Cet article a été écrit en espagnol et diffusé au Venezuela pour que chacun mesure bien ce dont est aujourd’hui capable la France. Par rapport au texte fondamental présenté par Jean-Claude Delaunay aujourd’hui, il nous permet de voir à quel point les élus de notre république, droite et gauche malheureusement confondues sont loin, très loin de se situer dans la transformation qui s’opère sous nos yeux. L’article en appelle aux mannes de De Gaulle parce que depuis longtemps dans le monde qui résiste on attend plus grand chose de la gauche française. Qui est cet unique sénateur qui sauve l’honneur ? (note de Danielle Bleitrach)
Tout cela permet aux révolutionnaires bolivariens de s’informer sur ce qui se passe en Europe et de savoir qu’ils sont dignement représentés et défendus.Jean Araud
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Premier acte. Merci monsieur Juan Guaido
Nous avons vu avec surprise comment le Sénat français a donné une audience à Juan Guaido.
Nous le remercions pour ses résultats qui ont suscité la protestation de la République bolivarienne du Venezuela, à travers son ambassadeur en France, son Excellence Michel Mujica. En réponse, il a été invité par le Sénat à une audition en personne le 9 décembre. Avec nos amis français, nous avons ainsi pu voir comment ces sénateurs maltraitent le Venezuela. Nous avons vu comment notre Ambassadeur, face aux agressions, a su défendre notre pays, avec calme, dignité et une rigoureuse courtoisie diplomatique.
Nous, libres de toute diplomatie, appelons les choses par leur nom, avec les qualificatifs qu’elles méritent, mais sans utiliser des grossièretés que cela inspire.
Le sénateur Christian Cambon, président de la Commission des Affaires Étrangères, de la Défense et des Forces armées, a ouvert la session en concluant : «… Nous mettons un point d’honneur à toujours donner à chacun la possibilité de s’exprimer… afin que notre avis se fasse, quelle que soit notre sensibilité … » Tiens donc !
Dans un premier temps, il semblait être le porte-parole de notre opposition extrême: il ne connaissait pas les résultats de nos parlementaires, il a cité Mike Pompeo, Joseph Borell, le Royaume-Uni, le Groupe de Lima, les droits de l’homme selon Bachelet, la population vivant dans la pauvreté sans services essentiels et les prisonniers politiques selon Guaido. Sur les causes et les auteurs des sanctions, blocus, attaques, menaces d’invasion… Pas un mot !
De fait, cette audience ressemblait surtout à un procès avec sa liste d’accusations.
La seule chose qui manquait était un dossier du style Tony Blair sur les armes de destruction massive et un film d’un théâtre en carton au Qatar inventant une nouvelle Place Verte avec des milliers de morts.
En géopolitique, le Sénat se limita à l’Union européenne, aux États-Unis, au Canada et aux sept du Groupe de Lima. L’Europe de l’Est avec la Russie, la Chine, l’Iran, l’Inde, l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et les Caraïbes et autres des 194 pays du monde… Eh bien, merci !
Hormis les sénateurs agissant en tant qu’avocats et juges, à une exception près, les amis français ont assisté à un spectacle de marionnettes du Trump Circus. Nous ne disons pas clowns par respect pour ces artistes qui savent s`exprimer sans avoir besoin de fils manipulateurs.
De France arrivèrent leurs commentaires:
«… Pas possible la France… Le Général de Gaulle ne peut être comparé avec un quelconque homme politique sous prétexte qu’il est un opposant dans son propre pays… Comparer Mr Guaido au Général relève d`une forme d’imposture… La réserve parlementaire ou l`on attribue à chaque député ou sénateur une somme en espèces qu’il peut utiliser comme il le veut et ce en étant un revenu non imposable… Rien d’étonnant à ce que Guaidó ait été reçu par le Sénat, comme d’habitude, sans grand souci d’éthique … Personne ici ne connaît Guaidó ni son impact sur notre vie politique … Ici, je peux t’assurer que sa visite au Sénat est passée inaperçue …».
Charles de Gaulle disait: « J’en suis venu à la conclusion que la politique est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux politiciens ».
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Deuxième acte. Le Sénat français et la dignité bolivarienne
Comme notre ambassadeur en France, Michel Mujica, l’a démontré diplomatiquement aux sénateurs: la dignité de la République bolivarienne du Venezuela n’est pas en vente et ne peut s`acheter.
En analysant attentivement cette audience, mot à mot, on reste abasourdi.
L’Ambassadeur a commencé par une présentation claire des problèmes du Venezuela, de leurs véritables causes et de leurs instigateurs, mettant au premier plan les États-Unis, l’Union européenne et leurs complices vénézuéliens apatrides.
Les questions des sénateurs, sauf un, en disent long.
Il est évident que, ou ils ont une méconnaissance totale, ou ils ont de mauvaises intentions avec un scénario préétabli. Ils sont informés des problèmes, mais principalement des problèmes faux et manipulés, sans avoir, soi-disant, des informations sur les causes et les auteurs. Sur les situations positives, pas même la moindre mention.
Nous ne doutons pas que les sénateurs français ne soient pas des idiots, mais ils doivent savoir que les vénézuéliens non plus.
Ils sont parfaitement au courant du blocus, des sanctions, de notre réserve d’or détenue par une banque britannique, des biens saisis, des comptes bancaires bloqués dans les pays européens dont la France, et à Paris du compte fermé de notre ambassade.
Avec ce que l’ambassadeur a dû écouter, on se demande comment il a réussi à maintenir son stoïcisme. Des sénateurs, il a dû écouter de courtes questions, mais surtout de longues et fausses accusations.
Une sénatrice l’a interpelé: «…J’ai envie de vous parler non seulement en tant qu’ambassadeur. J`ai envie de vous interroger en tant qu’homme, en tant que Vénézuélien … de savoir comment vous pourriez aider votre pays … comment pourriez- vous nous aider… comment obtenir une évolution de cette situation … «
A cette sénatrice il manqua seulement de lui faire une offre pour l’embaucher.
Un sénateur a commencé avec des diffamations « … Nicolas Maduro a été réélu à la présidence à la suite d’une élection frauduleuse … lui et 52 de ses hauts fonctionnaires sont accusés de crimes contre l’humanité et d’atrocités contre le peuple vénézuélien … ».
Suite à une précédente mention de « … comme vous ne faites pas confiance à l’Union européenne, comme vous ne faites pas confiance aux États-Unis … », ce sénateur a eu le toupet de lui proposer « … la France est le seul pays européen sur le continent latino-américain … son territoire est situé à une heure de vol du Venezuela… Accepteriez-vous de promouvoir une initiative de médiation entre M. Guaidó et M. Maduro?… ». Le territoire en référence est la Guyane française qui, sur notre continent et au XXIe siècle, est l’unique et dernière colonie qui existe.
Pour clore l’audience, notre ambassadeur a signalé qu’il avait envoyé à chaque sénateur un document ayant pour titre «La vérité sur le Venezuela». En cent pages, toutes les situations sont méticuleusement exposées. Si les sénateurs français veulent vraiment s’informer sur les «atrocités au Venezuela», et qui les commettent, maintenant cela ne dépend plus que d’eux.
Sans répondre à leurs offres insensées, le silence de l’ambassadeur a clairement fait comprendre que: La dignité de la République Bolivarienne du Venezuela n’est pas en vente et ne peut pas s`acheter.
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Epilogue
Les actes terminés, il est désormais important de savoir quels seront les prochains rôles de chacun de ses principaux acteurs.
Juan Guaidó, le président autoproclamé du Venezuela, se proclame probablement président à vie dans la solitude car, selon certains analystes, ses partisans sont en voie de disparition. D’autres analystes préconisent que, le 20 janvier 2021, à l’occasion d’un acte présidentiel, il se retirera avec son progéniteur dans un quelconque coin obscur de l’histoire.
Les sénateurs français analyseront peut-être rétrospectivement leurs audiences avec Juan Guaidó et l’ambassadeur vénézuélien plus attentivement pour, avec l’impartialité qu’ils ont annoncée, tirer leurs propres conclusions et leur désir de ne pas créer un nouveau conflit dans le monde.
Pour l’ambassadeur Michel Mujica et la mission diplomatique du Venezuela en France, la situation est plus complexe. Le président de la France et son ambassadeur au Venezuela ne reconnaissent pas le président Nicolas Maduro comme président du pays, malgré les millions de voix de la majorité des citoyens, mais déclarent un Juan Guaidó comme président par intérim malgré une présidence qui n’est pas vacante. Cependant, en honneur à la France et son exemple historique de démocratie, de liberté et de respect des «droits de l’homme et du citoyen», il faut reconnaître que contrairement aux autres nations, la France respecte la mission diplomatique officielle de la République bolivarienne sur son territoire. Dans ces conditions, il est probable que suite à l’audition remarquable présentée par l’ambassadeur au Sénat français, cette mission diplomatique continuera à défendre et à diffuser les vérités vénézuéliennes avec ses informations quotidiennes habituelles comme « Alertes politiques », « Réseaux sociaux » et »« Rapports de presse ».
Tout cela permet aux révolutionnaires bolivariens de s’informer sur ce qui se passe en Europe et de savoir qu’ils sont dignement représentés et défendus.
Quelque chose de plus constructif que la situation dans d’autres pays qui ont arbitrairement fermé nos ambassades et où n’existe aucun ambassadeur pour représenter dignement la République bolivarienne.
Jean Araud
L’ambassadeur du Venezuela en France a présenté la vérité sur le pays à la commission des affaires étrangères du Sénat, El correo del Orinoco p.3, Caracas, le14 de diciembre de 2020
Original: El Senado de Francia y Venezuela en dos actos
Edité par María Piedad Ossaba
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