Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Jean Claude Delaunay : permanences et changements depuis Lénine

Jean Claude Delaunay rebondit sur l’excellent article de Xavier Dupret publié hier. Je ne saurais trop conseiller aux lecteurs de ce blog de le lire en priorité. Mais cela lui permet de poursuivre le débat entamé ici sur le socialisme. Il y a en effet un temps long de l’histoire dans lequel “impérialisme stade suprême du capitalisme” reste totalement d’actualité. Si la chute de l’empire romain a duré mille ans, l’accélération de la chute du capitalisme par la conscience des principaux protagonistes devrait l’accélérer et surtout en limiter les dégâts et les drames. Encore faut-il voir que même si la chute demeure la permanence, la situation a évolué. Je partage totalement cette conscience de la transformation avec la montée de la Chine. C’était déjà ce que je posais dans “Les Etats-Unis de ma l empire (surtout dans la version espagnole ), en insistant sur ce que Fidel Castro m’avait fait découvrir, la montée en puissance de la Chine et le rôle nouveau joué dans des rapports sud-sud. Ce sur quoi j’insisterais par rapport aux analyses tout à fait pertinentes de Jean Claude Delaunay et Xavier Dpupret. (note de Danielle Bleitrach)

Excellent article de Xavier Dupret. La qualité paye, et la diffusion de la qualité paye également. De manière immédiate, ce texte me suggère les trois remarques suivantes.

1) C’est banal de la dire mais notre époque n’est plus celle que connaissait Lénine. Comme le rappelle cet article, l’impérialisme, c’est la guerre, chaude et froide. C’est la dépense militaire financée par le budget public, à l’avantage des grandes bourgeoisies (le Capital financier). Telle était, en très gros, l’analyse de Lénine. Elle est toujours actuelle. Ce que le début du 21ème siècle apporte de nouveau par rapport au début du 20ème siècle est une autre conception que celle de l’impérialisme et la possibilité d’une autre pratique, principalement portée par la Chine socialiste, des rapports entre les peuples du monde.

La construction pacifique d’une communauté de destin entre tous les peuples du monde, qu’ils soient grands, petits ou moyens, qu’ils soient riches ou pauvres et quel qu’en soit le régime politique, est une conception antithétique de l’impérialisme caractéristique du Capitalisme monopoliste, celui de son stade passé, le Capitalisme monopoliste d’Etat ou celui de son stade actuel, le Capitalisme monopoliste financier mondialisé.

2) La tâche la plus importante de l’heure, au plan mondial, est la lutte contre l’impérialisme et non la lutte contre le capitalisme. Il revient à chaque peuple de pouvoir choisir son destin politique, capitaliste ou socialiste, dans un contexte pacifique.

3) Le succès de la lutte anti impérialiste suppose notamment que le peuple américain prenne en charge la reconversion des Etats-Unis dans ce nouveau contexte.et contribue à en tracer les principaux traits. Cela ne viendra pas d’en haut et passera sans doute par l’échec complet de l’expérience Trump et de toutes les expériences semblables..

Trump est en effet un condensé maximal de la contradiction que traversent aujourd’hui les Etats-Unis puisque d’une part, lui et son équipe prétendent en guider et en assurer la reconversion mais d’autre part, en maintienent la pratique et l’idéologie impérialistes..

Jean-Claude Delaunay

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3 Commentaires

    • Xavier Dupret
      Xavier Dupret

      Bonjour monsieur Delaunay, je vous remercie pour cette recension de mon article. J’aimerais entrer en contact avec vous pour échanger sur la Chine. Je vous laisse donc mon adresse mail : xavierdu2002@yahoo.fr. Cordialement, Xavier Dupret

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  • marsal
    marsal

    Aujourd’hui, la question de l’impérialisme est confondue avec celle du devenir de la domination américaine, car les USA sont le centre commanditaire principal de l’impérialisme. On perçoit bien, alors qu’elle est désormais disputée l’emprise qu’elle exerce sur le monde. La liste est longue, très longue, des tentatives de changements sociaux qui se sont heurtées au talon de fer de l’impérialisme américain, soit sous sa forme directement militaire, soit sous sa forme économique et financière. Même lorsque ce sont les français, les anglais, ou les belges qui ont souhaité faire tomber un régime trop remuant ou un dirigeant trop autonome, cela s’est toujours fait avec préavis à Washington. Et le “big stick” américain a été un facteur décisif de l’évolution politique des cinquante dernières années. Pour le vérifier, il suffit de faire la liste des pays du monde qui n’ont pas subi ni coup d’état, ni assassinats ciblés, ni blocus ou sanctions économiques ou financières.

    Cependant, cette lutte ne peut s’envisager de manière isolée. chacun dans son coin, même si les tâches de chaque pays seront différentes. Il s’agit d’un combat commun et, je pense que c’est précisément cette conscience d’un combat commun que nous avons perdu. Et c’est sje crois un des principaux apports de ce blog que d’oeuvrer sans relâche à cette (re)prise de conscience

    Seulement lorsque le combat contre l’impérialisme capitaliste (je ne fais pas de différence entre les deux puisque l’impérialisme est la forme actuelle prise par le capitalisme) sera collectivement gagné , chaque pays pourra suivre son propre chemin. Jusque là, nos chemins, sans être bien sûr les mêmes, sont tous liés et nous avancerons ou reculerons tous ensemble;

    La question de l’Europe ne peut s’envisager autrement qu’au travers de ce critère : comment notre position et notre combat au sein de l’Europe (impérialiste) fait-elle (ou non) avancer le combat commun. Sur ce plan, il y a bien sûr beaucoup à faire et à dire …

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