Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

À l’occasion du 80e anniversaire de la tragédie. Babi Yar n’est pas oublié ! par Pavel Anokhine

Anecdote: on me transmet la remarque d’une femme qui cite mes propos désabusés sur le dernier conseil national du pcf en me stigmatisant du qualificatif “la gardienne du temple de l’orthodoxie stalinienne”. La sottise avec ses banderilles qui tentent de faire couler sang et sueur pour épuiser la bête sans oser la combattre : la seule orthodoxie qui m’a jamais animée est celle contre le négationnisme et dans ce temps est-ce ma faute s’il m’afflige doublement puisqu’il s’agit de placer un signe d’équivalence entre nazisme et communisme comme l’exige l’UE? gauche et droite confondues dans l’ignominie. Il y a 80 ans, j’avais trois ans en Ukraine a eu lieu l’horreur décrite ici et à notre retour en Ukraine Marianne et moi avons vu par terre des croix gammées et ceux qui les avaient dessinées pouvoir brûler vifs 46 personnes à la maison des syndicats. Ils ne peuvent agir ainsi, en Europe, qu’avec la complicité de ceux-là même qui aujourd’hui parce qu’ils soutiennent les politiques de l’OTAN se taisent et croient insulter ceux qui défendent la mémoire historique en les traitant de staliniens. C’est l’unique chose qui soit impardonnable et qui ne cesse de cautionner les sanctions, blocus, invasions. Le calcul politicien qui a conduit la direction du pcf à choisir de conforter ces gens-là et la censure exercée, la diffamation me condamne au silence, non seulement pour avoir été sacrifiée mais parce que j’ai du mal après ce choix à relayer les positions sur l’augmentation de la facture de gaz quelle que soit la justesse de la revendication; en matière de gaz il est des blessures qui ne se referment jamais, celle de l’histoire de hier qui préfigure les crimes de demain… (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

Il y a 80 ans – le 29 septembre 1941, 10 jours après l’occupation de Kiev, un premier groupe de Juifs a été abattu à Babi Yar, dans sa banlieue.

29 septembre 2021

https://kprf.ru/ruso/205735.html

Plus de 33 000 Soviétiques ont été abattus en deux jours. C’est le début de l’extermination massive de civils sur le territoire soviétique occupé par les nazis. Il convient de noter que sur les 1500 punisseurs zélés des fusillades de Kiev – 1200 étaient des Bandéristes.

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104 semaines de fusillades

“Tous les Juifs de la ville de Kiev et de ses environs doivent se présenter le lundi 29 septembre 1941 avant 8 heures à l’angle des rues Melnikova et Dokterivska (près du cimetière). Prenez avec vous vos documents, votre argent et vos objets de valeur, ainsi que des vêtements chauds, des sous-vêtements et autres. Tout juif qui n’exécute pas cet ordre et qui est trouvé dans d’autres endroits sera fusillé. Quiconque parmi les citoyens pénètre dans les appartements laissés par les Juifs et s’approprie leurs biens sera fusillé.”

C’est avec de tels tracts, et il y en avait environ 2 000 affichés dans tout Kiev immédiatement après son occupation par les troupes allemandes, que la tragédie a commencé, qui a duré 104 semaines. Une rumeur s’est répandue parmi les rabbins selon laquelle les Juifs allaient être mis en sécurité. Malheureusement, les gens y ont cru jusqu’au bout, et à l’heure dite, plus de 30 000 personnes se sont rassemblées, dépassant les attentes des envahisseurs. Des représentants d’autres nationalités sont également venus, pour accompagner les membres de leurs familles mixtes.

Les victimes ont été divisées en groupes de 100 personnes et conduites dans un ravin qui avait été préalablement clôturé avec du fil barbelé et entouré de trois rangées de gardes. On a demandé aux victimes de se déshabiller, puis on les a abattues au bord du ravin, devant ceux qui attendaient leur tour de mourir. Beaucoup n’ont compris qu’à ce moment-là le véritable objectif pour lequel les nazis les avaient rassemblés près de Babi Yar. Les fusillades ont duré deux jours, avec une pause dans la nuit. Heinrich Müller, Gruppenführer SS (l’un des plus hauts grades de cette formation militaire), a déclaré dans son rapport que, pendant ces deux jours, 33 771 Juifs ont été tués.

De ce jour jusqu’à la libération de la capitale ukrainienne le 6 novembre 1943, les nazis ont exécuté leurs victimes à Babi Yar avec la pédanterie allemande les mardis et vendredis. Ils ont abattu des Juifs, des Tziganes, des Karaïtes et des prisonniers de guerre soviétiques de différentes nationalités et religions. Parmi eux se trouvaient une centaine de marins du détachement du Dniepr de la flottille militaire de Pinsk. Les footballeurs du Dinamo de Kiev, qui ont joué avec l’équipe allemande lors du célèbre “match de la mort”, ont également été assassinés ici.

Pendant la guerre, et bien plus tard, jusqu’en 1961, Babi Yar était l’un des plus grands ravins de Kiev – environ 2,5 kilomètres de long et plus de 50 mètres de profondeur. Selon certaines estimations, il est devenu un charnier pour 100 000 personnes, selon d’autres – pour 150 000 personnes. Aujourd’hui, la réserve nationale historique et commémorative “Babi Yar” est située ici, où se trouvent des complexes commémoratifs aux victimes des exécutions de masse. Le 29 septembre, des cérémonies de deuil en mémoire des victimes y sont invariablement organisées. Et pendant la minute de silence, beaucoup se souviennent que les nationalistes ukrainiens étaient particulièrement zélés dans ces fusillades, avec les nazis.

Le Babi Yar de Kiev a donné naissance à 6 000 “Babi Yar” dans toute l’Europe”, a déclaré Vyacheslav Kantor, président du Congrès juif européen et russe, lors d’une de ces réunions commémoratives. –Il a donné le point de départ à l’extermination de 1 million 700 mille Juifs sur le seul territoire de l’Ukraine. L’atrocité monstrueuse de Babi Yar nous fait porter un nouveau regard sur la tragédie non seulement du peuple juif, mais aussi de ceux qui ont été victimes du nazisme. En effet, environ la moitié des personnes abattues là-bas n’avaient rien à voir avec la nation juive. Et cela montre le danger de la xénophobie, le fait que vous ne pouvez pas rester les bras croisés pendant que quelqu’un attise délibérément les flammes de la haine interethnique dans votre pays.

Clara Vinokur a été l’une des premières personnes en Ukraine à s’attaquer à l’histoire de Babi Yar, en créant, avec ses collègues partageant les mêmes idées, une fondation portant le même nom. Au moment de notre conversation, elle vivait à Philadelphie, aux États-Unis. En 1941, les nazis ont abattu son père et transformé la ville régionale de Chpolou, dans l’oblast de Tcherkassy, où elle vivait, en ghetto. C’est un miracle que la jeune fille de 14 ans ait elle-même échappé à la mort. En 1942, elle a été “mobilisée” pour la construction de la route Kirovograd-Odessa et placée dans un camp de concentration rural dans l’oblast de Kirovograd. “Le typhus s’y est rapidement déclaré”, a précisé Klara Semyonovna. – “Les Allemands, craignant une épidémie, ont procédé sans trop d’états d’âme à la liquidation des malades. On m’a conduit à l’un des groupes de malades du typhus, composé de 20 personnes. J’ai atteint la fosse, et lorsque les coups de feu ont éclaté, je suis tombée dedans et j’ai réussi à m’échapper dans les hautes herbes, où je me suis cachée. La nuit, je suis sortie et je suis rentrée secrètement à Chpolou, où vivaient ma mère et mon frère. Ils m’ont fourni des papiers ukrainiens et je suis devenue Olga Pouchenko.”

Après la guerre, elle a épousé un officier et s’est installée à Kiev, où elle a enseigné l’anglais dans une école. Et a repris l’histoire de Babi Yar. “Aujourd’hui, il est important non seulement de perpétuer la mémoire des personnes tuées à Babi Yar, mais aussi de mettre en lumière les racines de cette tragédie”, a souligné Klara Semyonovna. – L’essentiel est d’éviter l’hypocrisie et les falsifications historiques. Comme on le sait, aux côtés des fascistes, les nationalistes ukrainiens ont été impliqués dans ces meurtres – parmi les 1500 punisseurs de Babi Yar, 1200 étaient de l’OUN. Aujourd’hui, eux et leurs successeurs idéologiques versent des larmes de crocodile sur les victimes de l’Holocauste et proposent de mettre les membres de Bandera et tous les autres nationalistes sur un pied d’égalité avec les vétérans de la Grande Guerre patriotique. Si cela se produit, il s’agira d’un sacrilège envers la mémoire des personnes abattues à Babi Yar.

Le mystère de l’incendie de Khatyn

Et aussi envers les victimes du village biélorusse de Khatyn, où, en mars 1943, le bataillon punitif 118, formé par des nationalistes ukrainiens, a brûlé 149 civils, dont la moitié étaient des enfants, dans une grange.  Pendant de nombreuses années, jusqu’au printemps 1986, la plupart des Soviétiques ont cru que Khatyn avait été détruit par les nazis d’un bataillon spécial de SS. La vérité est apparue lors de la cour martiale de Minsk, où a été ramené l’ancien officier cadre soviétique et commandant de section de ce 118e bataillon, Vassily Melechko, condamné pour ses crimes et fusillé en 1975.

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On découvrit alors que le bataillon punitif 118, “célèbre” pour l’extermination d’innocents à Babi Yar, a été particulièrement féroce dans l’incendie de Khatyn. Il a été formé à Kiev principalement à partir de nationalistes ukrainiens des régions occidentales qui avaient accepté de collaborer avec les nazis, suivi un entraînement spécial en Allemagne, revêtu un uniforme nazi et prêté un serment militaire d’allégeance à Hitler. La “qualité” du travail sanglant à Kiev est devenue un laissez-passer indiscutable pour envoyer le 118e bataillon de police punitive en Biélorussie en décembre 1942. A en juger par la tragédie de Khatyn, le bataillon de police bandériste a justifié la confiance des nazis.

Aujourd’hui, la chronologie de cette terrible journée a été reconstituée presque minute par minute. Dans la matinée du 22 mars 1943, au croisement de la route Pleshchenitsy-Logoisk-Kozyry-Khatyn, des partisans de la brigade “Vengeur” ont ouvert le feu sur une voiture dans laquelle se trouvait Hans Wielke, commandant d’une des compagnies du 118e bataillon de la police de sécurité, le favori d’Hitler, le champion olympique de 1936. Plusieurs autres policiers ukrainiens ont été tués avec lui. Les partisans qui avaient tendu l’embuscade ont battu en retraite. La police a appelé à l’aide le bataillon spécial du Sturmbannführer Oskar Dirlewanger. Alors que les Allemands sont en route depuis Logoysk, un groupe de bûcherons locaux est arrêté et bientôt fusillé. Dans la soirée du 22 mars, leurs punisseurs ont suivi les traces des partisans et atteint le village de Khatyn, qui a été brûlé avec tous ses habitants.

Extrait du témoignage d’Ostap Knapp : “Après avoir encerclé le village, nous avons reçu, par l’intermédiaire de l’interprète Lukowicz, un ordre en chaîne de faire sortir les gens de leurs maisons et de les convoyer vers la grange, à la périphérie du village. Les SS et nos policiers ont fait ce travail. Tous les habitants, y compris les personnes âgées et les enfants, ont été poussés dans la grange et recouverts de paille. Une mitrailleuse était installée devant la porte verrouillée, et Katruk était couché derrière. Lukowicz et quelques Allemands ont mis le feu au toit du hangar et à la paille. En quelques minutes, la porte s’est effondrée sous la pression des hommes, et ils ont commencé à sortir de la grange en courant. L’ordre : “Feu !” a été donné. Tous ceux qui étaient dans le cordon ont tiré : les nôtres et les SS. J’ai aussi tiré dans la grange.”

D’après le témoignage de Timofey Topchiy : “Il y avait six ou sept voitures couvertes et plusieurs motos. On m’a dit que c’étaient des SS du bataillon de Dirlewanger. Il y avait environ une compagnie d’entre eux. Quand nous sommes arrivés à Khatyn, nous avons vu des gens s’enfuir du village. Notre équipe de mitrailleurs a reçu l’ordre de tirer sur ceux qui s’enfuyaient. Le premier, Shcherban a ouvert le feu, mais le viseur était mal réglé et les balles n’ont pas atteint les fugitifs. Melechko l’a écarté et s’est couché lui-même derrière la mitrailleuse…”.

Extrait du témoignage d’Ivan Petrichuk : “Mon poste se trouvait à une cinquantaine de mètres du hangar, qui était gardé par notre section et des Allemands avec des mitrailleuses. J’ai clairement vu un garçon d’environ six ans sortir du feu en courant, ses vêtements étaient en feu. Il n’a fait que quelques pas et est tombé, touché par une balle. Il a été abattu par l’un des officiers qui se tenait dans un grand groupe de l’autre côté. Peut-être que c’était Kerner, peut-être que c’était Vasyura. Je ne sais pas s’il y avait beaucoup d’enfants dans la grange. Lorsque nous avons quitté le village, elle finissait déjà de brûler, il n’y avait plus de personnes vivantes – seuls des cadavres brûlés, grands et petits, fumaient. L’image était horrifiante…”.

Dans le mémorial de Khatyn, où il n’y a plus que des conduits de cheminées brûlés avec des métronomes à l’emplacement des anciennes maisons, il y a un monument : le forgeron Joseph Kaminsky, survivant, avec son fils mort dans les bras…

Il convient aujourd’hui de rappeler que le premier secrétaire du comité central du parti communiste ukrainien, Volodymyr Shcherbytskyy, dès qu’il a appris la vérité sur l’implication des nationalistes ukrainiens dans la destruction de Khatyn, a immédiatement appelé ses principaux camarades de parti à ne pas divulguer les informations sur l’implication des policiers ukrainiens dans le meurtre des habitants du village biélorusse. Il était soutenu par le premier secrétaire du Comité central du Parti communiste du Belarus, Nikolai Slyunkov. Tous deux craignaient qu’un procès public contre le criminel de guerre ukrainien n’ébranle l’atmosphère de fraternité entre les peuples soviétiques.

Cette demande a été traitée avec “compréhension” à l’époque, ce qui révèle l’une des principales erreurs politiques commises par les autorités soviétiques à l’égard des traîtres. L’État n’a pas puni assez sévèrement les citoyens qui, dans la guerre, où se jouait le sort de la patrie : vivre ou mourir, ont rejoint l’ennemi. Il convient également de rappeler le décret du Présidium du Soviet suprême de l’URSS adopté le 17 septembre 1955 “Sur l’amnistie des citoyens soviétiques qui ont collaboré avec les occupants pendant la Grande Guerre patriotique de 1941 à 1945”. Selon de nombreux analystes, cette connivence a contribué à la croissance puis à la montée en puissance des sentiments extrémistes radicaux et nationalistes, qui sont devenus l’une des raisons de l’effondrement de l’Union soviétique.

Faut-il s’étonner que les adolescents, les jeunes aient une idée très vague de Babi Yar ? Irina Lobanovskaya, écrivain, journaliste et éducatrice, a raconté dans l’une de ses publications un examen d’entrée à la faculté de journalisme. Les futurs étudiants étaient invités à exposer par écrit ce qu’étaient Auschwitz, Babi Yar, le Goulag, Hiroshima et Nuremberg. Les réponses étaient stupéfiantes : “Babi Yar est un endroit en Russie”, “Babi Yar est un village”, “Babi Yar est l’automne de Babi”, “Babi Yar est le blé semé par les femmes en automne”, “Babi Yar est l’emplacement du quartier général de l’armée dans les forêts pendant la Seconde Guerre mondiale”, “Babi Yar est une histoire de Soljenitsyne”, “Babi Yar est un endroit où les villageoises cueillent des baies”. Il y avait, bien sûr, quelques bonnes réponses, mais peu. Ont-ils, s’étonne à juste titre le journaliste, jamais entendu ou rencontré ces mots terribles – “Auschwitz”, “Babi Yar” ? Babi Yar sera-t-il à jamais perçu par les adolescents comme “un village quelconque” ?

Je suis coupable, tirez !

L’indulgence des traîtres dans la vie du pays a souvent pris les formes caricaturales du triomphe de la veulerie sur le droit et la justice. Le sort de l’un de ceux qui ont profité de l’amnistie – Grigory Vassyura, originaire de la région de Tcherkassy, ancien lieutenant supérieur de l’Armée rouge, qui a été fait prisonnier (lors de la bataille de Liepaja le 28 juin 1941) et a rejoint l’armée allemande, est représentatif.

En février 1942, il intègre volontairement l’école de propagande. Après avoir obtenu son diplôme en octobre 1942, il se retrouve à Kiev, où il rejoint le 118e bataillon de la Shutsmanschaft, composé d’anciens soldats soviétiques et de nationalistes ukrainiens. Vassyura gravit rapidement les échelons et est promu du poste de commandant de peloton à celui de chef d’état-major. En décembre 1942, l’unité est transférée en Biélorussie occupée pour mener des opérations punitives contre les partisans.

En tant que chef d’état-major du 118e bataillon de la police ukrainienne, il a commandé avec zèle les massacres de civils. Cela inclut la destruction de Khatyn.  Cependant, Khatyn n’était qu’un des villages figurant dans le palmarès du bataillon nationaliste ukrainien. Le 13 mai, Grégory Vassyura a mené des opérations de combat contre les partisans près du village de Dalkovichi. Le 27 mai, le bataillon sous son commandement a mené une opération punitive dans le village d’Osovi, où 78 personnes ont été abattues. L’opération Cottbus dans les régions de Minsk et de Vitebsk a entraîné le massacre d’habitants à Vileika, Makovie et Uborki et l’exécution de 50 Juifs près de Kaminskaya Sloboda.

De janvier 1943 à juillet 1944, Vasyura et son bataillon ont mené des dizaines d’opérations punitives dans le cadre de la politique de “zone morte” visant à détruire les villages biélorusses afin de détruire les bases de soutien des partisans. Pendant l’occupation, à la suite de 60 actions majeures et 80 actions mineures, les punisseurs de diverses unités ont détruit 627 villages en Biélorussie occupée. Les nazis ont honoré les services de Grigory Vassyura en lui décernant le grade de lieutenant et deux médailles. Après la Biélorussie, il est allé servir dans le 76e régiment d’infanterie de la 30e division de grenadiers SS, qui acheva sa carrière sur le territoire de la France.

À la fin de la guerre, dans un camp de filtration, il parvient à dissimuler le fait de son service punitif zélé auprès de la police et des SS. En 1952, il a été condamné à 25 ans de prison par un tribunal du district militaire de Kiev pour avoir collaboré avec les occupants. Toutefois, le 17 septembre 1955, il est amnistié par le célèbre décret du Présidium du Soviet suprême de l’URSS.

Après avoir été libéré de prison, Vasyura s’est installé dans le village de Velyka Dymerka, dans le district de Brovary, dans la région de Kiev. Il y est devenu le directeur des affaires économiques de la ferme d’État “Velikodimersky”, qui, sous sa houlette, a obtenu des résultats élevés. Il a été récompensé à plusieurs reprises pour son travail assidu, et en avril 1984, il a reçu la médaille “Vétéran du travail”. Comme d’habitude dans de tels cas, il a rejoint le parti communiste de l’Union soviétique. Chaque année, les pionniers et les membres du Komsomol le félicitaient pour le Jour de la Victoire le 9 mai. Et lui, à son tour, aimait parler devant eux en se présentant comme un véritable vétéran de la guerre, un soldat de première ligne et un honorable cadet de l’école supérieure Kalinine d’ingénierie militaire de communication à Kiev, dont il était diplômé avant la guerre.

Mais en 1985, Grigory Vassyura, en tant que “vétéran des opérations de combat”, a demandé l’Ordre de la Grande Guerre Patriotique. En l’honneur du 40e anniversaire du Jour de la Victoire, cet ordre était décerné en masse cette année-là à tous les anciens combattants encore en vie, sur lesquels des données étaient disponibles auprès des bureaux et autorités locales d’enregistrement et d’enrôlement militaires. La seule chose qu’ils ont trouvée dans les archives de Vassyura est le fait qu’il avait disparu depuis juin 1941. D’autres recherches dans les archives ont permis de réviser de nombreux éléments, notamment certains résultats de l’interrogatoire de Vasyl Meleshko, un ancien collègue de Vassyura, fusillé en 1975 pour collaboration avec les occupants et participation à l’incendie du village de Khatyn.

En 1986, le “dossier de guerre” de Vassyura fait à nouveau sensation. Trente ans après son amnistie, il a été arrêté en novembre et poursuivi “dans des circonstances nouvellement découvertes”. Il a nié sa culpabilité, mais cette affirmation a été contredite par les témoignages de 26 personnes. Beaucoup d’entre elles étaient ses anciens collègues du 118e bataillon qui purgeaient des peines dans les camps et les prisons soviétiques. Parmi les témoins se trouvaient également plusieurs survivants du 22 mars 1943 à Khatyn. Les enquêteurs ont pu reconstituer la chronologie des événements de cette journée tragique et trouver des preuves irréfutables de son implication dans des crimes de guerre, notamment le massacre de Khatyn.  Les 14 volumes de l’affaire judiciaire n° 104 reflètent de nombreux faits précis concernant les activités sanglantes du punisseur Vassyura. Le tribunal a conclu qu’il avait personnellement assassiné plus de 360 femmes, personnes âgées et enfants. Le 26 décembre 1986, le tribunal militaire du district militaire de Biélorussie présidé par le juge Viktor Glazkov a déclaré Grigoriy Nikitich Vassyura, alors âgé de soixante-dix ans, coupable et l’a condamné à la mort par balle. Quand il a réalisé qu’il était inutile de se simuler davantage, il a crié : “Oui, j’ai brûlé votre Khatyn !” Le 2 octobre 1987, la sentence a été exécutée.

Devenir un Juste du monde

Dans le contexte de ces trahisons, un hommage particulier et émouvant est rendu aux “justes parmi les nations”, dont les noms sont gravés sur le mur du souvenir à Jérusalem. Ils étaient encore adolescents à l’époque et sauvaient leurs compatriotes dans la tourmente de la guerre. En tant que journaliste, j’ai eu la chance de rencontrer certains d’entre eux et d’enregistrer leurs souvenirs. Je ne sais pas lequel d’entre eux est en vie aujourd’hui, et lequel est parti dans l’autre monde, mais je voudrais faire connaître leurs témoignages, non seulement en mémoire du dévouement des “justes”, mais aussi comme un exemple pour la jeune génération de Russes d’aujourd’hui.

Olga Drozdova venait d’entrer au cours préparatoire au début de la guerre. L’un des dirigeants du groupe clandestin “Arsenalets”, Daniel Nesterovsky, vivait dans leur maison. Les travailleurs clandestins, pour ainsi dire, fabriquaient des documents pour les Juifs, lorsqu’ils avaient déjà une autre nationalité. Olga, âgée de sept ans, grâce à une “technologie” maîtrisée, rendait les passeports inutilisables, en particulier la colonne “nationalité”, ce qui a permis aux “Arsenalets” de sauver des dizaines de Juifs.

Vladimir Svitko terminait la 10ème classe à la veille de la guerre. Il allait entrer à l’institut, mais ses plans ont été brisés par le 22 juin 1941. Lorsqu’il a entendu parler du massacre de Babi Yar à Kiev, Volodya, 17 ans, a amené son camarade de classe Sunya Skopa à la maison – “tout le monde savait qu’il était juif”. Avec son père, ils ont creusé une cache sous le plancher, où ils l’ont caché dans un premier temps, puis l’ont envoyé dans un détachement de partisans.

Olga Rozhchenko avait 16 ans lorsque débuta la guerre. Elle vivait dans la rue Tourguenev [à Kiev, NdT], où dans une cour, dans deux bâtiments à deux étages, se trouvaient 52 enfants d’âges et de nationalités différents. Ses amis étaient Mania Palti, onze ans, et Genya et Lisa Batashev, seize ans. Les familles Palti et Batashev se sont rendues ensemble au point de rassemblement indiqué sur le tract. “Il y avait une usine de briques et un chemin de fer à voie étroite”, a raconté Olga Zakharovna. – Tout le monde pensait qu’ils seraient envoyés dans le ghetto, et on a décidé de ne pas se séparer.” Elle a conduit ses amis jusqu’à la “frontière” de Babi Yar, délimitée par des “hérissons”, au-delà de laquelle les Allemands ne l’ont pas laissée entrer. Là, au barrage routier, elle a entendu des tirs de mitrailleuse et a tout compris.

Mais ses amis ont été épargnés – deux soldats allemands chargeant des “vêtements juifs” dans une voiture les ont emmenés en ville, puis les ont laissés partir. Ghenya et Lisa Batashev sont rentrés discrètement chez eux et la première chose qu’ils ont faite a été de se cacher dans l’appartement de leur amie. “Ils ont vécu avec nous pendant environ 20 mois”, a raconté la femme aux cheveux déjà gris. – Nous échangions des vêtements contre de la nourriture, et c’est ainsi que nous avons survécu. Si les Allemands apparaissaient à l’horizon, nous les cachions dans le cellier sous l’escalier. Puis les combattants clandestins ont fait traverser le Dniepr aux filles pour les emmener chez leurs proches. Après la guerre, tous deux se sont mariés, mais leurs expériences, en particulier la peur constante de la mort, ont eu des répercussions sur leur santé ; aucune d’entre elles n’a eu d’enfant.

Eugène Tonky, âgé de 14 ans, vivait à Podol et aidait par hasard ses connaissances juives du même âge à se rassembler pour le peloton d’exécution. “Dès que les Allemands sont entrés dans Kiev, il n’y avait plus d’électricité”, se souvient-il. – Pendant trois jours, il y a eu des pogroms, et dix jours plus tard, le célèbre ordre du commandant allemand de Kiev est sorti. Les gens se rassemblent tranquillement, louent des charrettes et y chargent leurs biens pour les expédier. J’étais juste un garçon et j’aidais mes amis de familles juives à charger leurs affaires. Tout le monde pensait qu’ils seraient emmenés par le train. Il y avait un cordon de policiers avec des tridents sur leurs cocardes qui attendaient les “colons”. Les Juifs ont été autorisés à entrer, pas nous. Lorsque le cordon s’est refermé, tout le monde a commencé à comprendre que c’était la fin, mais qu’il n’y avait pas d’issue. J’ai détesté ces tridents depuis. J’ai vu comment tout le monde était déshabillé, leurs passeports étaient mis dans une pile et leurs affaires dans une autre. Puis ils ont été conduits dans un ravin le long de la route… Les tirs ont cessé dans la soirée, mais le cercle de policiers est resté. Les survivants les plus adroits ont réussi à ramper à travers les buissons.” Lui et ses amis ont caché les Juifs survivants dans une crypte du cimetière, en leur apportant de la nourriture et des cigarettes. “Puis quelqu’un nous a dénoncés, ainsi que notre ‘planque'”, soupira tristement le “juste”. – J’ai dû me cacher”.

Tragédie ou farce ?

Une semaine d’événements commémoratifs se déroule ces jours-ci en Ukraine pour marquer le 80e anniversaire du début de l’exécution de centaines de milliers de civils et de prisonniers de guerre soviétiques à Babi Yar. “Le 6 octobre 2021, une cérémonie officielle se tiendra sur le territoire de Babi Yar avec la participation de dirigeants mondiaux, de figures d’organisations juives qui ont survécu à l’Holocauste, et d’Ukrainiens qui ont sauvé des Juifs de la mort pendant l’occupation nazie et ont reçu le titre de Juste parmi les nations du monde”, a déclaré le service de presse du président ukrainien Vladimir Zelensky dans un communiqué.

“Babi Yar est un terrible stigmate de l’Holocauste sur notre sol ukrainien”, a-t-il déclaré, commentant le développement de la réserve nationale historique et commémorative de Babi Yar. – Nous ne pouvons pas nous en débarrasser, mais nous pouvons vaincre en honorant la mémoire de toutes les victimes, de tous ceux qui sont morts. La question de la justice historique est très sensible. Nous sommes responsables de la justice historique envers toutes les générations passées et futures. Et il a insisté : “Notre devoir est de faire de Babi Yar un lieu de mémoire, pas un lieu d’oubli !”.

Ce tragique anniversaire est devenu le sujet de batailles politiques passionnées et de tentatives de réécrire les pages de l’histoire de la tragédie qui s’est produite. Les Juifs de Babi Yar ont été enterrés deux fois : d’abord physiquement, par les fascistes et les nationalistes ukrainiens qui les ont abattus en septembre 1941, puis historiquement, lorsque les dirigeants soviétiques ont tenté d’effacer le fait de leur exécution de la mémoire et de l’histoire. Dans le même temps, les dirigeants de l’Ukraine désormais “non indépendante” ont pour la plupart misé sur l’idéologie du nationalisme ukrainien occidental, dans laquelle le Kiev officiel était activement soutenu par les États-Unis et leurs alliés. Stepan Bandera et Roman Shukhevych sont déclarés “Héros de l’Ukraine” par le président pro-américain Viktor Yushchenko. Avec eux, les “rebelles” de l’OUN-UPA, qui ont été reconnus par la loi adoptée par la Verkhovna Rada avec le soutien de Petro Porochenko le 9 avril 2015, comme des “combattants pour la liberté et l’indépendance de l’Ukraine”, leur donnant droit à des garanties sociales. Dans le même temps, ni Viktor Iouchtchenko ni Petro Porochenko n’acceptent le fait que, selon les données officielles, 22 500 personnes ont été tuées par des “insurgés” dans l’après-guerre, de 1945 à 1954, sur le seul territoire ukrainien. Parmi eux, 19 500 étaient des civils qui n’avaient rien à voir avec le NKVD et la milice, ni avec les forces d’autodéfense.

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La présidence de Viktor Ianoukovitch, qui a remporté les élections en 2010, a marqué un bref recul par rapport à l’OUNisation de l’Ukraine. Et lors du 70e anniversaire de la tragédie de Babi Yar en 2011, une commission d’État a été créée grâce à ses efforts, avec le soutien du Premier ministre Mykola Azarov, qui a décidé de perpétuer la tragédie de Babi Yar au niveau de l’État. Cependant, cette embellie historique n’a pas duré longtemps – elle a été “balayée” par les descendants idéologiques ukrainiens de ceux qui ont déshabillé les Juifs à Babi Yar.

Aujourd’hui, une équipe est arrivée au pouvoir à Kiev dont les membres, c’est un euphémisme, ont des ancêtres juifs.  Ce n’est un secret pour personne que Vladimir Zelensky est lui-même d’origine juive, ce qui signifie qu’en raison de sa mémoire nationale, il comprend parfaitement ce qui se cache derrière cette tragédie qu’est l’Holocauste. Babi Yar est aujourd’hui un gouffre entre les dirigeants actuels de l’Ukraine, qui sont arrivés au pouvoir grâce aux nationalistes, et les nationalistes des “bataillons de volontaires” qui attendent ce pouvoir. Et cela pose involontairement la question : qui va surclasser qui ? Qui sera le dindon de la farce ?

L’interprétation des événements d’il y a 80 ans qui sera gravée dans la pierre au mémorial de Babi Yar et sur les stands des musées dépendra largement de l’issue de cette confrontation latente. Le fait est qu’il existe deux projets de mémorial, chacun d’entre eux étant soutenu par des forces influentes et ayant des plans fondamentalement différents. Le premier, qui est en train d’être réalisée en ce moment, est une initiative privée de l’Holocaust Charity Fund. Il est financé par le groupe Alfa et d’autres mécènes juifs et met en lumière la tragédie du peuple juif – le mémorial de l’Holocauste, avec toutes les conséquences qui découlent de ce concept.

Le second est initié par les propagandistes nationalistes de Porochenko et promu par le Comité public de Babi Yar comme un projet de mémorial “ukrainien”. Il repose initialement sur l’idée que Babi Yar est une tragédie “ukrainienne”. Passant des paroles aux actes, grâce à leurs efforts sous Petro Porochenko, une croix a été érigée sur le territoire de Babi Yar en l’honneur des “Bukovinskiy kuren”, qui y ont mené les fusillades. Fait remarquable, la rue menant au mémorial a également été rebaptisée du nom d’Olena Teliga, une nationaliste qui a appelé à l’extermination des Juifs.

Il s’avère qu’il y a une raison pour laquelle les Juifs sont mécontents de la substitution insidieuse de l’espace symbolique à Kiev depuis des années. En effet, il s’avère que les monuments aux bourreaux sont placés à côté des monuments à leurs victimes sur une terre trempée dans le sang juif. Les deux sont symboliquement égalisés, pour ainsi dire. S’il en était autrement, aurait-on pu apposer sur l’opéra de Kiev une plaque en l’honneur de Dmytro Myron-Orlik, commandant de la police ukrainienne à Kiev, qui a donné l’ordre de rassembler les Juifs et les communistes pour les envoyer à l’exécution !

Et tout cela se passe avec la connivence de l’Occident qui, en flirtant avec les nationalistes, engendre maintenant de nouveaux bandéristes, les punisseurs de Babi Yar, mais pour notre époque. Cela a été mis en évidence de manière convaincante par le massacre impitoyable de personnes innocentes lors de l’incendie criminel d’Odessa en mai 2014, les morts sur le Maidan à Kiev lors du coup d’État et les opérations punitives contre les habitants de Donbass. Je voudrais rappeler une déclaration faite par le chef du Congrès des nationalistes ukrainiens de la région de Zaporizhzhia, Vasyl Tymchina, lors de l’inauguration d’un monument aux victimes de l’Holodomor : “Notre temps est venu, et le Dniepr deviendra rouge du sang des Juifs et des Moscovites”. Il a prononcé ces mots et n’a encouru aucune sanction pour incitation à la haine ethnique. Cependant, cela est-il surprenant, puisse que les nationalistes-nazis et les glorieux arrière-petits-enfants des Bandera ukrainiens, prêts à refaire l’histoire par la force des armes, croient que les ennemis qu’ils ont tués, et qui sont “des Youpins, des Moskals” et tous ceux qui les dérangent, devraient être plus, encore plus nombreux. Alors viendra le temps d’un nouveau Babi Yar, d’un nouveau Khatyn.

En septembre 1961, Evgeny Evtouchenko a publié le poème “Babi Yar” dans Literaturnaya Gazeta, que les services idéologiques du Comité central du PCUS ont déclaré “idéologiquement incorrect”. Peut-être, mais il y a toujours des lignes sincères dedans :

“Au-dessus de Babi Yar, le bruissement des herbes sauvages.

Les arbres ont l’air menaçants, comme des juges.

Tout ici crie en silence, et ayant ôté mon chapeau,

Je me sens devenir lentement gris.

Et je suis tout entier, comme un cri silencieux,

sur des milliers de personnes ici enterrées.

Je suis le vieil homme abattu ici.

Je suis chacun des enfants tués ici…”

Babi Yar enseigne une fois de plus une vérité simple : le mal, quand il est réduit au silence, engendre de nouveaux crimes. C’est pourquoi toutes les personnes saines d’esprit doivent s’unir aujourd’hui et devenir les justes du monde !

                                                                Pavel ANOKHIN

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2 Commentaires

  • Rouge Trégor
    Rouge Trégor

    Il faut rappeler que le décret du Présidium du Soviet suprême de l’URSS adopté le 17 septembre 1955 “Sur l’amnistie des citoyens soviétiques qui ont collaboré avec les occupants pendant la Grande Guerre patriotique de 1941 à 1945” l’a été alors que Khrouchtchev était premier secrétaire du PCUS (de 1953 à 1964). C’était ça aussi la “déstalinisation”.

    Répondre
  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Dans un autre pays fasciste, L’Espagne, la mémoire est faussée, les horreurs des criminels masquées. Les bourreaux promus après la transition démocratique.
    Dans les prisons des militants communistes, les fascistes manifestent régulièrement dans les rues.
    Le monument “el Valle de los caidos” contient les corps des bourreaux et des victimes mélangés, faisant passer les évènements pour une tragédie nationale, lavant les auteurs d’un coup d’État criminel au services des classes de propriétaires.
    Des fosses communes sont encore découvertes en 2021, l’identification des victimes est difficile, ce sont aujourd’hui les petits enfants qui recueillent les témoignages et reconstituent la mémoire des violences et crimes fascistes contre les Républicains, mais aussi contre les femmes.
    Ceci en opposition aux imposteurs qui ont écrits la lois sur la mémoire qui est plutôt une lois sur l’oubli des crimes.
    D’autres fossoyeurs de la mémoire sont à l’œuvre dont les plus actifs sont les sociaux démocrates dont il faudra peut être un jour aussi écrire l’histoire de leurs crimes et trahisons.
    Ah oui ceux là ne risquaient pas d’être stalinien.
    Des staliniens les fosses et les cimetières de toute l’Europe en comptent des millions.
    Il aura fallut les mensonges Trotskistes, la collaboration des sociaux démocrates et toutes sortes d’imposteurs, pour faire croire que Staline représente ce qu’il y a de pire.
    Bien sur en se gardant de lire ses œuvres, d’ouvrir des livres d’histoire, de fermer les yeux sur la préparation au choc,de constater que lui n’est pas passé du coté des criminels.
    Aujourd’hui la trahison de Trotski est révélée.
    Pour la génération de mon grand père Staline était un héro, c’est cette génération qui a versé le sang pour la liberté.
    On peut être pour ou contre Staline mais il faut rétablir la vérité.
    Tout comme sur le NKVD dont les troupes d’élite ont payé le prix fort lors de la guerre, certaines unités étant engagées dans des missions sans retour.
    La propagande a bien fait des ravages dans les rangs communistes pour que certains opportunistes s’allient avec des traîtres.
    Ces traîtres dont ont entend jamais aucun dénoncer la propagande que les médias offrent aux fascistes sur toutes les chaînes confondues y compris celles du service public qui ne sont pas les dernières. Sans la propagande puante des média sur les faits divers pour faire monter la puer et sans inviter les provocateurs quel serait leur score électoral ? Nul !
    On oublie vite ces horreurs et leurs causes ne sont pas suffisement expliquées et répétées, pourtant tous au collège ont reçus des cours sur les génocides, mais aucun lien n’est fait avec notre actualité, avec la réalité de la nature du modèle capitaliste et de sa classe dirigeante prete à tout pour se maintenir au pouvoir.

    Un film dur, mais qui peut être devrait être montré à tous les jeunes, “requiem pour un massacre” d’E.Klimov.

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