Cet article qui nous a été communiqué par Katia, l’amie cubaine qui est au bord de l’explosion devant l’escroquerie de la couverture intellectuelle, culturelle et universitaire que la CIA et les “gusanos” de Miami tentent de donner à la déstabilisation cubaine en profitant de l’épidémie et des difficultés économiques de Cuba. La description de ces gens et de leurs colloques à prétexte culturel, comme à prétexte démocratique recouvrent mal les pratiques sanglantes qui vont partout avec les Révolutions de couleur. Édifiant et honteux, la communauté scientifique, intellectuelle, universitaire doit dénoncer un tel dévoiement. Ce que le Vatican lui-même a refusé dans son enceinte n’a pas de place dans la culture et l’éducation ! C’est au-delà du politique c’est une question de salubrité publique. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Par: Enrique Ojito
Un dramaturge qui se prétend un “agent de changement”, formé à l’école des “révolutions de couleur, lance l’appel à une marche le 15 novembre à Cuba, avec des objectifs de déstabilisation. Yunior Garcia Aquilera, acteur et metteur en scène de théâtre de 39 ans, nous disent les médias qui accompagnent partout les révolutions de couleur, défie le gouvernement communiste, en réclamant “la démocratie et le changement “, mais comme le dit ici Enrique Ojito à CUBA on sait de qui il s’agit :
Yunior garcia Aquilera doit se sentir comme un poisson sur la terre ferme. Et ce pour deux raisons essentielles : d’une part, il a participé à cet atelier sur le campus madrilène, organisé par l’Université Saint Louis des États-Unis, en tant qu’artiste et jeune intellectuel – comme l’a déclaré le dramaturge cubain lui-même – et, d’autre part, la rencontre, qui s’est tenue du 12 au 14 septembre 2019, ne s’est pas attardée une seconde sur les œuvres d’Euripide, de Shakespeare ou de Calderón de la Barca.
Que faisait Yunior García Aguilera, aujourd’hui visage visible de la marche annoncée pour le 15 novembre, marche interdite par les autorités locales en raison de l’illégitimité de ses intentions, lors de cette quatrième version de l’atelier Dialogues sur Cuba ?
Qui a convoqué et participé à la dite réunion dans la capitale espagnole ? Cet acteur et directeur de théâtre, né à Holguín, est-il aussi innocent qu’il le prétend ?
En vrai gentleman, García Aguilera a accepté l’invitation à prendre la parole lors de l’événement qui lui a été proposé, ainsi qu’à d’autres mercenaires, par la politologue Laura Tedesco, vice-doyenne des sciences humaines à l’université Saint Louis (campus de Madrid) et directrice, avec Rut Diamint, du projet de recherche Time for Change and the New Role of the Armed Forces in Cuba, à l’université Torcuato Di Tella (UTDT) en Argentine.
La communion idéologique entre les deux universitaires, littéralement obsédée par la fin du projet politique de la nation antillaise, a donné lieu aux articles “Trapped in Cuba”, “Catastrophism in Cuba” et bien d’autres, publiés sur www.openDemocracy.net, un site web britannique financé par la Fondation Ford et l’Open Society Foundations (OSF), l’un des principaux instruments de l’agenda d’ingérence internationale de Washington.
Fondée par le multimillionnaire George Soros, l’OSF a misé sur les “révolutions colorées” pour mener certains gouvernements à leur perte, une stratégie appliquée dans les pays d’Europe de l’Est, dans les “printemps arabes” et contre les processus de gauche en Amérique latine.
Précisément, dans l’un des textes publiés sur le site, le duo Tedesco-Diamint s’interrogeait sur le cas cubain : “Les membres du Parti communiste et les membres des Forces armées révolutionnaires pensent-ils pouvoir maintenir la stabilité politique et la paix sociale au milieu d’une stagnation économique qui pourrait s’aggraver lorsque le régime vénézuélien s’effondrera complètement ?”
Et ceci un peu plus de quatre mois après l’atelier de Madrid, auquel participait également le professeur Richard Youngs, expert du think tank Carnegie Endowment for International Peace. On imagine mal que Youngs ait parlé du théâtre contemporain aux États-Unis ou au Royaume-Uni – il aurait pu au moins consacrer un peu de temps au prix Nobel de littérature (2005) Harold Pinter. En fait l’expert du Global Think Tank, basé à Washington, a surtout analysé le rôle des forces armées dans les pays d’Amérique latine et a évoqué le pouvoir de transformation de l’activisme politique.
Les participants ont pris connaissance de son œuvre prolifique et, en particulier, d’un de ses livres sur la démocratie, les mouvements civiques et les processus contre-révolutionnaires en Europe dans le sillage des “révolutions de couleur”, mais les “professeurs” avaient plus d’un étudiant dans ce cours de formation pour “agents du changement”.
Pour ceux qui en douteraient, dans Open Democracy, Tedesco et Diamint disent sans ambage : “Miguel Díaz-Canel mise sur l’immobilisme (…). Et pourtant, le changement sera inévitable. Nous ne savons pas quand, ni comment, ni qui la conduira ou l’exécutera”.
Il n’est donc pas surprenant que Manuel Cuesta Morúa, Reinaldo Escobar (le mari de Yoani Sánchez) et Yanelis Núñez Leyva, directeur exécutif d’un projet de People In Need, une organisation tchèque financée par le département d’État pour subvertir la révolution cubaine, figurent sur la liste des invités à Madrid.
Engagé par la National Endowment for Democracy (NED) pour promouvoir ses projets subversifs à Cuba, et ayant des liens avec l’Agence pour le développement international (USAID), Cuesta Morúa fait partie des mercenaires qui ont usurpé le nom de l’île et ont été acceptés pour participer aux Forums parallèles du septième Sommet des Amériques, qui s’est tenu au Panama en avril 2015.
Cuba a démontré qu’en 2014, Manuel Cuesta est devenu un instrument de la NED et du Centre pour l’ouverture et le développement de l’Amérique latine (Cadal), basé en Argentine, pour organiser un forum et mettre en place un show médiatique dans le cadre du deuxième sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, qui s’est tenu en janvier de la même année à La Havane.
En 2014 encore, Cadal a invité le journaliste Reinaldo Escobar, directeur éditorial de 14 y medio – la plateforme numérique de l’industrie médiatique anticubaine – et employé des fonds fédéraux américains à Buenos Aires, même s’il ne l’a pas avoué dans une interview au magazine Ñ, du journal Clarín, lors de sa visite dans la nation du Sud. Il est avéré qu’avant de se rendre à Madrid, Yunior García s’est rendu en Argentine en février 2018 pour assister aux sessions du projet de recherche Time for change…, parrainé par l’UTDT, à la faculté duquel appartient Diamint, coordinatrice des initiatives sur la défense, le leadership politique et la démocratie, pour la Fondation Ford et les Fondations Open Society.
Selon le site web de l’université, le projet – qui ignore que les FAR et la Révolution cubaine sont une montagne et une rivière de la même chaîne de montagnes – “cherche à informer les acteurs dissidents et critiques sur les Forces armées révolutionnaires de Cuba (FAR) de deux manières différentes. D’une part, il communique des stratégies aux acteurs concernés dans ce camp dissident sur la nécessité de comprendre le rôle des forces armées, leur rôle dans le gouvernement et leur rôle possible dans un processus de changement. D’autre part, elle offre des alternatives pour l’insertion future de la FAR en vue d’une ouverture politique”.
Qui peut nier que cette ligne de pensée ne s’inscrit pas dans une version tropicale de la “révolution de couleurs”
L’atelier argentin a également été suivi par Cuesta Morúa, qui entretient des liens étroits avec Gabriel Salvia, directeur général de Cadal, qui a demandé un soutien international pour la marche convoquée pour le 15 novembre, qui n’a pas été autorisée par Cuba en raison de ses objectifs déstabilisateurs et dans la lignée du soi-disant “coup d’État en douceur”, qui figure toujours dans l’agenda de la Maison Blanche contre l’île.
On dit que le mentor de Yunior García, la professeur Tedesco, est une autre de ceux qui déblatèrent sur la position des autorités cubaines, bien que son disciple ne le lui reproche pas et continue de s’accrocher à son discours de “civisme” et de défense du droit de manifestation pacifique prétendument violé.
Avec certains signes qui relèvent plus du délirium tremens, cette militante politique (elle est plus que l’éminent docteur en sciences politiques de l’université de Warwick, Royaume-Uni) a annoncé la chute du monument de José Martí à l’ombre de la haute tour du mémorial de La Havane lorsqu’elle a écrit, à quatre mains avec Diamint, l’article “À Cuba, la licorne bleue est perdue”, la Révolution aussi”, suite à l’émergence du dénommé Mouvement de San Isidro (MSI), soutenu par l’ambassade des États-Unis à La Havane, et aux événements du 27 novembre 2020 (27N), lorsque des personnes ayant des griefs divers – dont celles déterminées à faire avorter le projet politique cubain et les créateurs dignes de ce nom – se sont rassemblées devant le siège du ministère de la Culture (Mincult).
C’est précisément le nom de Yunior García qui terminait la liste proposée par un groupe se prétendant le porte voix de toutes les personnes réunies au Mincult, envoyée le 3 décembre dans un message électronique, qualifié d'”insolent” par le ministère, dans le but d'”imposer unilatéralement avec qui et dans quel but ils accepteront de dialoguer”.
Après l’échec du MSI du 27 novembre et les manifestations du 11 juillet – García Aguilera a organisé une tentative de prise de contrôle de l’Institut cubain de radio et de télévision – le directeur de théâtre a rejoint Archipiélago, un projet subversif aux gènes annexionnistes, au sein du conseil délibératif duquel il siège aux côtés du terroriste Orlando Gutiérrez-Boronat, basé en Floride, qui a réclamé à cor et à cri une intervention militaire à Cuba, menée par les États-Unis.
Pour ne pas décevoir ses mentors espagnols et argentins, le dramaturge mène l’appel à la provocation le 15 novembre, conformément à l’instruction 167 du manuel de Gene Sharp sur les “coups d’État en douceur” : “Les “attaques” sont non violentes : invasions ; on commence par une marche et on prend pacifiquement possession d’un lieu ou d’une propriété”.
Bref, voici le “Messie” qui nous invite à nous repentir, qui nous invite à tant de merde – comme nous a averti le poète – et qui nous accorde de la sorte un petit recoin sur son piédestal.
(Repris de Escambray)
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