Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’Artiste danois devait exposer 70 millions d’ euros, mais il part avec l’argent

Après la banane collée contre un mur et systématiquement dévorée par les visiteurs voici “prends l’oseille et tire-toi!” dans un monde où l’on peut inventer comme candidat à la présidentielle un avorton haineux, qui propose de changer les prénoms, pour surtout éviter de parler de la propriété des grands moyens de production, pendant que les deux hommes les plus riches du monde jouent à savoir qui a la plus grosse fusée, et que ceux qui subissent sont d’accord pour subir, oui la logique civilisationnelle est bien “prends l’oseille et tire-toi!” Puisque à ce que dit “l’artiste” plus personne n’ose dire qu’il faut en finir avec cette société et en changer. Le temps de l’exposition durera la protestation artistique mais si à sa clôture l’artiste ne rend pas l’oseille, il ira en taule… L’art comme parenthèse dans la stabilité de l’escroquerie.

Qui se souvient de Virgil Starkwell, le héros de prend l’oseille et tire-toi de Woody Allen. Enfant, Virgil avait envisagé une carrière de violoncelliste ne doutant de rien malgré sa petite taille, mais il abandonne l’art pour faire carrière dans le crime, malgré sa timidité, et ses lunettes constamment cassées par les gros durs. Il braque une banque mais se fait arrêter immédiatement et il est condamné à la prison. Il est libéré sur parole pour bonne conduite et vit de vols de sacs à main avant de rencontrer Louise, une blanchisseuse, avec qui il aura un enfant. Mais pour faire vivre sa famille, il tente à nouveau de faire un braquage, n’y arrive pas et se fait renvoyer au bagne. Encore une fois, il s’échappe, attaché par des chaînes à d’autres bagnards. Il se fera définitivement arrêter en essayant de voler un vieux copain d’enfance s’avérant être un agent du FBI. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Des gens se tiennent devant un cadre vide exposé au musée Kunsten à Aalborg, au Danemark, intitulé « Prenez l’argent et courez » de l’artiste Jens Haaning, Septembre 28, 2021.

Des gens se tiennent devant un cadre vide exposé au musée Kunsten à Aalborg, au Danemark, intitulé « Prends l’oseille et tire-toi» de l’artiste Jens Haaning, Septembre 28, 2021. Photo AfpAuto-lecture

Copenhague. Un artiste danois devait exposer un tableau avec des billets collés d’une valeur allant jusqu’à 70 000 euros (plus de 81 000 dollars), mais à la fin il a décidé de garder l’argent et d’exposer une toile vierge, avec le titre Prends l’oseille et tire-toi”

Le musée Kunsten d’Aalborg, dans l’ouest du Danemark, a accepté de prêter une somme importante d’argent à Jens Haaning, un artiste danois de 56 ans, pour reconstituer une œuvre ancienne dans laquelle il représentait un an de salaire au Danemark et en Autriche, avec des couronnes danoises et des euros.

Cependant, « deux jours avant l’ouverture de l’exposition, nous avons reçu un message de Jens nous disant qu’il n’avait pas produit l’œuvre que nous avions convenu », avec les billets collés sur le tissu, a expliqué le directeur du musée Lasse Andersson à l’AFP.

L’artiste leur a dit qu’il enverrait d’autres toiles intitulées Prends l’argent et tire-toi. Et c’est ce qui s’est passé.

Quand ils ont ouvert le colis envoyé par Jens, les employés du musée ont découvert des toiles vierges et que l’argent avait été subtilisé.

Après sa surprise initiale, Andersson a eu un accès de fou-rire et a décidé d’exposer les deux œuvres dans l’exposition actuelle sur le travail moderne au Kunsten.

« elles offrent une vision humoristique et nous invitent à réfléchir à la façon dont le travail est actuellement évalué », a déclaré le réalisateur pour justifier sa décision.

L’artiste a déclaré que son geste vise à montrer « que nous avons aussi la responsabilité de remettre en question les structures dont nous faisons partie. »

« Si ces structures ont perdu leur raison d’être, nous devons rompre avec elles », a assuré Haanning dans un communiqué.

Pour l’instant, Andersson a préféré exploiter la valeur artistique des deux tableaux sans les billets, mais il aimerait aussi voir l’œuvre initialement conçue.

Une fois l’exposition terminée le 16 janvier, ses intentions ne seront plus uniquement esthétiques et philosophiques.

Ensuite, la chose deviendra sérieuse et « nous prendrons les mesures nécessaires pour que Jens Haaning respecte son contrat et rende l’argent », a averti le directeur.

L’artiste avait facturé environ 10 000 couronnes (1 340 euros, environ 1 500 dollars) pour son œuvre initialement prévue, à laquelle devait s’ajouter une prime pour l’exposition.

La Jornada – Artista danés debía exponer 70 mil euros, pero se queda con el dinero

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4 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    Cet artiste exprime bien la classe dominante, qui nous vend du vide et bien plus cher que lui.
    Finalement que sont 70 000 euros pour une toile vide quand une société accepte de payer des millions des personnes qui courent après un ballon, des propagandistes dont toutes les prédictions s’avèrent fausses à la une des media, certains élus payés des fortunes pour poser leur cul dans des commissions auxquelles ils ne comprennent rien, des “artistes” nous servant des œuvres aussi vides que cette toile.
    Dans nos entreprises et services publiques combien de cadres dont la compétence se résume à lire la dernière ligne d’un tableur sans jamais résoudre les problèmes de la société.
    Combien de jeunes formés à faire la comm et d’autres dans des écoles de commerce où ils apprennent à exploiter les travailleurs et baiser les clients. Pendant ce temps le vide dans la vie de notre jeunesse bouffée par les réseaux sociaux, les influenceurs aussi nuls les uns que les autres, des vies vides de bonne culture, vides de solidarité au point d’abandonner des quartiers entiers sans soins dans nos villes moyenne, chez moi, comme chez Jeanne Labaigt, le quartier populaire où vit mon père n’a pus de médecin depuis 5 ans, pleins de vieux abandonnés qui ont pourtant construit la ville, des ouvriers détruits par le dur labeur, isolés parfois leurs enfants partis loin chercher du travail, éloignés à jamais de leurs racines de leur pays de naissance.
    Pendant ce temps des gens au cœur vide et à la tête pleine de haines vont voter à plus de 60% pour la droite la plus criminelle et raciste. Ils ont déjà oublié les infirmières applaudies et les victimes, par milliers, mortes du capitalisme dans des EPHAD immondes, inhumains, où ont leur volera ce qui leur reste de patrimoine et de pension..
    Même vieillir et finir sa vie dans un cadre chaleureux est interdit dans ce pays des droits de l’Homme et du pognon.
    Oubliés les mutilés des manifestations, oubliés les héros qui nous ont sauvé du nazisme, une information chasse l’autre et les coeurs et les têtesrestent toujours aussi vides.

    Ce n’est finalement pas plus choquant que les trois imbéciles sur franceinfo tv de ce matin s’extasiant sur les 3 milliardaires qui dépassent les 200 milliards de dollar de patrimoine, heureusement cocorico il y a un Français sur le podium, mais la morale est sauve leur fortune est virtuelle hein ! ils peuvent perdre en bourse !
    Présentateurs minables qui n’expliquent rien des mécanismes de l’exploitation, sortis d’écoles de journalisme ou science po, fabrique à imbéciles et lèches cul. Leur prestations quotidiennes sont en deçà du contenu de ce tableau vide, lui au moins fait sens.

    Vide également de solide culture scientifique livrant la population à l’obscurantisme.

    Finalement cet artiste exprime bien le foutage de gueule généralisé de notre société capitaliste décadente.

    Heureusment des lueurs d’espoir même ténues aident à ne pas sombrer.

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    • Danielle Bleitrach

      MERCI d’avoir vu ça,je répondais sur facebook à un commentaire qui déplorait que l’on reproduise duchamp la chose suivante : c’est enfait plus drôle que ça, je trouve fantastique l’idée du responsable de l’exposition : l’escroquerie est oeuvre d’art le temps de l’exposition et après s’il ne rend pas le fric il est poursuivi; cela dit bien une conception de l’art comme performance entracte dans le système que l’on perpétue… celui qui est immonde c’est le directeur de l’exposition.

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  • alfreda
    alfreda

    Ces traders ne sont pas des artistes mais des traders. Ils incarnent le capitalisme car ils génèrent de la valeur avec rien, c’est uniquement pour faire cela qu’ils sont prônés. Pour faire scandale. C’est leur seul moteur. C’est ce que Duchamp a “prouvé” avec sa pissotière, somehow. Regardons ailleurs! C’est le faire un trop grand honneur que de les considérer. Leur rage, c’est que personne ne se souviendra jamais d’eux. Leur rage c’est de n’exister en ce monde que par leur vacuité, leur manque d’espoir. laissons les pour ce qu’ils sont. Des pantins. https://www.youtube.com/watch?v=E9G033FVbOA

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  • alfreda
    alfreda

    J’avais envie de partager avec vous une vidéo assez claire et légère sur la question du petit pantin, parue récemment sur utub: https://www.youtube.com/watch?v=uGr3kL2Gkd8.

    Il existe aussi ce livre de giorgio agamben, paru courant de l’année dernière: https://les-livres-de-philosophie.blogspot.com/2022/11/giorgio-agamben-pinocchio-les-aventures.html

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