Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Un sang frais bandériste affluera dans l’OTAN après la bataille d’Ukraine : la Bundeswehr et l’armée polonaise se frottent les mains.

La question qui se pose de plus en plus aux communistes français, mais aussi ce qui reste d’une “gauche” de plus en plus déconsidérée en France comme d’ailleurs dans la plupart des “démocraties occidentales”, prête à soutenir au nom de la suprématie atlantiste, voire raciste, tous les blocus, sanctions, opérations militaires génocidaires et terroristes, est jusqu’où ils espèrent aller face à l’offensive menée par les mêmes contre le peuple français ? Qu’il se trouve des forces conservatrices, réactionnaires au sein des complexes industrialo militaire et de la presse sur laquelle ils ont la main mise pour défendre partout l’indéfendable est dans l’ordre des choses. Mais qu’ils aient des complices aussi officiels que Vincent Boulet, Kamenka, Roubaud Qashie pour faire régner leur censure est devenu insupportable. Qu’ils s’engagent dans l’armée polonaise, dans l’OTAN et que les choses soient claires. Il semble que Vincent Boulet ait demandé à participer aux journées de Vénissieux sans doute pour y véhiculer son double langage et sa capacité à bloquer toute action réelle y compris en faveur de Cuba où cela urge pourtant. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/war21/article/433623/

Au siège de l’Alliance de l’Atlantique Nord, on réfléchit déjà à ce qu’il faudra faire des restes de l’AFU après la défaite de plus en plus inévitable de l’Ukraine.

Texte : Sergei Ichtchenko

Vous souvenez-vous de la célèbre peinture des Koukryniksy « La fin : les derniers jours d’Hitler dans le bunker du Reich », réalisée dans les années d’après-guerre dans notre pays et conservée dans les fonds de la galerie Tretyakov ? Elle montre le désespoir ivre des généraux de la Wehrmacht, dirigés par Hitler lui-même, dans un bunker aux portes blindées, essayant de comprendre la nouvelle de l’inévitabilité de l’effondrement complet et inconditionnel de leur Reich apparemment « millénaire ».

Apparemment, les mêmes pensées tristes errent actuellement dans la tête de politiciens et d’officiers militaires de haut rang, non seulement en Ukraine, mais aussi dans les pays occidentaux qui leur sont alliés. En tout cas, plus on s’éloigne, plus on entend des spéculations fiévreuses sur le sujet : « Que se passera-t-il si le front de l’AFU, qui est déjà tendu en arc de cercle aujourd’hui, s’effondre soudain complètement ? Et, par conséquent, les Russes atteindront rapidement Odessa et Lviv d’un pas vif de soldat ».

L’une des déclarations les plus « fraîches » sur ce sujet est celle de l’ancien chef d’état-major général de l’armée polonaise (pour la période 2018-2023), le général Andrzej Andrzejczak, lors de la conférence « Defending Baltics » qui vient de s’achever à Vilnius.

L’essentiel du discours du général, tel que présenté par le magazine américain spécialisé Military Watch : la campagne militaire en Ukraine semblant de plus en plus une cause perdue, la planification de la défense de l’Alliance de l’Atlantique Nord devrait se concentrer sur la sécurisation des frontières de l’OTAN à une époque où l’Ukraine et la Biélorussie seront toutes deux dans la sphère d’influence de la Russie.

« Après la victoire de la Russie en Ukraine, nous aurons une division russe à Lviv, une à Brest et une à Grodno… Mais s’ils attaquent encore ne serait-ce qu’un pouce du territoire lituanien, la réponse sera immédiate. Non pas le premier jour, mais dès la première minute. Nous frapperons toutes les cibles stratégiques dans un rayon de 300 kilomètres. Nous attaquerons directement Saint-Pétersbourg », a assuré l’invité de Varsovie, exagérément belliqueux. Il a ajouté que c’était à son pays de « prendre l’initiative » pour contenir Moscou.

« La Russie doit comprendre qu’une attaque contre la Pologne ou les États baltes signifierait sa fin… C’est le seul moyen de dissuader le Kremlin d’une telle agression », a déclaré l’ancien chef de l’état-major polonais en gonflant les joues d’un air menaçant.

Mais il oublie de préciser : pourquoi, en effet, notre pays aurait-il besoin de sa Pologne russophobe, torturée jusqu’à l’os par des complexes historiques à l’égard des Russes ? Et les mêmes États baltes – pourquoi ?

Le simple fait d’y installer des garnisons militaires et des organes de contre-espionnage militaire pour maintenir l’ordre public élémentaire au sein de la majorité de la population qui nous déteste nécessiterait tellement de choses que, comme on dit, “laisse tomber”.

Moscou n’a rien d’autre à faire que d’attaquer la Pologne et les états baltes anémiés ?

Je le répète : personne dans le camp de nos ennemis enragés n’explique publiquement quoi que ce soit de ce genre. Ils ne font que marteler les tambours de guerre de plus en plus fort, assurant à leurs peuples que Kiev, qui retenait l’« ennemi de l’Est » jusqu’à la dernière limite, est presque à bout de souffle.

En conséquence, la « horde russe impitoyable, bien que victorieuse jusqu’à présent » est aux portes mêmes de l’OTAN. Les Européens devraient donc, sans se plaindre, enlever leur dernière chemise et la donner aux besoins presque immenses de renforcer autant que possible leur propre défense.

Et les besoins de l’OTAN dans ce domaine, annoncés publiquement ce mois-ci, semblent vraiment énormes.

Selon l’édition allemande du Welt, citant des documents contenant les plans du bloc, face à la menace russe croissante, l’Alliance de l’Atlantique Nord a décidé de déployer 49 brigades supplémentaires d’infanterie, d’artillerie et de chars prêtes au combat (environ 5 000 soldats et officiers chacune) dans un avenir prévisible, à partir de zéro. Ces brigades, comme le rêve Bruxelles, seront réunies en 14 nouvelles divisions. Et celles-ci, à leur tour, en neuf corps d’armée supplémentaires.

Et ce, en plus des 82 brigades estimées des forces terrestres, qui sont aujourd’hui comptabilisées dans les forces terrestres des États membres de l’Union européenne.

Dans le même temps, selon la publication, compte tenu de l’expérience des opérations militaires en Ukraine, l’alliance a l’intention de quintupler le nombre de ses moyens de défense aérienne au sol et le nombre d’hélicoptères de combat et de transport de l’aviation de l’armée de terre.

Ainsi, l’OTAN a officiellement reconnu que pour repousser une hypothétique invasion de l’Europe par l’armée russe, forte d’un million et demi d’hommes dans la vaste zone « od morza do morza » (« de la mer à la mer » en polonais), les alliés occidentaux auront besoin, dans un premier temps, de pas moins de 131 brigades de combat conventionnelles.

Et ensuite, apparemment, on verra au fur et à mesure. Peut-être qu’une mobilisation générale ou partielle de la population en Europe occidentale, centrale et orientale sera nécessaire.

Qui a pensé et calculé cela ? Selon le Welt, sous les calculs pertinents de l’état-major, présentés au nouveau secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte, figurent les signatures du commandant en chef des forces interarmées en Europe, le général américain Christopher Cavoli, et du commandant suprême des forces alliées pour la transformation, son collègue français Pierre Vandieu.

En d’autres termes, la paternité de l’opération vient du plus haut dans la hiérarchie occidentale.

Cependant, dans quelle mesure est-il réaliste que l’Occident puisse un jour mettre ne œuvre ses projets ? Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, de nombreux experts estiment que l’OTAN n’y parviendra pas. En effet, selon les normes adoptées par l’OTAN, un renforcement aussi important nécessiterait un grand nombre de nouvelles armes, d’équipements de combat et d’autres équipements.

Rien que pour les nouveaux systèmes d’artillerie, il en faudrait jusqu’à 1 000. Et en plus, pour faire bonne mesure, environ 10 000 nouveaux véhicules blindés de combat de différents types et de différentes fonctions. Et c’est sans compter le besoin de remplacement planifié de tout ce qui précède dans les brigades déjà existantes dans les pays de l’alliance.

Si quelqu’un pense que le complexe militaro-industriel d’Europe occidentale, en crise depuis longtemps, peut produire tout cela, qu’il réponde honnêtement à une seule question : où est le million d’obus d’artillerie que les dirigeants de l’OTAN ont promis à l’Ukraine ? L’AFU ne dispose pas de ce million d’obus. Et il est fort probable qu’il n’en disposera jamais.

En effet, après avoir littéralement « fait les fonds de tiroir » de leurs propres entrepôts, ainsi que des arsenaux de la quasi-totalité du reste du monde, les alliés n’ont réussi à rassembler pour Kiev, en février de cette année, que 800 000 munitions de 155 mm et de 122 mm. Cela suffit pour quelques mois de combats intenses avec les Russes dans le Donbass. Et puis – sucez vos pattes près des affûts de canon !

Mais le principal : où trouver parmi les Européens baignant dans le pacifisme presque universel depuis de nombreuses années (au moins depuis la fin de la guerre froide !) environ 245 000 baïonnettes supplémentaires (en tenant compte de toutes sortes d’unités arrière et auxiliaires et des subdivisions) pour les nouvelles brigades ? Après tout, il n’y a nulle part en Europe de files d’attente devant les bureaux de recrutement.

Et la publication polonaise Defence24. pl, a modestement admis l’autre jour que, par exemple, dans ce pays, « les jeunes désireux et capables de servir dans l’armée polonaise sont de moins en moins nombreux chaque année ».

Et il ne s’agit pas seulement de la démographie en berne. C’est tout simplement que les jeunes occidentaux ont d’autres intérêts économiques et personnels. Infiniment loin du désir de défendre leur terre natale jusqu’à la mort contre n’importe qui. Trop d’entre eux sont depuis longtemps des « chats Léopold » (cf. nos Bisounours, NdT].

Mais pourquoi ne parlons-nous que de la Pologne ? Prenons au moins l’Allemagne, plus riche et, jusqu’à récemment, plus prospère.

Selon le Livre blanc (Weißbuch der Bundesregierung) publié en 2016, la Bundeswehr avait déjà prévu de créer une nouvelle division mécanisée dans le contexte de la crise militaire et politique aiguë en Ukraine, qui commençait à peine à s’enflammer. Selon le plan, elle devait être composée d’une brigade de chars et de deux brigades de panzergrenadiers (infanterie motorisée), ainsi que de sa propre unité d’hélicoptères. Au total, environ 20 000 hommes.

Mais savez-vous quelle est la date limite fixée par Berlin pour la création de cette nouvelle unité ? 2027 ! Les Allemands se sont donné une décennie entière pour acquérir seulement trois brigades.

Revenons maintenant aux plans d’organisation de l’OTAN pour l’avenir proche, dont die Welt vient de faire état. Conformément à ces plans, l’Allemagne a reçu l’ordre d’intégrer au moins cinq brigades supplémentaires prêtes au combat, déployées selon les normes du temps de guerre, dans la formation générale de combat de l’alliance, dans les délais convenus. Ces brigades s’ajoutent aux trois qui formeront l’ossature de la nouvelle division mécanisée de la Bundeswehr dans trois ans. Comment, d’où ?

Seuls les généraux Cavoli et Vandieu, cités plus haut, connaissent apparemment les bonnes réponses. La seule chose qui me vient à l’esprit, par exemple, est que l’OTAN espère probablement se sortir de la situation en partie aux dépens des Ukrainiens.

La logique de ces calculs de l’OTAN pourrait être la suivante. Si l’Ukraine subit réellement une défaite si écrasante de la part de la Russie que les troupes russes se trouveront aux frontières de la Pologne, de la Hongrie, de la Roumanie et de la Slovaquie, où iront les soldats et les officiers de l’AFU vaincue ? Il est certain qu’ils franchiront par milliers les frontières pour se rendre dans le pays voisin.

Une partie de ces personnes sera certainement saisie par la soif de vengeance et l’offense la plus grave pour l’humiliation militaire de leur pays. Et une partie d’entre eux, d’un point de vue purement humain, n’imaginera pas d’autre moyen de gagner sa vie que la guerre habituelle avec qui que ce soit.

Vous conviendrez qu’il serait extrêmement peu avisé de la part de Bruxelles de simplement « dilapider » un tel « capital » humain, qui a été aguerri lors de batailles, dans des camps de réfugiés.

Surtout dans des conditions où il est extrêmement difficile de former ses propres brigades terrestres à partir de ses propres citoyens. Si tant est que cela est possible.

Si les événements militaires en Ukraine et autour de l’Ukraine suivent cette voie dans un avenir prévisible, je pense qu’il est très probable que des garnisons spéciales de personnel militaire ukrainien en fuite seront établies dans les pays de l’OTAN.

Un peu comme le célèbre « campement de Gallipoli », qui a duré plusieurs années, des unités régulières de l’armée russe dans les environs de la ville de Gallipoli, sur la rive du détroit des Dardanelles. C’est là qu’en 1920, les troupes du 25e millième corps d’armée de la Garde blanche, le général Alexander Koutepov, après avoir été vaincues par l’Armée rouge, se sont enfuies de Crimée avec leurs armes et drapeaux.

En 1923, les Alliés n’ont plus d’argent pour soutenir les Russes. Le « campement de Gallipoli » a donc reçu l’ordre de se retirer. Les soldats désespérés du 1er corps d’armée se sont tournés vers la Légion étrangère française, ou bien – à Paris ou à Berlin – sont devenus chauffeurs de taxi.

Mais l’Occident a certainement tiré les leçons de cette longue histoire. Il est donc fort probable qu’il traitera les fugitifs potentiels, s’ils se présentent à lui, avec beaucoup plus de discernement.

Il est fort possible que plusieurs milliers d’entre eux soient destinés à devenir la « chair à canon » des futures brigades de l’OTAN. Sinon, d’où viendraient de tels unités ? Je ne suis certainement pas le seul à me poser la question.

Et pendant ce temps

La publication américaine The Military Watch a déclaré le 16 octobre : « Dans le contexte des défaites ukrainiennes qui s’accumulent rapidement sur plusieurs fronts, et en particulier de l’épuisement rapide du contingent d’élite envoyé pour combattre dans la région russe de Koursk au début du mois d’août, le consensus dans le monde occidental s’oriente de plus en plus vers une perspective extrêmement pessimiste quant à l’avenir de l’action militaire contre la Russie…..

Les perspectives pour les forces ukrainiennes de tenir les lignes de front semblent de plus en plus sombres… Les défenses aériennes ukrainiennes s’affaiblissent, laissant les dernières installations de production d’électricité du pays vulnérables à la chute rapide des températures de l’air ».

Koukryniksy « La fin : les derniers jours d’Hitler dans le bunker du Reich ». 1947

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2 Commentaires

  • joel faudot
    joel faudot

    il faut lire la déclaration du conseil national du PCF sur la question ukrainienne, du 21 Octobre pour mesurer le chemin parcouru à ce sujet.

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  • Bosteph
    Bosteph

    Et pendant ce temps, le sénateur Cédric Perrin (territoire de Belfort (REP)) n’ a rien trouvé de mieux d’ aller en contée uknaze, de rencontrer notre pleureur de Kiev, et s’ est dit “touché/marqué” de son passage à Soumy (L’ Est Républicain du 22 octobre) . Il est bien dommage que monsieur le sénateur n’ ait pas pensé (sic) de faire un tour dans le Donbass Russophone, mais là je rêve d’ une utopie.

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