Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Quel message le défilé militaire chinois du V-Day envoie-t-il au monde ?

Peut-être ce défilé même encadré et déformé par des commentaires malveillants que personne n’est à même en France de contredire, portera-t-il le message de la Chine… puisqu’il s’avère que notre livre Quand la France s’éveillera à la Chine, malgré un relatif succès éditorial, est peu ou mal compris. Le basculement historique, qu’il est difficile de ne pas voir, et que même les médias bourgeois reconnaissent et commentent, n’est pas perçu comme la véritable révolution qu’il est en réalité. Et ne sachant que faire de ce nouveau phénomène à proprement parler bouleversant, on en prend connaissance comme d’une information parmi d’autres et on la relègue dans un coin où elle ne nous dérangera pas. Et pourtant, face aux menaces de guerre et de fascisation, face aux menaces environnementales causées par le capitalisme, il est plus que temps de se saisir de l’opportunité offerte pas la Chine de construire un monde multipolaire et pacifique, et de l’associer à toutes nos luttes ici et maintenant (note de Marianne Dunlop pour histoire et société)

Par Global Times 03 sept. 2025 La première répétition complète du grand rassemblement à venir pour marquer le 80e anniversaire de la victoire dans la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et la guerre mondiale antifasciste se termine à Pékin le 10 août 2025. Photo : Capture d’écran de la vidéosurveillance

La première répétition complète du grand rassemblement à venir pour marquer le 80e anniversaire de la victoire dans la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et la guerre mondiale antifasciste se termine à Pékin le 10 août 2025. Photo : Capture d’écran de la vidéosurveillance


Le 3 septembre, au nom de la nation, nous organisons un grand défilé militaire marquant le 80e anniversaire de la victoire dans la résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et la guerre mondiale antifasciste, commémorant ce triomphe ardu et monumental. Il ne s’agit pas seulement d’un regard en arrière sur ces années de feu et de sang, mais aussi, sur les coordonnées d’une ère nouvelle, d’un message au monde – un serment oriental de paix et un engagement solennel à construire une communauté de destin pour l’humanité.

« Garder l’histoire à l’esprit, honorer les martyrs, chérir la paix et lutter pour un avenir meilleur » – ces mots résument précisément le grand objectif et la signification profonde de cet événement commémoratif national. Le défilé militaire solennel incarne la volonté collective de plus de 1,4 milliard de Chinois et rassemble les attentes partagées de tous les peuples épris de paix dans le monde.

Garder l’histoire à l’esprit sert de proclamation solennelle des réalisations de la Chine en tant que principal champ de bataille oriental de la Seconde Guerre mondiale et d’affirmation résolue d’une perspective historique correcte sur la guerre. Depuis un certain temps, dans le récit de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, il y a eu une voix persistante qui, intentionnellement ou non, minimise ou même néglige l’immense contribution de la Chine en tant que principal champ de bataille oriental. Pourtant, la vérité de l’histoire ne peut pas être effacée.

Dans la guerre mondiale antifasciste, la résistance de la Chine a commencé le plus tôt et a duré le plus longtemps. Au cours de 14 années de lutte sanglante, avec plus de 35 millions de compatriotes tués et plus de 1,5 million de soldats japonais détruits, la Chine a coincé les principales forces japonaises et contrecarré leurs plans d’avancer vers le nord en direction de l’Union soviétique et vers le sud dans le Pacifique, créant ainsi des conditions cruciales pour la victoire de l’alliance antifasciste mondiale.

Nous organisons des commémorations du Jour de la Victoire pour déclarer solennellement au monde que le champ de bataille chinois est un élément indispensable de la guerre antifasciste mondiale et que le peuple chinois a fait des sacrifices énormes et indéniables pour la victoire finale. Ce souvenir est une défense de la justice historique et une réaffirmation de l’ordre international et des principes humains universels. Minimiser cette histoire est une trahison de la conscience humaine, et la déformer détruit les fondements mêmes de la paix mondiale.

Honorer les martyrs est le plus grand hommage au grand esprit de résistance et à la source inépuisable de force qui nous fait avancer. Ce que nous commémorons n’est pas seulement un jour de la victoire, mais aussi les innombrables âmes inflexibles qui se sont montrées à la hauteur de l’occasion. Des montagnes enneigées et des eaux noires du nord-est aux rives de la mer de Chine méridionale, du pied de la Grande Muraille aux grands fleuves et plaines de la nation, d’innombrables héros ont construit avec leur chair et leur sang une nouvelle Grande Muraille pour défendre notre dignité nationale.

Certains de leurs noms brillent de mille feux dans l’histoire, tandis que beaucoup d’autres restent inconnus. Pourtant, ensemble, ils ont forgé le grand esprit de résistance : une conviction patriotique que « chacun a un devoir envers son pays », un caractère national qui « préférerait mourir plutôt que de céder », une résolution héroïque de « se battre jusqu’au bout sans crainte de la violence » et une foi inébranlable en une victoire finale marquée par une « persévérance inébranlable ».

Aujourd’hui, alors que nous honorons les martyrs, nous devons ancrer cet esprit plus profondément dans l’élément vital de notre nation. C’est une force qui nous donne la confiance de ne jamais être écrasés ou vaincus face aux difficultés et aux obstacles. La paix de notre pays et l’indépendance de notre nation, gagnées par la vie de nos ancêtres, c’est à nous de les sauvegarder. Le flambeau de l’esprit qu’ils ont allumé par leur sacrifice est à nous et nous pouvons le transmettre aux générations futures.

Chérir la paix, c’est défendre fermement l’ordre international d’après-guerre et dissuader fermement tout acte qui remet en question la justice pour l’humanité. Le peuple chinois comprend profondément la cruauté de la guerre et chérit sincèrement les bienfaits d’un développement pacifique. Nous sommes une nation qui chérit la paix par-dessus tout. La victoire de la Seconde Guerre mondiale a donné naissance à un système international centré sur les Nations Unies et aux normes fondamentales régissant les relations internationales fondées sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies. Il s’agit d’un héritage inestimable, gagné grâce aux immenses sacrifices de l’humanité.

La Chine n’est pas seulement l’un des fondateurs de cet ordre, mais aussi un défenseur et un bâtisseur inébranlable. Cependant, le monde d’aujourd’hui n’est pas pacifique. Le spectre de la négation de l’histoire de l’agression persiste toujours, et la farce de la renaissance du militarisme est fréquemment mise en scène. Dans ce contexte, la démonstration de notre détermination et de notre capacité à défendre la paix sert d’avertissement à toutes les forces qui tentent de faire reculer l’histoire et de défier l’ordre d’après-guerre : le peuple chinois n’acceptera jamais aucune tentative d’embellir les actes d’agression ou de remettre en question le consensus historique ! De plus, le peuple chinois ne restera jamais les bras croisés face à des projets qui nuisent à la souveraineté, à la sécurité et aux intérêts de développement de la Chine !

La lutte pour un avenir meilleur est la grande pratique de la Chine dans la promotion de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. Se souvenir de l’histoire, c’est en fin de compte aspirer à un avenir meilleur. Les profondes leçons de la Seconde Guerre mondiale nous disent que le destin de l’humanité est interconnecté et étroitement lié. Les préjugés et la haine, l’hostilité et l’affrontement ne peuvent que conduire à de nouvelles guerres et à de nouveaux désastres. Le respect mutuel, l’égalité et la coopération gagnant-gagnant sont la bonne voie à suivre. La proposition de la Chine de construire une communauté de destin pour l’humanité et ses quatre initiatives mondiales sont des résumés profonds de cette expérience historique et des réponses à l’époque. Ce que nous poursuivons n’est pas la logique dépassée selon laquelle « tous les pays forts chercheront l’hégémonie », ni un jeu à somme nulle où « le gagnant prend tout », mais plutôt un monde ouvert, inclusif, propre et beau, de paix durable, de sécurité universelle et de prospérité partagée.

Alors que la majestueuse « Marche des volontaires » résonne sur la place Tian’anmen et que les formations défilant fièrement le long de l’avenue Chang’an, la grande exposition d’équipements modernes de défense nationale met sans aucun doute en valeur la forte volonté et la capacité du peuple chinois à défendre la paix. Ce défilé militaire est un examen solennel de l’esprit et de la vitalité de la nation chinoise, une déclaration ferme des soldats chinois en tant que gardiens de la paix et une déclaration de l’engagement du peuple chinois à progresser vers une communauté de destin pour l’humanité.

Au nom du V-Day, nous honorons les martyrs et réaffirmons notre dévouement à sauvegarder la paix durement acquise, en travaillant main dans la main avec les pays du monde entier pour créer un avenir encore meilleur.

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2 Commentaires

  • zorba
    zorba

    Sûr que ce n’est pas un défilé de chihuahuas qui vient de se dérouler à Pékin, les dirigeants occidentaux et ceux qui se classent « élites » ont eu le temps de mesurer que le monde est en mouvement et que la tribune de Pékin a une autre allure que les bonzaïs alignés dans le couloir de la Maison Blanche avant leurs pitreries dans le bureau du Maître d’école.

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  • Xuan
    Xuan

    La première partie de notre livre, celle de Danielle et Marianne, répond très exactement dans son chapitre 3 au vacarme de nos médias sur la rencontre Xi Jinping – Poutine – Kim Jong Un, décrite ici comme le « trio du chaos », les « infréquentables ».

    Ce chapitre dit que « par une ironie de l’histoire, cette entente ne peut se comprendre sans référence à ce qu’a été l’URSS, hier comme aujourd’hui, dans l’imitation comme dans la différentiation et même le conflit. Ce lien est assumé par les communistes russes mais aussi par Poutine comme par le PCC et Xi Jinping ».

    Puis au chapitre 4 :
    « Si l’on veut avoir une idée un peu moins rustique sur les liens existants entre la Russie et la Corée du nord et la nature de l’alliance, il faut revenir à ce qui s’est scellé dans la lutte commune contre le Japon, c’est-à-dire un temps qui va de 1904, la guerre russo-japonaise et la décomposition à la marge de l’empire Qin, jusqu’à la lutte contre le nazisme, la victoire et le partage de 1948
    […]
    Et il faut surtout envisager ce dont nous n’avons pas la moindre idée en général, le fait que la Chine et la Corée ont été des protagonistes de la Seconde Guerre mondiale. C’est parce que cette histoire est largement méconnue que les relations entre la Russie actuelle et la Corée du Nord ne peuvent qu’être caricaturées, et que nous ne percevons pas ce qu’il demeure de l’Union soviétique et de la Chine « maoïste » dans leur lutte commune contre le Japon et le nazisme ».

    La Corée y est liée intimement en effet, car l’armée japonaise avait déjà débarqué et balayé l’armée tsariste de 1904 à 1905 à Séoul, Pyongyang et Port Arthur le 5 janvier 1905, avançant jusqu’en Chine.
    Mais en août 1945 c’est l’armée soviétique qui avance en Mandchourie, en Corée et à Sakhaline, puis Moukden. La 53e armée atteint la région de Kailu, puis Fuxin et la baie de Liaodong en Corée.
    Le site topwar publie à l’occasion du 80e anniversaire un intéressant article historique sur cet aspect peu connu de la guerre antifasciste. J’y reviendrai.
    On y lit également que malgré la capitulation du 15 août 1945 :
    l’armée du Guandong, suivant les ordres de son commandement, continua de combattre l’armée soviétique. En Chine, les Japonais ne renoncèrent à aucune de ces armes et, aux côtés des partisans de Tchang Kaï-chek, combattirent les troupes communistes chinoises. Tout cela retarda la fin de la guerre mondiale et causa de nouvelles pertes.
    […]
    Les troupes japonaises restantes furent défaites, et les troupes du Front Transbaïkal pénétrèrent avec succès dans les régions centrales du nord-est de la Chine. L’aile droite du front établit le contact avec les forces de l’Armée populaire de libération de Chine. Les restes de l’armée du Guandong furent isolés des troupes japonaises stationnées en Chine centrale.

    Tandis que les bourgeoisies occidentales s’affichent les dépositaires de la « Démocratie » opposée au « totalitarisme » tout en finançant et armant les banderistes, ce sont les nations qui ont vaincu ensemble le fascisme et le nazisme, au prix de dizaines de millions de victimes, qui commémorent aujourd’hui cette victoire.

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