Marianne, qui, comme nous ne l’ignorons pas, parle entre autres le russe et le chinois, tente à travers ce sujet de nous faire percevoir quelle est l’atmosphère de la célébration des 100 ans du Parti Communiste Chinois et comment est associée à cette célébration la nouvelle génération. Encore un tournant en voie de réussite, alors que l’on estimait que le parti communiste n’avait plus de communiste que le nom et surtout n’avait plus prise sur la nouvelle génération très occidentalisée et consumériste, on assiste au contraire à un recentrage sur l’histoire et les valeurs chinoises parmi lesquelles le rôle du parti communiste qui a sorti le pays de l’humiliation et du sous-développement. Cette nécessité d’avoir à renouer le dialogue avec la génération “internet” et qui n’a pas vécu la Révolution ne concerne pas que la Chine, on la retrouve aussi à Cuba, au Vietnam, et dans les partis communistes du monde entier y compris le parti communiste français. A noter à quel point la place des femmes est une question importante, comme celle de la diversité de la Chine, le parti étant son unité, vers une société de développement moyen dans laquelle chaque chinois aura sa place et le plein exercice de ses capacités. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)
A l’occasion du 100ème anniversaire du PCC, des ‘flashmobs’ à travers toute la Chine, en voici deux exemples
云南昆明:唱支山歌给党听「快闪」(capitale du Yunnan, Kunming)
北京大学:唱支山歌给党听「快闪」(Université de Pékin)
Voici les paroles, avec un début élégiaque et une suite plus guerrière :
Je chante une chanson de montagnards pour le Parti
Je compare le Parti à ma mère
Ma mère a seulement donné naissance à mon corps
Mais la lumière du Parti illumine mon cœur
La vieille société me battait de son fouet
Ma mère ne pouvait que pleurer
Le parti communiste m’a appelé à la révolution
A prendre le fouet et battre l’ennemi
Le parti communiste m’a dit de faire la révolution
D’arracher le fouet
De prendre le fouet et battre l’ennemi
Je chante une chanson de montagnards pour le Parti
Je compare le Parti à ma mère
Ma mère a seulement donné naissance à mon corps
Mais la lumière du Parti illumine mon cœur
La lumière du Parti brille dans mon cœur
Voici l’historique de cette chanson sur Wikipédia :
Chanter une chanson pour le Parti, une chanson rouge issue de la campagne de Lei Feng en 1963, a été composée par le compositeur Zhu Jian’er à partir d’un poème que Lei Feng avait transcrit dans son journal.
Le poème original a été écrit par Yao Xiaozhou, un technicien de la mine de charbon de Jiao Ping du Bureau des mines de Tongchuan dans la province de Shaanxi, et a été publié dans un petit journal local le 26 juin 1958. Plus tard, Lei Feng a vu le poème dans le journal et en a écrit un extrait dans ses carnets, mais il ne l’a pas transcrit exactement tel qu’il était écrit, mais seulement les deux premiers paragraphes, avec quelques modifications. Lorsque le compositeur a lu l’extrait des carnets de Lei Feng, il a composé une chanson pour celui-ci, “Chanter une chanson de montagnards pour le Parti “, est devenue célèbre après avoir été chantée par la chanteuse tibétaine Tseten Dolma.
Né en 1933, Yao Xiaozhou était originaire du Jiangxi. Démobilisé de la guerre de Corée en 1954, il a rejoint le Bureau des mines de Tongchuan, dans la province du Shaanxi, et est devenu technicien à la mine de charbon de Jiaoping en 1956. Il a composé trois poèmes en 1958, dont “Chanter une chanson de montagnards pour le Parti “, un poème de quatre strophes et dix-huit vers. À l’époque, il a signé son poème sous le nom de “Jiaoping”, un pseudonyme dérivé du nom de la mine. La ligne “Je compare le Parti à ma mère” est inspirée du slogan “Le Parti est notre mère, la mine est notre maison, écoutons notre mère et construisons notre maison”. Le poème a été publié pour la première fois le 26 juin 1958 dans le huitième numéro du bulletin Tracts poétiques de la Ligne générale, compilé et imprimé par le Shaanxi Provincial Folk Song Collation Group, et a été compilé par la maison d’Edition Vent printanier en 1962 dans le recueil ‘300 poèmes populaires’.
Lei Feng est mort le 15 août 1962. Le 5 mars de l’année suivante, Mao Zedong a écrit le poème “Apprenez de Lei Feng”, déclenchant ainsi une vague d’imitation de Lei Feng dans toute la Chine. Les deux premiers paragraphes du poème ayant été transcrits dans le journal de Lei Feng, ils ont reçu une large diffusion.
Vues : 234