Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le design chinois : exposition

Aperçu de Beijing Design Expo 2021Par Global Times, Publié: 2021/9/18 23:32:37La première phase de la Beijing Design Expo 2021 se tiendra au Centre national des expositions agricoles de Beijing du 18 au 21 septembre. il faut voir les mutations de l’art et de la société en Chine.

On part essentiellement comme ce fut le cas en union soviétique d’une organisation de l’art lié à la commande publique et qui se doit d’en porter les messages, ce qui peut également être, comme en france, une tradition historique ici plusieurs fois millénaires et qui a ses lettres de noblesse du siècle de louis XIV aux grands commis de l’Etat à la libération de la deuxième guerre mondiale, une articulation entre eux et les artistes regroupés dans des syndicats et associations de défense professionnelle. Fondée en 1949, le welian, mexie regroupe la fédération des artistes qui bien qu’indépendante, est en fait très directement lié au parti communiste chinois, l’idée d’avant-garde duparti et celle de l’art sont confondues et les directives du premier font partie de le feuille de route.

Actuellement , le mécénats’est développé, il fait partie de la tradition chinoise mais sur une base concernant l’aristocratie autour du pouvoir, mais le marché a introduit le capital, le profit, l’oeuvre marchandise. Les Chinois,à partir des réformes deDeng Xiao Ping, ayant de grandes fortunes ont joué un rôle de dynamisme y compris au niveau international en achetant essentiellement les oeuvres chinoises anciennes et modernes, ce qui a abouti à ce qu’une dizaine d’artistes chinois dominent désormais le marché de l’artcontemporain, tout en relativisant le poids du mexie et des structures officielles sur les orientations, celles-ci n’ont jamais perdu leur influence. Mais si l’art est entré dans le capital, se pose également des questions que l’on rencontre dans cette exposition sur “la propriété intellectuelle” face au capital et au marché.

L’événementen effet, dispose de zones d’exposition telles que la montée en puissance de la propriété intellectuelle, l’innovation culturelle traditionnelle et les liens urbains.

Aujourd’hui et cette exposition en témoigne, une réflexion est entamée sur les illusions qui ont surgi sur le fait que le capital engendrerait une liberté créatrice; est posée l’idée que ce que le capital, à savoir la liberté créative, ne peut pas réaliser en Occident, il pourrait le réaliser en Chine parce qu’il est contenu par un système politique qui s’oppose à lui. cette exposition témoigne de ces questionnements , comme elle témoigne de la montée dans la conscience publique d’autres thèmes, l’urbain et sa gestion rationnelle, harmonieuse, le socialisme chinois héritage de la tradiction autant que de l’innovation, l’éducation. Il faudrait encore tenter de comprendre, face à ce type d’exposition, non seulement ce débat idéologique qui traverse toute la société chinoise, lancé par le parti communiste chinois mais également lefait que la notion d’esthétique ne s’est pas tout à fait construite de la même manière en Chine et le poids des savoirs techniques enseignés d’une manière académique reste déterminant dans l’appréciation des oeuvres même si est récemment apparu une catégorie “d’influenceurs”, lesbloggeurs qui ont prétendu tirer l’art uniquement vers le marché et des modes essentiellement occidentales voir japonaises ou coréennes (du sud). Ce qui est très contesté parl’opinion publique et désormais par leparti qui est intervenu par exemple sur le rôle éducatif pour la jeunesse. Le parti communiste chinois en s’apuyant sur un large consensus a choisi sespropres orientations qui sont en train de gagner du terrain par un accord entre l’etat et les mécènes capitalistes.

Je recommande à ceux qui voudraient fouiller cette question un livre d’Anny Lazarus, la critique d’art chinoise contemporaine paru au pressesuniversitaires de provence en 2017 qui permet de comprendre mieux la place de l’art dans la société chinoise et témoigne une fois de plus du fait qu’alors que nous méconnaissons la Chine, sa production intellectuelle et artistique, on ne peut qu’être frappé de la manière dont celle-ci connait nos propres recherches, modes, et courants, les apprécie, les conteste etsurtout fait un énorme effort de traduction à tous les sens du terme, le questionnement actuel sur influences, emprunts, assimilation, interactions comment apprécier ses jeux de position quand dans un temps aussi bref on passe de la pire des humiliations à la puissance; l’influence est alors dénoncée si comme le mot l’indique elle reste soumission,une manière de “subir”les termes de “dialogue”, de partage sont revendiqués… mais bien sur édité en 2017, ce livre n’a pas pu tenir compte des évolutions actuelles qui marquent une accélération de tendances sur toutes les questions soulevées ici

Danielle Bleitrach

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