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Coronavirus Italie: après la Chine et Cuba, aide de la République socialiste du Vietnam

Si cet article dit des choses exactes, il semble qu’alors que les pays socialistes comme la Chine mais aussi le Vietnam fournissent des tests en nombre suffisants à leur concitoyens et font l’impossible pour en envoyer en Italie et aux autres foyers d’infection, l’UE bloque et pire encore les USA détournent à grand renforts de sommes fortes la production italienne (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire etsociete)

DE LM · PUBLIÉ 21 MARS 2020 · MISE À JOUR 20 MARS 2020

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Coronavirus: le Vietnam sauve l’Italie, tandis que les tampons italiens finissent aux États-Unis

Giulio Chinappi

Comme la Chine et Cuba, le Vietnam est également intervenu pour soutenir la crise sanitaire qui affecte l’Italie. Pendant ce temps, cependant, un demi-million d’écouvillons produits par une entreprise de Brescia ont atterri aux États-Unis lors d’un vol militaire.

HỒ CHÍ MINH CITY – Ces jours-ci, nous avons eu l’occasion de souligner à plusieurs reprises les différentes attitudes que les pays adoptent face à la crise sanitaire mondiale liée à la nouvelle pandémie de coronavirus  (COVID-19). Les pays socialistes se montrent une fois de plus à l’avant-garde de la solidarité internationale, mettant leurs connaissances et leurs ressources humaines et matérielles à la disposition des États les plus touchés. C’est exactement ce que font la Chine et Cuba, qui n’ont pas manqué d’apporter leur soutien à l’Italie dans cette phase critique.

La République socialiste du Vietnam s’ajoute également à la liste, c’est un pays que l’Organisation mondiale de la santé elle-même a identifié depuis le début de la crise comme l’un des pays qui ont le mieux combattu l’épidémie. Les politiques de prévention, de confinement et d’identification d’éventuelles personnes infectées ont permis au Vietnam de maintenir un équilibre digne de louange, ne comptant que 85 cas positifs et aucun décès à ce jour, malgré le fait que le pays ait été parmi les premiers à être touché après la Chine.

Le gouvernement vietnamien a immédiatement pris des mesures restrictives, fermant les écoles pendant deux mois et minimisant les admissions sur son territoire national, jusqu’à la mesure extrême prise mardi dernier, lorsque la suspension de la délivrance des visas de tourisme a été annoncée, comme indiqué dans la directive émise par le Premier ministre Nguyễn Xuân Phúc. Le Vietnam avait en effet endigué le nombre de cas à seize au début, mais depuis mars le nouveau coronavirus est revenu frapper le pays par le biais de touristes ou Vietnamiens ayant voyagé à l’étranger.

Grâce aux chercheurs de l’Université de médecine militaire du Vietnam et de la société Viet A Technologies, le Vietnam a réussi à développer un test efficace pour dépister la présence du virus. Les kits vietnamiens utilisent des techniques de biologie moléculaire, y compris la réaction de polymérisation en chaîne par transcription inverse, et ont été produits en un temps record grâce au financement du ministère des Sciences et de la Technologie et du ministère de la Santé. Selon les rapports du gouvernement vietnamien, au moins vingt pays étrangers ont demandé des milliers de kits de production vietnamiens.

À l’heure actuelle, l’entreprise est en mesure de produire 3 600 kits pour fabriquer 18 000 écouvillons, tandis que 2 400 autres kits, soit 12 000 écouvillons, seront produits ultérieurement. Certains de ces kits ont déjà été exportés vers des pays comme l’Iran, la Malaisie, la Finlande et l’Ukraine. Mais le gouvernement de Hanoi et le directeur de la société, Phan Quốc Việt, ont également déclaré vouloir envoyer 400 kits, soit 2000 écouvillons, en Italie, entièrement gratuitement, en signe de solidarité avec le pays le plus touché par l’épidémie aujourd’hui.

Selon le ministère de la Technologie et des Sciences, les tests vietnamiens fournissent des résultats plus rapides et sont plus faciles à utiliser que ceux utilisés par le Center for Disease Control des États-Unis et l’Organisation mondiale de la santé. Le pays compte actuellement trente installations capables de réaliser le test COVID-19, dont trois sont approuvées par l’OMS: l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie de Hanoi, l’Institut Pasteur de Hồ Chí Minh City et l’Institut Pasteur de Nha Trang.

Si donc le monde socialiste vient au secours de l’Italie, que font ceux qui devraient être les alliés de Rome? Ces derniers jours, les manifestations de désintérêt des institutions européennes et des gouvernements européens et américains ne sont que trop évidentes. Les médias ont souvent signalé des incidents qui ont bloqué ou ralenti l’arrivée de fournitures médicales en Italie, souvent en raison de la politique des gouvernements qui sur le papier se prétendent “amis”, comme celui de l’Allemagne. Les dernières nouvelles concernent un demi-million d’écouvillons produits par une entreprise de Brescia, Copa Diagnostics, qui aurait été détournés vers les   États-Unis, transférés à Memphis sur un avion militaire au départ de la base d’Aviano.

Considérant que l’Italie, depuis le début de l’épidémie, a réalisé environ 100 000 tampons, ce chiffre aurait été largement suffisant pour couvrir les besoins nationaux dans les prochaines semaines. Le fait, rapporté pour la première fois par la République  puis repris par d’autres journaux nationaux, a également été confirmé par Jonathan Hoffman, porte-parole du département américain de la Défense. Pour quelle raison, cependant, l’Italie n’a-t-elle pas d’abord acquis une quantité similaire de tests, au lieu de permettre leur vente à l’étranger? Est-il cohérent que l’Italie fasse appel à la solidarité internationale d’autres pays, alors qu’elle permet de retirer les écouvillons produits sur son territoire?

La seule explication plausible a nom le capitalisme, ou des lois du marché, ce qui laisse à désirer. Les États-Unis, ou des entreprises privées de ce pays (comme le prétend Copa Diagnostics), ont dû offrir une somme irréfutable à la société basée à Brescia, un chiffre probablement hors de portée pour la santé publique italienne. Si tel était le cas, le gouvernement devrait procéder à une saisie forcée de fournitures jusqu’à l’obtention d’un nombre suffisant de tampons, face au paradoxe d’une entreprise au cœur de la Lombardie, la région la plus touchée, qui vend ses fournitures à l’étranger. Copan Diagnostics, au contraire, prétend avoir fourni à l’Italie suffisamment de tampons, même au nombre d’un million, mais qu’il n’y aurait pas eu de temps ni de personnel pour les appliquer tous.

Le gouvernement américain, pour sa part, s’était déjà fait remarquer pour avoir proposé des sommes astronomiques aux laboratoires allemands CureVac, afin d’obtenir le brevet d’un éventuel vaccin. Le gouvernement allemand et l’Union européenne, dans ce cas, sont intervenus en allouant quatre-vingt millions pour garder le brevet à la maison et empêcher sa fuite.

Même en période d’urgence et face à un droit humain primordial tel que celui de la santé, le capitalisme démontre sa nature impitoyable, visant uniquement à satisfaire les aspirations au profit de quelques-uns et la survie des plus aptes, ce qui dans la sphère économique est toujours les plus riches. Cela est également démontré par les prix astronomiques qui atteignent divers types de masques et de médicaments sur le marché, tandis que des pays tels que la Chine, le Vietnam et Cuba se sont révélés capables de garantir gratuitement à leurs citoyens tous les moyens de prévention et de traitement : ” Pour la santé des populations, nous sommes prêts à sacrifier les intérêts économiques “, a souligné à plusieurs reprises le Premier ministre vietnamien.

Quelle que soit la vérité sur les écouvillons produits en Italie et finis aux États-Unis, il y a deux questions à résoudre: si en Italie il y a déjà un million d’écouvillons disponibles, comme le prétend Copan Diagnostics, pourquoi le pays continue d’en recevoir gratuitement de la Chine et du Vietnam? Deuxièmement, dans quelle mesure est-il éthique que des entreprises privées, uniquement motivées par le profit, exploitent la situation sanitaire internationale pour faire des affaires millionnaires dans le monde entier? Une question qui n’a de réponse que dans la nécessité de briser un système économique dont les distorsions et les apories sont plus évidentes chaque jour.Coronavirus: le Vietnam sauve l’Italie, tandis que les tampons italiens finissent aux États-Unis

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1 Commentaire

  • BERTHON

    Hier, je disais que l’écologie était incompatible avec le capitalisme.
    Aujourd’hui, je dis que la santé est incompatible avec le capitalisme.

    Répondre

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