Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Qu’aurait dit Pasteur ? par Andrey Dultsev

Ce samedi 20 mars sur Arte à partir de 20h 50, une soirée est consacrée à Pasteur et Koch, une rediffusion d’un documentaire : “un duel de géant dans un monde de microbes” suivi d’un sujet consacré à l’hygiène à travers les âges. Nous ferons nous-mêmes un tour sur ce que l’épidémie révèle : effectivement que dirait Pasteur de l’incapacité actuelle de la France à développer un vaccin comme le déplore notre ami et correspondant pratiquement commun à la Pravda, histoire et société et Junge Welt qui est en train à lui seul à répondre à notre appel d’aide et de collaboration de notre blog. Grâce à lui et à ses capacités d’investigation, nous savons ce qui se passe exactement et les raisons d’une telle débâcle française qui n’a d’égale que la gestion de la crise (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

Auteur: Andrey DULTSEV, corr. “Pravda” en Europe occidentale.

Le Conseil d’analyse économique du gouvernement français a publié une note d’orientation sur l’incapacité du pays de Pasteur à développer un vaccin contre le coronavirus.

La patrie  du grand chimiste et microbiologiste Louis Pasteur, logiquement, aurait dû être l’un des premiers pays à développer et produire un vaccin contre le COVID-19. Mais cela n’était pas destiné à se réaliser: autrefois chef de file dans l’étude des maladies infectieuses telles que la diphtérie, le tétanos, la tuberculose, la poliomyélite, la grippe, la fièvre jaune, la peste et le VIH, la France joue aujourd’hui le rôle d’un spectateur, observant comment la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Allemagne et la Suède développent des vaccins et ont déjà délivré plus de 240 millions de doses au total.

L’Institut Pasteur a annoncé en janvier dernier qu’il cessait ses recherches sur le vaccin contre le COVID-19, mais le groupe pharmaceutique français Sanofi s’efforce toujours de rester dans la course. Cependant, seul le projet franco-autrichien Valneva semble être en mesure de proposer son vaccin d’ici fin 2021 – début 2022. Dans le même temps, malgré la présence de la Banque Nationale d’Investissement parmi les actionnaires majoritaires, le projet Valneva n’a pas pu obtenir un soutien politique suffisant des autorités françaises pour recevoir des précommandes des pays de l’UE. Le développeur franco-autrichien a été soutenu par le Royaume-Uni, qui s’est réservé le droit pour les 100 premiers millions de doses du futur vaccin.

Alors que le géant pharmaceutique Sanofi a annoncé que son vaccin “ne sera disponible” qu’au plus tôt fin 2021, l’Institut Pasteur a déclaré avoir abandonné la recherche sur trois sérums potentiels développés en collaboration avec Merck. Avec l’essor des biotechnologies et de la génétique moléculaire, l’innovation est devenue complexe et coûteuse, et disparaît peu à peu en France.

“La recherche fondamentale, principalement menée dans les universités, ne dispose pas d’un financement public suffisant”, notent les auteurs de la note d’orientation, Margaret Kyle et Anne Perrault. Elles ont constaté qu’entre 2011 et 2018, le financement public de la recherche et développement dans le domaine de la santé en France est passé de 3,5 milliards à 2,5 milliards d’euros. Le salaire moyen d’un chercheur français est aujourd’hui à 63% du salaire moyen en Europe dans la branche.

En outre, les essais cliniques financés par les agences gouvernementales françaises, affirment les auteurs de la note, ont aujourd’hui des «standards scientifiques bas». Selon eux, le soutien de l’État doit non seulement être augmenté, mais il doit parvenir au destinataire pour mener des recherches «en utilisant des normes scientifiques élevées».

Le cas très médiatisé du professeur marseillais Didier Raoult, qui en mars 2020, au début de l’épidémie pandémique, a tenté de prouver l’efficacité de l’hydroxychloroquine, qui a ensuite été contestée par la communauté scientifique, est resté dans les mémoires. Malgré les accusations de charlatanisme de la part des scientifiques faisant autorité, il a été généreusement soutenu par le gouvernement français.

Selon Kyle et Perrault, la raison du retard de la France est bien plus grave que le manque de financement et la mauvaise allocation des fonds. On constate qu’aujourd’hui il n’y a pas de bases industrielles et logistiques nécessaires à la recherche scientifique française en pharmacologie, alors qu’elles sont très développées en RPC, en Russie et sur la côte Est des Etats-Unis.

«Il est important qu’il y ait une base industrielle liée aux instituts de recherche. L’expérience montre qu’il faut une base industrielle dans la même région géographique que le laboratoire de recherche. S’il n’y a pas d’usines françaises capables de réaliser le plan de production pour la production de masse des doses du vaccin, alors il sera difficile pour Sanofi, même si le développement est réussi, de commencer à le vendre », prédisent Kyle et Perrault.

De plus, les longues périodes de brevetage, de certification des vaccins, d’approbation du médicament par la Commission nationale d’éthique et le passage ultérieur vers la production industrielle en France sont si étendues dans le temps qu’en 2016 le pays n’occupait que la 32e place dans le classement de la vitesse de la mise en œuvre de la recherche et du développement, selon les données de la Banque mondiale pour la coopération université-industrie.

Parallèlement, selon une source proche de la Confédération Générale du Travail, la direction de Sanofi n’a pas saisi l’opportunité à temps pour racheter la startup Moderna, dont la technologie vaccinale a été l’une des premières développées. Rétrospectivement, le manque de volonté d’investir dans la biotechnologie peut être considéré comme une grave erreur stratégique affectant la souveraineté et la sécurité sanitaire de la France.

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a exprimé de vives critiques à propos de la publication de la note analytique. Le dirigeant communiste a qualifié la situation actuelle d ‘«humiliation de la France, incapable de vacciner, incapable de mettre le vaccin sur le marché». Roussel a publié des données selon lesquelles le géant pharmaceutique Sanofi a supprimé plus de trois mille emplois au cours des dix dernières années et, en 2020, au plus fort de la pandémie, a licencié plus de 400 chercheurs.

Il est inconcevable que la France, qui à la mi-mars 2021 a échoué à la vaccination (plus de 500 000 personnes vaccinées contre l’infection au coronavirus pour une population de 60 millions d’habitants), soutienne activement la politique de la Commission européenne de bloquer les achats du vaccin russe éminemment efficace, Spoutnik-V, et suive scrupuleusement les instructions du chef de l’Agence européenne des médicaments Christa Virtumer-Hohe, qui a annoncé sur le ton d’un Gauleiter à propos du vaccin russe, qui fait la fierté des scientifiques russes héritiers de l’école scientifique soviétique: c’est “une roulette russe”. Mais c’est l’essence bourgeoise du président français Macron et de la classe dirigeante du pays: être un vassal obéissant des dirigeants d’outre-mer et de Mme Merkel est beaucoup plus naturel pour eux que de se soucier de la santé et de la sécurité de leur peuple.

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1 Commentaire

  • etoilerouge commune
    etoilerouge commune

    il faut ajouter que l’institut PASTEUR avait mis au point le vaccin contre le SRAS1 premier COVID. Seulement il n’ a pas été utilisé la maladie ayant disparu rapidement. Aussi il est gravissime que PASTEUR qui a des moyens importants n’aie pas réagi. Hors son directeur nommé depuis peu par TARZAN ducon appelé MACRON est de nationalité étasunienne. Des documents édités initialement en français sur le site de PASTEUR au début de l’épidémie faisait état des raisons scientifiques démontrant que le COVID 2 n’était pas produit de laboratoire. Plus TRUMP et le gouvernement pétainiste de collaboration MACRON s’est installé ds cette folie haineuse avec l’appui de Mme LEPEN, plus PASTEUR est devenu frileux jusqu’à remplacer les premières pages par un article en anglais moins accessible aux citoyens français qui pourtant paient leur fonctionnement lequel article explique en anglais seulement que le nouveau virus n’est pas un produit de laboratoire. Aujourd’hui PASTEUR n’a pas renouvelé son travail de début des années 2000 contre le SRAS1 premier COVID. Cependt une étude qu’il a conduit note que les 3 SRAS covid ont des éléments communs permettant une approche globale pour le neutraliser et que ceci est important y compris pour d’autres maladies et certains cancers. Autrement dit PASTEUR a les moyens d’agir. Mais tt a été fait pour que PASTEUR travaille avec des labos américains et particulièrement en cas de production d’un vaccin. Les labos amerloques se concurrenceraient? La concurrence c’est pour les ploucs. Cette affaire depuis TRUMP jusqu’à aujourd’hui est utilisée comme bélier contre les peuples et à l’avantage des clowns dangereux des USA.

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