La mémoire d’un poisson rouge a toujours été l’arme de la propagande du régime, et souvent des commentateurs progressistes distingués s’installent dans cette mémoire atrophiée pour plaire à la fois aux progressistes et à leurs supérieurs. La mémoire atrophiée ne relève pas de la génération spontanée mais d’un long travail qui a joui de beaucoup de complicité. Ne plus lire au-delà de trois lignes en perdant les repères spatio temporel élémentaires et à la base de la déficience mais accepter la falsification systématique de l’histoire, du collectif rend instable toute forme de coopération volontaire, ce qui est l’anomie… l’incapacité au collectif.. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
17/11/2025
Par Dimitris Scarpalezos (*)
13 nov. 2025
La guerre en Ukraine est un cas où ce souvenir atrophié conduit à des situations dangereuses pour la survie de l’humanité.
Lorsque nous avons deux superpuissances nucléaires, chacune craint la possibilité d’une « première frappe », c’est-à-dire une frappe menée de manière à détruire le pays et à empêcher des représailles.
C’était la principale raison pour laquelle l’Amérique ne pouvait pas autoriser les missiles soviétiques à Cuba, et la Russie ne pouvait pas tolérer les armées de l’OTAN en Ukraine et en Géorgie.
Cela devrait être compris par ceux qui prétendent se soucier de la paix !
Au moment de la réunification allemande, les États-Unis ont promis que l’OTAN ne se déplacerait pas « d’un pouce » vers l’est. Une promesse qu’ils ont rapidement rompue. L’expansion continue vers l’est de l’OTAN a été une provocation pour la sécurité de la Russie.
La décision de l’OTAN en 2008 d’ouvrir la possibilité que l’Ukraine et la Géorgie rejoignent l’OTAN était au bord d’une déclaration de guerre.
Depuis la fin du XXe siècle, les intellectuels néoconservateurs américains imaginent un conflit ukraino-russe afin de démanteler ou de contrôler ce dernier.
Je n’ai aucune sympathie pour la gouvernance conservatrice et autoritaire de Poutine, mais Poutine n’accepte au moins pas la colonisation de son pays.
Lors des dernières élections démocratiques en Ukraine, sans « décommunisation », sans bataillons d’assaut nationalistes et sans l’abolition des partis d’opposition, les peuples multiethniques d’Ukraine ont élu Ianoukovitch, dont le programme promettait la neutralité entre l’OTAN et la Russie et la protection des minorités ethniques et linguistiques. La majorité du peuple ukrainien a choisi la neutralité.
La secrétaire d’État adjointe américaine, Victoria Nuland, a investi, selon ses propres mots, cinq milliards de dollars pour assurer le succès du renversement en 2014 du président élu par le « mouvement » Maïdan et avec l’aide de néonazis armés, malgré le fait que l’opposition et le gouvernement avaient convenu d’élections anticipées.
Les deux mesures provocantes du gouvernement intérimaire formé sous la supervision de Nuland furent l’élévation du collaborateur nazi et meurtrier antisémite Stepan Bandera au rang de héros national et la délégitimation de la langue russe, qui aliéna les provinces russophones de Kyiv (pensez à la réaction à Genève, en Suisse, si un gouvernement nationaliste germanophone délégitimerait le français).
Ces deux mesures fascistes ont déclenché la guerre civile, et les commentateurs « politiquement corrects » les ont enfermées pour ne pas remettre en cause leur récit.
La reconquête des provinces russes a été principalement menée par des bataillons néo-fascistes comme « AZOV », avec des milliers de victimes parmi les russophones désorganisés (l’ancien ministre français de l’Éducation Luc Ferry a parlé de six mille victimes, principalement des civils non armés, en plus des plus de dix mille victimes des bombardements des villes du Donbass rebelle).
L’Occident a saboté les accords de Minsk 2, qui prévoyaient la neutralité et l’autonomie du pays pour les républiques populaires rebelles du Donbass, bien que dans le cadre de l’Ukraine, et Merkel et Hollande ont expliqué qu’ils les avaient signés comme garants uniquement pour gagner du temps en vue de l’armement du régime ukrainien.
Lorsque l’invasion russe a commencé, Zelensky a proposé au printemps 2022 un accord imposant la neutralité au pays, la protection de la minorité russophone, la cession de la Crimée à la Russie selon la décision de son peuple, et un statut autonome pour les deux « républiques populaires » du Donbass.
L’Occident est intervenu pour l’empêcher, causant plus de six cent mille Ukrainiens morts et plus de cent cinquante mille Russes dans les tranchées, lors d’un massacre de soldats rappelant la Première Guerre mondiale.
Aujourd’hui, sous la couverture de l’Occident, l’héroïsation de Bandera et la délégitimation de la langue russe se poursuivent en Ukraine.
Enfin, concernant l’analogie inappropriée tentée entre les victimes des bombardements russes et les bombardements israéliens à Gaza, il faut examiner quelques chiffres.
En Ukraine, nous avons un civil non armé mort pour dix soldats morts dans les tranchées.
À Gaza, nous avons plus de dix civils désarmés morts pour chaque combattant.
Et dans toutes les guerres occidentales (Serbie, Irak, Libye, etc.), les civils morts sont bien plus nombreux que les soldats morts de « l’ennemi ».
La solidarité « politiquement correcte » avec le régime en Ukraine, avec la dissimulation de grands aspects de la réalité, peut devenir une arme d’horreur, car la poursuite de la guerre avec la participation active et ouverte de l’Occident pourrait mener à un conflit nucléaire !
(*) Ancien professeur de mathématiques à l’Université de Paris XII (Diderot).
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Franck Marsal
L’occident n’a que faire des peuples qu’il sacrifie pour maintenir son pouvoir et ses prébendes. Pour eux, ce ne sont que chairs à canon, bien nécessaire si on veut empocher de juteuses commissions en vendant les dits canons. Et ce sont les travailleurs des différents pays qui passent à la caisse … Mais, comment ont-ils réussi à rendre toute révolte impossible ? Et comment pouvons-nous réouvrir le chemin de la vérité ?