Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le débat autour du socialisme se poursuit

Ce débat autour du “socialisme” doit préciser ses enjeux, et le fait qu’il est ouvert à tous ceux qui se reconnaissent comme communistes ou sont intéressés par le communisme. Le sujet en débat est la nécessité de parler et d’agir pour le socialisme,il a été inauguré par un article de J.Cl.delaunay. IL a porté en particulier sur l’existence d’une faction qui depuis une trentaine d’années s’est emparé du PCF, l’a littéralement vidé de sa substance, a détruit son organisation, et a instauré une censure impitoyable sur tout ce qui était marxiste et léniniste. Cette faction Xuan en décrit ici les bases de classe. Si ce débat a lieu c’est qu’il y a eu un événement que rien ne laissait prévoir: le refus majoritaire des communistes qui avaient survécu à l’immense purge que cette faction avait opéré dans le PCF (passant de 700.000 adhérents à 50.000) : ils ont refusé au 38 e congrès l’effacement de leur parti et ont décidé de présenter un candidat communiste à la présidentielle avec un programme spécifique.En retrouvant ce que dit Marx dans le Manifeste: il est temps que les communistes disent eux mêmes qui ils sont et ce qu’ils proposent. La faction n’a pas désarmé et tente d’empêcher ces efforts qui bien sur sont nettement insuffisants, mais pouvait-il en être autrement après une telle dérive? Ici dans ce blog, Marianne et moi avons choisi d’appuyer les efforts de Fabien Roussel et des militants qui retrouvent leur parti . D’autres communistes sont sceptiques sur les résultats, et le débat que nous avons ici témoigne de cette situation, nous nous pensons qu’une porte s’est ouverte et qu’il faut aider,nous sommes sceptique sur les tentatives groupusculaires sans pour autant les stigmatiser. Histoire et société ‘est un des rares lieux où tous se confrontent sur des bases théoriques et à partir d’expérience pratiques sur la manière d’être aujourd’hui communistes. Nous sommes tous convaincus de la nocivité de ce que cette faction a infligé au PCF, brisé des vies et empêché les communistes de mener un combat dont notre pays, la classe ouvrière et les couches populaires ont besoin. Voici donc la contribution de Xuan qui poursuit le débat lancé par J.CL. Delaunay sur le socialisme. (note de Danielle Bleitrach)

Les pages de l’Humanité continuent de célébrer la Commune, mais Engels en disait :

Le philistin social-démocrate a été récemment saisi d’une terreur salutaire en entendant prononcer le mot de dictature du prolétariat. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir de quoi cette dictature a l’air ? Regardez la Commune de Paris. C’était la dictature du prolétariat.

Il est étonnant de voir le soin et le raffinement avec lesquels le concept de socialisme passe sous le tapis.

  •  Le «dépassement » du capitalisme devient un saut vers l’inconnu. A chacun d’établir le programme de ce non-dit : l’auberge espagnole, creuset des accords électoraux sans principes
  •  Autre version : le communisme est « déjà là », un « déjà là » volé au paradis perdu des trente glorieuses vers lequel il suffirait de faire machine arrière. Mais comme le dit Jean-Claude, le capital financier s’est imposé partout et doit gratter le profit dans chaque recoin. J’ajouterai qu’il est bien loin aussi le temps des colonies et que le premier choc pétrolier a clos ces trente années.
  •   Ou encore : ce communisme est pour demain, zappant le socialisme qui fait tache, dans une société où les capitalistes sont déjà devenus des frères, sans qu’il fût nécessaire de les contraindre en aucune façon ni à aucun moment : Fourier 2021 en quelque sorte.

En fait de « communisme » il n’en reste que le rêve, débarrassé de tout contrainte réelle, dans un monde de Bisounours.

Frappante aussi, l’absence d’invention des révisionnistes du marxisme, qui reproduisent le « socialisme petit-bourgeois » ou « le socialisme conservateur ou bourgeois » décrits par Marx dans le Manifeste :

« …Dans les pays où s’épanouit la civilisation moderne, il s’est formé une nouvelle classe de petits bourgeois qui oscille entre le prolétariat et la bourgeoisie; fraction complémentaire de la société bourgeoise, elle se reconstitue sans cesse; mais, par suite de la concurrence, les individus qui la composent se trouvent sans cesse précipités dans le prolétariat, et, qui plus est, avec le développement progressif de la grande industrie, ils voient approcher l’heure où ils disparaîtront totalement en tant que fraction autonome de la société moderne, et seront remplacés dans le commerce, la manufacture et l’agriculture par des contremaîtres et des employés.

Dans les pays comme la France, où les paysans forment bien plus de la moitié de la population, il est naturel que des écrivains qui prenaient fait et cause pour le prolétariat contre la bourgeoisie aient appliqué à leur critique du régime bourgeois des critères petits-bourgeois et paysans et qu’ils aient pris parti pour les ouvriers du point de vue de la petite bourgeoisie. Ainsi, se forma le socialisme petit-bourgeois… »

…« La bourgeoisie; comme de juste, se représente le monde où elle domine comme le meilleur des mondes. Le socialisme bourgeois systématise plus ou moins à fond cette représentation consolante. Lorsqu’il somme le prolétariat de réaliser ses systèmes et d’entrer dans la nouvelle Jérusalem, il ne fait que l’inviter, au fond, à s’en tenir à la société actuelle, mais à se débarrasser de la conception haineuse qu’il s’en fait. ..» [K. Marx – le Manifeste du Parti Communiste]

Relisons le Manifeste du Parti Communiste !

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