Histoire et société

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Les Echos : La Chine fermement ancrée dans ses racines rouges

Il n’y a rien de tel qu’un adversaire qui n’est pas totalement aveuglé par une haine imbécile pour apporter des informations que certains “communistes” refusent de voir… (note de DB pour histoire et societe)

L’entrée de la Chine dans la mondialisation ne l’a pas éloignée de ses idéaux originels. Le Parti communiste demeure bel et bien la colonne vertébrale de la deuxième économie du monde, explique la sinologue Alice Ekman. Son rôle est même renforcé sous Xi Jinping.

Par Michel De GrandiPublié le 21 févr. 2020 à 7h43

En Chine plus qu’ailleurs, les apparences peuvent se révéler trompeuses. L’entrée de Pékin dans la globalisation avec son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce en 2001 , l’internationalisation des entreprises d’Etat, le développement du secteur privé aidé par la liberté des prix : autant d’étapes qui ont laissé croire, en Occident, à un abandon par les autorités chinoises de la dictature du prolétariat pour adhérer aux valeurs libérales. Erreur ! Le pays n’a jamais en fait ni renié ni renoncé à ses racines rouges. La sinologue Alice Ekman a bâti sa réflexion à partir de plus de 400 témoignages recueillis au cours des sept dernières années. Dans son ouvrage, elle décrit le communisme version chinoise, non pas comme une simple organisation du pays comme on a pu le voir récemment avec l’épidémie de coronavirus, mais bien plus comme une structure tentaculaire qui s’infiltre au quotidien dans toutes les couches de la société . Son influence est politique et économique mais aussi culturelle, sociale, éducative et même artistique. A présent, le Parti ambitionne même d’étendre son influence et son mode de fonctionnement à l’étranger, pour devenir idéalement une « solution » pour le monde, selon les propres mots de Xi Jinping. Extraits.

Le rôle du Parti renforcé

« Non seulement la Chine n’a jamais tourné le dos à son identité communiste depuis l’ère de réforme et d’ouverture lancée en 1978, mais avec l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, le pays y revient. Il existe en tout cas une volonté politique forte, depuis maintenant plus de sept ans, de consolider le pouvoir du Parti communiste à différents échelons du gouvernement et de l’administration […]. Son rôle s’est renforcé dans presque chaque sphère de la société et les influences soviétiques et maoïstes demeurent fortes. Elles façonnent l’organisation du pays à différents niveaux, elles modèlent les méthodes de contrôle, de communication, le rapport à l’art et à la culture, à la religion, la structuration de l’économie. Elles apparaissent dans le quotidien de la population à tous les niveaux et les conséquences ne sont pas que symboliques. »

De jeunes recrues

« Tout d’abord, il est très peu probable que le Parti disparaisse à court et moyen terme : il s’agit d’une institution puissante comptant plus de 90 millions de membres mobilisables immédiatement, des centaines de milliers de cellules du Parti présentes dans toutes les institutions (entreprises, universités, hôpitaux, ministères, bases militaires) et capables de travailler à double sens : surveillance de la population au service du Parti, diffusion des messages du Parti auprès de la population. Le nombre de membres du PCC continue d’augmenter : en 2018, il a recruté plus de 2 millions de personnes […]. Parmi eux, beaucoup de jeunes : 80 % de ces nouvelles recrues sont âgées de 35 ans ou moins »

Elan socialiste mondial

« Xi Jinping considère que la montée en puissance de la Chine va apporter un nouveau souffle à l’élan socialiste mondial. Mais, selon lui, la victoire du socialisme sur le capitalisme prendra du temps, au moins plusieurs décennies et la Chine devra s’armer de patience et de discernement. 2049 n’est pas uniquement la date butoir que s’est fixée le PCC pour positionner le pays comme numéro un mondial dans tous les domaines (économique, technologique, diplomatique, militaire, spatial etc.) mais aussi pour devenir la puissance de référence sur le plan politique et idéologique ».

« Rouge vif : l’idéal communiste chinois », Alice Ekman

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