Voilà un des articles les plus essentiels que nous ayons publié. Cette interpellation de la gauche américaine et de la manière dont elle refuse de comprendre ce qui est en train de naître face à l’impérialisme et au capitalisme, d’y voir un allié, la condamne à ne pas être elle-même une perspective politique face à son propre peuple et à l’exploitation qu’elle subit. Cela ouvre un espace au contraire au populisme d’extrême-droite et aux revanchards nationalistes. Un tel article éclaire y compris nos propres impossibilités en France et au sein du PCF y compris l’incapacité de ce dernier à AGIR pour Cuba, à voir ce qu’il faut faire face à l’Afghanistan. Voir comment les USA et les occidentaux utilisent les pseudos violations aux droits de l’homme des pays pour développer leurs propres réelles violations des droits de l’homme que sont blocus, sanctions et interventions militaires. Si la chine n’avait pas un pouvoir socialiste et était soumise à la dictature du capital elle ne pourrait pas jouer ce rôle, d’où les tentatives d’en finir avec le socialisme. A lire donc en toute urgence. (note et traduction de Danielle Bleitrach)
31 AOÛT ÉCRIT PAR QIAO COLLECTIVE
Traduction par: Simon Sanchez
La Chine fournit une bouée de sauvetage économique et politique cruciale pour l’Iran et d’autres pays qui font l’objet des sanctions américaines. La soi-disant « guerre commerciale » des États-Unis contre la Chine pourrait changer cela.
La menace renouvelée d’une guerre ouverte contre l’Iran dans les premières semaines de 2020 a mobilisé la gauche pacifiste américaine. Le 3 janvier, les États-Unis ont déployé un drone pour assassiner le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en Irak. Un jour plus tard, des milliers de manifestants se sont rassemblés dans des dizaines de villes américaines à la suite d’un appel à une journée d’action de la Coalition ANSWER (« Agir maintenant pour arrêter la guerre et mettre fin au racisme »). Pendant ce temps, les démocrates ont émis des critiques tièdes mais cela ne les a pas empêché d’ adopter l’énorme budget militaire du président Trump 738 milliards de dollars il y a quelques semaines, et de rejeter un amendement déposé par les représentants Khanna (D-CA) et Sanders (D-VT) qui aurait perturbé le financement de l’action militaire exécutive en Iran ou ailleurs sans l’approbation du Congrès.
Au milieu de ces querelles qui secouent la gauche et les libéraux et malgré un tir de missile iranien en représailles contre une base américaine en Irak, le président Trump en a appelé à la diplomatie et a affirmé que les États-Unis « sont prêts à embrasser la paix avec tous ceux qui la cherchent. » La menace d’une action militaire américaine accrue en Iran pouvait donc reculer à court terme. Mais la réalité est que les États-Unis étaient en guerre avec l’Iran bien avant l’attaque contre Soleimani, mais n’ont pas utilisé des tactiques de guerre reconnues par beaucoup comme telles. Depuis que l’administration Trump a annoncé son retrait de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 en mai 2018 et rétabli les sanctions contre l’Iran en novembre, les États-Unis se sont de nouveau engagés dans une « guerre hybride » visant à paralyser l’économie iranienne et à isoler la nation du commerce international. Ce concept de guerre hybride, qui déploie la désinformation, les sanctions économiques et la manipulation politique pour promouvoir les intérêts des États-Unis sans l’utilisation de l’intervention militaire, est crucial pour comprendre l’agression des États-Unis contre l’Iran et son importance dans le système mondial au sens large.
L’objectif du renouveau des sanctions américaines contre l’Iran est clair : comme l’a dit le secrétaire d’État Mike Pompeo, ils cherchent à « affamer le régime », à « accélérer le déclin rapide » de leur commerce international et à « rétablir la démocratie ». Les sanctions unilatérales incluent non seulement 50 banques iraniennes et des centaines d’individus, de navires, d’avions et du secteur iranien de l’énergie sur la liste noire, mais visent à réduire les exportations de pétrole de l’Iran à zéro en exerçant la domination économique mondiale des États-Unis et en menaçant de pénaliser les entreprises et les États étrangers qui continuent à faire des affaires avec l’Iran. Comme Pompeo l’a averti : « Si une entreprise échappe à notre régime de sanctions et continue secrètement » à faire des affaires avec l’Iran, « les États-Unis lui imposeront des sanctions sévères et rapides ». L’impact de cet abus de pouvoir américain n’est rien de moins qu’une crise humanitaire : les prix des denrées alimentaires ont grimpé rapidement après l’annonce de nouvelles sanctions, et les témoignages d’étudiants, de médecins, de patients et d’autres Iraniens ont décrit de graves limites à l’accès à l’éducation, à la médecine et aux soins de santé en vertu des sanctions américaines. Lors d’un discours sur les questions de sécurité à Oufa, en Russie, le chef du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Ali Shamkhani, a correctement qualifié les sanctions américaines de violation de la souveraineté nationale et de forme de « terrorisme économique ».
L’objectif du renouveau des sanctions américaines contre l’Iran est clair : comme l’a dit le secrétaire d’État Mike Pompeo, ils cherchent à « affamer le régime », à « accélérer le déclin rapide » de leur commerce international et à « rétablir la démocratie ».
Alors pourquoi intensifier l’action militaire alors que les sanctions imposées par les États-Unis et appliquées par les organisations financières internationales ont déjà dévasté l’économie iranienne? Une réponse partielle est à lire dans les liens de plus en plus étroits de l’Iran avec la Chine, dont l’injection de capitaux et les promesses de soutien militaire ont été une bouée de sauvetage pour un Téhéran politiquement isolé. Les États-Unis sont de plus en plus menacés par une nouvelle alliance politique mondiale dirigée par la Chine, l’Iran et la Russie, qui comprend des pays comme la Bolivie, le Venezuela et Cuba. Fort à travers des années de coopération économique, militaire et politique méticuleuse et forgée dans des circonstances partagées de victimisation par la politique étrangère antagoniste des États-Unis, ce bloc de pouvoir menace de contester l’hégémonie de l’Amérique sur l’ordre mondial.
Premièrement, les accords économiques sino-iraniens ont sapé les sanctions américaines et intégré l’Iran dans une zone économique eurasienne dirigée par la Chine que les États-Unis considèrent comme une menace imminente. En 2016, le président iranien Hassan Rohani a annoncé lors d’une visite du président chinois Xi Jinping que l’Iran et la Chine avaient créé une alliance politique et commerciale de 25 ans et 600 milliards de dollars. Lors de la visite de Xi, le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré : « Téhéran cherche la coopération avec des pays plus indépendants » parce que « les Iraniens n’ont jamais fait confiance à l’Occident ». L’accord historique a précisé que la Chine fournit le partage des connaissances et aidera à construire des infrastructures essentielles telles que les hôpitaux, les chemins de fer et les routes en Iran. En septembre 2019, les deux pays ont mis à jour l’accord de 2016 qui comprendrait un investissement de 400 milliards de dollars axé sur les secteurs pétrolier, gazier et infrastructure de l’Iran; ce qui renvoie au diable les sanctions américaines renouvelées. Pendant ce temps, depuis le début de 2019, les autorités chinoises et iraniennes ont annoncé leur coopération conjointe dans le cadre de l’Initiative de la route de la Chine, un projet d’infrastructure et de commerce massif d’un billion de dollars reliant les marchés d’Asie centrale et orientale, du Moyen-Orient et d’Europe. (L’Irak a également annoncé son intention de rejoindre la BRI en 2019, à la consternation des stratèges américains). La Chine est même allée jusqu’à éteindre le radar et la technologie sonar de ses navires pétroliers en entrant dans le golfe Persique pour éviter la détection militaire américaine pour avoir « violé » les sanctions américaines. Au milieu de l’agression des États-Unis contre l’Iran et des sanctions paralysantes visant les fournitures médicales et tuant d’innombrables Iraniens, l’alliance politique et l’accord commercial servent de bouée de sauvetage cruciale pour l’Iran et son peuple, fournissant la base matérielle de ce que le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a salué comme la vision commune de la Chine et de l’Iran de la souveraineté, la paix et le progrès mutuel.
Alors que la Chine s’est révélée un allié inestimable pour l’Iran et son peuple, l’Iran, en tant que nation riche en pétrole située au centre de la route commerciale de la BRI, présente également un allié stratégique pour la Chine. En dehors des marchés financiers occidentaux, l’Iran s’est tourné vers la Chine en tant que partenaire économique. Et contrairement au terrorisme économique américain visant à saper l’autonomie politique en Iran, l’accord sino-iranien de 400 milliards de dollars accorde simplement aux entreprises d’État chinoises le droit de participer à des projets pétrochimiques iraniens. Ironiquement, les médias américains insistent sur le fait qu’une seule de ces politiques économiques est prédatrice. Compte tenu des graves préoccupations du gouvernement américain quant au potentiel de la BRI à la décentralisation de l’hégémonie économique mondiale américaine, il serait logique que les États-Unis cherchent des moyens de saper la coopération entre l’Iran et la Chine. Les dirigeants américains ont déjà fait pression sur leurs alliés en Europe et en Asie pour qu’ils rejettent les investissements chinois et ont menacé de cesser de partager des informations avec leurs alliés qui acceptent la technologie 5G chinoise de Huawei. Bien qu’ils contrôlent les institutions financières mondiales telles que le FMI et la Banque mondiale, dont les prêts d’ajustement structurel ont privatisé et déstabilisé de force les économies en développement du monde entier, les États-Unis ont critiqué « l’approche prédatrice de l’investissement » de la Chine et mis en garde leurs alliés contre le choix d’un camp.
Les accords économiques sino-iraniens ont sapé les sanctions américaines et intégré l’Iran dans une zone économique eurasienne dirigée par la Chine que les États-Unis considèrent comme une menace imminente.
Mais les liens de l’Iran avec ses rivaux américains comme la Chine et la Russie ne sont pas uniquement économiques. Quelques jours avant l’assassinat de Solemaini, l’Iran, la Chine et la Russie ont mené des exercices navals conjoints dans le golfe d’Oman, un « échange militaire normal » qui reflète la « volonté et la capacité des nations à maintenir conjointement la paix mondiale et la sécurité maritime », a déclaré Wu Qian, porte-parole de la défense chinoise. Le commandant de la marine iranienne, le contre-amiral Hossein Khanzadi, a déclaré que les États-Unis et certains de leurs pays alliés avaient joué un rôle dans une tentative militaire ratée de saboter l’exercice naval conjoint. Et le 6 janvier, le Premier ministre irakien a accueilli l’ambassadeur chinois Zhang Tao, qui a exprimé la volonté de Pékin de fournir une assistance militaire dans un contexte de refus des États-Unis de coopérer avec les demandes du parlement irakien de se retirer.
Malheureusement, le soutien constant de la Chine aux victimes du terrorisme économique américain n’a pas effleuré la conscience de ceux qui pourtant se décrivent comme la gauche occidentale. La gauche américaine en particulier n’a pas réussi à faire avancer une analyse systématique qui condamne l’agression des États-Unis en Bolivie, au Venezuela, en Iran et en Irak comme un ensemble, au lieu de cela cette gauche réagit par défaut, au cas par cas, à divers coups d’État, frappes aériennes et agressions au fur et à mesure qu’ils se produisent. Alors que les défenseurs de la paix aux États-Unis savent rapidement se mobiliser pour répondre à des formes ouvertes d’intervention impériale — le recours à la violence militaire en Iran ou la mise en scène du coup d’État bolivien de 2019, par exemple — ils n’ont pas réussi à relier entre eux ces cas individuels et l’émergence d’un bloc de pouvoir mondial défiant l’hégémonie américaine, dans lequel la Chine joue un rôle clé et constant. En effet, la Chine a fourni une bouée de sauvetage économique, politique et militaire récurrente à des pays comme le Venezuela (où la Chine reste un acheteur majeur de pétrole malgré les sanctions américaines), la Bolivie (où le gouvernement d’Evo Morales a rejeté les entreprises transnationales occidentales, pour s’associer à l’État chinois pour nationaliser l’industrie du lithium en Bolivie) et à la Corée du Nord (où la Chine fournit une aide alimentaire dont elle a un besoin crucial et a préconisé un assouplissement des sanctions américaines), car ces pays ont tenté de survivre aux sanctions américaines, d’expulser les capitaux occidentaux, de nationaliser les industries clés et de tracer une voie indépendante de l’ordre mondial américain.
La Chine a fourni une bouée de sauvetage économique, politique et militaire récurrente à des pays comme le Venezuela, la Bolivie et la Corée du Nord, car ces pays ont tenté de survivre aux sanctions américaines, d’expulser la capitale occidentale, de nationaliser des industries clés et de tracer une voie indépendante de l’ordre mondial américain.
L’incapacité de la gauche américaine à comprendre la Chine comme un allié éprouvé pour les nations qui luttent sous la botte de l’empire américain est pour cette gauche un échec stratégique colossal. Au lieu de cela, les progressistes américains invoquent de fausses équivalences des « deux côtés » qui assimilent une véritable structure de pouvoir mondiale américaine hégémonique au spectre vague et potentiel de « l’impérialisme chinois ». Selon un tel argument, les bouées de sauvetage économiques chinoises fournies à l’Iran, au Venezuela et à d’autres pays exclus des marchés mondiaux par les sanctions américaines ne sont qu’un jeu de pouvoir opportuniste, qui remplacerait l’assujettissement de ces nations sous la puissance impériale occidentale sous une nouvelle puissance chinoise tout aussi brutale. Le fait que des interprétations aussi faibles aient pu prendre pied dans la gauche américaine s’est avéré être une faiblesse critique dans sa capacité à apporter plus qu’une réponse purement réactive à l’agression américaine actuelle. Certes, les sceptiques feront valoir que la Chine bénéficie de ses liens économiques avec les victimes vulnérables de l’agression américaine, mais cela ne tient pas compte des faits évidents que le bénéfice mutuel est la base de toutes les relations internationales, et que la Chine a toujours été la cible de sanctions secondaires américaines, de sa propagande et de sa campagne de terreur face à son audace à contester la politique américaine au Moyen-Orient, Amérique latine et ailleurs. L’échec de la gauche américaine à contester, et même sa tendance à répéter la rhétorique antagoniste contre la Chine, est fondamentalement en contradiction avec sa solidarité déclarée avec des nations comme l’Iran, la Bolivie et le Venezuela.
Les notions selon lesquelles la Chine cherche à bénéficier « injustement » des sanctions brutales des États-Unis contre des pays comme l’Iran négligent le fait que les États-Unis intensifient leur propre type de guerre hybride contre la Chine pour punir la Chine pour avoir osé « violer » les sanctions américaines. En fait, les États-Unis ont sanctionné à plusieurs reprises en masse des entreprises et des banques chinoises, tant privées que publiques, pour avoir fourni du commerce et de l’aide à des entités iraniennes. En effet, la soi-disant « guerre commerciale » entre États Unis et la Chine, bien qu’elle reçoive peu d’attention de la gauche, fait partie intégrante des tentatives des États-Unis de saper la capacité de la Chine à fournir une assistance à l’Iran et à d’autres objectifs de la guerre hybride américaine. Avec ses objectifs explicites de saper le contrôle économique de l’État chinois, de privatiser les industries clés et de forcer la Chine à lever des restrictions sur les capitaux étrangers et la propriété des entreprises, la guerre commerciale menace de déstabiliser le rôle de la Chine en tant que bouée de sauvetage économique pour l’Iran, le Venezuela et les autres pays du Sud mondial. Les industries financière, pétrolière et minière, cibles clés de la privatisation dans le cadre des négociations de guerre commerciale, sont cruciales pour la capacité de la Chine à acheter du pétrole iranien et à aider les pays d’Amérique latine à fournir des alternatives à l’investissement en capital occidental de leurs industries minières et des ressources naturelles. Sans le contrôle total de l’État sur ses industries financières, pétrolières et minières, la Chine pourrait perdre le contrôle de ces industries au profit des entreprises occidentales et, en fin de compte, perdre la capacité d’agir rapidement et de tirer parti de ces industries pour défier les sanctions américaines contre les industries pétrolières et minières des pays du Sud mondial comme le Venezuela, la Bolivie et l’Iran. Alors que les médias américains célèbrent le ralentissement de l’économie chinoise et les dommages matériels que la guerre commerciale cause au peuple chinois alors qu’ils salivent à la perspective de la domination financière des États-Unis sur les marchés chinois, il devient clair qu’un objectif probable des États-Unis est d’utiliser la guerre commerciale non seulement pour « ouvrir » les industries nationales d’État de la Chine à l’investissement occidental, mais aussi pour saper son leadership dans le seul bloc géopolitique qui pose un véritable défi à l’hégémonie mondiale des États-Unis.
Qui plus est, les États-Unis ont utilisé des préoccupations feintes par les violations des droits de l’homme comme un cheval de Troie pour leur régime de sanctions contre les soi-disant « États voyous ». Des projets de loi apparemment progressistes, comme le Freedom and Democracy Act de Hong Kong, qui a reçu un soutien bipartite quasi unanime à la Chambre et au Sénat des États-Unis, comprennent des dispositions qui obligeraient Hong Kong à se conformer aux sanctions américaines contre l’Iran et la Corée du Nord, tout en faisant référence à de nouvelles sanctions contre les personnes et les entreprises chinoises, et en interdisant aux acteurs chinois d’entrer aux États-Unis. La seule opposition à la Chambre est venue de Thomas Massie (R-KY), qui a déclaré son opposition constante aux sanctions qui « s’immiscent dans les affaires intérieures des pays étrangers » et « invite ces gouvernements à s’immiscer dans nos affaires ». Largement soutenue par des groupes progressistes et de gauche proclamés aux États-Unis, la législation fournit un exemple de la façon dont les États-Unis utilisent le langage de la démocratie et des droits de l’homme à l’étranger comme couverture pour les représailles contre leurs rivaux géopolitiques et pour promouvoir leurs propres violations des droits de l’homme par le biais de sanctions.
Il est important de noter que cette guerre économique a été combinée avec l’escalade tranquille de l’ère Obama « pivot vers l’Asie », qui a cherché à contenir l’influence croissante de la Chine par la politique militaire et économique. Le chef du Pentagone a qualifié la Chine de nouvelle « priorité absolue » et, en janvier 2020, l’armée américaine a annoncé deux nouveaux groupes de travail régionaux qui combattraient la « menace stratégique » de la Chine en mettant l’accent sur la « guerre non conventionnelle » pour créer un « avantage asymétrique » pour les États-Unis en cas de conflit militaire. Le ministère de la Défense avait déjà désigné le Pacifique comme son « scénario prioritaire » et organise des exercices militaires de routine au Japon et en Corée du Sud, tout en vendant 2 milliards de dollars d’armes à Taïwan rien qu’en 2019. Cette escalade de la puissance militaire américaine en Asie au motif de « contenir la Chine » montre clairement que s’opposer à l’antagonisme américain à l’égard de la Chine est primordial pour les espoirs futurs de paix et de démilitarisation en Asie-Pacifique.
Pour articuler un sérieux défi à l’empire américain, le mouvement pacifiste américain doit comprendre les termes du compromis : le terrorisme économique par des sanctions et l’isolement politique et la déstabilisation sont devenus les principales méthodes de l’impérialisme américain. Souvent obscurcie par des actes ouverts de violence militaire, la guerre hybride menée par les États-Unis non seulement contre l’Iran, mais aussi contre le Venezuela, la Bolivie, la Corée du Nord et la Chine est la principale contradiction à laquelle est confrontée la lutte mondiale contre l’impérialisme. Pendant trop longtemps, les critiques américains de l’empire américain ont évité la question moqueusement dite de la Chine en faveur de fausses équivalences et de la répétition des points de rhétorique de l’État américain. Mais derrière la rhétorique de la guerre froide, la Chine s’est révélée un allié stratégique pour d’innombrables nations avec lesquelles les gens de gauche américains revendiquent la solidarité. Reste à savoir si le mouvement pacifiste américain s’opposera à l’agression croissante contre la Chine visant à saper sa capacité à soutenir l’Iran, la Bolivie, la Corée du Nord et toutes les victimes de l’impérialisme américain.
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marsal
L’Iran lui-même a envoyé une modeste mais non négligeable bouée de sauvetage au Vénézuéla, sous forme d’aide technique pour remettre en service le secteur pétrolier saboté par l’impérialisme. L’Iran a longtemps souffert de ce paradoxe d’être un grand pays pétrolier mais de subir des pénuries de gazole et de fioul faute de maîtriser le raffinage. Depuis quelques années seulement, l’Iran maîtrise les techniques pétrolières pour pouvoir être auto-suffisant et même exportateur de produits pétroliers dérivés. Il semble que l’importance des approvisionnements en matériels techniques et en additifs de l’Iran au Vénézuela étaient suffisamment précieux pour que les américains tentent de saisir illégalement les navires iraniens (je crois qu’ils en ont capturé au moins un, d’ailleurs).
joclaude
La guerre hybride impérialiste chapeautée par les Etats-Unis est bien à l’ordre du jour depuis quelques décennies déjà ! Il manquait cette coalition du monde multipolaire progressiste et pour la souveraineté des Etats pour faire face aux prétentions maléfiques de l’impérialisme, traduites en interventions sournoises de l’extérieur et avec des complicités intérieures à défaut de menaces guerrières qu’il ne peut provoquer que plus difficilement de nos jours.Je pense qu’il serait souhaitable que ce nouveau type d’agression contre les peuples qui se sont libérés du néo-colonialisme ou en passe de l’être devrait être dénoncé
au monde entier sans doute en saisissant l’ONU. Toutes ces guerres hybrides larvées doivent être dénoncées au fur et à mesure des agressions avant qu’il ne soit trop tard à stopper des interventions assassines, criminelles contre des Peuples qui ont choisi le Suffrage Universel pour opter pour un pays souverain !
Smiley
Ah bon l Iran fait partie d un bloc multipolaire progressiste et a choisi le suffrage universel ! On est content de l apprendre.
Le fait de s opposer aux USA ou d être harcelé par eux ne donne en aucun cas un brevet de progressisme et les regroupement de BRIC et de broc ne font pas une internationale communiste surtout quand ses dirigeants éminents se nomment Bolsonaro et Modri.
Ce que déclarent nos camarades chinois à propos de Cuba a un sens . Ce qu ils disent après avoir rencontré un mollah islamiste chiite en a un tout autre, les communistes et progressistes iraniens s il en reste le savent.
Ne confondons pas alliance géopolitique de circonstance et regroupement anti imperialiste