Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

LE RACISME HUMANITAIRE DES PSEUDO-DÉMOCRATES UKRAINIENS, parPIOTR SIMONENKO

Un autre exemple del’ignominie occidentale vu du côté de l’Ukraine… Alors que Biden fait peser sur Cuba qu’il tente d’asphyxier la menace d’une “intervention humanitair”, voici venu d’Ukraine la desription de cequ’est l’aide humanitaire occidentale, quelque chose qui s’exerce de l’Afghanistan à Cuba, au Venezuela en passant par l’Europe de la Pologne à l’Ukraine, en passant par la lituanie,partout l’intervention humanitaire n’est rien d’autre que lesoutien aux hordes fascistes contre la souveraineté des peuples.Partout j’ai vu sur le terrain le contraire de la propagande occidentale… Partout l’impérialisme commence à rendre la proie de folies obscurantistes les peuples qu’il veut asservir… pour les contraindre à une caricature de souveraineté qui n’est rien d’autre que la haine et la peur… (note de danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

12.08.2021

https://kpu.ua/uk/99638/petr_symonenko_gumanytarnyj_rasyzm_ukraynskyh_psevdodemokratov

Le coup d’Etat contre-révolutionnaire de 1991 qui a détruit l’URSS a permis aux représentants du capital international menés par les USA de lancer un mécanisme de néocolonisation sur l’espace post-soviétique. La restauration de l’ordre bourgeois s’est accompagnée de la destruction délibérée des principes léninistes de la politique nationale, de l’incitation à la haine ethnique et de conflits civils sanglants pour des motifs ethniques. Dans le même temps, des régimes de supplétifs ont été formés, une gestion externe a été introduite et les liens d’intégration établis qui existaient au sein du complexe économique national unifié de l’URSS ont été rompus.

Ce qui précède est confirmé par la résolution n° 120 “Pour la défense de l’indépendance ukrainienne”, adoptée en septembre 1996 par les deux chambres du Congrès américain, dans laquelle l’Ukraine est un objet de la politique étrangère américaine, et non un État souverain indépendant.

Les 15 points de la résolution contenaient des ultimatums adressées au président, au parlement et au gouvernement de notre pays, notamment : liquider les secteurs de l’économie qui sont encore issus du socialisme ; permettre aux capitaux étrangers d’entrer sur le marché ukrainien ; empêcher autant que possible la réintégration des anciennes républiques de l’Union, ce qui implique avant tout la possibilité d’unir l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie. Ainsi, la résolution exigeait la destruction définitive des fondements économiques de l’État ; l’élimination de la souveraineté politique ; la rupture des liens historiques, culturels et de parenté ; et la privation de la classe ouvrière du soutien idéologique pour la lutte contre les exploiteurs.

Les résultats de la dernière rencontre entre J. Biden et A. Merkel et les accords entre les États-Unis et l’Allemagne, dans lesquels l’Ukraine apparaît exclusivement comme un territoire pour la réalisation des intérêts économiques et politiques des puissants, comme une source d’instabilité dans la région de l’Europe de l’Est et comme un moyen de pression sur la Russie, sont un exemple frappant du fait que l’Ukraine “indépendante” était et est toujours considérée par l’Occident collectif comme rien de plus qu’un objet de politique étrangère et un instrument pour atteindre ses propres objectifs.

Les bases de l’idéologie des processus politiques, économiques et socioculturels qui se déroulent dans notre pays depuis 30 ans ont été posées par le célèbre antisoviétique et “grand ami” des collaborateurs ukrainiens, Zbigniew Brzezinski. Elles consistaient à utiliser l’Ukraine comme le “fossoyeur de l’URSS” pour construire un nouvel ordre mondial dans l’intérêt des États-Unis et s’exprimait par la formule : “contre la Russie, sur les ruines de la Russie et aux dépens de la Russie”. Au cours des années suivantes, l’Occident collectif, dirigé par les États-Unis, a élaboré une feuille de route pour que l’Ukraine mette en œuvre une telle idéologie.

C’est l’idéologie “anti-Russie” de Z. Brzezinski qui a été utilisée par le capital international comme base pour la formation de l’Ukraine “indépendante”, au sein de laquelle s’est formée l’image d’un “Ukrainien politique” post-soviétique comme russophobe. Les représentants de la soi-disant “élite nationale-culturelle” ont agi comme une “cinquième colonne” – les anciens guerriers de l’OUN-UPA, leurs descendants ; les dirigeants et les “militants” de l’Église ukrainienne gréco-catholique qui, comme nous le savons, a soutenu Hitler de toutes les manières possibles, a participé directement à la création de la division SS “Galicie”, a financé les militants de l’OUN-UPA. Une place spéciale dans la “cinquième colonne” était occupée par des “encartés au parti” – des fonctionnaires du parti, des traîtres et des transfuges. Ces derniers représentaient cette partie de la société qui “adhère” à toute idéologie, si elle promet des avantages matériels.

Oui, ils étaient et sont encore une minorité, mais une minorité agressive, primaire, qui a pris le pouvoir et les biens en Ukraine avec le soutien de l’Occident. Mais pour mettre en œuvre l’idéologème “l’Ukraine est l’anti-Russie”, il fallait faire plus que simplement avoir le pouvoir. Il était nécessaire de reformater la conscience publique des générations qui, grâce aux efforts conjoints de personnes de différentes nationalités, ont créé la puissance intellectuelle et économique de l’Union soviétique et de l’Ukraine soviétique, de semer les “graines de la colère” dans la société, d’éduquer les jeunes dans un esprit de haine envers leurs voisins, de briser le lien générationnel. Selon les mots des anti-communistes, tuer le “sovok” dans les gens. Il s’agit de déraciner du code génétique, établi par le système soviétique, les droits, les libertés et les valeurs les plus importants de l’existence humaine : le respect du travailleur et de la vieille génération, les principes de l’internationalisme et de la justice sociale, la confiance en l’avenir, le droit à l’éducation et aux soins de santé gratuits et bien d’autres encore – ceux qui font d’une personne non pas un clochard dans son propre État mais un Homme avec une majuscule. Et le principal pari des chefs d’orchestre de l’idéologie “anti-Russie” a été fait sur le racisme humanitaire. La lumpenisation active de la conscience et imposition de vues réactionnaires sur la différence entre les peuples par leur “nature”, les divisant en “supérieurs” et “inférieurs”, en “développés” et “sous-développés”, en “dominants” et “dépendants”, tirés des oubliettes de l’histoire. Dans le même temps, tout le baratin libéral-démocratique sur “l’égalité des droits et des libertés” n’est utilisé par le capital et ses serviteurs que pour dissimuler la nature hideuse de ces opinions.

L’analyse des mutations sociales qui se produisent dans le monde, de la politique humanitaire de divers régimes terroristes et mandataires soutenus par les régimes bourgeois et le capital international, y compris l’Ukraine, montre que le racisme humanitaire, en fonction des conditions spécifiques de tel ou tel pays, peut se manifester sous diverses hypostases : discrimination pour des motifs nationaux ou linguistiques, idéologiques, mentaux, confessionnels, culturels, historiques et spirituels, de classe et bien d’autres motifs sociaux et humanitaires.

La politique actuelle de racisme humanitaire en Ukraine est définie par l’idéologie du nationalisme ukrainien enragé, basée sur les idées du national-socialisme d’Hitler, du fascisme italien et des directives politiques de Brzezinski. En conséquence, le nationalisme ukrainien est un “mélange explosif” d’ambitions impériales nationalistes et d’un complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Occident, ce qui correspond le mieux aux objectifs de la russophobie. Selon l’idéologie nationaliste, la Russie est la Moscovie et, au niveau de l’État, on affirme que la Fédération de Russie a volé l’Ukraine et s’est approprié son nom historique original “Rus”. Les nationalistes ukrainiens affirment que la Russie est un grand pays peuplé d’esclaves qui, selon eux, sont incapables de vivre sans une “main forte” et souhaitent soumettre le monde entier. Pour l’Occident, en particulier les États-Unis, et ses acolytes nationalistes, la Russie, comme l’URSS, est un “empire du mal” et doit donc être détruite.

Ce n’est donc pas une coïncidence si, dans l’Ukraine post-soviétique, l’ensemble du système éducatif était orienté vers la rupture avec la culture et la langue russes. En dépit de l’article 10 de la Constitution, la dérussification de tout et de rien a été activement menée et la machine du racisme humanitaire a été lancée, aujourd’hui activement utilisée pour “enseigner” aux citoyens ukrainiens les “valeurs américaines”, pour façonner leur sentiment de supériorité sur les “Russes sauvages” et leur loyauté envers l’Occident “civilisé”.

La version russophobe des nationalistes ukrainiens prend aujourd’hui principalement la forme d’une affirmation agressive de soi, d’humiliations et d’insultes à l’encontre des autres pour cause de dissidence politique et culturelle. Cela concerne avant tout les citoyens ukrainiens vivant dans le sud et le sud-est du pays. Historiquement étroitement liés à la Russie et à la culture russe, pratiquant le christianisme orthodoxe et menant un mode de vie sédentaire, les représentants de ces régions se distinguent de la population des régions occidentales, dont la majorité est catholicisée, encline à la migration et à l’assimilation dans d’autres cultures nationales. Ces différences, ainsi que d’autres dans une société civilisée, ne sont jamais une condition préalable à la discorde, mais soulignent simplement la diversité du monde moderne. Cependant, pour les nationalistes ukrainiens, ces différences servent de motifs de persécution. Les déclarations répétées de responsables gouvernementaux et de députés qualifiant les habitants des régions orientales de “déchets génétiques” et appelant à entourer le Donbass de barbelés ou à y larguer… une bombe atomique sont un exemple frappant de cette attitude. Du point de vue du bon sens, cela ressemble furieusement à un désir de compenser un sentiment d’infériorité (intellectuelle, morale, etc.) par des actions agressives, et souvent criminelles.

Des actes de terreur humanitaire sont perpétrés quotidiennement dans la vie de la société ukrainienne. En raison d’une guerre d’information,qui ne dit pas son nom, de l’Occident et des nationalistes contre leur propre peuple, la vérité de l’histoire est détruite, les événements liés aux exploits héroïques du peuple soviétique pendant la Grande Guerre patriotique sont déformés à la manière des jésuites, les criminels hitlériens sont glorifiés et le chauvinisme primaire et la russophobie sont propagés.

Bien avant l’effondrement de l’URSS et le référendum sur l’indépendance de l’Ukraine, et dans le but d’étouffer la volonté de résistance du peuple travailleur, les services de sécurité occidentaux, par le biais de diverses formes de résidences “culturelles et éducatives”, avec la connivence (y compris la trahison) des plus hauts niveaux du centre et de la république, ainsi que des fonctionnaires locaux, ont rempli l’espace d’information du pays de mythes antisoviétiques et de mensonges carrément goebbelsiens sur les horreurs d’un régime communiste totalitaire qui opprimait le peuple ukrainien épris de liberté, créait l’Holodomor etjetant des gens dans les geôles du NKVD et du KGB pour avoir porté des chemises brodées, parlé ukrainien et autres bêtises du même genre.

La promotion de politiques antirusses et la proclamation du slogan “L’Ukraine pour les Ukrainiens” ont commencé pendant la période de la “glasnost” et se sont progressivement intensifiées. Cela a commencé par les absurdités nationalistes selon lesquelles “si nous arrêtons de nourrir les Moscovites”, “des rivières de lait et de crème couleront en l’Ukraine”. Dans le même temps, les origines internationales de l’épanouissement de l’Ukraine soviétique, la coopération économique, scientifique et technique mutuellement bénéfique entre les républiques soviétiques et l’assistance fraternelle des peuples de l’URSS dans la libération de l’occupant nazi et dans la restauration de l’économie nationale détruite par la guerre ont été consciemment et lâchement passées sous silence.

La politique de désunion et d’hostilité, la division de l’Ukraine, avec le soutien des nationalistes, entre l’Est et l’Ouest, la division des travailleurs selon des critères nationaux, linguistiques et confessionnels, le financement de divers types de forces de droite radicales, nationalistes et néofascistes sont devenus la base du terrorisme humanitaire d’État. Dans le même temps, la bourgeoisie nationale et étrangère, en détournant les classes ouvrières de leur lutte pour leurs droits et libertés politiques et économiques, a renforcé l’exploitation de la population du pays et a pillé et continue de piller l’Ukraine.

Au cours des années de la soi-disant indépendance, en détruisant systématiquement la base économique et la souveraineté politique que l’Ukraine contemporaine a héritées de l’URSS, par la lumpenisation des classes ouvrières sous le pouvoir oligarchique-nationaliste corrompu, l’Ukraine est devenue l’un des principaux chefs de file de la politique de russophobie et de racisme humanitaire dans l’espace post-soviétique.

Le point de départ de la politique russophobe au niveau de l’État a été l’opus de l’ex-président “pro-russe” Leonid Koutchma “L’Ukraine n’est pas la Russie”.

La russophobie a atteint son point culminant et a été légalement justifiée par l’adoption de la loi dite de “décommunisation” et de criminalisation de la propagande de l’idéologie communiste – c’est-à-dire l’idéologie de l’humanisme et de la création, l’idéologie du développement et de la perfection de l’homme – et par l’imposition simultanée au niveau de l’État de l’idéologie du racisme humanitaire – l’idéologie de l’hostilité et de la haine entre les peuples et les pays, l’idéologie de la destruction.

Outre les facteurs internes, la russophobie en Ukraine, aussi paradoxal que cela puisse paraître, a été facilitée par les graves erreurs de calcul des dirigeants russes sur le vecteur politique ukrainien et la substitution des intérêts de nos nations par les intérêts égoïstes du business commun des oligarques russes et ukrainiens. Le financement et l’octroi de faveurs et de préférences aux oligarques et aux gouvernements ukrainiens en fonction de leur soi-disant “pro-russité”, particulièrement prononcée pendant les campagnes électorales, ont ainsi financé les forces nationalistes et néo-nazies en Ukraine, qui ont été utilisées par les oligarques ukrainiens pour diviser la société afin de prendre le pouvoir et de monopoliser complètement les biens de l’État.

En conséquence, les forces nationalistes et néonazies les plus réactionnaires, encouragées par les oligarques et soutenues par l’Occident, ont pris le pouvoir politique dans notre pays, ont occupé toutes les sphères de la vie publique en Ukraine, principalement les secteurs de l’information et de l’éducation, ont livré au “libre marché” des secteurs vitaux de l’économie et de la sphère sociale et ont mis en pratique les principes du racisme humanitaire.

Pourtant, Staline notait dans son ouvrage “Le marxisme et la question nationale” : « Le marché est la première école où la bourgeoisie apprend le nationalisme… La bourgeoisie de la nation opprimée, opprimée de toutes parts, est naturellement amenée à se mettre en mouvement. Elle fait appel à la “base indigène” et commence à crier à la “patrie”, présentant sa propre cause comme celle de la nation. »

Aujourd’hui, sous une dictature pro-fasciste, la seule force politique et idéologique systémique en Ukraine qui s’oppose à la politique étatique de racisme humanitaire et qui défend une véritable lutte de libération nationale – une lutte contre le capital compradore national-oligarchique, contre le capital transnational, contre les nationalistes néo-nazis qui sont utilisés par le capital comme outils pour supprimer la résistance des travailleurs et renforcer sa domination, est le Parti communiste d’Ukraine (PCU).

Fidèles aux principes léninistes de la politique nationale, les communistes d’Ukraine ont, dès les premiers jours de l’indépendance, constamment défendu le droit du peuple à utiliser sa langue maternelle dans toutes les sphères de la vie publique. Nous avons empêché par tous les moyens et continuons à lutter contre les lois adoptées par la Verkhovna Rada, qui visent à porter atteinte aux droits et libertés de nos citoyens, notamment celles qui définissent la politique humanitaire de nature nazie.

C’est grâce aux efforts du PCU que la Verkhovna Rada d’Ukraine (VRU) a ratifié la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. En 2012, nous avons soutenu l’adoption par la VRU de la loi sur les fondements de la politique linguistique de l’État, qui garantissait l’utilisation des “langues régionales” en Ukraine – des langues qui, selon les données du recensement, sont considérées comme natives par plus de 10% de la population de la région (région, district, ville, village ou ville). Au sein d’une telle unité administrative et territoriale, une langue régionale peut être utilisée dans les zones légalement prescrites dans la même mesure que la langue ukrainienne d’État. Dans le même temps, le PCU et sa faction au sein de la VRU ont constamment exigé que le statut de la langue russe en tant que langue d’État soit inscrit dans la Constitution de l’Ukraine et dans la législation ukrainienne.

Cette position du parti et ses demandes étaient fondées sur les réalités historiques et les préférences des Ukrainiens, en tenant compte des traditions culturelles et spirituelles du peuple multinational, qui, grâce aux communistes-bolcheviks, a obtenu son propre statut d’État après des siècles de fragmentation et de domination d’empires et de pays féodaux-bourgeois : Horde d’or, République de Pologne, empires ottoman, austro-hongrois et russe, Roumanie des boyards…

Au fil des siècles, la langue russe, à l’époque tsariste et soviétique, a été un moyen de communication pour plus d’une centaine de nationalités et de groupes ethniques vivant sur le territoire de l’Ukraine moderne. Elle a contribué aux processus d’intégration dans les domaines économique, culturel et social, notamment avec la Biélorussie et la Russie.

Aujourd’hui encore, plus de 10 millions de citoyens ukrainiens considèrent le russe comme leur langue maternelle. A ce jour, environ la moitié de la population du pays l’utilise dans la communication formelle, et environ 60% des citoyens l’utilisent dans la communication informelle (à la maison et avec des amis, sur Internet).

En outre, la langue russe en Ukraine a servi pendant de nombreuses années comme un facteur équilibrant politique et social interne et a constitué une barrière aux conflits sociaux, qui ont conduit aux événements tragiques dont nous sommes témoins aujourd’hui.

En effet, l’abolition de la loi sur la langue déjà mentionnée de 2012 après le coup d’État armé de février 2014, ainsi que les appels à “pendre les moskals”, ont été l’une des raisons de la confrontation civile, qui s’est transformée en guerre civile dans le Donbass et en perte des territoires ukrainiens qu’elle avait acquis pendant le régime soviétique, sur fond de russophobie haineuse des forces nationalistes et collaborationnistes qui ont pris le pouvoir.

Pendant les sept années de domination des régimes oligarcho-nazis Poroshenko-Zelensky, la russophobie et le terrorisme humanitaire ont été gravés dans la loi sur la “décommunisation”, qui est utilisée pour légitimer les gangs néo-nazis et les introduire dans les structures d’application de la loi de l’État pour briser les dissidents et pour mettre en œuvre des lois anticonstitutionnelles, en violation flagrante des normes juridiques internationales, sur l’éducation, les langues, les peuples indigènes et autres. Mais contrairement aux violations des droits des Afro-Américains et des Afro-Européens, la discrimination à l’encontre des Russes, des Ukrainiens russophones et des peuples non autochtones en Ukraine ne dérange pas la communauté mondiale “civilisée”, puisque dans le calcul géopolitique actuel, l’Ukraine néo-nazie est considérée exclusivement comme un objet de la politique internationale de l’Occident.

En vertu des lois humanitaires adoptées (sur l’éducation, les langues, les peuples indigènes, etc.), la ségrégation et le racisme humanitaire sont officiellement reconnus en Ukraine, sanctifiés par la Cour constitutionnelle, qui, dans sa décision sur l’utilisation de la langue russe en Ukraine, a reconnu de jure la russophobie comme “objectivement et raisonnablement justifiée” et les russophones comme des citoyens, qui “ne constituent pas une unité sociale en tant que groupe ayant droit à une protection juridique en tant qu’unité ethnique ou linguistique, mais une construction politique”. Les films et les représentations théâtrales en langue russe sont interdits et menacés de poursuites administratives, voire pénales. L’ensemble de la sphère de la “communication publique”, qui comprend les institutions et organisations publiques et municipales, les écoles, les établissements préscolaires, le commerce et les services (quelle que soit la forme de propriété), utilise exclusivement l’ukrainien.

Toute une structure dirigée par le médiateur “linguistique”, populairement surnommé “Sprechenführer”, a été créée pour contrôler la mise en œuvre de ces lois draconiennes, dont la tâche n’est pas de surveiller le respect des droits de l’homme pour le libre usage de la langue maternelle, mais de le punir. Les mérites du “Sprechenführer” dans la persécution de la langue russe et des russophones ont été appréciés par le président actuel, qui a généreusement augmenté sa prime pour “intensité du travail” à un million de hryvnias.  Les personnes à la demande du “Sprechenfuhrer” et de la “patrouille linguistique” (il en existe une dans notre pays) sont renvoyées de leur travail pour avoir parlé en russe, sont humiliées moralement et même physiquement, et des racailles néo-nazies sont lâchées sur elles. Aujourd’hui, la langue russe est sujet d’ostracisme dans la sphère publique, mais demain, comme l’exigent les champions de la “pureté de la nation ukrainienne”, qui sont activement soutenus par le régime oligarcho-nazi de Zelenski et de ses maîtres américains, l’interdiction de la langue russe peut arriver “dans chaque foyer ukrainien” et l’anglais américain deviendra la deuxième langue officielle.

La loi ukrainienne discriminatoire sur les peuples “indigènes”, qui inclut les Tatars de Crimée, les Krymchaks et les Karaïtes, doit être mentionnée séparément. Selon cette loi, ils ne sont pas soumis aux normes linguistiques. Les normes de la loi sur l’éducation et d’autres lois et règlements similaires ne s’appliquent pas non plus à eux. Les “peuples indigènes” ont droit à des écoles nationales et à d’autres droits que les autres nationalités et groupes ethniques d’Ukraine se voient refuser, même s’ils vivent sur ce territoire depuis des siècles.

Une dernière chose. Je voudrais rappeler aux Tatars de Crimée, aux Krymchakset aux Karaïtes ce que les ancêtres des dirigeants d’outre-mer de l’Ukraine ont fait aux peuples indigènes – les Indiens – à l’époque où ils étaient aux États-Unis : ils ont pris les terres, sous le slogan “chaque dbisonmortest la mort d’un Indien”, ils ont détruit les troupeaux de bisons, privant la population indigène de sa “base matérielle”, selon les termes des “pères de la nation américaine”, ils ont massacré les Indiens et ont envoyé les survivants dans les réserves.

La schizophrénie politique du régime oligarcho-nazi au pouvoir dans notre pays conduit à l’avilissement des générations actuelles et futures et prive les travailleurs ukrainiens, quelle que soit leur nationalité, de toute perspective d’échapper au marécage de la pauvreté et de l’anarchie dans lequel ils ont été poussés par les “réformateurs-bienfaiteurs” occidentaux et nationaux. Et ce ne sont pas de vaines spéculations – ce sont les chiffres officiels de la Banque mondiale et du FMI qui classent l’Ukraine comme le pays le plus pauvre d’Europe depuis plusieurs années consécutives.

La pauvreté et l’effondrement démographique sont les deux faces d’une même médaille. La population de l’Ukraine a diminué de plus de dix millions d’habitants depuis son indépendance. Et ce, uniquement selon les statistiques officielles. En réalité, la situation est bien pire. Rien qu’au cours de la dernière décennie, le taux de natalité a chuté de 40 %. L’ONU a reconnu les Ukrainiens comme une nation en voie de disparition. Et un Ukrainien mort parlera-t-il l’ukrainien, ou toute autre langue ? La russophobie et l’interdiction de la langue russe n’ont donc rien à voir avec la protection de la langue ukrainienne. Au contraire, en créant un ghetto linguistique pour les russophones, les “patriotes” et les combattants de la “pureté de la nation” créent en fait un ghetto pour la langue ukrainienne.

Ce n’est un secret pour personne que toute langue ne vit et ne se développe que lorsque l’économie et la science, la sphère sociale et l’agriculture sont développées (en Ukraine, au cours des trente dernières années, elles ont été systématiquement détruites), lorsqu’une langue est volontairement utilisée par les gens comme moyen de communication, et non comme un outil d’oppression des dissidents et des “étrangers”. Sinon, “… il suffit que la langue prenne la position de préférence et de soutien d’un certain groupe social au détriment des autres groupes sociaux de la société pour qu’elle perde sa qualité, cesse d’être un moyen de communication des personnes dans la société et se transforme en argot d’un certain groupe social, dégradé et voué à la disparition” (Staline. “Le marxisme et les questions de linguistique”). C’est précisément ce sort qui a été préparé pour la langue ukrainienne par le capital international et ses laquais nationalistes qui ont revêtu des habits patriotiques.

Contrairement à la politique de racisme humanitaire de la bourgeoisie, pendant les années du pouvoir soviétique, grâce à la mise en œuvre de la politique nationale léniniste, des millions de paysans ukrainiens analphabètes ont appris à lire et à écrire dans leur langue maternelle et la langue ukrainienne a été pleinement utilisée dans l’administration publique, la science et l’éducation. C’est à cette époque – la période socialiste soviétique – qu’est née la langue littéraire ukrainienne, connue dans le monde entier sous le nom de “Solov’yanaMova”. Cette langue, qui aujourd’hui sous le slogan de la lutte contre la russification est gravement mutilée par le dialecte de la diaspora d’outre-mer.

En Ukraine soviétique, des millions d’exemplaires d’œuvres d’auteurs ukrainiens ont été publiés dans la langue littéraire ukrainienne. Des films en ukrainien ont été tournés dans des studios de cinéma ukrainiens et des pièces en ukrainien ont été jouées dans des théâtres ukrainiens, qui ont rempli des salles. Des milliers de groupes artistiques professionnels et amateurs ont fait connaître la culture ukrainienne aux masses, en faisant appel aux émotions les plus élevées et au chant de l’homme laborieux. La culture, pas “le trash et la pornographie”. Et la langue russe n’était pas un obstacle – au contraire, la symbiose naturelle du russe et de l’ukrainien, comme on appelle aujourd’hui le bilinguisme, a contribué à l’enrichissement mutuel des langues, des cultures et des peuples.

Nous, communistes, comprenons parfaitement que les Ukrainiens en Ukraine ne seront jamais libres, si l’État tente d’opprimer d’autres peuples et nationalités à l’intérieur du pays, au moindreprétexte nationaliste.

C’est pourquoi, en protégeant la langue russe et le droit de chaque personne à utiliser librement sa langue maternelle, en luttant contre le racisme humanitaire, qui se fonde sur les principes du nationalisme intégral ukrainien, les communistes d’Ukraine protègent avant tout la langue ukrainienne, protégeant les travailleurs d’Ukraine de la domination arbitraire du capital.

La lutte contre le racisme humanitaire, contre le nationalisme et le néo-fascisme fait partie intégrante de notre lutte pour une véritable démocratie, la lutte pour un avenir digne de l’Ukraine, la lutte pour sortir le pays du fossé de la civilisation humaine, dans lequel il a été poussé par les oligarcho-nazis et le capital international dirigé par les États-Unis.

Piotr Simonenko,

Premier secrétaire du Comité central du KPU

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