Dans cet article publié dans la Pravda, Andrei Doultsev, notre correspondant en Europe de l’ouest nous incite à mieux connaître la France, la manière dont des étrangers venus travailler comme ouvriers en France y découvrent le marxisme, ils s’appellent par exemple Zhou Enlai et Deng Xiaoping. Je me demande quelle France aujourd’hui des étrangers pourraient découvrir? (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
N° 84 (31144) 6-9 août 2021
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Auteur : Andrei DULTSEV. correspondant de la Pravda en Europe occidentale.
https://gazeta-pravda.ru/issue/84-31144-69-avgusta-2021-goda/frantsuzskaya-rodina-kpk/
Cent ans après l’arrivée des fondateurs du Parti communiste chinois (PCC) à Montargis, la ville a accueilli une exposition, des événements et une table ronde pour commémorer cet anniversaire.
Montargis, une petite ville non loin de Paris, a influencé l’histoire du Parti communiste chinois de la même manière que l’école du Parti à Longjumeau, où Vladimir Lénine a enseigné, a influencé la formation du Parti bolchevique.
A l’occasion du centenaire de l’ouverture de l’école à Montargis, une rencontre d’amitié franco-chinoise a été organisée avec la participation de Lu Shaye, ambassadeur de la République populaire de Chine en France.
Au début du XXe siècle, de nombreux Chinois sont venus dans le département du Loiret pour étudier et travailler. Certains d’entre eux se sont passionnés pour les enseignements marxistes et leurs convictions politiques et révolutionnaires ont commencé à prendre forme ici dans le cadre du mouvement “travail-études”. Des centaines de personnes sont venues à Montargis pour travailler à l’usine Hutchinson. Par la suite, de nombreux étudiants ayant étudié à Montargis sont devenus des révolutionnaires et des hommes d’État et de parti importants dans leur pays d’origine. Les plus célèbres d’entre eux sont Zhou Enlai et Deng Xiaoping.
En 1920, ce groupe d’étudiants, amis de Mao Zedong, s’est réuni dans le jardin Durzy pour discuter de l’avenir de la Chine. De Montargis, l’un des membres, Cai Hesen, envoie une lettre à Mao proposant la fondation du Parti communiste chinois, qui sera créé un an plus tard.
À deux cents mètres du jardin Durzy, dans la rue Raymond Tellier, se trouve un bâtiment qui abritait des étudiants chinois. Avec l’aide des autorités provinciales du Hunan, ce bâtiment a été transformé en Musée historique de l’amitié franco-chinoise, qui a ouvert ses portes en 2016.
Au premier étage du musée sont exposés la carte de travail de Deng Xiaoping lorsqu’il travaillait à l’usine Hutchinson et son permis de séjour obtenu en tant qu’étudiant travailleur à Montargis. Deng Xiaoping, 16 ans, est arrivé en France en octobre 1920 et s’est installé à Montargis en février 1922. Cette période a été suivie d’un tournant dans sa vie. Grâce à de fréquentes rencontres et échanges avec d’autres étudiants chinois, Deng Xiaoping s’est intéressé au marxisme et a approfondi sa compréhension du monde et des conditions sociales en Chine, ce qui l’a conduit à une étude plus approfondie de l’avenir du pays : c’est à Montargis que s’est formée l’identité de Deng Xiaoping en tant que marxiste-léniniste et internationaliste. Par la suite, à la fin des années 1970, Deng Xiaoping est devenu célèbre pour avoir lancé une politique de construction du socialisme en Chine, grâce à laquelle le pays a considérablement accéléré sa croissance économique et le bien-être matériel de la population, ainsi que le progrès scientifique et technologique.
Depuis plus de quarante ans de relations diplomatiques entre la RPC et la France, Montargis est une destination importante pour les officiels chinois et un lieu de pèlerinage pour de nombreux touristes.
L’événement “1921 – les origines de la Chine moderne”, organisé dans le cadre de l’amitié franco-chinoise, met l’accent sur l’histoire commune de la Chine et de Montargis”, explique Wang Peiwen, directrice du musée de Montargis. – Il nous permettra de comparer nos points de vue et de combler le fossé entre les deux cultures.”
L’événement comprenait une exposition de photographies historiques et la projection du documentaire de Karim Ufaid”1911-1921″. Le réveil de la Chine”. Une représentation théâtrale en costumes traditionnels chinois a été suivie d’une table ronde avec les historiens marxistes Jean-Louis Rizzo et Jean-Numa Ducange, ainsi que l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye. Jean-Louis Rizzo a noté que “Montargis était en quelque sorte le “germe” du PCC”.
Les organisateurs avaient initialement prévu de tenir la conférence pour parler du développement du PCC et des réalisations du socialisme en République populaire de Chine. Toutefois, les projets des organisateurs ne se sont pas concrétisés en raison de la pression exercée par Benoît Digeon, maire de la ville, membre du parti républicain de droite, qui a menacé d’annuler l’événement pour “éviter de donner une tribune aux communistes “. Pour cette raison, la réunion a dû être reformatée en table ronde, laissant une place à la culture et à l’histoire et évitant les questions de politique actuelle.
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Chabian
Cela ne parle pas “d’aujourd’hui”, mais… on peut encore s’instruire en France. Vers 1970, notre petit groupe belge voulant se détacher des groupuscules gauchistes intellectuels, a envoyé quelques-uns d’entre nous à rencontrer des groupes ouvriers à Paris. Ils en sont revenus avec une brochure “Unité 44”. Avec cette pratique (les principes “au sein du peuple” et “à l’école des meneurs ouvriers”) que nous avons mis en route et enrichie peu à peu, on s’est fait traiter d’anarcho-syndicalistes (expression vide de sens à notre goût) mais on a adopté une grille de lecture bien plus saine et solide que les chapelles groupusculaires ! Je viens de voir le film “Retour à Reims” (15zaine des réalisateurs) à Bruxelles et je le recommande comme base pour une discussion sur aujourd’hui : lui aussi est instructif.