Que l’on se rassure ou plutôt que l’on s’inquiète : la Russie n’est pas sortie indemne de la chute de l’URSS et ceux qui ont pris le pouvoir dans le sillage d’Eltsine ont été comme Gorbatchev (qui lui donnait plutôt dans la social démocratie et les bons sentiments mais pour promouvoir les mêmes intérêts) des chantres anticommunistes, mais heureusement en Russie à l’inverse de tant de pays européens il existe un parti communiste qui mène un combat résolu pour la mémoire et contre l’oubli et les confusions dont d’autres se gorgent ou ont peur de les affronter. Et préfèrent même les cautionner dans l’entourage de Zelenski quitte à nous entraîner dans la guerre… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/accidents/article/463381
Texte : Mikhail Zoubov
Le « Centre Eltsine » à Ekaterinbourg s’est distingué par une nouvelle provocation : Yan Rachinsky a été invité à la célébration du 80e anniversaire de la Grande Victoire. Cet homme n’est pas encore reconnu comme extrémiste en Russie, mais il fait l’objet d’une enquête pour réhabilitation du nazisme, et l’organisation qu’il dirigeait a été dissoute.
Rachinsky est connu pour ses propos quasi injurieux à l’égard de nos héros de la Grande Patrie, des dirigeants actuels de la Russie et de la Biélorussie, et pour ses justifications des crimes d’Hitler et de Zelensky. Rachinsky accuse également Lukashenko de cannibalisme, ce qui en dit long sur la santé mentale de Rachinsky lui-même.
Voilà le genre d’invité qui se rend au « Centre Eltsine » en l’honneur d’une date sacrée pour tous les Russes.
Le comportement inadmissible des dirigeants du centre, fondé par Vladimir Poutine en mémoire de son prédécesseur Boris Eltsine, n’en est pas à son coup d’essai.
L’ancien candidat à la présidence de la Russie pour le Parti communiste de la Fédération de Russie (PCFR) et président de la commission de la Douma d’État pour le développement de l’Extrême-Orient et de l’Arctique, Nikolaï Kharitonov, a exprimé à Svobodnaya Pressa son opinion sur ce qu’est aujourd’hui le « Centre Eltsine » et sur ce qu’il conviendrait de faire.
« Notre parti, représenté par Gennady Andreïevitch Ziouganov et de nombreux députés, a soulevé à plusieurs reprises, presque chaque année, la question de la fermeture du « Centre Eltsine ». Afin que le bâtiment ne reste pas vide, je propose de le transformer en musée de l’armement. L’Oural produit de l’acier, qui a servi à fabriquer des blindés pendant la guerre, et continue de le faire aujourd’hui.
Il existe d’autres options.
« SP » : Nikolaï Mikhaïlovitch, mais ce musée est consacré à notre histoire, au premier président de la Russie. Il a été créé à l’initiative de Poutine…
— Peu importe qui l’a créé, notre pays a un système multipartite et j’exprime l’opinion de mon parti, ce qui est mon droit le plus strict. Chaque parti rencontre ses électeurs et sait ce que les gens pensent.
Et les gens se souviennent de ce qui s’est passé dans le pays dans les années 90 sous la direction d’Eltsine. J’étais député du RSFSR, le parlement sur lequel il a fait tirer par des chars. J’ai dirigé la deuxième partie du congrès, au cours duquel on a discuté de la manière de destituer Eltsine.
À mon avis, nous n’avons pas besoin de ce musée qui idéalise les mauvais moments de l’histoire de la jeune Russie après l’effondrement de l’URSS. Mais ce n’est pas seulement l’avis de notre parti, beaucoup d’autres partagent cette opinion.
Même si ce musée est conservé comme souvenir historique d’une période troublée, il faut tout de même y mettre de l’ordre. Il faut déterminer à qui appartient le « Centre Eltsine ». S’il s’agit d’un musée d’État, il doit être géré de manière verticale et répondre aux objectifs de l’État.
Vous avez posé la bonne question : il faut s’adresser à Poutine et savoir à qui appartient ce centre et à quoi il sert. Nous le ferons. Car on ne sait pas très bien si c’est le gouverneur qui le finance ou les autorités municipales d’Ekaterinbourg. Quelqu’un est au-dessus de lui.
Je pense que ceux qui tentent d’inviter des nazis dans ce lieu feront l’objet d’une remarque au plus haut niveau. Ils seront contraints de tirer certaines conclusions. Si des provocateurs sortent de ce bâtiment pour salir notre pays et Poutine lui-même, il faut que cela soit clarifié.
Les musées et les centres éducatifs sont avant tout destinés aux jeunes. Il faut donc comprendre ce que le « Centre Eltsine » doit enseigner à la nouvelle génération. Mais certainement pas comment détruire le pays.
SP : Nikolaï Mikhaïlovitch, avec quelles pensées et quelles émotions vous et vos camarades abordez-vous l’anniversaire de la Grande Victoire ?
— Mon arrière-grand-père Vasily a combattu les Japonais, mon grand-père Efim Vasilyevitch a battu les Boches, il est revenu en 1942 couvert de blessures, et mon père, âgé de 17 ans, s’est porté volontaire pour le remplacer au front. En 1945, il a participé à la prise des villes situées au nord de Berlin au sein du 2e front biélorusse. Il a rapporté du front un baïonnette de fusil et un harmonica allemand, sur lequel je jouais quand j’étais petit.
Les nouvelles générations doivent comprendre que cette victoire de leurs ancêtres leur appartient aussi. Elles doivent être fières que ce soit notre pays qui ait libéré le monde du fascisme et du nazisme.
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