Le parti communiste sud-africain, auquel appartenait Nelson Mendala, a contribué à créer l’ANC. Aujourd’hui il constate le déclin de ce mouvement, soit avec les milliers de membres encore sains de l’ANC on peut stopper le déclin, soit il faut construire un autre mouvement et la seule manière de lutter contre cette dégénérescence est de réaffirmer la nécessité du socialisme. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop).
n° 85 (31145) 10-11 août 2021
Auteur : Andrei DULTSEV.
https://gazeta-pravda.ru/issue/85-31145-1011-avgusta-2021-goda/vek-borby-i-pobed/
Le Parti communiste sud-africain (SACP) a célébré son 100e anniversaire.
Le congrès fondateur du SACP s’est tenu du 30 juillet au 1er août 1921 au Cap avec 2 000 participants. Il proclamait la création du Parti communiste sud-africain (SACP). Dans les années et les décennies qui ont suivi, les communistes ont joué un rôle majeur dans la lutte pour la libération nationale, la démocratie et l’émancipation sociale. Cependant, en 1950, le SACP a été interdit et les communistes ont dû recourir à des méthodes de lutte illégales, suivies par le rétablissement du parti communiste en 1953. Aujourd’hui, l’organisation compte plus de 200 000 membres.
Dans la lutte contre la ségrégation raciale et le régime d’apartheid, cyniquement maintenu pendant des décennies par l’Occident “libre”, le SACP a rejoint le Congrès national africain (militants noirs) et le Congrès des démocrates (militants blancs). Ensemble, ils ont formé l’Alliance du Congrès, qui a rédigé la Charte de la liberté, adoptée lors du Congrès des Peuples à Johannesburg en 1955. C’est ce qui a constitué la base de la résistance.
Alors que la répression de l’ANC et du SACP s’intensifie en 1961, une organisation militante, le Fer de Lance de la Nation, est créée, dirigée par Nelson Mandela. Ce dernier, on l’a su après sa mort, était également membre du comité central clandestin du parti communiste sud-africain de l’époque. Au cours de ces années, le SACP a reçu le soutien actif de l’URSS et les réunions de son comité central se sont tenues principalement dans les pays membres de l’Organisation du traité de Varsovie. Au cours des différentes années, le parti a été dirigé par Yusuf Dadu, Moses Kotane et Moses Mabhida.
Après que le parti a retrouvé son statut légal en 1990, le SACP a conclu une “alliance tripartite” avec l’ANC et le Congrès des syndicats sud-africains, qui existe toujours aujourd’hui. En 1994, la coalition, nommée sur une liste unique de l’ANC, a remporté les premières élections libres avec une majorité absolue. Sous le président Mandela, trois représentants du SACP ont rejoint le gouvernement en tant que ministres. Cependant, le parti a perdu des dirigeants importants dans la première moitié des années 1990 : le secrétaire général Chris Hani a été assassiné en 1993 et le président Joe Slovo est mort en 1995 après une maladie grave et prolongée. L’actuel président du SACP et président du syndicat des mineurs est Senzeni Zokwana, tandis que le secrétaire général du parti est Blade Nzimande.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion du 100e anniversaire du parti, Nzimande a développé ses objectifs et ses perspectives d’alliance avec le Congrès national africain : « Au cours des cent dernières années, les communistes sud-africains ont énormément contribué à la construction d’un vaste mouvement démocratique de libération nationale. Aujourd’hui, nous assistons à son déclin, mais nous ne le laisserons pas dégénérer. La révolution démocratique nationale n’appartient pas seulement à l’ANC. Si nous, ainsi que les milliers de membres et de sympathisants incorruptibles de l’ANC, ne parvenons pas à stopper ce déclin, il faudra construire un nouveau mouvement populaire à large assise pour surmonter le vieil héritage de l’apartheid et placer l’homme du travail au-dessus du profit. Nous pensons que le mouvement démocratique national sud-africain n’est viable que s’il est orienté vers le socialisme. »
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