Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le site d’information militaire ukrainien deepstate commémore la division SS Galicie

Le site d’information deepstate est un site largement référencé dans les médias occidentaux. Il publie chaque jour des cartes de l’actualité du conflit entre la Russie et l’Ukraine, de manière ouvertement « pro-ukrainien ».

Roman Pohorily et Ruslan Mykula, fondateurs et dirigeants du projet Deepstate

En mars 2024, le site Deepstate a obtenu la signature d’un protocole officiel avec le service de presse de l’armée ukrainienne.

Parfois, cependant, l’information gène l’armée : lorsque l’information est publiée que l’armée russe avance, des soldats ukrainiens ont tendance à quitter leur position pour se protéger. En décembre, le général Syrski a mis un coup de pression sur l’équipe Deepstate afin de les faire rentrer dans le rang : il les a menacé de lever leur dispense de servir et de les envoyer au front. L’équipe s’est depuis pliée à la demande de l’armée et retarde la publication des informations liées aux avancées russes critiques.

Ces derniers jours, l’équipe Deepstate a confirmé son orientation néo-nazie en publiant sur télégram un hommage à l’anniversaire de la division SS Galicie. Il est écrit : « Le 28 avril 1943, la division SS Galicie était créée, dont les membres saisirent l’opportunité de prendre les armes pour détruire la peste rouge (…) ». La publication est associée à un graphisme d’époque, glorifiant les soldats nazis et clairement appuyée sur les stéréotypes anti-sémites. (illustration).

La division Galicie a un rôle criminel catastrophique et un rôle politique significatif : (extrait wikipedia) Mettre en place une division composée de grenadiers ukrainiens est une décision prise durant l’hiver 1942. Le Dr Otto Wächter, responsable du district de Galicie, ne rencontre au départ pas de soutien fort de la part de sa hiérarchie, les SS ne jugent pas digne d’armer des Slaves. Mais l’URSS démontre sa capacité de résistance à Stalingrad. Les autorités allemandes se doivent de recruter massivement au sein des pays occupés pour combler les pertes. Himmler finit par donner son aval en créant de sérieuses entorses aux critères de sélection raciale. La zone privilégiée pour le recrutement est l’ancienne Galicie austro-hongroise (ouest de l’Ukraine actuelle, berceau des principaux mouvements néo-nazis), dont les populations sont jugés plus facilement aryanisables. La campagne de recrutement est menée durant l’hiver 1942-1943 : 80 000 Ukrainiens se portent volontaires, 13 245 seront recrutés et formés.

La division SS Galicie va notamment s’illustrer en Pologne, contre les partisans :  » A la mi-février 1944, la grande unité reçoit l’ordre de mettre sur pied un groupement de combat de circonstance, la SS-Kampfgruppe ‘Beyersdorff’, chargé de lutter contre les partisans du secteur de Zamość, dans le sud-est de la Pologne. Deux groupes de combat sont formés. Après la période des actions contre les partisans, les divisions se livrent à des crimes de guerre. Le plus connu est la destruction du village polonais de Huta Pieniacka, où le 28 février 1944, selon diverses estimations, de 800 à 1000 habitants innocents perdirent la vie. Le 11 mars 1944, les SS ukrainiens commettent un nouveau massacre à Pidkamin, 2000 personnes, dont la majorité étaient des femmes et des enfants, ont été massacré par la division SS et l’armée nationaliste ukrainienne (UNA dirigée par Bandera). Un autre massacre contre des civils polonais a eu lieu à Palikrowy entre le 12 et 16 mars, 365 polonais ont été tués. »

Le commentaire de Deepstate se conclut sur la continuité entre cette division nazi et le nationalisme ukrainien actuel : il rappelle qu’après la victoire, les « combattants de la division ont continué leur lutte dans les rangs de l’armée insurrectionnelle ukrainienne » (c’est à dire dans la guerilla anti-soviétique) et rend hommage à son grand père « qui a écrasé les lentes de Moscou ».

Cette identification à l’histoire néo-nazie de l’Ukraine n’est pas propre à Deepstate, même s’il est rare (compte tenu des enjeux de communication) qu’elle soit assumée aussi ouvertement. L’ensemble du discours nationaliste ukrainien depuis 2014 est basé sur une réécriture d’ensemble de l’histoire du 20ème siècle, faisant des collaborateurs des nazis (Stepan Bandera, UPA, division Galicie) des héros nationaux et détruisant les monuments à la résistance anti-nazie ukrainienne. C’est pourquoi les menaces proférées par Zelenski à l’encontre de la célébration de la victoire à Moscou ne sont pas à prendre à la légère. Fondamentalement, le régime de Kiev est basé sur le revanchisme anti-soviétique et le révisionnisme historique.

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