Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Autour de l’Ukraine

Cette auto-illusion de pouvoir faire tout et son contraire pour simplement conserver les positions acquises et par la même occasion ceux qui vous exploitent et en sont à exiger la chair de votre chair vos enfants balayera de l’histoire ceux qui auront fait ce choix… Parce que le prix à payer de leurs reniements et leurs arrangements, de ces indignations feintes et même de ces drapeaux affichés sur le fronton de vos mairies est trop élevé pour être jamais oublié. Le temps consacre la ruine de tous ceux qui à quelque niveau que ce soit ne voient même pas le désastre et ce qui peut leur être légitimement reproché… (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

si l’on en croît les experts des sociétés boursières alors que s’effondrent les titres de l’IA en particulier à Wall street et que se profile une crise équivalente à celle des subprimes dont la Chine ne nous sauvera pas cette fois, la situation de l’Ukraine est encore pire que celle que nous imaginons : L’Ukraine risque d’être réduite à un État non ouvert sur la mer James Davis rapporte que les gains russes de Pokrovsk à Kupyansk convergent vers une menace sud plus profonde visant Zaporijia et, en fin de compte, Odessa. Avec Kyiv politiquement affaiblie et les canaux de paix au point mort, le champ de bataille évolue plus vite que la diplomatie et l’Ukraine risque de perdre son accès à la mer Noire.

Europe 14 novembre 2025

Par Mario Lombardo

La menace imminente d’un possible effondrement définitif des lignes de défense ukrainiennes sur le front du Donbass suscite une réflexion amère en Europe sur les effets désastreux des politiques de soutien inconditionnel au régime Zelensky, mises en œuvre depuis février 2022. Cependant, les solutions envisagées ne suggèrent pas un changement d’attitude ou une rectification pour sauver au moins ce qu’elles peuvent, mais envisagent au contraire une intensification des efforts visant à atteindre des objectifs économiques et stratégiques inaccessibles. Cette auto-illusion et la persistance des tendances autodestructrices ne sont cependant qu’en surface. Si la classe dirigeante européenne d’aujourd’hui avait possédé un minimum de pensée rationnelle et indépendante, le vieux continent ne serait pas sur la voie du déclin et de l’insignifiance.

Parmi les analyses les plus alarmantes récemment apparues dans les médias figure celle publiée cette semaine par le réseau paneuropéen Euractiv. Ce média multilingue décrit la situation économique européenne comme « horrible », avant d’énumérer un certain nombre de problèmes de longue date qui pèsent sur l’avenir de l’Union. De manière générale, l’article met en lumière certaines des causes immédiates de la stagnation, de la perte de pouvoir d’achat et de la flambée de la dette. Cependant, la raison sous-jacente de ce déclin est cachée entre les lignes ou délibérément dissimulée. En d’autres termes, à aucun moment il n’est fait mention d’une aventure, comme celle de l’Ukraine, lancée intentionnellement pour provoquer une réaction de la Russie qui offrirait une opportunité d’affaiblir et, dans le pire des cas, de détruire ce pays, permettant ainsi aux États-Unis et à l’Europe de neutraliser la « menace » à leur hégémonie et de contrôler leur richesse.

Le fiasco historique auquel l’Occident est confronté en Ukraine est en grande partie financé par l’Europe, et tout indique que le pire est encore à venir. D’autant plus qu’il n’y a aucun signe à Bruxelles, Berlin ou Paris d’une possible réévaluation ou d’un retour à des décisions rationnelles en matière politique, économique et énergétique. Euractiv décrit ainsi une Europe marquée par une croissance économique « terriblement lente », une demande « alarmantement faible » et des investissements étrangers à leur niveau le plus bas depuis neuf ans. La liste ne s’arrête pas là. Les entreprises sont également alourdies par des coûts énergétiques exorbitants, ainsi que par les tarifs américains et une concurrence féroce en Chine.

Le problème fondamental que l’auteur de cet article semble négliger est, bien sûr, la guerre en Ukraine, provoquée non pas par la Russie, mais par l’Occident et l’OTAN dans leur avancée vers l’est, ainsi que par le traitement réservé à la minorité russophone dans l’ancien pays soviétique après le Maïdan. Ces décisions ont aussi des conséquences politiques et, surtout, économiques. Après le début de l’invasion russe, accueillie avec une indignation feinte en Europe et à Washington, Bruxelles lança des initiatives qui posèrent les bases de la faillite du projet européen et des économies des États membres. Ces initiatives se sont principalement manifestées de trois façons : des paquets d’auto-sanctions nominalement dirigées contre Moscou, l’aide sans précédent de plusieurs milliards de dollars au régime de Kiev et, peut-être plus grave, la réduction drastique, avec la perspective de sa disparition, de l’approvisionnement en gaz et en pétrole russes.

Ces mesures étaient doublement nuisibles, non seulement parce qu’elles imposaient un fardeau insoutenable à l’économie européenne et aux revenus de ses habitants, mais aussi parce qu’elles reposaient sur la tromperie et le mensonge ; c’est-à-dire qu’ils étaient présentés comme nécessaires pour combattre une attaque brutale et injustifiée contre un pays innocent et un modèle de démocratie. La perturbation auto-infligée des approvisionnements énergétiques à faible coût due aux produits russes représentait donc la suppression de l’élément fondamental de la compétitivité de l’industrie européenne. Une autonomisation qui s’est également produite par des actes objectivement terroristes, comme l’explosion qui a détruit le gazoduc Nord Stream en septembre 2022, aux mains des forces ukrainiennes, polonaises ou américaines, selon les versions plus ou moins officielles de l’enquête.

Les chiffres illustrant la situation actuelle nous aident à comprendre la folie collective qui imprègne la classe dirigeante européenne depuis près de quatre ans, à très peu d’exceptions près. Les dépenses militaires européennes pour l’Ukraine s’élèvent à environ 180 milliards d’euros jusqu’à présent. Ce chiffre est pratiquement sans précédent, surtout pour un projet raté qui a entraîné la destruction d’arsenaux entiers et, pire encore, la mort de générations entières d’Ukrainiens. Ce gaspillage ne reflète cependant pas la catastrophe auto-infligée de figures telles que Macron, Scholz, Merz, Tusk, Starmer, Von den Leyen et bien d’autres. Selon certaines estimations, si l’on ajoute « l’aide » accordée à Kiev aux pertes économiques et autres dépenses directement liées à la tragédie ukrainienne, l’Europe a jusqu’à présent assumé un coût total d’environ 700 000 millions d’euros. Ce chiffre absurde n’inclut même pas le prix supplémentaire payé par les particuliers et les entreprises suite à la rupture des approvisionnements en gaz et en pétrole russes.

Le comportement des dirigeants européens ces dernières années a donc été tout simplement criminel, même si aucun des responsables ne sera jamais tenu responsable. En réalité, ce qui se prépare, c’est une accélération des politiques militaristes, qui drainent encore davantage les ressources publiques des programmes sociaux à l’achat d’armes. La raison : la défaite historique dans la guerre infligée directement à la Russie et la réduction drastique du rôle mondial de l’Europe. Tout cela, bien sûr, est présenté comme une nécessité absolue pour faire face à la menace militaire (inexistante) de Moscou.

En parlant de criminalité, la classe dirigeante européenne a également entrepris d’autres initiatives manifestement illégales dans une tentative désespérée d’éviter ou de retarder la confrontation en Ukraine. La plus évidente est l’affectation de fonds russes gelés en Europe, par une mesure tout aussi illégitime, après le début des opérations militaires en février 2022. Ces fonds s’élèvent à plus de 200 000 millions d’euros déposés dans la banque belge Euroclear, dont Bruxelles a déjà illégalement extorqué uniquement des intérêts. Le trou noir ukrainien nécessite des sommes de plus en plus importantes pour éviter l’effondrement de l’État et des forces armées, mais la situation financière européenne est désormais insoutenable, faisant des fonds russes la principale cible pour ouvrir une nouvelle ligne de crédit à Kiev.

Ce qu’il faut, c’est « seulement » un instrument créé spécifiquement pour transformer un vol en une opération apparemment légale. Il existe de profondes divisions au sein de l’UE entre les gouvernements qui poussent à cette appropriation directe et d’autres qui conseillent la prudence compte tenu des implications juridiques, des représailles russes et des dommages à la crédibilité de l’Europe. Une décision finale pourrait être prise en décembre prochain, mais les conséquences d’une possible ou effective violation du droit international par l’Europe ont longtemps eu des conséquences désastreuses.

Du moins, c’est ce que l’on peut déduire des données sur l’investissement étranger en Europe, citées dans l’article d’Euractiv mentionné plus haut, qui soulignent une méfiance croissante envers l’ancien continent. Cette méfiance est alimentée non seulement par la menace que divers investissements et actifs puissent être de facto confisqués à tout moment par les autorités européennes sans respect de la loi, mais aussi par la perte de compétitivité du système européen et le coût astronomique de l’énergie. Une étude publiée en mai dernier par EY a révélé que l’investissement direct étranger (IDE) a diminué pour la deuxième année consécutive en 2024, atteignant son niveau le plus bas depuis neuf ans. Évidemment, cette tendance ne sera pas inversée si l’Europe procède à la confiscation de facto des fonds russes gelés.

Les prix de l’énergie vont également augmenter suite à la décision de Bruxelles le mois dernier d’interdire complètement les importations de gaz et de pétrole russes à partir du 1er janvier 2028. Cette mesure violait également les règles, car, par une manœuvre pseudo-juridique, l’exigence d’unanimité en faveur de la majorité qualifiée a été supprimée. Cette manœuvre neutralisa l’opposition ferme de pays tels que la Hongrie et la Slovaquie.

L’apothéose de la classe dirigeante européenne a atteint son apogée dans la gestion des relations transatlantiques après le retour de Trump à la Maison-Blanche. Le fait le plus curieux concerne un autre facteur cité dans l’article d’Euractiv comme un obstacle à la croissance économique du continent : les tarifs imposés par Trump sur les produits européens. L’Europe a fini par accepter les directives de la Maison-Blanche, nuisant à ses entreprises d’exportation dans une tentative de maintenir l’administration républicaine liée au projet ukrainien.

Au-delà du simple refus de négocier la réduction ou l’élimination des tarifs, l’Europe a accepté d’importer du gaz américain à des prix exorbitants, espérant que Trump maintiendrait la même position que son prédécesseur sur la guerre contre la Russie. Le résultat, cependant, fut un autre désastre. Le président américain a à plusieurs reprises ignoré Bruxelles lors des négociations avec Moscou et a finalement décidé de ne pas suspendre complètement les transferts d’armes à Kiev uniquement à condition que l’Europe en assume les coûts, la forçant ainsi à commettre un autre suicide politique : acheter aux producteurs américains ce dont elle a besoin pour tenter de maintenir le régime Zelensky à flot.

Source : Altrenotizie

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1 Commentaire

  • YGS
    YGS

    Un excellent résumé de la situation catastrophique de l’Europe. Je crois aussi que nos dirigeants sont des criminels et pas, comme beaucoup le pensent, des incompétents. Je les pense au service d’intérêts autres que ceux des citoyens européens.

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