La plupart des dirigeants et des pays qui ont le moindre sens des réalités actuelles sont convaincus de la nécessité de passer à un autre dialogue sur le plan international.Dialogue qui face aux immenses défis planétaires ne peut plus se résumer au G7 et qui a besoin d’inclure non seulement la Chine mais la Russie. Le G20 est déjà un cadre plus pertinent. La crise afghane en offre une démonstration supplémentaire.L’Italie joue sa partition et manifeste à sa manière une voie qui parait de plus en plus celle du sud de l’Europe par rapport à l’Allemagne. La Russie qui a été exclue du G8 refuse tout retour et préfère soit le cadre du G20 soit celui des relations bi-latérales mais elle insiste surtout dans l’esprit de ce que défend la Chine pour que soient tirés des leçons de la crise afghanes et que l’occident renonce une fois pour toutes à se mêler des affaires et de la souveraineté des autres sociétés en accordant un droitprioritaire à la concertation des puissances régionales. (note et traduction de danielle Bleitrach)
L’Italie fait pression pour un G20 ad hoc sur l’Afghanistan: « Moscou est indispensable ». OK russe, « reflète la réalité multipolaire de notre monde »
Le G20 extraordinaire sur l’Afghanistan avec l’implication de la Chine et de la Russie, mais aussi de pays comme l’Arabie saoudite, la Turquie et l’Inde, à propos d’ une crise internationale qui risque de s’aggraver. L’Italie, complice de la présidence du G20, ne veut pas abandonner son emprise et l’objectif, à la lumière des attentats de Kaboul, devient encore plus prioritaire. Et c’est ce que Mario Draghi, puis Luigi Di Maio, ont dit au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, où ils l’ont reçu comme des partenaires à part entière, parce que « contrairement au G7, le G20 est une plate-forme qui reflète la réalité multipolaire de notre monde ».
Lors de la réunion de ce matin au Palais Chigi, MM. Draghi et Lavrov ont discuté des derniers développements en Afghanistan, soulignant les objectifs prioritaires à savoir assurer la stabilisation et la sécurité dans le pays et à l’échelle régionale, faire face à l’urgence humanitaire en cours et de veiller au respect des droits de l’homme, en particulier des femmes. Le rôle des différents forums internationaux, y compris le G20, pour discuter des perspectives de résolution de la crise en Afghanistan a également été abordé. Il a également été question de la situation en Libye et, en particulier, de la nécessité de poursuivre le dialogue politique promu à Genève par les Nations unies, y compris en vue des élections de fin décembre et de la nécessité d’un retrait rapide des forces étrangères du pays.
Lors d’une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères Di Maio a déclaré qu’il comptait sur la « collaboration » de la Russie. « Une coordination internationale étroite » sur l’Afghanistan est essentielle, « dans ce contexte, le dialogue avec la Russie est indispensable », car Moscou est « un acteur essentiel pour gérer la situation de crise actuelle et, dans la perspective, pour parvenir à une approche humanitaire internationale ».
Pendant ce temps, depuis Moscou, l’agence Interfax écrit que le président Vladimir Poutine est activement en contact continu avec les dirigeants des pays étrangers pour discuter de la situation en Afghanistan.
Les épines de la rencontre entre Di Maio et Lavrov n’ont pas manqué. Le gouvernement italien a réitéré son inquiétude face au cas d’Alexeï Navalny, « auquel doivent s’appliquer les garanties légitimes » pour protéger les « droits fondamentaux ». La réplique de Lavrov est une invitation à « lire les cartes des audiences » du procès Navalny.
M. Lavrov a souligné que « les partenaires internationaux nous invitent à unir nos efforts sur l’Afghanistan, mais il faut en tirer les leçons. Dans le passé, nous avons eu d’autres exemples, les politiciens devraient bien fixer dans leur esprit que les solutions communes ne sont jamais très simples. Le plus important pour nous maintenant, c’est la sécurité de nos frontières », a-t-il déclaré. La Russie a également appelé à « améliorer le système des visas » en Italie qui « doit être plus doux. Enfin, les vols directs ont repris à partir du 28 juin, ce qui favorisera un afflux accru de touristes. »
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