Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le Burkina Faso renoue avec la devise de Sankara : la patrie ou la mort

La France a d’abord été une puissance coloniale, qui a conservé sa relation privilégiée avec des élites corrompues ce que l’on désignait comme la Françafrique des réseaux Foccart puis avec l’arrivée de Mitterrand a commencé un temps plus complexe débutant officiellement par le discours de Cancun, la dénonciation de façade de l’impérialisme sur le mode Regis Debray, qui couvrait d’autres pratiques illustrées par les massacres du Rwanda mais aussi l’assassinat de Sankara par son cousin Blaise Compaore. On ne savait plus très bien ce qui dans ce genre d’exécution et de réseaux d’influence relevait des réseaux coloniaux traditionnels ou de la guerre qu’ils se livraient avec les “socialistes” cherchant leur part du gâteau… Avec la fin de l’URSS, tout ce petit monde est rapidement devenu celui des exécutants de l’empire américain qui avec l’aide des britanniques s’associaient pour détruire l’influence française et s’y substituer. Avec des résistances dont la moindre n’était pas celle des anciens partis communistes qui se liaient avec la diplomatie russe qui sous l’influence de Primakov conservait des liens avec les partis africains antiimpérialistes. La dernière métamorphose du “colonialisme” français qui continuait à s’attribuer l’avantage de la maitrise du franc CFA était avec Macron de pouvoir servir d’intermédiaire dans les diplomaties bi-latérales que développaient les derniers présidents made in USA. Mais même dans ce rôle, l’audience de Macron est devenue quasi nulle tant le personnage était versatile, peu crédible, de la succession de ses échecs en particulier africain, Macron et son entourage ont retiré seulement de la colère devant la montée de l’influence russe et chinoise à laquelle partout ils ont attribué un déclin français que la bourgeoisie française, parasitaire ne doit qu’à elle-même. Pendant ce temps là, l’Afrique en particulier le Sahel et l’Afrique de l’ouest renoue avec ses propres racines, celles qui au-delà de “l’indépendance” ont choisi “les non alignés” et dans lesquelles la relation avec la Russie, et Cuba (le choix de la patrie ou la mort) joue un rôle spécifique. Comme nous le voyons aujourd’hui, il y a les BRICS mais le fait que ces BRICS favorisent des partenariat stratégiques avec des “non-membres” relations qui en sont également le moteur dans les rapports sud-sud. (note de Danielle Bleitrach Histoire et Société)

Scène de rue à Ouagadougou. (Image d'illustration)

Scène de rue à Ouagadougou. (Image d’illustration)© AFP/Ahmed Ouoba

Sur une proposition du gouvernement, le Parlement de transition a autorisé ce mercredi 30 octobre une modification de la Constitution. L’ancienne devise du pays sera rétablie et le pays pourra également entrer dans une confédération ou une fédération avec le seul accord du Parlement.

C’est la fin de la devise « Unité – Progrès – Justice » choisie en 1997 sous le règne de l’ancien président Blaise Compaoré. Place désormais à « La Patrie ou la Mort, Nous vaincrons », la devise chère à Thomas Sankara, qui reprend donc sa place au sein de la constitution burkinabè. 

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À l’unanimité, les 71 députés présents dans l’hémicycle ont adopté le projet de texte qui devra être soumis au Conseil constitutionnel avant sa promulgation par le président Ibrahim Traoré.

Alors pourquoi revenir à cette ancienne devise ? Le ministre de la Justice, Edasso Rodrique Bayala, explique qu’il faut agir « sur le subconscient ». Pour lui, ce changement est nécessaire et doit permettre une prise de conscience, un sursaut des Burkinabès. Autre argument ajouté par le ministre : « cette formule était déjà utilisée dans les discours officiels bien avant cette révision ».

Une autre disposition adoptée

En plus de ce changement de devise nationale, les parlementaires donnent la possibilité au gouvernement d’engager le pays dans une confédération, une fédération ou une union d’États africains sans passer par un referendum.

Ces accords seront soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale en cas « d’urgence ou de force majeure » ou lorsque les circonstances ne permettent pas l’organisation d’un referendum. Le ministre Edasso Rodrigue Bayala précise et rassure : il ne s’agit pas de laisser le Parlement se substituer au peuple puisque « le principe de le consulter par voie de referendum est maintenu ». 

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