Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Drôle de drame au PCF: une période “Bizarre”.

Vous avez dit “Bizarre, comme c’est bizarre”!

Hier matin, à la télé “aux quatre vérités”, Fabien Roussel en se marrant dit “parfois j’ai l’impression que Joe Biden a sa carte du PCF…”

Comme c’est bizarre! :

Moi aussi quand j’entends Pierre Laurent, Patrick le Hyaric, Elsa Faucillon et quelques autres j’ai l’impression qu’ils appartiennent au même parti que Jo Biden…

Vous avez dit Bizarre, moi j’aurais dit Bizarre, comme c’est bizarre… Mais cette période historique est effectivement bizarre…

Il y a deux problèmes qui rendent la période “bizarre”, la première est que se pose la question du socialisme, c’est-à-dire ce moment crépusculaire historique où le capitalisme en crise profonde cherche des recettes pour sortir de son autodestruction, tandis que le socialisme naissant cherche à conserver la puissance de l’investissement en maitrisant la bête sauvage. Ce moment où chacun n’aura que selon son travail tout en empêchant que les plus faibles en fassent les frais ce qui ressemble à l’état providence, mais est d’une autre essence… Ce qui est vrai c’est que malgré la destruction du tissu productif français, malgré la mise en coupe réglée subie par les services publics, nous ne sommes pas en France devant la situation qu’a connue la Chine, que connait encore Cuba et le Vietnam, avec une lutte contre le sous-développement, nous pouvons aller plus vite, mais sans illusion.

Sans illusion, parce que le second problème est au cœur de ce qui est choquant jusqu’au burlesque chez certains dirigeants ou ex-dirigeants du PCF : le pire est leur illusion dans le fait que le capitalisme va aller de son propre mouvement vers le socialisme et que cela va économiser les luttes. C’est exactement la position digne de Bernstein d’une partie de l’appareil. Le “bizarre” de certains “dirigeants”(sic) du PCF battus au 38 e Congrès mais qui s’obstinent… Ceux qui se croient déjà au communisme et ne songent qu’à des transactions de sommet. Il y a dans un parti ceux qui depuis plus de vingt ans pratiquent l’autophobie et la soumission au capital par la biais de la social démocratie, alors que la débâcle de celle-ci s’accélère… Ce qui frappe d’inertie l’ensemble, chacun se contente au mieux des déclarations sans suite, des réunions sans objet… le dit c’est que c’est déjà le communisme, le non dit c’est que l’on n’a pas besoin du socialisme si on se contente des miettes, d’avoir un peu moins de difficultés et pas de transformation en profondeur… qu’un peu change pour que rien ne change.

Le bizarre c’est qu’alors ceux qui trainent les pieds pour une candidature du PCF, à la présidentielle feignent de ne pas en voir l’enjeu réel, l’existence d’un parti communiste, son autonomie. Ils regardent le parti comme une poule qui aurait trouvé un couteau : ils ne savent qu’en faire… sinon en vendre le patrimoine… Comme c’est bizarre, qu’est-ce qu’il a votre couteau ? que peut-on faire des militants ? Ne pas les former, masquer leur soif d’émancipation en discours vaseux, la coquille vide d’un humanisme philanthropique… leur faire distribuer des tracts électoraux étant bien entendu que cela ne sert à rien . “Pourquoi regardez-vous votre couteau en disant Bizarre, mon cher cousin?”

Il suffit qu’une autre partie de l’appareil pose simplement la nécessité de l’action, le retour vers la production, vers les couches populaires, une volonté de souveraineté pour que le parti paraisse effectivement en proie au “bizarre” sans qu’il y ait toujours les solutions pour vaincre la tartufferie… Fabien Roussel,l’équipe mise en place au 38e Congrès, est né d’ une sorte de réflexe de survie. Ils ont entamé autre chose qui avance et qui fait apparaître “bizarre” la manière dont on a emasculé ce parti, dont on en a privé la France autant que la classe ouvrière… On commence à s’étonner, même si nous sommes tous devant la difficulté à agir, à reconstruire le parti révolutionnaire dont les temps ont besoin (voir de ce point de vue l’interview très éclairant de Pierre Thorez et l’insistance tout à fait légitime qu’il met sur “le centralisme démocratique”).

L’hypocrisie épiscopale de ceux qui ont été battus au 38 e Congrès, d’avoir prétendu faire/détruire un parti devenu “comme les autres”, ceux qui depuis vingt ans et plus supplient qu’on les croit,” ils ne l’ont plus entre les dents (le couteau)”, résultat ils ne savaient plus que faire de l’instrument parti, des militants, de son passé, de la théorie… Ils ont largué ce parti qui devrait d’abord servir à ne plus vivre à genoux devant not’ bon maître même s’il nous nourrit mieux que d’habitude, comme le disent les Cubains…

Quand les Cubains disait “la patrie ou la mort” c’est le contraire du fascisme, si certains le disaient chez nous j’aurais des doutes et je ne les suvrais pas… C’est ça la dimension de classe… le contraire d’une reddition mais sur des bases claires.

Il y a désormais dans le parti ceux qui tentent de reconstruire cela et n’en ont pas toujours les moyens, ceux qui, non sans innocence s’accrochent à l’évidence: “Même Biden dit qu’on doit faire payer les riches” Ils soupçonnent au moins que sans un parti Biden c’est du pipeau… que ça durera pas, qu’il faut être prêts… rien qu’en affirmant la nécessité d’un parti retrouvant ces racines… en se bougeant sur le terrain… C’est comme cela que j’entends Fabien Roussel, mais il faudrait que cela devienne moins”bizarre”.

Drôle de drame : ceux qui agissent redécouvrent peu à peu qu’au-delà du parti se pose la question vitale pour le capitalisme comme pour les socialisme: celle des “masses” qui font l’histoire et pencheront donc soit dans la dictature du prolétariat, le socialisme, soit celle du capital qui contient toujours son potentiel de guerre et de fascisme.

Et aux masses on doit parler clair, le langage des capitalistes est fait pour masquer la vérité,celui des communistes est de la dire sans bizarrerie… Mais là aussi Fabien Roussel marque de nouveaux temps ceux de la sincérité… encore un effort camarade pour nous dégager du politicien…

Bref, aux capitalistes on doit toujours dire “Chiche” quand ils nous promettent de taxer les leurs pour nous donner le paradis! Mais il faut aussi se dire que c’est plus que jamais le moment de s’organiser car ils ont de bonnes raisons pour parler ainsi et nous avons les nôtres pour ne pas les croire, surtout pas à adhérer à leur parti mais renforcer le nôtre…

Le paradoxe est que certains qui critiquent “à gauche” FabienRoussel parlent du fascisme pourprétendre éviter la question de la nécessité d’un parti communiste et dans lefond, faute du parti, ils aboutissent à la réalité qu’une nouvelle soumission à la bourgeoisie suffira avec un piment d’anarchosyndicalisme … Vous avez dit “bizarre”? ..

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1 Commentaire

  • Xuan

    Ca ne me chatouille pas, ça ne me gratouille pas non plus, c’est plus grave docteur. Et le drame n’est pas drôle si on réécoute . “Le partage des richesses, le partage, c’est tout ce que nous demandons, le partage des pouvoirs”

    Le but des communistes aujourd’hui c’est le socialisme, ce n’est pas de partager les richesses ni de partager le pouvoir avec le grand capital. Sinon il faut voter Piketty, Biden ou n’importe quel autre charlatan.

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