Il y a une dimension russe dans l’art de juger de la géopolitique et de l’attitude de l’occident que nous ignorons en France c’est l’ironie, la dénonciation du grotesque manifesté par les USA et leurs “alliés”, nos médias, leur art d’attribuer aux autres leurs propres méfaits et de se croire tout puissants. Lavrov, le ministre des affaires étrangères est célèbre pour ses plaisanteries sur le sujet (1), mais ici Youri Afonine, un dirigeant du KPRF dit lui aussi à travers une fable drôlatique ce qu’il y a à dire de l’OTAN.
La veille de la rencontre entre Poutine et Biden, il en a été question dans le studio de 60 Minutes. Y compris la discussion sur l’interview que Poutine a donnée à NBC.
Il est intéressant de noter que des notions marxistes sont apparues dans les réponses de Poutine : “classes dirigeantes”, la “machine de propagande” qui peint une image du monde pour plaire à ces “classes dirigeantes”, et ainsi de suite. L’analyse marxiste-léniniste fournit une vision claire du monde, de sorte que l’on ne peut être en désaccord avec nombre de ses évaluations. Par exemple, que l’OTAN est un vestige de la guerre froide : l’alliance a été créée pour faire face à l’URSS et à l’organisation du Pacte de Varsovie, mais il n’y a plus d’URSS ni de Pacte de Varsovie, et l’OTAN ne fait qu’augmenter les armements et étendre ses frontières, en rompant toutes ses promesses.
L’évaluation du pillage américain sur la scène internationale est également correcte : dans leur intérêt personnel, les États-Unis sont prêts à plonger des pays et des régions entières dans le chaos, comme en Libye et en Syrie. Mais les communistes en parlaient déjà à l’époque où le gouvernement russe essayait encore de faire “ami-ami” avec l’Occident. La politique de deux poids deux mesures des États-Unis est enfin devenue évidente pour tous, comme elle l’a toujours été pour les communistes : les Américains participent à des exercices à 10 000 kilomètres des États-Unis, juste à côté des frontières de la Russie, mais qualifient d'”agression” le mouvement des troupes russes sur leur propre territoire !
Dans l’ensemble, Poutine a clairement indiqué sa ligne de conduite dans les futures négociations. Bien sûr, Biden fera de son mieux pour imposer son agenda, principalement sur le sujet de la soi-disant “agression russe” en Ukraine et des sanctions américaines qui y sont liées. Le secrétaire d’État américain Blinken a récemment déclaré que la Russie n’a pas déployé une vaste agression contre l’Ukraine uniquement en raison des sanctions américaines. Cette déclaration audacieuse m’a rappelé une anecdote. Dans un asile de fous, un patient se promène dans la salle et frappe périodiquement dans ses mains. Quand on lui demande “Pourquoi ?”, il répond qu’il fait fuir les crocodiles. “Mais il n’y a pas de crocodiles ici.” – “C’est pour ça qu’il n’y en a pas !” Autant pour les sanctions de Blinken.
Personne n’attend de grandes avancées de la réunion de Genève. L’essentiel est qu’elle ne se termine pas comme la rencontre Reagan-Gorbatchev qui s’y est déroulée il y a 36 ans, lorsque Gorbatchev s’est “plié” et a commencé à abandonner le pays. La réunion d’aujourd’hui a également une tâche interne : notre “élite” et la presse libérale doivent recevoir un signal clair qu’il n’y aura pas de retour au vecteur pro-occidental. Il est temps que tout le monde se fasse à l’idée que l’Amérique n’est pas notre amie, qu’il n’y a pas d'”amis” parmi les grandes puissances, qu’il y a concurrence et parfois seulement coïncidence des intérêts. Nous devons mener une politique indépendante et renforcer notre pays, avant tout, de l’intérieur.
(1) Lavrov vient encore de faire une plaisanterie dont il a le secret à propos de la rencontre de Genève. Pour cette rencontre en tête à tête entre Poutine et Biden, chacun d’eux était flanqué de son ministre des affaires étrangères. Tout le monde avait dû passer un test de covid. La presse a demandé à Lavrov s’il avait subi le test et s’il était négatif et Lavrov très pince sans rire a répondu : “l’autopsie le dira”. Ce qui était drôle mais avait aussi un côté très Lavrov sur “la garde meurt mais ne se rend pas” qui disait la tonalité espérée de la réunion.
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H. Faudot
Non, l’OTAN n’a pas été créée pour faire face au pacte de Varsovie. Elle date d’avril 1949 dans une phase de tension croissante et le pacte de Varsovie est créé pour répondre à l’intégration militaire de la RFA.
Vladimír
Odporní komunističtí zločinci !.
Wiederwertige komunistische Verbrecher !.