rapports de forces dans un sens ou un autre. ils sont différents des fascistes et c’est seulement au pied du mur qu’on les distingue, vers quelle classe ils vont aller et en accepter la domination…
Pour poursuivre la réflexion, donc il faut aller jusqu’au pouvoir de classe et à la nature de l’ETAT; il faut se souvenir de la manière dont Lénine dénonçait l’hypocrisie desréférences à la démocratie et il revenait frequemment à la lettre d’Engels à Bebel(11 Décembre 1884)sur la Démocratie pure, qui “peut au moment de la révolution… Prendre momentanément de l’importance comme dernière ancre de salut de toute l’économie bourgeoise et même féodale… Notre seul adversaire le jour de la crise et le lendemain sera l’ensemble de la réaction se regroupant autour de la démocratie pure”.
le ridicule petit bourgeois revendiquant la tradition contre l’HISTOIRE
le conservatisme, la contrerévolution engendre une conception culturelle à travers laquelle le petit bourgeois apeuré cherche à se légitimer mais pas à connaitre… Zemmour est une figure parmi d’autres de ce truquage…l’histoire a avoir avec la tradition, on le conçoit : elle est en quelque sorte la science qui nous dit les valeurs qui fondent l’identité de notre civilisation et la République héritière de la révolution française a eu à coeur de s’appuyer sur elle, comme la base de l’éducation à lacitoyenneté. On retrouve le même souci dans toutes les révolutions socialistes et chez les partis communistes dans le sillage d’une conception renouvelée celle de Marx. Si en poursuivant notre réflexion, qui a commencé à travers le débat entre les communistes russes et poutine, entre marxisme-léninisme et conservatisme, on s’interroge sur ce qui se passe en France aujourd’hui, nous baissons incontestablement d’un cran dans le cadre de la campagne présidentielle par exemple.Le cas de Macron mériterait lui aussi une étude specifique mais restons-en à ce que l’opération Zemmour révèle…
Zemmour? qui n’est que la créature de Bolloré, pret à nous mener au fascisme, va jusqu’au bout de la confusion dans laquellel’histoire n’est plus qu’illustration. La confusion est d’abord historique et elle se retrouve dans la plupart des interprétations historiques des conservateurs et a fortiori des fascistes. Les conservateurs se présentent volontiers comme cultivés, paropposition à la populace, ils revendiquent une culture académique dans laquelle la littérature et l’histoire sont sensés jouer un grand rôle mais déjà le romantisme,l’anecdote, prenent le pas sur la connaissance. Dans la vulgarisation orientée contre tout ce qui est révolutionnaire, ce monde là est plus proche de l’almanach Vermot et de Lorànt Deutsch que d’un véritable savoir historique. Mais le fascisme va encore plus loin vers le négationnisme et les interprétations racistes fumeuses. Où se situe Zemmour quand il attribue la chute de l’empire romain à Gengis khan que les Romains auraient eu tort d’accueillir comme nous accueillons les immigrés ? C’est de l’ignorance avec l’utilisation d’un nom celui de Gengis Khan (né en 1162 mort 1227) qui fait image, et à qui il attribue la chute de l’empire romain – cequi est un peu tardif pour l’empire romain d’occident qui tombe en 475. Après le coup d’état des militaires, le général Flavius Oreste manœuvre pour que son fils Augustus Romulus obtienne le titre d’empereur en 475. Considéré comme un usurpateur, l’adolescent de 14 ans n’est pas reconnu par l’empire romain d’Orient et les royaumes germaniques. En fait c’estplutôt l’instabilitépolitique et les coups d’Etat militaire qui abattent l’empire d’occident auquel va bientôt succéder la puissance papale donc la chrétienté chère à Zemmour (dieu et bolloré saventpourquoi?). Et Gengis khan c’est un peu tôt pour la chute de l’empire romain d’orient qui succombe le 29 mai 1453, l’Empire romain d’Orient (« Empire byzantin ») s’effondrait avec la chute de Constantinople. L’histoire contrerévolutionnaire est à un niveau tel qu’elle correspond à une décadence et “l’intellectuel brillant”(sic) Zemmour ne dépare pas les folies de Steve Bannon et de Marion Maréchal qui en est tout de même arrivé à l’idée d’un savoir politicien universitaire, de droite et de gauche. Mais cette phase ultime a été préparée par des utilisations hasardeuses à fin “morale” comme celle de la royaliste Olympe de Gouges devenue idole féministe de la social démocratie, le sociétal, le spectaculaire se substituant à l’histoire avec Furet célébrant le bi-centennaire de la révolution française avec Mitterrand, nous sommes déjà à la mairie de paris appelant lorant Deutsch comme historien officiel. Pas très loin de la furie iconoclaste et du refus d’enseigner les classiques alors même que l’on croit indispensable la publication de mein kampf.
Cette confusion dont on ne sait plus si elle est de droite ou de gauche, fasciste ou libérale libertaiee, s’empare aujourd’hui de la géographie, de l’histoire des peuples, et on peut dire que les Nouveaux philosophes, les Glucksman et bernard henry Levy utilisent à plein cette parodie de savoir pour accompagner leur opération de propagande contre les peuples auquel l’otan s’attaque.Ils jouent cela a été bien des fois analysé à la fois leur revendication d'”intellectuel” et leur aspect victime d’un savoir officiel, une sorte de complotisme académique pour lesquels ils en appellent aubon sens. Zemmour n’a rien inventé il est le produit de trente ans de manipulation. C’est là où on assiste au passage d’une histoire conservatrice, contrerévolutionnaire à la manipulation fascisante. Par le formes assumées d’utilisation de la vulgarisation médiatique et la parodie de l’intellectuel dreyfusard se retournant en son contraire en parodiant ses valeurs et ses combats, ce qui rejoint ce que dit Engels sur l’utilisation de la démocratie pure.
Après une telle conception de la cuture et de l’histoire étonnez -vous qu’on en arrive à accepter de considérer Zemmour comme un intellectuel cultivé qui plaque la même confusion sur l’actualité immédiate avec la seule volonté dejustifier ses thèses invraisemblables . Ainsi il identifie les “antifas” venus l ‘accueillir à Nantes à Staline pour leur aspect meurtrier supposé alors que staline ne les aurait pas supporté une minute. Mais dans la foulée il transforme Roussel en réactionnaire pour sa manière de se réfugier dans les jupes des institutions. Celui qui trouve grâce c’est Melenchon devenu comme lui un républicain révolutionnaire, un bolchevique, sans doute parce qu’il reconnait le style Mitterrand qui est non seulement un conservateur assumé mais un réactionnaire dans l’âme et dans tous ses actes, un anticommuniste d’abord, mais voyez plutôt cet échange : politiquement la réponse de roussel est juste mais est-ce qu’il est réellement pris conscience de ce qu’il faut de combat idéologique devant une telle dérive ?
Qu’on le veuille ou non et la manière dont ce sinistre pitre traite Roussel témoigne du fait que le PCF quel que soit son affaiblissement qui a coincidé avec la montée de cet obscurantisme reste une garantie non seulement pour les couches populaires en matière de salaire, pouvoir d’achat mais aussi droit à l’education et à la culture… En fait le choix du socialisme, l’importance d’un parti communiste c’est non seulement le refus d’une pensée raciste mais c’est également un rôle reconnu à la science, à l’éducation…
Franck marsal /CONSERVATISME ET CAPITALISME
Cela me fait penser à ce passage du Manifeste du Parti Communiste, dans lequel Marx et Engels expliquent que la bourgeoisie dissout toute forme sociale pour la ramener à un rapport d’argent :
“Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les liens complexes et variés qui unissent l’homme féodal à ses “supérieurs naturels”, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d’autre lien, entre l’homme et l’homme, que le froid intérêt, les dures exigences du “paiement au comptant”. Elle a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d’échange; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l’unique et impitoyable liberté du commerce. En un mot, à la place de l’exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhontée, directe, brutale.
La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle en a fait des salariés à ses gages.
La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n’être que de simples rapports d’argent.
La bourgeoisie a révélé comment la brutale manifestation de la force au moyen âge, si admirée de la réaction, trouva son complément naturel dans la paresse la plus crasse. C’est elle qui, la première, a fait voir ce dont est capable l’activité humaine. Elle a créé de tout autres merveilles que les pyramides d’Egypte, les aqueducs romains, les cathédrales gothiques; elle a mené à bien de tout autres expéditions que les invasions et les croisades
La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les rapports de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux. Le maintien sans changement de l’ancien mode de production était, au contraire, pour toutes les classes industrielles antérieures, la condition première de leur existence. Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes. Tous les rapports sociaux, figés et couverts de rouille, avec leur cortège de conceptions et d’idées antiques et vénérables, se dissolvent; ceux qui les remplacent vieillissent avant d’avoir pu s’ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés enfin d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés.
Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.
Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale.”
Le néo-libéralisme, comme pour le reste de son action a prolongé jusqu’à l’absurde et dans l’hypocrisie la plus totale cette quête de la dissolution. L’hypocrisie saute aux yeux de toute personne sérieuse, je pense et il n’est pas besoin de développer. Quant à l’absurde, il consiste à ériger de manière totalement dogmatique le soi-disant “progrès sociétal” en substitut au progrès social et surtout à le pratiquer intensément pour faire oublier que, par ailleurs, la bourgeoisie mondiale n’est plus capable de contribuer au progrès et au développement des forces productives. Quelles merveilles la société bourgeoise mondialisée crée-t-elle ? Sa dernière “merveille” en date, c’est de souiller l’espace autour de la Terre en proposant le tourisme spatial pour une micro-classe d’ultra-riches.
Lorsque le capitalisme s’est développé massivement en France dans la deuxième moitié du &9ème siècle, il apporta le chemin de fer dans chaque sous-préfecture, la machine agricole, et décupla les niveaux de production. Depuis 40 ans que le capitalisme néolibéral domine le monde, combien de km de lignes de chemins de fer construit en Afrique ? presque zéro. C’est la Chine avec ses nouvelles routes de la soie qui construit aujourd’hui des lignes ferroviaires pour sortir les pays du sous-développement, non seulement en Afrique, mais même en Europe de l’Est. Le succès de l’initiative chinoise pour les nouvelles routes de la soie poussent aujourd’hui les USA et l’UE à développer des projets prétendument similaires. Mais il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner que ces projets sont avant tout de l’affichage et un énorme véhicule de corruption, du blabla, dont il ne sortira rien de concret.
Donc, nous avons aujourd’hui tous les dangers de la dissolution de la société par la bourgeoisie, poussés à l’extrême avec une culture de masse internationale presque entièrement dominée par quelques grandes firmes monopolistes comme Netflix, Amazon ou Apple. Cette culture n’offre qu’une soupe politiquement correcte totalement insipide, à la manière dont Mc Donald a “révolutionné” l’alimentation. Et, en lieu et place du développement de la production, nous n’avons que l’épuisement des ressources et investissements acquis du passé, dont on sent chaque jour davantage la fragilité.
Par ailleurs, nous n’avons encore que peu d’expérience de sociétés socialistes, mais il me semble que la frénésie de dissolution du passé, inévitable et indispensable dans la 1ère période révolutionnaire, fait place ensuite à un rapport au passé bien différent de celui des sociétés capitalistes. Ceci n’est pas un phénomène culturel car on le retrouve dans toutes les sociétés socialistes, qu’il s’agisse de l’Union Soviétique, de Cuba, de la Chine ou du Vietnam. La révolution achevée, il s’agit de construire une société harmonieuse, équilibrée, consciente de sa place dans l’histoire et sur la Terre, consciente des contradictions de son histoire et en paix avec celle-ci ;consciente de la complexité de ses structures internes et capable de les faire évoluer plutôt que de devoir les détruire. L’analyse des productions culturelles des sociétés socialistes, même pauvres avec celles des sociétés capitalistes très riche révèle de ce point de vue un contraste saisissant : beaucoup moins de violence, beaucoup plus de culture, y compris de culture “classique”, de respect du patrimoine en même temps que de réflexion sincère sur l’évolution sociale. Moins – beaucoup moins – de bla-bla et de paraître.
C’est un peu comme si, pour se prolonger en tant que classe dominante, la bourgeoisie avait besoin de se revêtir d’un masque “révolutionnaire” en s’attaquant symboliquement (et uniquement symboliquement, nous avons pu le constater avec la savant défense de l’Eglise catholique par l’Etat et les médias dominants au moment de la publication du récent rapport Sauvé) aux racines de la société elle-même, alors que, dans une perspective réellement révolutionnaire, il s’agit de construire une société nouvelle en s’appuyant sur ces mêmes racines, Négation de la négation …
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