Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Conférence-débat sur la France et la Chine à Castel Sarrazin avec Franck Marsal

Après mon débat à Lyon, voici Franck Marsal dans le Tarn et Garonne, la veille il était dans le Gers, au début décembre ce sera le tour de Marianne dans l’Isère, après sa participation à un forum d’étude en Chine… Le livre en est depuis la fin du mois d’avril 2025 à sa troisième édition, et il constitue une excellente base de discussion dans le prolongement de ce que publie tous les jours histoireetsociete… Un service public gratuit grâce au bénévolat entier de ses animateurs, leur conviction et le relais d’amis et lecteurs, une audience qui ne cesse de grandir. (note d’histoireetsociete)

🇫🇷🇨🇳

Ce samedi matin à l’Espace Métais, près de 35 personnes ont participé à la rencontre avec l’économiste Franck Marsal, autour de son ouvrage « Quand la France s’éveillera à la Chine » (préfacé par Fabien Roussel). Dans une ambiance chaleureuse et conviviale, les échanges ont été riches et passionnants.

Surtout, ils ont permis de mettre à jour notre compréhension du nouvel ordre mondial en construction, d’interroger la place de la France et de dessiner des perspectives pour le communisme à l’ère des grands bouleversements géopolitiques.

Merci à Franck Marsal, brillant et accessible, pour la qualité de son intervention, et à toutes celles et ceux qui ont contribué à la réussite de cette matinée — avec, en prime, quelques livres vendus !

📸 Retour en images sur ce moment d’échanges et de réflexion partagée ⤵️

Merci en retour aux camarades du Gers et de Castelsarrasin pour leur accueil chaleureux et la richesse des échanges et débats que nous avons eu.

Difficile de rendre compte de la totalité des discussions, qui ont abordé une large dimension de sujets, tant la Chine interesse et interroge. L’objectif de notre livre était d’ouvrir le débat et on ne peut que constater, date après date, fédération après fédération, que les communistes se saisissent de ces débats, et d’une certaine manière, en étaient frustrés, par le manque d’éléments apportés dans le parti, dans la presse communiste, et par le caractère trop souvent partiel et limité de ce qui est apporté.
Parce que chaque question amène une interrogation. La Chine est -elle démocratique ? Mais qu’est-ce qu’un pays démocratique à notre époque ? L’émergence de la Chine renverse ce qui faisait jusqu’ici lieu commun. La démocratie, selon l’idéologie dominante, c’était un pays dont les procédures politiques étaient calquées sur le modèle de la démocratie capitalisme dominante. Mais la Chine fonctionne différemment, comme Cuba, comme la Commune de Paris, au fond, toutes les expériences révolutionnaires ont été créatrices. Désormais, la crise de la démocratie occidentale d’un côté, la réussite de la Chine, qui n’est pas seulement économique (chacun sent que cela va au delà de la simple réussite économique), permettent de réouvrir l’horizon, de requestionner ce qu’on voulait nous imposer d’admettre. Qu’est-ce que la démocratie donc ? Une procédure formelle, ou le peuple qui s’organise, selon sa culture et ses traditions propres, qui a son destin en main ?

Il en est de même sur beaucoup d’autres questions : le socialisme. Dans notre monde dont l’économie est globalisée, dont les chaînes de productions sont mondiales et dont bien sûr, l’immense majorité des rapports de production sont capitalistes, qu’est-ce qu’un pays « socialiste » ? Comment être dans l’économie mondiale qui est capitaliste, et construire d’autres rapports sociaux ? Là aussi, la question n’est pas seulement de savoir si la Chine détient une réponse parfaite, mais de s’appuyer sur l’expérience chinoise, pour reposer la question de ce que l’on peut construire ici.

Et nous avons exploré comme cela de nombreuses questions. La souveraineté, la possibilité de construire, dans ce nouveau monde multipolaire, des coopérations basées sur le respect de la souveraineté, plutôt que sur l’abandon progressif de pans de plus en plus importants de la souveraineté. La réindustrialisation, les salaires, la transformation des processus de production, l’UE, la paix …

Et la discussion qui se poursuit, autour d’un verre, d’un repas, dans la franche camaraderie des commmunistes, dans la richesse des expériences et du regard sur le monde de chacun.

Merci à tous !

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3 Commentaires

  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    Merci en retour aux camarades du Gers et de Castelsarrasin pour leur accueil chaleureux et la richesse des échanges et débats que nous avons eu.

    Difficile de rendre compte de la totalité des discussions, qui ont abordé une large dimension de sujets, tant la Chine interesse et interroge. L’objectif de notre livre était d’ouvrir le débat et on ne peut que constater, date après date, fédération après fédération, que les communistes se saisissent de ces débats, et d’une certaine manière, en étaient frustrés, par le manque d’éléments apportés dans le parti, dans la presse communiste, et par le caractère trop souvent partiel et limité de ce qui est apporté.
    Parce que chaque question amène une interrogation. La Chine est -elle démocratique ? Mais qu’est-ce qu’un pays démocratique à notre époque ? L’émergence de la Chine renverse ce qui faisait jusqu’ici lieu commun. La démocratie, selon l’idéologie dominante, c’était un pays dont les procédures politiques étaient calquées sur le modèle de la démocratie capitalisme dominante. Mais la Chine fonctionne différemment, comme Cuba, comme la Commune de Paris, au fond, toutes les expériences révolutionnaires ont été créatrices. Désormais, la crise de la démocratie occidentale d’un côté, la réussite de la Chine, qui n’est pas seulement économique (chacun sent que cela va au delà de la simple réussite économique), permettent de réouvrir l’horizon, de requestionner ce qu’on voulait nous imposer d’admettre. Qu’est-ce que la démocratie donc ? Une procédure formelle, ou le peuple qui s’organise, selon sa culture et ses traditions propres, qui a son destin en main ?

    Il en est de même sur beaucoup d’autres questions : le socialisme. Dans notre monde dont l’économie est globalisée, dont les chaînes de productions sont mondiales et dont bien sûr, l’immense majorité des rapports de production sont capitalistes, qu’est-ce qu’un pays « socialiste » ? Comment être dans l’économie mondiale qui est capitaliste, et construire d’autres rapports sociaux ? Là aussi, la question n’est pas seulement de savoir si la Chine détient une réponse parfaite, mais de s’appuyer sur l’expérience chinoise, pour reposer la question de ce que l’on peut construire ici.

    Et nous avons exploré comme cela de nombreuses questions. La souveraineté, la possibilité de construire, dans ce nouveau monde multipolaire, des coopérations basées sur le respect de la souveraineté, plutôt que sur l’abandon progressif de pans de plus en plus importants de la souveraineté. La réindustrialisation, les salaires, la transformation des processus de production, l’UE, la paix …

    Et la discussion qui se poursuit, autour d’un verre, d’un repas, dans la franche camaraderie des commmunistes, dans la richesse des expériences et du regard sur le monde de chacun.

    Merci à tous !

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    • Martine Garcin
      Martine Garcin

      Parmi toutes les questions à retravailler, on pourrait ajouter « les droits de l’homme » dont la Chine a proposé à l’ONU une reformulation. Projet adopté sans vote, qui, selon Xuan, a dû faire « avaler leur stylo de travers » à « pas mal de chroniqueurs bourgeois ». Voir :
      https://histoireetsociete.com/les-droits-de-lhomme-sont-une-question-pratique/
      « La conception des droits de l’homme est en train de se transformer, passant de l’abstraction idéaliste aux besoins matériels des peuples » … « Le changement de paradigme est flagrant et devrait en laisser plus d’un médusé : la rhétorique impérialiste est juste en train de s’effondrer ».
      À ajouter, donc, aux concepts à requestionner dans le contexte de basculement de la « majorité mondiale », du nouveau rapport de forces, du nouveau multilatéralisme : démocratie, socialisme, souveraineté, etc.

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      • admin5319
        admin5319

        tout à fait d’accord Martine et cela me permet d’insister sur le rôle joué par Xuan (jean Jullien) que l’on retrouve moins dans les débats mais qui pour ce blog est une sorte de métronome qui ramène le curseur à l’essentiel…
        danielle Bleitrach

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