Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

KPRF : la journée de travail de 6 heures n’est pas du populisme. On disait la même chose des retraites autrefois.

Une illustration d’un des thèmes essentiels de mon livre : le terrain a changé et il permet de passer à l’offensive comme le fait ici le KPRF. Encore faut-il, comme les communistes de Russie, ne pas avoir contribué à rendre caduques toutes les références aux réussites manifestes du socialisme de hier et d’aujourd’hui comme l’a pratiqué l’eurocommunisme et malheureusement continue à le faire l’ensemble de la gauche et une partie des cadres du PCF. Quand on affirme que ce qui s’est fait et se fait dans le socialisme n’est que misère et tyrannie, mais qu’avec moi le socialisme ce sera différent… Qui peut les croire ? C’est nettement plus intelligent d’avoir continué à travailler la mémoire malgré les propagandes qui aujourd’hui sont obligées de tenir compte de cette opinion favorable de la population russe et ça combat efficacement le chauvinisme d’une extrême-droite qui exploite le mécontentement en disant « essayez-nous ». Les Russes savent, ils ont eu 27 millions de morts qui continuent à être célébrés, de même que les « conquis ». Et avouez que s’appuyer sur l’URSS et la Chine pour affirmer que diminuer le temps de travail accroît la productivité ça a du souffle… (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/society/article/494429

Les députés du parti communiste russe (KPRF) à la Douma proposent de réduire le temps de travail des Russes à six heures par jour, rapporte l’agence RIA Novosti. Le projet de loi correspondant, qui prévoit des modifications du Code du travail de la Fédération de Russie, a déjà été déposé à la Douma.

« L’objectif du projet de loi fédérale… est de fixer la durée normale du temps de travail à 30 heures par semaine au maximum (soit 6 heures par jour dans le cas d’une semaine de travail de cinq jours) », indique la note explicative jointe au document.

Le projet de loi contient une proposition visant à réduire encore davantage la semaine de travail pour certaines catégories de travailleurs : les enfants de moins de 16 ans (apprentis), les personnes handicapées des groupes I et II, les femmes travaillant dans les zones rurales et les enseignants.

Il est également souligné que les mesures proposées permettront d’augmenter la productivité du travail, d’améliorer le niveau de vie, de réduire le niveau de stress et d’épuisement professionnel des employés, de diminuer le taux de morbidité et de réduire le nombre d’arrêts maladie.

En outre, les modifications proposées permettront aux travailleurs de se consacrer à une formation professionnelle complémentaire et contribueront à augmenter leur niveau de revenu.

L’un des auteurs du projet de loi, Georgy Kamnev, présentant le projet de nouveau code du travail à la Douma, a déclaré que des phénomènes tels que les « travailleurs pauvres », les salaires inférieurs au minimum vital et la lutte des employeurs contre les syndicats devaient appartenir au passé.

Il a également souligné qu’actuellement, le minimum vital en Russie est officiellement fixé à environ 19 000 roubles (19 329 roubles) pour les adultes aptes au travail, alors qu’en réalité, il s’élève à environ 40 000 roubles. C’est pourquoi le salaire minimum (SMIC) doit être porté à 40 000 roubles, a déclaré Georgy Kamnev.

« Certains disent qu’il faut travailler davantage. En 2023, un record a été enregistré en termes de durée de la journée de travail. 70 % des Russes travaillent le week-end et pendant leurs vacances, 97 % restent régulièrement tard au travail, 31 % ont un deuxième emploi en plus de leur travail principal », a déclaré le parlementaire.

Il a souligné que les propositions des communistes permettraient de réglementer les nouvelles formes de relations de travail et de rendre le marché du travail plus flexible :

« Par exemple, l’emploi via des plateformes a attiré environ 7 millions de personnes. Et le nombre de personnes employées via des plateformes augmente à un rythme effréné.

Ce secteur nécessite une réglementation. Trois acteurs sont impliqués : l’employeur, l’employé et la plateforme. Aujourd’hui, la plateforme domine ces relations », a déclaré Georgy Kamnev.

Le député a ajouté que l’emploi via une plateforme « permet d’attirer vers un emploi à temps plein des personnes handicapées souffrant de troubles musculo-squelettiques, qui ont des difficultés à se rendre chaque jour au travail, mais qui peuvent facilement travailler depuis leur domicile ».

En ce qui concerne le projet de loi sur la journée de travail de 6 heures, le premier vice-président du Comité central du Parti communiste russe, député à la Douma Youri Afonine a expliqué à « SP » que ce document avait été préparé par lui-même et d’autres membres de la faction du Parti communiste russe à la Douma, Alexei Kurinny et Georgi Kamnev.

« Le projet de loi stipule que la durée normale de la semaine de travail doit être de 30 heures et que la journée de travail normale dans le cadre d’une semaine de travail de cinq jours ne peut dépasser 6 heures. D’autres options sont possibles : par exemple, une semaine de travail de quatre jours avec une journée de travail de 7,5 heures, soit toujours 30 heures de travail par semaine.

« SP » : Il y aura certainement beaucoup de sceptiques à l’égard de votre initiative.

— Beaucoup voudront sans doute nous contredire en disant que même en URSS, la semaine de travail était de 40 heures. Mais plus de 30 ans se sont écoulés depuis. Pendant tout ce temps, les technologies se sont développées : automatisation, robotisation, systèmes d’IA, augmentation de la productivité du travail. C’est pourquoi le temps de travail de l’homme moderne peut et doit être réduit.

« SP » : Mais le calendrier de travail dans les entreprises ne peut pas être standardisé. Il ne l’était pas non plus à l’époque soviétique. Souvent, tout dépend du rythme de travail de l’entreprise. Encore une fois, les bureaux et les usines fonctionnent parfois selon des modes différents.

— Il faut avant tout comprendre que notre projet de loi n’interdit pas aux gens de faire des heures supplémentaires. Mais que les travailleurs soient rémunérés pour le travail effectué au-delà de ces 30 heures par semaine comme s’il s’agissait d’heures supplémentaires. Cela augmentera les salaires dans le pays et soutiendra ainsi la croissance économique.

« SP » : Ne craignez-vous pas d’être accusé de populisme ? Car, disons-le franchement, les représentants d’autres partis pèchent déjà par populisme.

— Nous comprenons qu’une vague d’accusations de « populisme » nous attend. Mais il faut se rappeler ceci : absolument tous les droits sociaux et du travail ont d’abord été qualifiés d’utopie et de populisme. Au XIXe siècle, les capitalistes et leurs acolytes affirmaient que l’économie s’effondrerait si les travailleurs ne travaillaient pas 14 à 16 heures par jour.

Puis, on a dit la même chose à propos des congés maladie, des congés payés et des retraites pour les travailleurs. Mais tout cela a finalement été instauré dans la grande majorité des pays du monde. En grande partie grâce à l’existence de l’Union soviétique, dont la simple présence obligeait les capitalistes de tous les pays à faire des concessions aux travailleurs. Et, remarquez-le, l’économie mondiale ne s’est pas effondrée.

« SP » : Il y aura certainement beaucoup d’objections de la part de certains employeurs.

Je remarquerai que, actuellement, de nombreux « maîtres de la vie » rêvent que les travailleurs du XXIe siècle travaillent 60 heures par semaine pour un salaire qui suffit à peine à payer leur nourriture et un minuscule studio. Mais cela ne doit pas être ainsi et ne le sera pas. Le progrès social est inéluctable, il se frayera un chemin.

Views: 70

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.