Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Accords bilatéraux de la Chine avec l’Éthiopie

Il faut comprendre en quoi les BRICS sont une pièce centrale mais pas la seule de l’architecture du multilatéralisme tel que la Chine l’impulse. Il y a la BRI route de la soie et surtout le réseau bilatéral par lequel généralement en partenariat stratégique avec la Russie, la Chine tente d’imposer l’équilibre de la paix. L’Éthiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 130 millions d’habitants et son économie a la croissance la plus rapide. C’est également l’un des principaux partenaires de la Chine dans la région de la Route de la soie sur le continent, bien qu’il s’aligne sur la Russie, les États-Unis (avec lesquels elle coopère contre les terroristes basés en Somalie), l’Inde, le Golfe, l’UE et la Turquie. Une diplomatie éthiopienne créative pourrait être la clé pour assurer la paix régionale. Le continent africain doit être étudié dans des rapports sud-sud, des partenariats stratégiques, des interventions de la Banque du développement, qui partout créent avec une grande souplesse les conditions d’une alternative à l’hégémonie occidentale, ses divisions, ses chantages mais aussi le rôle de ceux qui tentent de se créer leur propre empire comme la Turquie, l’Égypte, là encore le rôle des BRICS est celui d’un espace de négociation. A l’inverse de l’UE qui est en train d’accepter le déclin et la France, une véritable débâcle avec l’assentiment imbécile de toutes les forces politiques. (note de Danielle Bleitrach)

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et son homologue chinois Li Qiang lors d'une cérémonie de bienvenue au Grand Hall du Peuple à Pékin, le 16 octobre 2023

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et son homologue chinois Li Qiang lors d’une cérémonie de bienvenue au Grand Hall du Peuple à Pékin, le 16 octobre 2023© Rao Aimin/Xinhua

En marge du 17ᵉ sommet des BRICS, la Chine et l’Éthiopie ont affiché leur volonté commune de renforcer leurs relations économiques.

Le Premier ministre chinois Li Qiang et son homologue éthiopien Abiy Ahmed se sont rencontrés dimanche à Rio de Janeiro, avec pour priorité l’approfondissement de la coopération commerciale et industrielle entre les deux pays.

Au cœur des échanges : la relance du développement du chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, considéré comme un projet emblématique de l’initiative « la Ceinture et la Route ». Ce corridor ferroviaire, déjà opérationnel, joue un rôle stratégique pour les échanges régionaux, reliant l’Éthiopie à l’unique port maritime de Djibouti.

Pékin s’est engagé à soutenir l’Éthiopie dans son développement économique, notamment en intensifiant les investissements dans les infrastructures, les technologies vertes, les véhicules à énergie nouvelle et l’intelligence artificielle. La Chine prévoit également d’élargir son soutien dans les secteurs du tourisme, de l’éducation et du commerce électronique.

Cette rencontre bilatérale s’inscrit dans un contexte de renforcement plus large des relations sino-africaines. Le Premier ministre chinois a rappelé l’annonce récente de mesures commerciales en faveur de 53 pays africains, parmi lesquelles l’exemption tarifaire sur 100 % des lignes douanières. L’Éthiopie figure parmi les pays qui pourraient bénéficier directement de cette ouverture.

le sommet des BRICS a servi de cadre à une rencontre bilatérale

Li Qiang a souligné l’importance de faire des relations sino-éthiopiennes un modèle de coopération Sud-Sud. Pour sa part, Abiy Ahmed a salué le soutien constant de Pékin au développement de l’Éthiopie, en appelant à une intensification des échanges dans des secteurs clés comme l’exploitation minière, les communications ou encore les infrastructures numériques.

Les deux dirigeants ont également réaffirmé leur volonté de coordonner leurs positions au sein des forums multilatéraux comme les Nations unies et les BRICS, afin de défendre un multilatéralisme équitable et inclusif.

Bulletin d’information d’Andrew Korybko

Bulletin d’information d’Andrew Korybko

Une diplomatie éthiopienne créative pourrait dissuader une offensive érythréenne-TPLF soutenue par l’Égypte

Andrew Korybko

09 juil. 2025


Des initiatives économico-diplomatiques avec les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite pourraient s’associer à un accord de sécurité économique de type congolais avec les États-Unis pour amener les trois patrons de l’Égypte à l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Le ministre éthiopien des Affaires étrangères a mis en garde son homologue américain contre une offensive imminente de l’Érythrée et du TPLF qui, compte tenu du contexte régional, serait soutenue par l’Égypte, aspirant à l’hégémon. L’Érythrée est maintenant alliée à une faction radicale de ses anciens ennemis du TPLF dans la poursuite du grand objectif stratégique de leur patron égyptien commun de « balkaniser » l’Éthiopie. Ces développements font suite au rapprochement surprise de l’Éthiopie avec la Somalie, qui a désamorcé le scénario de conflit régional jusqu’alors le plus probable (du moins pour l’instant).

Il est impératif que cette offensive soit évitée. L’Éthiopie est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 130 millions d’habitants et son économie à la croissance la plus rapide. C’est également l’un des principaux partenaires de la Chine dans la région de la Route de la Route sur le continent, bien qu’il s’aligne sur la Russie, les États-Unis (avec lesquels elle coopère contre les terroristes basés en Somalie), l’Inde, le Golfe, l’UE et la Turquie. Un conflit à grande échelle pourrait ainsi entraîner des pertes massives, des flux de réfugiés sans précédent vers l’Europe et le Golfe, et un califat terroriste régional.

Une diplomatie éthiopienne créative pourrait être la clé pour assurer la paix régionale. L’Égypte dépend du financement des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, de sorte qu’elles pourraient jouer un rôle dans la dissuasion de ses plans de guerre par procuration. Pour que cela se produise, ils doivent obtenir des intérêts plus importants dans la stabilité de l’Éthiopie, d’où la raison pour laquelle de nouvelles opportunités d’investissement doivent être proposées sans délai. S’ils sont retenus, les mécènes financiers de l’Égypte pourraient tirer les ficelles pour dissuader leur partenaire junior de mettre en danger leurs nouveaux projets régionaux via Erythrea-TPLF.

En dehors de l’initiative économico-diplomatique susmentionnée, l’Éthiopie ferait bien d’envisager un accord de sécurité économique avec les États-Unis, à l’instar de celui des Congolais. Cela pourrait prendre la forme d’un accès privilégié aux entreprises américaines à son industrie minière largement inexploitée en échange de garanties contre l’agression de l’Érythrée et du TPLF soutenue par l’Égypte et d’une assistance pour résoudre leur différend frontalier prolongé. L’attention de Trump pourrait être piquée en raison de l’aspect minéral et de son obsession de remporter le prix Nobel de la paix.

Tout comme l’Égypte est financièrement dépendante des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, son armée dépend également de l’aide américaine, de sorte que chacun pourrait dissuader Le Caire à sa manière ou peut-être en coordination. Le fait est que le dernier complot hégémonique de l’Égypte, qui est la continuation de son objectif de longue date de subjuguer puis de « balkaniser » le noyau éthiopien de la Corne de l’Afrique, pourrait être contrecarré par l’influence de ses patrons. Plus leurs intérêts en Éthiopie sont importants, plus leur volonté de dissuader leur partenaire junior pourrait grandir.

Les voies parallèles émiratie-saoudienne et américaine se complètent. Les deux premiers sont affiliés aux BRICS (les Émirats arabes unis sont un membre formel comme l’Éthiopie et l’Égypte, tandis que le statut officiel du second est ambigu), de sorte qu’un « mini-latéral » pourrait se former entre eux tous au sein de ce groupe pour prévenir les conflits intra-BRICS. En ce qui concerne les États-Unis, Trump est paranoïaque à l’idée que les BRICS conspirent pour renverser le dollar, de sorte que la proposition potentielle de l’Éthiopie pour un accord de sécurité économique de type congolais pourrait le rassurer sur ses intentions et réduire la pression américaine.

Dans l’ensemble, cette diplomatie éthiopienne créative pourrait dissuader une offensive érythréenne-TPLF soutenue par l’Égypte, mais seulement si les patrons du Caire freinent leur partenaire junior voyou. Un conflit à grande échelle pourrait déstabiliser davantage la région du golfe d’Aden et de la mer Rouge, catalyser des flux de réfugiés sans précédent vers l’Europe et le Golfe, et créer une ouverture stratégique que les terroristes basés en Somalie pourraient exploiter. Espérons que les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et les États-Unis se rendent compte qu’il vaut mieux arrêter l’Égypte maintenant que de faire face aux retombées de ses plans plus tard.

Views: 63

Suite de l'article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.