Il nous parait encore illusoire de croire que le PCF et la plupart des partis communistes qui en Europe sont en train de s’éveiller à la réalité de l’impérialisme, en remettant en cause les errances de l’eurocommunisme, le traumatisme de la fin de l’URSS, seront à cet important rendez-vous. Il ne s’agit pas seulement désormais de mauvaise volonté ou de conseillers vendus à la CIA, mais bien de la barrière qui a été édifiée pour se rendre d’un pays à l’autre. De la difficulté de prendre connaissance de ce qui est dit dans le pays que l’UE, soumis à l’OTAN, invente comme monstrueux, l’empire du mal. Le combat des communistes russes a été volontairement ignoré, avec d’autres nous avons contribué à affronter ce blocus, cette diffamation permanente, cette propagande qui a eu droit de cité y compris dans les colonnes de l’Humanité. Nous sommes désormais convaincus que les temps sont proches d’une véritable rencontre pour lutter ensemble contre le fascisme qui nous menace, Marianne et sa maîtrise entre autres de la langue russe (mais aussi chinoise, coréenne, turque, etc…) aura joué un rôle que je voudrais saluer. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/233550.html
Entretien avec Alexandre Gamov, de KM (Komsomolskaia Pravda)
…- Gennady Andreyevich, bonjour ! C’est l’assistant de Ziouganov, Gamov – Radio « Komsomolskaya Pravda ».
– Bonjour, camarade Gamov.
– J’ai une question à vous poser. Pourquoi avez-vous décidé de consacrer le plénum du Comité central du Parti communiste de Russie (qui s’est tenu le samedi 12 avril) à la question de l’importance de la préservation de la mémoire et des actes héroïques des héros de la Grande Guerre patriotique ?
– En fait, lors du plénum, nous avons discuté du travail des branches régionales du KPRF sur la protection sociale des travailleurs. Dans les conditions de l’Opération Militaire Spéciale et de la crise systémique du capitalisme. Dans ce contexte, bien sûr, nous avons également examiné l’ensemble de nos initiatives dédiées au 80ème anniversaire de la Victoire.
La protection des travailleurs est liée au fait que nous devons évaluer honnêtement les raisons de la victoire de l’URSS en mai 45 et les composants, les sources de cette victoire. Après tout, la Russie a échoué lamentablement dans la première guerre impérialiste et a perdu ses territoires historiques. Il est vrai que les bolcheviks ont ensuite restauré notre État millénaire sous une nouvelle forme, celle de l’URSS.
Et puis, regardez le tournant que l’histoire a pris ! Ceux qui avaient 20 ans lors de la Première Guerre mondiale en ont eu 40 lors de la Deuxième. Ils ont vaincu les horribles hordes de fascistes qui ont mis à genoux toute l’Europe tant glorifiée. Il est essentiel de le rappeler, surtout aujourd’hui, en ces jours de préparation du 80e anniversaire de la victoire. Il est important de trouver des moyens de faire revivre et de transmettre cette expérience historique unique et l’esprit de la Victoire aux générations actuelles.
– Par exemple ?
– Nous avons cousu une bannière rouge de 20 mètres sur 10, soit 200 mètres carrés. Il s’agit d’une copie agrandie du drapeau de la Victoire, qui a été hissée au-dessus du Reichstag. Et nous avons commencé cette marche de masse dans la ville héroïque de Sébastopol….
– Votre père était au front dès le premier jour de la guerre.
– Oui. Il a combattu en Bessarabie, pendant 70 jours et plus, pour Odessa, Nikolayev, la Crimée, il a été gravement blessé près de Sébastopol, mais il a survécu après cinq opérations. J’ai fait mon premier voyage d’étudiant en Crimée, à Sébastopol. J’ai pris une tente et j’ai dormi sur la plage. J’ai visité tous les endroits où mon père s’est battu, où il a versé son sang.
J’ai pris une poignée de cette terre sacrée sur le tertre de Malakhov, elle est conservée dans un coffret. Et lors de notre séminaire à Sébastopol, des Criméens m’ont apporté une douille d’obus remplie de terre de cette terre sacrée.
– On comprend maintenant pourquoi le relais de la victoire organisé en l’honneur du 80e anniversaire a commencé à Sébastopol.
– Oui, depuis Sébastopol, nous sommes allés jusqu’à la ville héroïque de Kertch. Puis il y a eu Novorossiysk et Stalingrad. Nous sommes passés par Veliky Novy, la ville héroïque de Leningrad, Mourmansk….
– Et cette marche continue.
– Oui, nous partons maintenant de l’Extrême-Orient – du Primorye, du territoire de Khabarovsk, à travers toute la Sibérie. Nous nous rendrons ensuite en Biélorussie, dans la ville héroïque de Minsk, puis à la forteresse de Brest. Et le 8 mai, à Moscou, sur la colline de Poklonnaya, nous nous réunirons tous autour de ce drapeau… Où seront inscrits les demandes des citoyens de 172 villes russes : assurer la victoire et la cohésion, respecter la principale directive du discours du président russe, renforcer notre cohésion, maîtriser les nouvelles technologies… Et assurer la victoire sur le nazisme, le fascisme, la nouvelle Entente qui s’est abattue sur notre pays. C’est très important. C’était d’ailleurs le thème principal de notre plénum de samedi.
– Vous avez fait un rapport au plénum… Qu’est-ce qui était le plus important ?
– Ce qui est très important, c’est qu’il y a 10 points dans mon rapport, sans lesquels nous ne pouvons pas gagner. En détail et très bien expliqué.
– Quoi par exemple ?
– Il s’agit de l’expérience unique de nos gouverneurs, des entreprises populaires, de tout un ensemble de lois, du programme de la victoire, du budget de développement, des domaines clés. Nous avons également exposé en détail l’essence de nos revendications. Il est impossible de gagner sans la vérité de l’histoire et une évaluation honnête de la situation. Ce n’est qu’en nous appuyant sur l’épaisseur des siècles de notre histoire et de nos victoires (et les plus grandes d’entre elles ont été remportées lorsque nous étions un pays soviétique, à la fois sur le front et dans l’espace) que nous gagnerons aujourd’hui. Nous avons ouvert notre plénum le jour du vol de Youri Alexeïevitch Gagarine.
– Oui, le 12 avril.
Et encore une chose… La victoire est impossible sans une armée forte et un complexe militaro-industriel puissant. Nous devons investir. Sans sécurité alimentaire, nous serons toujours dépendants de l’Occident.
– Et le 22 avril, vous avez un nouvel événement…
– Dans le parti et dans le pays, nous lancerons un puissant forum antifasciste. 152 candidatures de tous les pays, partis et mouvements. Il n’y a jamais eu de représentation aussi massive. Le président, le premier ministre et les dirigeants de notre parlement nous ont soutenus.
Nous commencerons sur la Place Rouge, avec le dépôt de couronnes. Ensuite, sur la colline de Poklonnaya, nous passerons par le musée de la Victoire, puis, dans la Maison des Officiers, nous donnerons un magnifique concert. Le lendemain, nous organiserons un événement politique, nous adopterons un manifeste antifasciste qui devrait unir toutes les forces dans la lutte contre le nazisme, le fascisme et Bandera.
Ce sera le principal événement international à la veille du 80e anniversaire de la Victoire.
* * *
– Je vous remercie de votre attention. Et encore un sujet… Le 9 avril, lors de la diffusion en direct de l’émission « La vie du Parti » sur Radio Komsomolskaya Pravda, votre humble serviteur, l’assistant de Ziouganov, a suggéré qu’en l’honneur du 80e anniversaire, les cloches des écoles devraient être remplacées par des accords de chansons de guerre. Viktor Tsarikhine, secrétaire du comité central du KPRF et premier secrétaire du comité du parti de la ville de Moscou, qui a participé au programme, a été d’accord avec moi. Et dès le lendemain, le 10 avril, le Ministre de l’éducation, Sergei Kravtsov, a soutenu notre idée.
– Et moi aussi, je suis pour. Je vote des deux mains. C’est un grand plaisir. Tout cela est bon, lumineux, patriotique…
– C’est formidable ! Et à la veille du 9 mai, nous préparerons la « La vie du Parti » avec votre participation.
– D’accord, ça marche.
– Merci, merci beaucoup, je vous embrasse. C’est ça. Au revoir.
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