Accorder le statut de réfugié au peuple du Myanmar? C’est ce que demande le Bureau politique du Parti communiste de l’Inde. Par parenthèse cette attitude du gouvernement indien démontre qui sont les véritables alliés de la junte birmane alors qu’on a tenté de faire croire que c’était la Chine. Le rôle de l’Inde renvoie beaucoup plus aux responsabilités occidentales. Nous suivons au jour le jour la campagne électorale et les manifestations des camarades indiens. Face à la répression, l’inhumanité du gouvernement d’extrême droite de Modi, les communistes soutiennent les victimes sans tenir compte des religions ou des pays… Les communistes indiens à partir de leur base du Kérala et de leur tentative de reconquête du Bengale sont partout dans les luttes et à la tête de ces luttes, celle des fermiers, celle contre les privatisations, mais aussi des étudiants et des femmes et de la classe ouvrière (2) mais ils sont comme tous les partis communistes confrontés à l’expression politique de ces luttes avec la question d’un parti du Congrès ou un autre social democrate comme le TMC, désavoué mais demeurant l’alternative officielle contre Modi qui tourne de plus en plus au fascisme nationaliste comme en témoigne son attitude face aux réfugiés. (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Camarade Tapas Sinha, candidat du CPI (M) de Narayangarh, West Midnapore, soutenu par Sanjukta Morch, lors de la campagne de porte à porte et du rassemblement dans la circonscription de l’assemblée pour les prochaines élections.(1)
samedi 13 mars 2021
Le Bureau politique du Parti communiste de l’Inde (marxiste) a publié la déclaration suivante:
Le Bureau politique exprime sa profonde préoccupation face à l’instruction du Gouvernement central aux gouvernements des États du Nord-Est de vérifier l’afflux de personnes en provenance du Myanmar. Dans une lettre, le ministère de l’Intérieur a demandé aux États d’identifier les « migrants illégaux », de les détenir et d’entamer une procédure d’expulsion.
Il s’agit d’une position inhumaine et antidémocratique à l’égard des personnes fuyant les violences perpétrées par les dirigeants militaires qui ont pris le pouvoir en évinçant le gouvernement élu dirigé par Aung San Suu Kyi.
Le peuple indien a beaucoup de sympathie et de soutien pour le peuple voisin du Myanmar qui proteste vaillamment contre la prise de pouvoir militaire.
Le gouvernement indien devrait refléter cette sympathie et ne pas traiter les personnes qui ont traversé la peur pour leur vie comme des « migrants illégaux ». Ils devraient recevoir le statut de réfugié et recevoir une assistance humanitaire.
(1) Narayangarh (également appelé Kasba Narayangarh) est une ville importante dans le bloc CD Narayangarh dans la subdivision Kharagpur du district de Paschim Medinipur dans l’État du Bengale occidental, en Inde.
(2) ou encore cet énorme rassemblement de Kanksar Chuni Nonagarh Adivasi à Malandighi pour marquer leur soutien aux candidats communistes Abhash Roy Choudhary, Sanjukta Morcha, le LF (front de gauche animé par le parti communiste) a désigné le candidat CPI (M) (parti communiste marxiste d’Inde) de la circonscription de Durgapur East. C’est-à-dire une grande ville industrielle et de niveau II et une société municipale dans le district de Paschim Bardhaman dans l’État indien du Bengale occidental. C’est la quatrième plus grande agglomération urbaine après Kolkata, Asansol et Siliguri au Bengale occidental qui a été construite par deux architectes américains, Joseph Allen Stein et Benjamin Polk en 1955. Durgapur est la seule ville de l’Inde à avoir une cale sèche opérationnelle. Durgapur a été à juste titre surnommé la Ruhr du Bengale. Donc après la paysannerie, les femmes, les étudiants, c’est la classe ouvrière qui apporte son soutien.
Ici nous avons un deuxième cas toujours au Bengale occidental. Ce qu’il faut comprendre c’est que si les communistes ont dirigé jusqu’en 2011 l’Etat du Bengale le pouvoir leur a été ravi par le TMC et le duel qui s’annonçait pour ces élections était essentiellement entre le TMC et le BJP. Mais depuis les communistes ont repris un rôle de masse et ici le défilé soutient un jeune candidat communiste dans une ville où l’installation en 2006 d’une usine automobile et l’expropriation de leurs terres fertiles des paysans avait donné lieu à un fort mécontentement. Nous ne pouvons pas expliquer toutes les conditions de la bataille dans le Bengale (et encore moins dans tous les États de l’Inde), mais le duel installé entre le TMC et le BJP a été perturbé par deux événements premièrement un cyclone qui a montré les carences du pouvoir national du BJP et celui des autorités locales du TMC et la corruption de ces derniers. Là dessus l’épidémie est venue renforcer le sentiment d’abandon, les communistes ont été les seuls à aider, à être présents avec l’exemple de ce qu’ils faisaient au Kerala. Le tout dans le contexte national de leur rôle dans la lutte des fermiers, contre les privatisations.
Notons pour que l’on comprenne bien la complexité de la situation que le TMC a joué peut-être à la Bolsanaro avec un attentat ily a deux jours contre son leader en espérant reprendre la main et le duel avec le BJP.
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