Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

« Je veux supprimer le RSA » : le communiste Fabien Roussel revendique « le parti pris du travail » dans un livre

Cet article de l’Opinion a le mérite de contextualiser le propos sur le RSA non seulement en complétant l’affirmation par son corollaire : un véritable emploi avec un salaire décent et des garanties, mais aussi le bilan d’un échec personnel et d’un poste de maire qui doit résoudre des problèmes avec des petits patrons autant que des chômeurs… Ce livre devrait réellement être attendu avec impatience… par tous les gens de bonne foi qui veulent réellement une issue et par quiconque se rend compte de la gravité de la situation dans le pays. Avoir à sa tête un président dont on découvre la dangerosité et l’absence totale de répondant, des forces politiques infantiles qui donnent le sentiment d’une foire d’empoigne autour de la lutte des places et le clientélisme de bas étage, on devrait se réjouir d’avoir dans le lot un politique qui revient aux questions fondamentales et ouvrir autour de celles-ci un débat qui redonnerait un peu de crédibilité à la politique. Il n’en est rien pourtant malgré ce foutoir organisé dans les réseaux sociaux où il est traité par une gauche qui se prétend radicale et qui est simplement indigne d’idiot du village et autres âneries. C’est stupéfiant et suicidaire dans le cadre des futures municipales et par rapport à la crise de l’emploi et de la nécessaire réindustrialisation française : on ne formera pas les futures compétences dans des ghettos de la misère. Et s’il y avait une exigence sur laquelle insister par rapport aux qualifications et salaires ce serait une planification des investissements. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Déjà en 2022, à la veille de la Fête de l’Humanité, le secrétaire national du PCF s’était désolidarisé de « la gauche des allocations et des minima sociaux ». Le voilà qui revient à la charge !

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Publié le 19 février 2025 à 12:50 – Maj 19 février 2025 à 12:53

Antoine Oberdorff

Fabien Roussel 19/02/2025 Oberdorff
Fabien Roussel  –  Sipa press

Fabien Roussel est un maire heureux. Sèchement battu aux dernières législatives, le patron du PCF a pris goût à sa nouvelle routine depuis qu’il s’est installé à l’hôtel de ville de Saint-Amand-les-Eaux, fin janvier. Associations, commerçants, commissaire de police, proviseure du lycée… ce sont tous les acteurs de la vie locale de cette commune du Nord qui défilent dans son bureau. A mille lieues des calculs politiques qui occupent les chefs à plume parisiens. Les polémiques lancées par Jean-Luc Mélenchon ? La fin annoncée du NFP ? Fabien Roussel s’en fiche royalement.

Il préfère réfléchir à comment la gauche peut parler en dehors de ses bases, au-delà de ses maigres 28 % de juillet dernier. Le 24 avril, le leader communiste fait paraître un livre aux éditions du Cherche Midi qui risque de faire grand bruit à gauche. Son titre : « Le parti pris du travail ». Grand amateur de viandes rouges, le communiste n’aime rien moins que choquer le bourgeois… et l’écologiste Sandrine Rousseau. « Je veux supprimer le RSA », annonce-t-il tout de go, ce mardi 18 février, dans un restaurant du XIXe arrondissement.

Les plumitifs éberlués marquent l’arrêt. « Oui, je condamne cette France qui a assommé des générations entières à coups de RSA. Cela a permis à la droite de séparer les gens entre des travailleurs et des cassos », observe-t-il. Fabien Roussel veut au contraire « garantir à chacun un emploi ». Sinon, dit-il, « vous aurez des gens qui viendront vous voir en disant : pourquoi je me crève la paillasse à bosser pendant que mon voisin qui touche le RSA vit aussi bien que moi ? ».

Face au mythe de l’assistanat généralisé, le Nordiste se propose de « créer les conditions de sortie du RSA » avec « une liberté de changer de travail, qui ne soit pas la flexibilité voulue par Macron ». « Quand tout est fait pour nous diviser en fonction de notre couleur de peau, de notre religion, de notre lieu d’habitation — urbains versus ruraux —, quand certains à gauche ne proposent rien d’autre que le chaos, le travail doit être le socle du rassemblement », théorise-t-il. Il veut réveiller la conscience de classe des commerçants, des artisans et des patrons de PME privés de la capacité d’emprunter. Comme un retour aux fondamentaux marxistes enrichi par les leçons d’une défaite face au Rassemblement national.

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