Dziga Vertov (en russe : Дзи́га Ве́ртов), de son vrai nom David Abelevich Kaufman (Białystok, 2 janvier 1896 – Moscou, 12 février 1954), est devenu un véritable symbole avec – et contre Eisenstein – de l’avant garde soviétique, comme lui un théoricien mais refusant la fiction tout en utilisant politiquement le cinéma pas seulement pour exalter la révolution mais pour la faire. Dans son célèbre manifeste « Kinoks-Révolution » (Ciné-Œil), publié dans la revue LEF en juin 1923, il affirme sa volonté de fonder un cinéma totalement affranchi de la littérature et du théâtre, écartant le recours à un scénario, montrant grâce à la caméra, « œil mécanique », « la vie en elle-même », et formant des « hommes nouveaux » réconciliés avec la machine. Il élabore alors la ciné-écriture des faits, un “ciné-langage”, qui est aussi un contenu qui, lui-même, engendre une forme, ce que ne peut réaliser la littérature, le théâtre dit-il. Qui ne rêverait pas d’être à Amsterdam pour y retrouver juste 100 ans après la cavalerie rouge. J’espère que le festival du documentaire marseillais nous donnera l’occasion de le voir. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
20 OCTOBRE 2021 CINÉMATags :
“En route pour la guerre civile” est le deuxième long métrage de Dziga Vertov et préfigure la série des Kino-Pravda. Grinberg Brothers/Aerogroup/Vertogradsky Longtemps considéré comme disparu, le deuxième long-métrage du cinéaste soviétique sera projeté le 20 novembre dans le cadre du Festival international du film documentaire d’Amsterdam.
L’IDFA (International Documentary Film Festival Amsterdam) s’apprête à exhumer un trésor que l’on croyait perdu. Le festival néerlandais projettera une copie restaurée du deuxième long métrage du cinéaste soviétique avant-gardiste Dziga Vertov (L’Homme à la caméra) le 20 novembre. Intitulé Histoire de la guerre civile (Istoriya grazhdanskoy voyny), ce film de 1921 documente des éléments clés et des figures historiques – notamment Léon Trosky – du conflit civil russe. Plus qu’un simple testament historique, cette œuvre introduit plusieurs prises de vues expérimentales, caractéristiques de la suite du travail de Vertov (la série des Kino-Pravda). La projection unique d’Histoire de la guerre civile lors de l’IDFA est d’autant plus exceptionnelle qu’elle marquera la toute première diffusion publique du film. Le documentaire de Vertov n’avait jusque-là fait l’objet que d’une seule projection, organisée pour les 600 délégués du 3e congrès mondial du Comintern, en juin 1921.
La pellicule restaurée sera accompagnée par la partition des compositeurs Roger Miller et Terry Donahue, interprétée en direct par l’Anvil Orchestra. Un duo spécialisé dans l’écriture de partitions pour les chefs-d’œuvre du muet, dont Metropolis de Fritz Lang et La Grève de Sergueï Eisenstein. Tout comme le premier effort de Vertov (L’anniversaire de la révolution, 1918), son deuxième film doit sa renaissance à l’historien du cinéma et expert en restauration Nikolai Izvolov. Ce chercheur russe – à qui l’on doit également la restauration de Sur le front rouge et Dokhounda de Lev Koulechov – a reconstitué Histoire de la guerre civile à partir d’archives disséminées dans diverses cinémathèques. Plus d’informations sur le site de l’IDFA
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