Le 13 novembre tandis que la France va interpréter à sa manière ce qui s’est passé au Bataclan, je vais dans cette petite librairie des quartiers nord de Marseille tenter de dire honnêtement ce qui nous menace aujourd’hui et les moyens de plus en plus difficiles vu l’état des forces politiques d’y faire face… à partir de ce livre écrit à quatre : Danielle Bleitrach, Marianne Dunlop, Jean Jullien et Franck Marsal. J’ai réfléchi à ce qui pouvait me pousser à tenter d’aller a contrario de tout ce qu’on vous raconte… Et à quoi ça rime en particulier à Marseille où parfois j’ai le sentiment d’affronter toute l’incompréhension et l’hostilité du monde…Parce que la question telle que je me la pose aujourd’hui est bien ce à quoi nos combats peuvent être utiles. En sommes-nous arrivés à ce point où le fascisme ne peut plus être vaincu de l’intérieur, son éradication devra-t-elle plus que jamais venir de l’extérieur?

I- L’Etat des forces politiques et la « parole dominante », celle à laquelle il est difficile voire impossible d’échapper: ILS DISENT N’IMPORTE QUOI ET IL EST EVIDENT QUE NOUS NE VIVONS PAS DANS LE MÊME MONDE
Dupont Moretti explique qu’en devenant ministre il a perdu énormément par rapport à l’exercice de son métier antérieur d’avocat pénaliste… Cela effectivement laisse rêveur en ce qui concerne un système qui est la proie de cette manie de ne recruter que des ministres ou des présidents, des premiers ministres qui perdent beaucoup par rapport à leur emploi antérieur… Ce qui doit les inciter à penser à combler les vides pour eux et pour leurs sponsors, y compris en matière de retraite… En tous les cas l’emploi n’appauvrit pas…
On peut dire ce que l’on veut de Staline? POUR PRENDRE LE PLUS CONTEESTE DE NOS DIRIGEANTS, mais il n’avait en propriété propre que sa tenue ordinaire comme d’ailleurs les ministres comme Molotov ou Kaganovitch qui lui sont restés fidèles.. C’était pareil pour nous les communistes dont le trésorier du parti récupérait les rétributions d’élus et ne nous reversait que ce qui correspondait à la paye d’un ouvrier qualifié.
En ce qui me concerne, rien du tout puisque j’étais déjà salariée enseignante, faisant mon boulot. Je vous assure que ça aidait à moins s’accrocher à la fonction… Les autres permanents vivaient en HLM et je me souviens de René Andrieu, le rédacteur en chef de l’humanité, me disant que les journalistes communistes étaient des clodos de luxe faisant le tour de la planète, accueillis avec tout ce qu’il y avait de meilleur par d’autres communistes… Les banquets chaleureux au sein d’un kolkhoze ou dans une maison familiale en Afrique, dans les Caraïbes , le partage, la chaleur sans « copinerie » mais entre camarades… L’important était de connaitre, d’échanger et de respecter ceux qui avaient contribué à ce que cela se réalise, de la cuisinière au « médiateur culturel » qu’était l’hôte… Nous avions un but commun et éprouvions spontanément une fraternité de combat qui n’avait rien à voir avec le clanisme d’aujourd’hui la manière de croire devoir vous imposer vos affinités personnelles, votre conjoint, vos enfants et plus encore…
J’en ai vu des journalistes dans les pays du tiers monde, quittant rarement le bar de l’hôtel pour européen dans lequel « des natifs » venaient leur proposer des « papiers » qu’ils signaient sans vérifier de leur nom.. tous plus alcooliques les uns que les autres… Et souvent les papiers en question provenaient direct de la CIA.là aussi l’esprit de « corps » celui d’une presse méprisant l’indigène avait pris le dessus…
Certes nous communistes étions souvent cornaqués par le gouvernement, et nos journalistes de l’humanité n’étaient pas plus sobres mais il y avait « le terrain » et ces rencontres chaleureuses , on en devient complètement dépendant… parce qu’il y a là quelque chose de l’humanité, de cette fraternité sur le meilleur… quitte à tout pardonner pour un moment où cela vous est restitué…
Pour que cela demeure et parce que je déteste remplir les papiers de l’URSSAF, je n’ai jamais accepté le moindre droit d’auteur et encore aujourd’hui les frais de transport et souvent de logement grèvent mon budget. L’affaire très réussi du débat à Lyon m’est revenu plus de 350 euros puisque comme on s’est raté à la gare j’ai atterri au Mercury sous la pluie avec une chambre à 240 euros la nuit plus le transport environ 100 euros.. En général, je suis logée chez l’habitant… Mais à 87 ans ce jour là je me suis dit que je pouvais faire pareille folie mais inutile de dire que je ne me bats pas pour de telles expériences… Il faut vraiment que ce soit réussi. et ça l’a été… Il n’y a pas d’autre manière que celle de valoriser la contribution de chacun même si la médiocrité ambiante fait qu’aujourd’hui celui que l’on valorise n’a plus cette culture du collectif et alors se prend réellement pour celui qui a tout fait aux dépends des autres… C’était un risque minime hier c’est un trait majeur d’aujourd’hui parce que nous sommes dans une situation où ce qu’est l’impérialisme tend à transformer tout collectif en pourrissoir au service des appétits individuels… l’effet gourou dure peu…
J’ai eu la meilleure part et je plains ceux qui ignorent ce partage là celui des miltants communistes ayant connu la génération ayant fait la deuxième guerre mondiale et ayant commencé leur propre trajectoire dans les luttes anti-coloniales, dans la résistance à l’américanisation, ils nous ont eu par la destruction des appareils mais aussi par la consommation, la vie quotidienne, une sous culture…
,Et pour revenir à Dupont Moretti, sa remarque m’incite à me dire surtout que ce positionnement antérieur leur donne nécessairement un certain biais dans leur manière d’envisager les problèmes quelles que soient leurs états d’âme et leur cœur en écharpe… Parce qu’ilfaut bien dire qu’un pénaliste qui officiellement pour clientèle les petites gens d’Outreau on s’interroge déjà sur les sources réelles de son financement professionnels et qui expliquent peut-être son recrutement…
Quoiqu’il en soit franchement moi j’ai depuis Lyon, un trou dans mon livret A et j’imagine le gouffre de Franck Marsal qui est pire que moi dans le genre… e ne vous parlerai pas de notre éditeur mais si je réécris mes mémoires je lui consacrerai un chapitre au titre du désintéressement passionné…
donc c’est cet individu là qui viendra une fois de plus tenter de vous dire sa conviction:
2) Je citerai Yuan pour résumer ce qui m’anime et me pousse à tenter encore et toujours de vous convaincre. Nous somme une petite voix, le peuple est divisé, inorganisé, mais notre pays se situe dans un nœud de contradictions mondiales et nationales et la bourgeoisie est dans une situation matérielle, idéologique et institutionnelle catastrophique. Il n’y a pas d’autre issue que le socialisme. Jamais personne n’est arrivé à me faire douter de l’issue mais là je citerai Mao : nous sommes dans une guerre prolongée… L’intérêt du peuple français comme de tous les peuples du monde est le choix du socialisme mais rien n’est gagné et si la situation est irréversible, le monde multipolaire est déjà là, nous devons gagner ce peuple.
La guerre prolongée c’est celle dans laquelle on doit se garder de deux attitudes qui sur le fond sont les mêmes. La première est justement d’ignorer ce qui est là, ce qui fait notre force, d’accepter l’image que l’on entretient de notre faiblesse et de la force de la classe qui n’a cessé de dominer . Parce que cette vision là entretient l’esprit de soumission, et le choix du compromis quel que soit son caractère totalement défavorable. La seconde est au contraire de se raconter que c’est gagné et qu’il n’y a pas d’obstacle, voire que l »on en est déjà au communisme… Ces illusions coupent des « masses » et font ignorer les obstacles réels.
Ils ne peuvent qu’aggraver une autre caractéristique de l’époque, l’art de bavarder pour ne rien faire, c’est stupéfiant comment on est arrivé à frapper d’inertie ce parti et avec lui la plupart des institutions démocratiques.
3) Histoireetsociete, du moins tel que je l’ai fondé, n’a jamais été le bulletin paroissial d’une quelconque église, même si nous nous situons dans la mouvance théorique du matérialisme dialectique et historique et sur le plan politique dans un soutien critique au PCF. Aujourd’hui plus que jamais cette liberté est nécessaire pour se projeter vers l’avenir et nous trouvons dans des positionnement parfois très différents du notre, voire chez nos adversaires de quoi enrichir cette démarche. Mais l’essentiel pour nous est de faire de ce site comme de notre livre une base de discussion et d’approfondissement.
Donc rendez-vous à Marseille, à la librairie l’île aux mots , le jeudi 13 novembre à 17 heures, à l’adresse suivante: 7 rue Urbain V, 13002 Marseille ·

Views: 163




Serge
Ne serait-il pas possible d’avoir une vidéo pour ceux qui n’ont pas la chance d’être à Marseille?