Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Mais qu’est-ce que ça signifie en fait, être soviétique? par Victor KOJEMYAKO.

Ce très beau texte d’un communiste russe aujourd’hui fait écho à celui écrit par Aragon “pour une réunion de quartier”, en 1946, sur l’homme communiste et qui débutait ainsi : “

« Mais qui ne voit que le communiste est de nos jours l’héritier, le représentant de toute grandeur humaine, de tout esprit de sacrifice, de tout héroïsme français ? Le chrétien, lui, je veux dire le chrétien qui agit comme il est écrit, qui vit et meurt suivant les principes proclamés du christianisme, le fait croyant, au-delà de la mort, à un autre monde, à une punition et à une récompense. Dirai-je que pour moi cela ne le diminue pas à mes yeux, car ce qui m’importe c’est la pureté, la beauté, le désintéressement en ce monde-ci… cependant, songez que le communiste, lui, n’attend vraiment rien pour lui-même.

S’il donne sa vie, comme soixante-quinze mille des nôtres l’ont fait devant les fusils des pelotons d’exécution allemands, et de bien d’autres manières, sa récompense est que les siens, que les Français, les hommes de son peuple, de sa nation, grâce à ce sacrifice, seront un tout petit peu plus près du bonheur que s’il n’avait pas accepté le martyre. La récompense pour le communiste est affaire de l’espèce humaine et non de l’individu. La croyance au progrès, au progrès indéfini et infini de l’homme, en la montée de l’humanité vers un soleil que, lui, ne verra point mais dont il aura préparé obscurément l’aurore, voilà ce qui anime et soutient le communiste, voilà l’idéal du communiste. Entre cet idéal et l’idéal chrétien, il est sûr que moi j’ai choisi. Mais cela ne m’empêche pas de rendre hommage à ces chrétiens qui se conduisent sur cette terre, comme un communiste considère bel et bien qu’on se conduise. Je m’étonne souvent du peu de réciproque, du peu de charité chrétienne de certains catholiques devant la vie et la mort des communistes.” oui nous avons connus des temps héroïques, ils semblent révolus et celui de la mesquinerie, des coups bas et des mensonge semble lui avoir succédé, mais un jour il reviendra (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop).

No 26 (30958) 13-16 mars 2020

https://gazeta-pravda.ru/issue/26-30958-13-16-marta-2020-goda/chto-zhe-eto-znachit-byt-sovetskimi/

Auteur: Victor KOJEMYAKO.

Entretien d’Arseni ZAMOSTYANOV, rédacteur en chef adjoint du magazine l’Historien, avec Viktor Kojemyako, observateur politique de la Pravda

Tout ce qui touche à l’ère soviétique continue de captiver le public bien après la destruction de cette grande puissance socialiste. De plus, il semble qu’au fil du temps, plus nous nous éloignons de ces années, plus on note non pas un affaiblissement, mais plutôt une recrudescence de l’intérêt populaire pour la vie et les réalisations du peuple soviétique. En outre, si l’on approfondit les raisons d’un tel intérêt, il s’agit de bien autre chose que de la nostalgie, contrairement à ce que prétendent nos opposants idéologiques.

Non, il s’agit plutôt d’une prise de conscience progressive de ce qui a été perdu par les travailleurs en même temps que cette époque et ce grand pays. Pour beaucoup de gens il s’agit d’une véritable révélation, et c’est précisément ce que redoutent les ennemis du socialisme.

Cette crainte peut expliquer l’agitation qui s’est manifestée récemment à propos des amendements à la Constitution. La consolidation éventuelle dans la Loi fondamentale du statut de la Fédération de Russie comme successeur légal de l’Union soviétique est particulièrement préoccupante pour les antisoviétiques et les russophobes.

Ils ne le souhaitent pas, ils s’y refusent absolument, ils poussent les hauts cris. Pardi! Ils ont fait tellement d’efforts pour inculquer aux gens que l’Union soviétique n’était qu’un «trou noir» dans l’histoire, qui devrait même être exclu des manuels scolaires, et voilà que nous en serions les héritiers…

Nos lecteurs suggèrent d’accorder encore plus d’attention au thème soviétique dans les pages de la Pravda. Nous attendons vos réactions à la publication ci-dessous.

Comment on a inventé le «sovok» (1)

– Cher Arseniy Alexandrovitch! C’est un immense sujet que je propose aujourd’hui : l’homme soviétique, le peuple soviétique. Impossible d’en faire le tour en un seul entretien. Mais abordons d’abord au moins certaines des aspects les plus pertinents actuellement. Il n’y a pas si longtemps, nous tous (je veux dire les gens de ma génération, plus âgée et votre génération, beaucoup plus jeune) étaient appelés des Soviétiques. Et cela semblait tout naturel: notre pays était l’Union soviétique, et par conséquent nous étions soviétiques. Mais le coup d’État contre-révolutionnaire de 1991 est arrivé, et tout à coup, un mot complètement différent est apparu: «sovok». Un mot plein de mépris. Selon vous, qui a inventé ce mot péjoratif et dans quel but?

– Je pense que la paternité ici n’est pas si importante. Cracher sur le peuple soviétique et l’histoire soviétique a été très en vogue ces dernières années. C’est une affaire qui rapporte, pourquoi s’en priver? Mais je suis sûr que de traiter une grande civilisation de “sovok” ne peut pas la rabaisser. S’en prendre à elle ne vous rendra pas plus heureux, vous pourriez même vous en repentir. La réponse a longtemps été formulée parmi le peuple: “Seule la saleté a peur du sovok-pelle à poussière”. Pour nous, ces concepts – ère soviétique, peuple soviétique – sont non seulement une partie glorieuse de l’histoire, mais aussi un phénomène qui n’a pas perdu de son actualité. Un phénomène fort et multiforme qui ne peut être compris qu’avec l’aide de la dialectique.

– Selon la Constitution russe, nous n’avons pas d’idéologie d’État. Cependant, ne trouvez-vous pas que l’antisoviétisme remplit cette fonction depuis des décennies? En tout état de cause, on ne peut manquer de remarquer que les dirigeants de la «nouvelle Russie», et avec eux toute l’armée de propagande progouvernementale, ont saisi toutes les occasions pour dépeindre l’État soviétique, la société et le peuple soviétiques sous un jour négatif. Et maintenant ça continue. Malgré le fait que le pays vit principalement sur la base de ce qui a été construit en Union soviétique par le peuple soviétique … N’y a-t-il rien de valable dans l’expérience soviétique pour aujourd’hui et pour demain?

– Il y a quelque chose d’autodestructeur, de suicidaire dans l’antisoviétisme. Parfois, cela s’apparente à de l’auto-flagellation, parfois à un mépris hautain. Une chose est sûre: l’antisoviétisme n’a encore fait le bonheur de personne. À notre époque, à mon avis, la plupart des gens en sont lassés. Mais d’autres au contraire redoublent d’efforts. Tout d’abord, ceux qui ont peur de la renaissance du socialisme en Russie et dans le monde,et poursuivent sans relâche la diffamation de leurs opposants politiques et de nos valeurs, de notre héritage idéologique. Et pour eux, la transformation de l’Union soviétique en un «trou noir» dans l’histoire du monde est un moyen de rayer la vérité historique et, pour finir, de redessiner la carte politique du monde. L’interdiction des symboles communistes, l’assimilation du “stalinisme” à “l’hitlérisme”, la dénonciation du caractère “criminel” du système soviétique – tout cela est une campagne bien orchestrée, qui menace en premier lieu la Russie actuelle. Son objectif est d’abord de ternir, de discréditer le rôle de notre pays dans la Seconde Guerre mondiale, puis de faire de la Russie un véritable paria. Cela affectera chacun de nous, quelles que soient nos convictions politiques.

Certains de nos antisoviétiques «de l’intérieur» espèrent que la capitulation leur apportera le bonheur avec des biscuits et de la confiture. Si nous proclamons que la Russie a été la victime du communisme, si nous portons Soljenitsyne au pinacle, alors nous aurons des privilèges, comme Israël. Illusion. Cela s’est déjà produit au début des années 90. Et personne n’a aidé la Russie. Beaucoup l’ont pillée, mais personne ne l’a aidée. Ceux qui pourraient théoriquement l’aider, ont besoin que la Russie soit divisée en plusieurs sous-États. En gros, ils ont principalement besoin de notre Nord et de la Sibérie. Et ils n’ont pas prévu de récompense pour les traîtres. Par conséquent, vous pouvez gémir et vous plaindre autant que vous voulez – ils vous tapoteront la tête, mais ils ne vous traiteront pas comme des partenaires égaux. Ne comptez pas dessus.

C’est pourquoi nous avons des politiciens qui se ridiculisent, quand ils commencent par vitupérer le camarade Staline, qui, selon eux, serait «pire qu’Hitler», puis, par nécessité officielle, défendent la même Union soviétique stalinienne et le même Staline contre les attaques de l’OTAN, des Polonais, des Belges et autres Suédois. Cela ne peut convaincre personne! Ici, ce n’est même pas qu’une affaire d’idéologie. Le manque de professionnalisme est effrayant. En effet, notre diplomatie et notre pays dans son ensemble perdent du terrain sur cette question. Ils perdent du terrain pour les années et pour les générations à venir. La prudence est le premier principe des diplomates. Mais nos antisoviétiques enragés l’oublient à chaque instant.

Une autre idée ridicule du même style est le «procès de Nuremberg du PCUS», de l’idéal communiste, du passé soviétique. Incapables de vaincre sur le champ de bataille, ils veulent rejouer la situation à la manière des voleurs, rétroactivement. L’agitation de ces escrocs ne fait que confirmer une fois de plus quelle époque brillante nous avons eu, quels grands idéaux nous ont unis, nous ont fortifiés. Mais si les idées communistes sont criminelles aux yeux de certains, faites-leur savoir: pour la majorité de notre peuple ce n’est pas le cas! Ni dans le présent, ni dans le passé, ni dans le futur.

Qui a remporté la grande victoire

– Nous sommes vraiment empêtrés dans un tissu de contradictions. Cela se manifeste même dans l’évaluation de la Grande Victoire, dont le pays se prépare à célébrer le 75e anniversaire. Et quels sont les composantes qui ont assuré cette véritable grande victoire? Que disent les hauts gradés officiels: c’est le peuple qui a gagné. Cela semble vrai. Cependant, de nombreux lecteurs de la Pravda insistent pour que nous ne parlions pas simplement de peuple, mais de peuple soviétique. Êtes-vous d’accord avec cette formulation?

«La grande guerre patriotique du peuple soviétique» est une formule dans laquelle aucun mot ne peut être changé. Parce que la victoire était celle du peuple. Et que sans aucun doute possible, c’est l’homme soviétique qui a vaincu. Les peuples de l’Union soviétique qui ont vaincu. Le peuple soviétique qui a vaincu. Ces trois déclarations ne se contredisent pas. Le toast sincère de Staline «Pour le peuple russe!» ne les contredit pas, le peuple russe dont le rôle central dans la mobilisation est mis en relief dans l’hymne de l’Union soviétique, qui est devenu pour nous l’hymne de la libération. Parce qu’il a retenti pour la première fois à la veille du Nouvel An 1944. Permettez-moi de vous rappeler que notre peuple soviétique est le seul resté invaincu lors de l’invasion nazie. Le seul! Les Britanniques se sont comportés avec courage, mais ce n’était pas vraiment là une guerre à part entière. Et ne parlons pas des autres, même si à une époque ces peuples aussi étaient appelés grands … Pendant de longues années – avant même l’accord de Munich et plus tard – notre pays à l’étoile rouge a affronté à lui seul la peste brune. Il n’est pas dans l’intérêt des Européens et des Américains de se souvenir de cela – à la fois sur l’Espagne et sur la façon dont Hitler a mis en place pas n’importe quel bloc, mais un bloc anti-Komintern. Mais nous nous devons nous en souvenir. Et le rappeler aux oublieux! Ce n’est qu’en Union soviétique – et nulle part ailleurs – qu’il y a eu une politique d’État antifasciste. C’est nous seulement qui avions des films antihitlériens, comme le “Professeur Mamlock” (2). Des chansons et des livres antifascistes ont été écrits. On pourrait en faire la liste, qui est très longue. Et on doit la faire, encore et encore, afin que nos voisins n’oublient pas. Ils ne sont devenus antifascistes convaincus que lorsque notre soldat soviétique a hissé la bannière rouge au-dessus de Berlin. Pas une minute avant! Je ne parle pas de la clandestinité, des résistants – la plupart étaient des communistes, que notre pays a toujours soutenus. Ils ont le droit d’être appelés antifascistes. Ils ont droit à la victoire. Je parle de la classe dirigeante bourgeoise. Ce sont principalement des charognards. Des parasites. Quand ils parlent de la victoire du peuple soviétique, ils n’ont qu’un droit: se taire!

Seuls des gens sortis des livres d’Arkady Gaïdar, des livres des grands écrivains humanistes russes pouvaient s’opposer aux nazis. Des gens qui avaient quelque chose à protéger, de la fontaine de Stalingrad ornée des héros des contes de Tchoukovski, au musée Léon Tolstoï à Yasnaya Poliana. Tous ces éléments faisaient partie du grand phénomène que nous appelons le monde soviétique. C’était la génération dorée des héros. Eux et leurs enfants ont réussi à reconstruire le pays et à gagner sur bien d’autres fronts : depuis l’espace jusqu’au hockey. Une épopée inoubliable!

Le logo (drôle de mot –avant on s’en passait!) adopté pour le Jour de la Victoire, des flèches entremêlées, est pour le moins minable. De quoi ont-ils peur? De l’étoile à cinq branches? De la faucille et du marteau? De nos médailles soviétiques? Ont-ils peur du guerrier-libérateur, du soldat de l’Armée rouge? Du combattant soviétique? Comme vous voyez, ils ne figurent pas dans le “logo”. Encore heureux qu’on n’ait pas censuré la couleur rouge.

Mais toute cette soviétophobie a un air de capitulation. C’est comme se battre contre Pierre le Grand, ses réalisations et ses traditions. Impossible! Parce qu’elles sont trop profondément enracinées dans l’histoire russe, trop de victoires y sont liées. C’est bien que les étoiles du Kremlin brillent sur Moscou. Je les admire, je les aime et je m’incline devant elles de n’importe quelle distance. Les gens n’oublieront ni la bannière de la victoire rouge plantée sur Berlin, ni les vareuses trempées de sueur des soldats de l’armée rouge – des héros, au-dessus desquels il n’y a personne dans l’histoire du monde …

Rappelons-les plus souvent, trouvons des photographies perdues, des peintures du front, car elles ont littéralement capturé la vérité de la guerre dans les tranchées. Tel était, par exemple, l’artiste soldat du front Piotr Aleksandrovitch Krivonogov. Quels nains par rapport à ses tableaux apparaissent tous ces logos artificieux …

– Oui, au début de la Seconde Guerre mondiale, cette nouvelle communauté historique de personnes – le peuple soviétique – s’était déjà formée pour l’essentiel. Un nouvel homme soviétique était apparu. Qu’est-ce qui, à votre avis, le distingue tout d’abord?

– Ce sont des gens pleins de droiture. Ce fut la première génération au monde qui a détruit l’exploitation de l’homme par l’homme! Une génération pour laquelle, par exemple, une attitude condescendante envers une femme était considérée comme honteuse. L’égalité entre l’ouvrier et la kolkhozienne du monument de Moukhina, ce n’est pas une figure de style, c’est un signe des temps. Et cette conquête de notre révolution, de notre vie soviétique est devenue universelle aujourd’hui.

Mais le plus important, c’est par où j’ai commencé. Des gens qui croyaient en la cause mondiale de construction du socialisme et au grand rôle de leur patrie dans cette lutte pour la justice. Dans la lutte contre l’ennemi le plus inexorable et le plus inventif – le Capital. Cela peut paraître trop abstrait, un slogan. Mais c’est une immense vérité humaine. Telle était la nature de ces gens – prêts à aller de l’avant, là où c’est dangereux. Pour eux, la vie quotidienne était sans importance, et surtout le côté financier de la vie.

Et aussi une chose très importante – ils n’étaient pas des individus isolés. Et donc, ils correspondaient aux tâches de leur temps: car une ère véritable des masses de millions de gens avait commencé. Le collectivisme (qui ne contredit en rien les ambitions personnelles de chacun) a été notre grande force. Le fait qu’il ait été piétiné est une catastrophe. Un désastre! Il a été combattu à dessein. Il a même été effacé du programme scolaire. Mais c’est avec lui que nous avons gagné.

Ici, nous devons faire une réserve. Bien sûr, tous les fils et filles de la génération de la guerre n’étaient pas forcément des soviétiques dans l’âme, de même que tous n’étaient pas des héros. Nous pouvons trouver des exemples de lâcheté, d’égoïsme, d’esprit petit-bourgeois, qui se sont manifestés à la même époque. Mais nous sommes des dialecticiens, pas des scolastiques. Et il faut comprendre que la vie se compose de différentes nuances, mais pour juger d’une époque, il faut regarder les pics, pas les marécages.

– J’ai appris énormément de choses sur la génération des vainqueurs en travaillant sur un livre consacré à Zoïa Kosmodemianskaya. Lire ses journaux intimes, faire connaissance et parler avec ses camarades militaires de l’unité militaire des forces spéciales 9903. Chacun, bien sûr, est différent, mais j’ai aussi perçu l’état d’esprit général. C’est la préparation à l’exploit qui a vécu en eux. Rien d’ostentatoire, mais on perçoit un véritable amour de la patrie. Pas étonnant qu’ils soient tous devenus volontaires lorsqu’un danger redoutable a menacé leur patrie. Mais aujourd’hui, pour je ne sais quelle raison, on préfère dire: «bénévoles» (3), et pas «volontaires». Pourquoi?

– Ils ont peur des mots russes – compréhensibles et directs. Et pourtant les principaux exploits de la guerre ont été accomplis par eux, les volontaires! On mettait tout l’espoir en eux. Ils ont encore plus peur de l’intonation russe. Celle que l’on peut entendre, par exemple, chez les grands artistes Boris Livanov ou Nikolai Simonov. Il y a des patriotes aujourd’hui, y compris parmi ceux qui ont combattu dans le Caucase et dans le Donbass. Seulement, il ne devrait pas y avoir de telles guerres. C’est le pays qui devrait être différent! .. Et c’est ça le plus important. Soit dit en passant, on reproche souvent à l’idéologie soviétique de dénaturer l’esprit russe. Que dans la mesure où il n’y avait pas de république russe, d’Académie russe des sciences, la grande Russie était “opprimée” en faveur des petites nations. Ceci est une illusion nuisible. Le Soviétique n’interfère ni avec le Russe, ni avec le Kirghize, ni avec le Géorgien … Mais il ne fait que compléter et renforcer – avec brio. Il trace la voie de l’avenir, à l’échelle cosmique. En même temps, nulle part ailleurs dans le monde au XXe siècle, l’étude du folklore et l’affirmation d’un patriotisme véritablement populaire n’ont été aussi encouragées. Et les peuples de l’ancienne Union soviétique ont des caractéristiques nationales beaucoup plus dynamiques que les autres nations européennes. Analysez l’histoire de leurs états. Ils sont loin du niveau soviétique de compréhension de leur essence nationale. C’est la différence entre l’idée soviétique, par exemple, et le mondialisme moderne, qui détruit souvent, plutôt qu’il ne souligne, l’humain dans l’homme.

Où puisaient-ils leur force ?

– Qu’est-ce qui a formé principalement la première génération de soviétiques, celle qui a remporté la victoire dans une guerre terrible et brutale? Probablement, l’atmosphère qui s’est instaurée grâce au nouveau système dans notre pays après la Grande Révolution d’Octobre. Sans propriétaires fonciers et capitalistes. Avec le culte du travail, qui, selon la définition de Staline, est devenu une question d’honneur, une question de gloire, une question de valeur et d’héroïsme. Ils ont été éduqués par l’école, les organisations des pionniers, des Komsomols. Et par la grande littérature russe et soviétique.

Ce n’est qu’au début, dans la fièvre révolutionnaire, que d’aucuns ont voulu jeter Pouchkine par dessus bord du bateau de la modernité. Mais bientôt, Pouchkine, Lermontov et Gogol, avec Maïakovski et Gorky, devinrent les mentors de la jeunesse soviétique grandissante, préparant leur exploit historique au nom de la Patrie et de la vie sur Terre. Vous savez, j’ai tressailli lorsque j’ai ouvert pour la première fois le cahier de Zoïa Kosmodemianskaya,à la page où figuraient ces lignes du Borodino de Lermontov (4):

«Les amis, ne serait-ce pas Moscou derrière nous?

Mourons pour Moscou, comme nos frères l’ont déjà fait! “

– Et de mourir nous avons promis,

Et nous avons été fidèles à notre serment

Durant le combat de Borodino!

C’est là que l’on comprend d’où vient Zoïa. Et, comme vous le savez, il y a eu aussi Tatiana Solomakha, une jeune enseignante communiste que les gardes blancs avaient brutalement torturée dans le Kouban. Zoïa a appris son histoire dans un livre d’essais sur les héroïnes de la guerre civile, puis a pratiquement reproduit son exploit. Ce n’est pas un hasard si, capturée par les nazis, elle a dit s’appeler Tatiana.

J’ai lu pour la première fois le célèbre essai de Peter Lidov «Tania» dans le dernier numéro de la «Pravda» en janvier 1942. Ce récit accompagné de la photo de la jeune fille exécutée, avec la corde au cou, prise par le photojournaliste de la Pravda Sergey Strounnikov, ont provoqué un choc chez moi lorsque j’avais six ans. C’était notre éducation, nous les «enfants de la guerre» et des premières années de l’après-guerre. Les héros de la Grande Guerre patriotique sont devenus nos héros.

Et avec quels exemples votre génération, celle des plus jeunes, a-t-elle été élevée? Et quand, néanmoins, nos opposants idéologiques ont-ils réussi à porter un coup dévastateur à l’homme soviétique, et d’abord au patriotisme des jeunes?

– L’essai de Peter Lidov représente le meilleur qui ait été fait et qui puisse être fait en matière de journalisme. Je suis heureux que ce ne soit pas seulement mon opinion, et que de nombreux jeunes écrivains pensent de même, j’en suis certain. Par exemple, Daria Veriasova, qui, sans l’aide de l’État, a créé un véritable musée Zoïa sur Internet. Notre victoire est une chose sacrée pour toutes les générations. C’est une chose sacrée, on ne peut mieux dire, que cet exploit du peuple soviétique. Il est donc resté dans notre mémoire – brillant, inégalé. C’est au-delà de tout mysticisme. Un alliage ultra solide! Après tout, nous nous sentons personnellement impliqués dans la Victoire à travers les photographies jaunies des anciens combattants qui se trouvent dans chaque maison. À travers les étoiles à cinq branches sur les tombes qui subsistent. Bien que, malheureusement, elles soient souvent remplacées par quelque chose d’indistinct.

Il est injuste que le principal monument moscovite à la victoire – sur la colline Poklonnaïa – soit presque dépourvu non seulement de symboles soviétiques, mais tout simplement pertinents. Où est le soldat soviétique, le combattant victorieux? Dans l’arrière-cour. Une stèle inintelligible, anges avec trompettes. Cette image peut être attachée à n’importe quel événement. C’est une véritable censure anti-soviétique, cynique!

J’ai un monument préféré de la Grande Guerre patriotique. Il a été installé en 1944. Et il s’appelle le «Triomphe de la victoire». C’est sur Leningradskoye Chossé, sur le viaduc près de l’AMI. Le grand sculpteur novgorodien, Nikolai Vasilievich Tomsky, a incarné dans la pierre le pressentiment de la victoire. Et il n’y a rien de plus fort. Imperméable, casque… l’ajusteur, une jeune fille, pointant vers l’ouest. De grands mots sur les défenseurs de Leningrad, à peine libérés du blocus. Enfant, j’ai fait un rêve: avec l’aide d’une baguette magique, retourner en 1941 et sauver les habitants de Leningrad. Parfois, j’imaginais des armes mortelles qui pourraient être utilisées contre les nazis à la périphérie de la grande ville. Ou alors un ravitaillement par des avions modernes.

Je me souviens de l’importance qu’avaient pour nous les récits sur les pionniers,les héros, dans les livres d’Arkady Gaïdar … Et dans une œuvre plus récente, dans un conte de l’écrivain Valery Medvedev on trouve une exclamation, presque une maxime: “Je veux être humain pour toujours!” C’est l’essence de la civilisation soviétique. La civilisation de Prométhée le Libéré. Je me souviens du conte de fées sur le robot Electronique – sur le robot soviétique le plus humain. Le film sur lui se termine par les lignes suivantes:

Car tu es un homme, tu es fort et courageux,

Forge toi-même ton destin.

Va contre le vent, ne reste pas immobile

Comprends qu’il n’y a aucun moyen simple.

Ces choses-là toujours avec nous. Mais ils essaient de les éradiquer, de les effacer. Nous nous souvenons: à la fin des années 80, pour le patriotisme soviétique, en fait, des moments très difficiles sont arrivés, dont la culmination a été mars 1990, l’abolition de l’article 6 de la Constitution et, en substance, la victoire des bas-fonds criminels. En fait, le coup porté aux comités du parti a profité essentiellement aux détourneurs de fonds et aux mafieux. En un an et demi, ils ont fait de notre pays le plus grand débiteur du monde.

La «perestroïka», vers 1988, est entrée dans une phase suicidaire. Je ne peux qu’être d’accord avec les paroles de Youri Bondarev, qui a prophétiquement mis en garde lors de la dix-neuvième conférence du parti: ils ont fait décoller l’avion, ne sachant pas s’il y avait une piste d’atterrissage à l’arrivée. Il ne fallait pas abandonner la primauté du Parti communiste! En effet, après cela, la situation est devenue irréversible.

Bien sûr, d’autres diversions et leurres ont été utilisés: les conflits ethniques, la haine des travailleurs, ce qu’ils ont appelé «le nivellement par le bas» c’est-à-dire, en substance, la démocratie soviétique. La destruction de la civilisation soviétique n’était pas une décision du peuple. La faute de la société est d’avoir laissé se créer des conditions adéquates pour l’effondrement du pays … C’est tout un système de mauvaises orientations. Mais c’est un sujet pour une analyse longue et multidimensionnelle, qui, j’en suis sûr, sera menée de manière plus détaillée et approfondie.

C’est drôle de nommer des oligarques comme éducateurs

– Que pouvez-vous dire sur l’éducation des jeunes d’aujourd’hui? Selon mes observations, il est extrêmement difficile d’éduquer une personne de vertu égale à celle d’un soviétique. Avec une atmosphère totalement différente et une société infectée par les bacilles de l’individualisme, de la rapacité, du culte de l’argent! Même le chef du ministère de l’Éducation a désigné comme tâche principale : «former un consommateur éduqué» (et non un collectiviste créatif et responsable capable de se dévouer aux autres).

Je me souviens comment Dmitri Medvedev, en tant que président du pays, a recommandé le 1er septembre, lors de la Journée du Savoir, d’inviter … des oligarques dans les écoles pour la rentrée des classes. Pour quoi? Pour enseigner aux enfants le «succès». Mais nous savons sur quoi repose le succès de ces hommes d’affaires. Pour le moins sur la fraude, ou pire encore …

Bref, rien n’est sorti de cette proposition saugrenue, comme on pouvait s’y attendre. Mais j’imagine à quel point il est difficile dans les conditions du capitalisme pour les parents d’éduquer l’honnêteté élémentaire de leurs enfants. Si vous n’apprenez pas à vos enfants la filouterie, mais l’altruisme, vous risquez de condamner à l’échec une personne qui commence sa vie. C’est un dilemme. La question est: comment faire?

– Aujourd’hui l’argent règne sur le monde. Et en Russie, malheureusement, avec un cynisme particulier. Si fort siffle le voleur, qu’Ilya Mouromets (5) n’y suffit pas. Dans une telle situation, vous ne pouvez donner que des conseils de bon ton. Mais en fait, l’éducation est souvent impuissante. La réalité est trop écrasante. Bien que nous devions nous y efforcer, c’est notre devoir sur terre. Soit dit en passant, il est peu probable que l’on parvienne à former un consommateur éduqué. Le consumérisme – dans la plupart des cas – remplacera simplement l’éducation. Comme mon merveilleux cosmonaute et scientifique Georgy Gretchko me l’a dit, «l’élite» moderne a besoin de cochons qui ne lèvent pas la tête vers le ciel, mais ne regardent que l’auge. Ils n’ont pas besoin du rêve de l’espace. Ce rêve correspond à une idéologie différente, humaniste, sur laquelle l’Union soviétique a été construite, et l’homme soviétique a été élevé.

On pense qu’une ère révolutionnaire donne naissance à un grand art. Bien sûr, ce fut le cas chez nous dans les années 1920, dans les premières années post-révolutionnaires. Ainsi qu’en France à la fin du XVIIIe siècle. Ces époques sont en grande partie tragiques, mais en même temps majestueuses, vibrantes et attrayantes. Et remarquez à quel point sous ce rapport les années 90 sont ternes et le 21e siècle les prolonge. L’essentiel, c’est que, en ayant reculé de cent pas, nous ne nous sommes pas retrouvés sur la crête du temps, mais à l’arrière-garde de cette même «société de consommation». Cependant la mémoire du passé soviétique nous donne la foi (et la possibilité!) de pouvoir revenir à l’avant-garde, au premier plan. On ne peut tout de même pas passer son temps à regarder l’auge?

– La dernière question que je veux soulever, comme on dit, sans prendre de pincettes: l’homme soviétique a-t-il complètement disparu? Ou bien subsiste-t-il et se maintient-il toujours dans les meilleures personnes de l’ère post-soviétique?

– Il se maintient! Mais à l’heure actuelle, il n’est sans doute pas toujours utile de montrer ses qualités soviétiques. Après tout, la logique du capitalisme animal prédateur agit sur nous. Il ne sert à rien de s’exposer aux coups. La chose la plus importante est de conserver en soi-même et de préserver l’élément soviétique. Maintenir sa foi dans la civilisation, dans la science, dans l’homme, dans la fraternité des travailleurs. Mais en même temps, comprendre qu’aujourd’hui nous sommes dans un environnement hostile, comme dans un roman d’espionnage. Et il ne faut pas se relâcher, et encore moins se rendre aux ennemis.

Je vais vous faire partager une chose que j’ai découverte. De nos jours, les gens qui regardent des films soviétiques, lisent des livres soviétiques, chantent des chansons soviétiques sont plus forts que leurs contemporains. Forcément plus forts! Et si vous connaissez et comprenez les héros de Gorki comme Sokol et Danko, si vous sympathisez avec la Jeune Garde et Maresyev, les héros de Boris Andreev et NikolaiKryouchkov, ou même les héros des comédies populaires et des films policiers des années 1970, si vous avez été inspiré par les chansons de Blanter et Pakhmoutova, si vous comprenez la peinture de Samokhvalova et Deyneka – vous développez une immunité contre les méthodes prédatrices de la réalité capitaliste.

Quel genre de personnes est formé par la culture de masse moderne? Des esclaves de la publicité. Confiants et doux. Choyé. Accros aux prêts. Essentiellement – des perdants dociles et soumis. En outre – névrotiques. Des messages subliminaux vous susurrent: prenez un prêt, achetez de toute urgence des produits périmés, soyez un esclave soumis pour les puissants de ce monde …

Presque tous les films soviétiques donnent un vaccin contre cette infection. Je veux m’adresser à vous tous : profitez-en! La grandeur de la culture soviétique est qu’elle combine harmonieusement rationalisme et rêve. Et le rationalisme ne vous permet pas d’être victime des escrocs modernes. Ainsi vous devenez plus fort, plus libre, plus riche spirituellement. Malheureusement, par ruse et arrogance, on nous a imposé un système dans lequel l’argent mène le bal, mais nous devons apprendre à y survivre. Nous prouverons que le peuple soviétique ne rouille par aucun temps.

Mais l’avenir appartient toujours à un système qui puisera son origine dans notre expérience soviétique. À l’ère numérique, à l’ère des épidémies et du terrorisme, la loi formulée par Vladimir Maïakovski est devenue encore plus pertinente: “L’Unité est débile, l’unité est zéro, Un tout seul même s’il est très fort ne soulèvera pas une simple poutre de cinq pieds, et encore moins une maison à cinq étages.” Devant nous est le temps des tâches grandioses, dont la solution n’est possible que pour les grands collectifs. Devant nous est une lutte indispensable et toujours plus large pour une organisation de vie équitable. C’est alors que les compétences soviétiques pour créer l’unité, pas la discorde, seront encore plus nécessaires!

Notes du traducteur :

(1) Ce mot peut être perçu comme une abréviation de l’adjectif « soviétique », mais il est homonyme de « pelle à poussière ». Il désigne tout à la fois les personnes et le pays, stigmatisés comme frustes, ringards, passifs.

(2) Le professeur Mamlock est un film dramatique soviétique de 1938, réalisé par Herbert Rappaport et Adolf Minkin. Il s’agit de l’un des premiers films traitant directement de la persécution des Juifs dans l’Allemagne nazie (Wikipédia).

(3) Le mot employé ici a une consonance plus « occidentale ».

(4) Borodino est un poème du poète russe Mikhaïl Lermontov qui décrit la bataille de Borodino, la principale bataille de l’invasion de la Russie par Napoléon. Il a été publié pour la première en 1837 dans le magazine littéraire Sovremennik à l’occasion du 25ᵉ anniversaire de la bataille.

(5) Un célèbre bogatyr russe.

Print Friendly, PDF & Email

Vues : 409

Suite de l'article

4 Commentaires

  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    En complément de cet article je vous invite à lire le livre d’Irina Malenko “Soviética” aux éditions Delga.
    Les soviétiques n’ont pas oublié leur passé, petits exemples dans des documentaires comme les “routes de l’impossible”, sur celui concernant la Géorgie le chauffeur fait remarquer que les pièces de rechange étaient gratuites pour les camions, que les transports étaient assurés très loin dans le pays, une dame de 74 ans vivant seule faisait remarquer que du temps de l’URSS elle avait l’électricité, les câbles ont été volés lors de la libération capitaliste et elle n’a aucun espoir de voir sa situation s’améliorer. Sur l’épisode au tadjikistan le chauffeur passe le long de la rivière frontière avec l’Afghanistan il fait la remarque, chez nous les soviétiques ont fait la route en 100 jours en face ils passent avec des animaux, et regardez leurs femmes sont voilées chez nous elles sont libre, plus loin dans le documentaire une jeune femme se préparant pour son mariage annonce fièrement c’est moi qui ai choisi mon mari. Toujours dans le même documentaire malgré la destruction de l’économie locale, le taux d’alphabétisation est de 99% un des plus haut du monde.
    Petite anecdote personnelle, lors d’un stage, un jeune russe prof d’allemand qui a quitté la Russie pour la France et une jeune Chinoise détenant 2 diplômes d’ingénieur et étant restée en France car elle avait trouvé son mari ici, me disait mais quel est votre problème en occident avec Mao et Staline. Tous les deux avaient à peine 25 ans.

    Répondre
  • etoilerouge6
    etoilerouge6

    Excellent article. Cependant ce sont les communistes eux memes qui, avec les mensonges de Kroutschev ont créé les éléments de cette situation. Il me semble que tous les soviétiques, ceux qui aspirent à l’etre et tous les communistes doivent demander à Poutine de renommer STALINGRAD de son nom; Ce sera le début de la reconquête. Comme alors. Affirmer STALINGRAD c’est désintégrer tous les mensonges, STALINGRAD c’est la fin du nazisme capitalisme, c’est reconnaitre le role éminent de STALINE car aucune armée ne gagne sans de bons dirigeants. Aucune. Les peuples se sont battus mais voyez le peuple français se bat contre le virus mais ses dirigeants sont incompétents, pétris d’individualisme borné ils ne peuvent agir vraiment pour le bien de tous ce qui suppose justement des valeurs et une organisation tournés vers cet objectif. STALINGRAD

    Répondre
  • Jean-Pierre
    Jean-Pierre

    Quel article sensationnel ! bravo !
    Rappelons l’histoire de cette célèbre photo prise sur le vif le 12 juillet 1942 , qui est celle du commissaire politique ( polit’ruk) et officier de l’Armée rouge ( kom’bat’) Alexei Eremenko qui est mort quelques minutes après, lors de l’attaque allemande (près de Lougansk).

    Alexeï Eremenko incarne donc cet homme communiste soviétique. Rien d’un combattant ordinaire. La force de la photo tient de tout ce qu’elle montre, juste dans cette fraction de seconde.

    20 ans après la guerre (donc 23 ans après la photo), pour célébrer les 20 ans de la Victoire, elle fit la Une de la Pravda, la femme et les enfants y reconnurent le papa et c’est alors que le héros fit identifié.

    Répondre
  • Jean-Pierre
    Jean-Pierre

    Au fait, l’interview mentionne le cosmonaute Gueorgui Gretchko “qui regardait vers les étoiles”.
    Mais il y a un autre Gretchko très connu des Soviétiques, c’estle maréchal Andrei Gretchko, fils de simples paysans, formé juste à la veille de la guerre, en 1941; et qui se révéla très vite un commandant de tout premier ordre puis l’un des meilleurs généraux soviétiques, notamment au Caucase, puis en Ukrainen à Koursk, ensuite à ma connaissance à Berlin et à Prague. et il est devenu plus tard ministre de la défense, notamment.
    Je le connais car je possède un livre remarquable ( et fort à propos) : l’Armée soviétique libératrice : comment elle libéra du fascisme 12 pays y compris, on le sait moins, la Chine et la Corée – jusqu’au 48ème parallèle, suivant les accords entre alliés…elle aurait peut-être dû la libérer entièrement. Ce livre a été rédigé sous la direction de A. Gretchko, et donne de façon assez détaillée, le récit des batailles menées pour libérer l’Europe du nazisme.
    J’avais évoqué son nom à Elena, dont le père a combattu sous les ordres de lui ou de Koniev. Et naturellement elle en faisait le plus grand cas. Il ne fut pas seulement militaire, mais engagé au PCUS et membre du Politburo. Il a développé une théorie sur la 3ème GM.
    https://en.wikipedia.org/wiki/Andrei_Grechko

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.