Il faut bien mesurer qu’il est des lieux où l’épidémie révèle de véritables enfers. Quand on compare la manière dont la presse, les médias en général se préoccupent de “la démocratie” au Venezuela et qu’on ne les voit jamais mettre en cause ce qui se passe en Colombie parce que c’est le pays dans lequel les Etats-Unis règnent en maître et qui est celui des assassinats et de la répression de ceux qui défendent simplement leur doit à la vie. Cecilia Zamudo avec sa passion de la justice nous met devant cette situation terrible (note et traduction revue par Danielle Bleitrach).
Des milliers de prisonniers politiques et de droits communs vivent entassés dans les prisons colombiennes surpeuplées : le régime colombien les conduit à la mort par surpeuplement et déni de soins médicaux. Avec la pandémie de Covid-19, cette réalité faites de tortures quotidiennes prend des dimensions encore plus déchirantes. L’État colombien a transféré des prisonniers infectés d’une prison à l’autre, élargissant ainsi la contagion ; ce qui est dénoncé de la part des prisonniers comme une autre extermination planifiée par l’État. C’est un crime contre l’humanité, une situation dramatique qui révulse la conscience.
La combinaison entre capitalisme et Coronavirus a multiplié les décès dans le monde entier, en raison de services de santé devenus la proie de prédateurs et privatisés pour le profit capitaliste d’une poignée de milliardaires : des milliers et des milliers de personnes sont mortes, et ces morts auraient pu être évitées si le manque de matériel anti-contagion et de respirateurs artificiels n’avait pas atteint un tel niveau, si plus d’hôpitaux, médecins, personnel de santé, tests, intrants étaient disponibles.
La partie la plus appauvrie de la classe exploitée est celle qui est le plus frappée par la famine : parce que les États bourgeois ne donnent pas des subventions nécessaires au “reste à la maison” des millions de travailleurs informels alors que ceux-ci ont transféré des millions dans les banques privées et aux grands capitalistes (un nouveau vol surdimensionnel des budgets publics). En outre, les contagions s’étendent parce que le patronat oblige des millions de travailleurs à aller travailler dans des usines surpeuplées, en prenant des transports surpeuplés, dans des secteurs productifs non indispensables (secteur automobile, usines d’appareils électroménagers et de toutes sortes de choses non essentielles pour freiner une pandémie ).
La situation des prisons est sans aucun doute l’une des situations les plus graves : désespérés par la surpopulation brutale (déjà déshumanisante en temps “normal”) qui, en temps de pandémie devient mortelle, les prisonniers élèvent leurs voix, font des grèves de la faim, émeutes et manifestations dans le monde entier.
La situation pénitentiaire en Colombie est l’une des plus terribles au monde, car la Colombie souffre d’un régime devenu totalement fonctionnel pour le pillage capitaliste de ses ressources, elle souffre d’un État au service du capitalisme transnational, qui perpétue nombre de massacres et de répression qui lui sont nécessaires pour faire taire l’organisation, la protestation et la lutte du peuple colombien contre le pillage capitaliste et l’appauvrissement que celui-ci provoque. Il faut savoir qu’en plus des prisonniers pour “délits de droit communs”, environ 10.000 prisonniers et proies politiques se trouvent dans les prisons colombiennes : syndicalistes, enseignants, étudiants, autochtones, descendants d’ascendance africaine, paysans, intellectuels critiques, journalistes honnêtes, écologistes, leaders sociaux emprisonnés à cause de montages judiciaires conçus pour faire taire leurs voix, leurs protestations contre la prédation de la nature que perpètrent multinationales et latifundi, pour faire taire les voix de ceux qui protestent contre l’exploitation du travail, pour faire taire leurs voix qui crient pour la justice sociale et contre le pillage capitaliste comme je suis en train de le faire. L’utilisation de l’appareil judiciaire et de l’incarcération politique comme arme contre la revendication sociale et politique est une terrible constante dans l’action répressive de l’État colombien.
Les prisons colombiennes feraient pâlir le pire des enfers imaginables : les prisonniers vivent littéralement les uns sur les autres. Les niveaux de répression sont brutaux : comme le montre le terrible massacre perpétré par la garde pénitentiaire il y a quelques semaines, tuant des dizaines de prisonniers qui réclamaient simplement des mesures de protection anti-contagion et la fin du surpeuplement, qui réclamaient pour leur droit à la vie.
Écoutez la vidéo. Aidez-nous à la diffuser… Celui qui ne se lève pas contre les ignominies les plus flagrantes banalise la torture et perd son humanité.
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