Bernard Frederick nous adresse directement son analyse assortie des remarques suivantes : La Faute à Diderot a mis en ligne une analyse qui, moins brillante, fait écho à celle de Frank. Voilà qui prouve que nous sommes nombreux à avoir du monde, de la France et du parti, une vision théorique et politique qui pourrait changer beaucoup de choses.
Merci pour le travail de votre site… (1)
Merci à toi cher Bernard pour cette référence aussi à Diderot, celui que Politzer évoquait face au fatras obscurantiste de Rosenberg, l’idéologue du Reich en expliquant que pas un Français (comme le disait Marx épris de clarté gauloise) ne pouvait se laisser berner par une propagande aussi obscurantiste, aussi indéfendable… Nous en sommes les héritiers effectivement… Et il y a quelque chose de réjouissant dans notre blog de voir à quel point certaines barrières historiques idéologiques sont remises en question par la conscience de “l’horloge de l’histoire”, et à quel point nous avons besoin d’un parti communiste. (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Il reste peu de temps à l’horloge de l’histoire
L’analyse de Bernard Frederick sur la situation politique
« La grande méthode est un enseignement pratique concernant les alliances et la rupture des alliances, l’art d’exploiter les changements et la dépendance où l’on est par rapport aux changements, la réalisation du changement et le changement des réalisateurs, la dissociation et la formation des groupes, la dépendance des contraires entre eux, la compatibilité des contraires qui s’excluent. La grande méthode permet de discerner des processus dans les choses et de les utiliser. Elle enseigne à poser des questions qui rendent l’action possible ».
Bertolt Brecht
Me-ti. Livre des retournements
Le 23 juillet dernier, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, publiait un communiqué d’une extrême importance et pourtant passé pratiquement inaperçu. Même L’Humanité n’y prêta pas attention. En voici un extrait, nous en publions l’intégralité en annexe :
« Malheureusement, la France a un président de la République prêt à tout pour garder le pouvoir et poursuivre sa politique en faveur des plus riches et de la finance. Pêché d’orgueil ? Pression du monde de la finance ? L’histoire le dira.
Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.
Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre.
Celle du barrage républicain qui permet à des candidats macronistes ou de droite de se faire élire grâce aux voix de la gauche mais qui se permettent ensuite de les trahir dans l’hémicycle.
Celle d’une droite républicaine en décomposition, filant toujours plus vers l’extrême droite.
Celle de forces de gauche et écologistes obnubilées pour partie par la présidentielle avec un Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen en 2027. C’est mortifère ».
Roussel a raison. Ce qui s’est passé entre le soir du 9 juin, quand à l’issue de l’élection européenne, qu’il venait de perdre, le président Emmanuel Macron annonça la dissolution de l’Assemblée nationale, élue en 2022 et la nomination, le 5 septembre de Michel Barnier au poste de Premier ministre, suite à des élections législatives que le parti présidentiel avait également perdu, rentrera dans les annales de l’histoire, comme y sont rentrés le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte, en 1851 ou la piteuse dissolution de la Chambre des députés par Mac-Mahon le 16 mai 1877.
Il faut espérer que les historiens qui se pencheront sur ces évènements, auront la verve et la profondeur d’analyse du Marx du « 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte ». Un sens critique aussi qui n’épargne pas les siens.
Car on ne peut rien comprendre à ce à quoi nous venons d’assister sans replacer les choses dans un contexte dominé par la crise du système capitaliste dans son ensemble et en France en particulier ni en occultant la guerre qui, au-delà de l’Ukraine et du Proche-Orient, oppose désormais l’« Occident global », dominé par les Etats-Unis au « Sud-global » mené par le couple Russie-Chine. En ignorant la faramineuse alternative qui s’offre au monde face à l’Impérialisme avec les Brics, en qui des dizaines, voire des centaines de pays, voient un vecteur d’émancipation.
C’est cette perspective qu’il faut avoir en vue quand on aborde les questions de politique internationale plutôt que la fébrilité devant la question de la paix et de la guerre, comme avec la question de l’Ukraine. Car ici, ce n’est pas la Russie qui est isolée mais bien l’Occident belliqueux et la lutte pour la paix, qu’il s’agisse de l’Europe ou du Proche-Orient, ne peut passer que par une dénonciation argumentée des buts et actions de l’OTAN, des Etats-Unis et de l’Union européenne et non du soutien aux livraisons d’armes. Et là encore, il faut faire appel à l’histoire, par exemple à la hantise de l’encerclement qu’ont les peuples de Russie au souvenir de la trahison de Munich, du 22 juin 1941, et du Pacte atlantique de 1949. Né lui-même de la première guerre mondiale et ayant payé un lourd tribut au cours de la seconde, le PCF est bien placé pour distinguer contradictions principales et contradictions secondaires, même s’il faut marcher à contre-courant. Il a su le faire quand de Gaulle a décidé du retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN ou en mars 1966, ou encore en 2003, quand Chirac et de Villepin se sont opposés à la guerre en Irak.
Oui, le monde est bel et bien en train de changer de base. Après la chute de l’Union soviétique et celle de ses alliés européens, voilà une belle revanche. Une revanche de l’histoire sur l’histoire. Car lorsque le drapeau rouge flanqué de la faucille et du marteau fut descendu de la coupole du Kremlin, le 25 décembre 1991, on y vit comme un cadeau du Père Noël et on s’écria « c’est la fin de l’histoire ! », « l’Occident a gagné ! ».
Les communistes d’Europe occidentale, au moins, le crurent. Ils se dépêchèrent, pour fuir un mauvais sort qu’ils pressentaient, de se débarrasser de qu’ils imaginaient être un « fardeau » de l’histoire. Leur fardeau de leur histoire. Plus léger, on court plus vite, mais on court où ?
Les PC occidentaux, à quelques exceptions près, mais en tous cas les deux plus importants, le PCF et le PCI italien, ont oublié la remarque de Marx :
« Les révolutions prolétariennes, par contre, comme celles du XIXe siècle, se critiquent elles-mêmes constamment, interrompent à chaque instant leur propre cours, reviennent sur ce qui semble déjà être accompli pour le recommencer à nouveau, raillent impitoyablement les hésitations, les faiblesses et les misères de leurs premières tentatives, paraissent n’abattre leur adversaire que pour lui permettre de puiser de nouvelles forces de la terre et se redresser à nouveau en formidable en face d’elles, reculent constamment à nouveau devant l’immensité infinie de leurs propres buts, jusqu’à ce que soit créée enfin la situation qui rende impossible tout retour en arrière, et que les circonstances elles-mêmes crient :
Hic Rhodus, hic, salta !
C’est ici qu’est la rose, c’est ici qu’il faut danser ! ». [1]
Il ne fallait pas larguer son supposé « fardeau », mais le déballer, au contraire, et l’examiner pièce par pièce. Il aurait fallu peser tout le poids des sacrifices consentis par des millions de femmes et d’hommes pour se soustraire à l’exploitation, à l’oppression, à l’ignorance. Et soupeser le poids de ce que ces femmes et ces hommes, ce que les communistes, ce que l’URSS – oui l’URSS ! – avaient réalisé pour le progrès social, la liberté, l’émancipation.
« Le refus d’hériter ne conduit en réalité qu’à des impasses. Il conduit à toujours recommencer à zéro comme si l’histoire n’avait pas eu lieu. Là est la prétention : tout refaire seul, partir du présent », écrit Florian Gulli dans sa préface au livre d’Éric Le Lann, Communisme, un chemin pour l’avenir [2].
Or ce refus d’hériter a fait d’immenses ravages tant du point de vue de la recherche théorique – et on connaît les mots de Lénine : « Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire » -, que du point de vue politique. Sur le plan théorique, certains sont allés jusqu’à prétendre que le communisme n’avait jamais existé, pour le laver de ses « péchés », sans doute, quand d’autres y voyaient l’enfer. Si bien qu’Éric Le Lann a bien raison d’écrire dans l’ouvrage cité plus haut, « S’il n’y a pas de trace de communisme dans l’histoire, en toute logique, ce siècle devient celui du capitalisme triomphant. (…) Au bout du compte, qu’on désigne le communisme du XXe siècle comme un enfer ou qu’on ne voit pas de trace de communisme dans ce siècle, on efface la marque des classes et des peuples dominés sur l’histoire ».
Ou comme l’écrivait Marc Bloch : « L’erreur sur la cause se prolongeant donc ici, comme il arrive presque nécessairement, en faute de thérapeutique, l’ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent ; elle compromet, dans le présent, l’action même ».
Dès qu’on renonce à faire « l’analyse concrète d’une situation concrète » (Lénine) aussi bien de la matière histoire que de la matière politique, on se situe face à la première avec tous les inquisiteurs du communisme. On juge. On accuse. Et on ment. C’est que « Par malheur, à force de juger on finit, presque fatalement, par perdre jusqu’au goût d’expliquer » [3].
Et, face à la seconde, la matière politique, on tombe dans le travers que dénonçait Marx dans son « 18 Brumaire » : « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé. La tradition de toutes les générations mortes pèse d’un poids très lourd sur le cerveau des vivants. Et même quand ils semblent occupés à se transformer, eux et les choses, à créer quelque chose de tout à fait nouveau, c’est précisément à ces époques de crise révolutionnaire qu’ils évoquent craintivement les esprits du passé, qu’ils leur empruntent leurs noms, leurs mots d’ordre, leurs costumes, pour apparaître sur la nouvelle scène de l’histoire sous ce déguisement respectable et avec ce langage emprunté ».
Lénine rappelait dans « Que faire » cette recommandation de Marx : « Si vraiment il est nécessaire de s’unir, écrivait Marx aux chefs du parti, passez des accords en vue d’atteindre les buts pratiques du mouvement, mais n’allez pas jusqu’à faire commerce des principes, ne faites pas de “concessions” théoriques ».
Fallait-il baptiser une alliance purement électorale du prestigieux nom de « Nouveau Front populaire » en oubliant que son ancêtre ne s’était pas constitué d’abord autour d’une table mais le 12 février 1934 dans la rue, sur le cours de Vincennes ? En oubliant que sa marque dans l’histoire ne tient pas tant à son « programme » qu’au formidable mouvement social qui fit suite à la victoire électorale de 1936.
Un peu de modestie et de justesse politique n’eut pas nui. Dans le choix du nom du cartel électoral comme dans la proclamation de la « victoire ». On compte 1 739 355 voix de différence entre le Nouveau Front populaire (7 004 725) et le Rassemblement national (8 744 080). Le premier recueille 16,17 % des inscrits, le second, 20,18 % ; 25,68 % des votants contre 32,05 % (chiffres du 2e tour).
Alors il est vrai qu’à l’Assemblée, le Nouveau Front Populaire est la première force politique avec 193 députés pour 165 à la coalition présidentielle et 143 sièges au Rassemblement national. Cette situation tient surtout au mode électoral, lequel a le plus souvent desservi la gauche et singulièrement le PCF et à ce « Front républicain » qui tient de l’« Union sacrée » dans laquelle sombrèrent les sociaux-démocrates européens en 1914.
Pourquoi les ouvriers et les petites gens des banlieues et des campagnes votent-ils pour le Rassemblement national et qu’est-ce que ce Rassemblement national ? Voilà ce qu’il faut chercher à comprendre avant d’ostraciser plus de 8 millions d’électrices et d’électeurs comme étaient ostracisés dans les années cinquante les communistes. Ils ont su alors utiliser cette ostracisation pour se renforcer. Pourquoi d’autres ne le sauraient pas. « Être radical, disait Marx, c’est prendre les choses à la racine », tant qu’on ne le fera pas, on échouera à réduire l’influence de l’extrême-droite.
Une extrême-droite dont la bourgeoisie, comme toujours, se sert au mieux. Emmanuel Macron, après des semaines de gesticulations, est allé trouver son Premier ministre dans les rangs du plus minoritaire des groupes, Les Républicains – 55 sièges. Il savait que ce faisant, le Rassemblement national détiendrait le pouvoir de vie et de mort sur l’exécutif.
Une bouffonnerie ?
Non, la lutte des classes !
« Il est donc prouvé que, dans l’histoire moderne tout au moins, toutes les luttes politiques sont des luttes de classes et que toutes les luttes émancipatrices de classes, malgré leur forme nécessairement politique – car toute lutte de classes est une lutte politique – tournent, en dernière analyse, autour de l’émancipation économique ». [4]
La lutte de classes, la bourgeoisie, le capital ne cessent jamais de la mener pour leur propre compte. Les syndicats, de leur côté, s’y essayent aussi. Mais il faut pour la pousser « jusqu’au bout » (Marx) qu’une force politique déterminée et rassembleuse sache lui donner un but, éclairer le chemin, transmettre l’héritage. En clair : un Parti communiste.
« Que la crise du marxisme ait entraîné une crise de légitimation de la politique et un déficit de compréhension des dispositifs socio-économiques, voilà ce qui devrait suffire à suggérer l’opportunité d’un retour réflexif sur cette expérience cruciale du XXème siècle. Mais il est des raisons plus décisives, qui touchent au rapport de notre présent à la vérité de l’histoire et de la politique » [5].
On ne parle plus aujourd’hui d’avant-garde. C’est peut-être, comme on dit, passé de mode, mais il serait bon de se souvenir : « Pratiquement, les communistes sont donc la fraction la plus résolue des partis ouvriers de tous les pays, la fraction qui stimule toutes les autres ; théoriquement, ils ont sur le reste du prolétariat l’avantage d’une intelligence claire des conditions, de la marche et des fins générales du mouvement prolétarien » [6].
Ça ne s’impose pas, certes, ça se gagne. Encore faudrait-il en avoir la volonté et s’en donner les moyens. Il reste peu de temps à l’horloge de l’histoire.
Bernard Frederick. 16 octobre 2024
Annexe
Le communiqué de Fabien Roussel du 23 juillet 2024
Le président de la République se moque bien des Français. Voilà le ressentiment qui monte dans notre pays aujourd’hui, conjugué avec beaucoup de colère. Car malgré deux défaites aux élections européennes et législatives, le camp présidentiel ne lâche pas le pouvoir.
Il ose même renvoyer dos à dos le Rassemblement national et les forces politiques du Nouveau Front populaire, justifiant ainsi ses petits arrangements politiciens pour empêcher le NFP d’accéder aux responsabilités.
Pourtant, les Françaises et les Français ont, ces dernières semaines, exprimé à trois reprises dans les urnes leur volonté de changement. Certes en utilisant des bulletins différents, mais à chaque fois avec la même volonté, la même colère, le même objectif : en finir avec la politique d’Emmanuel Macron.
En refusant le changement, c’est tout le processus démocratique, toutes les institutions de la République qui se trouvent fragilisées.
Malheureusement, la France a un président de la République prêt à tout pour garder le pouvoir et poursuivre sa politique en faveur des plus riches et de la finance. Pêché d’orgueil ? Pression du monde de la finance ? L’histoire le dira.
Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.
Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre.
Celle du barrage républicain qui permet à des candidats marconistes ou de droite de se faire élire grâce aux voix de la gauche mais qui se permettent ensuite de les trahir dans l’hémicycle.
Celle d’une droite républicaine en décomposition, filant toujours plus vers l’extrême droite.
Celle de forces de gauche et écologistes obnubilées pour partie par la présidentielle avec un Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen en 2027. C’est mortifère.
Ces derniers mois révèlent au grand jour la grande détresse d’un pays qui a perdu sa boussole républicaine : la défense des intérêts du peuple d’abord.
C’est au nom de cette boussole que notre République s’est construite, de 1789 à la Résistance et la Libération, quand la nation a su se rassembler pour reconstruire le pays. Cette culture de l’intérêt général a disparu. Les intérêts particuliers, ceux de la finance, notamment, ont pris le dessus.
C’est un symbole important que la parution du classement, ce 20 juillet 2024, des 500 plus grandes fortunes de France, dont le patrimoine a encore grandi, au lendemain du hold-up de la macronie et de la droite sur l’Assemblée nationale.
En 7 ans de pouvoir, ceux-là ont vu leur patrimoine plus que doubler ! 1 228 milliards d’euros en 2024 contre 570 milliards en 2017, soit 115 % de hausse ! À l’évidence, les salaires n’ont pas vu la même progression depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Élysée !
En 7 ans de pouvoir macroniste, le nombre de travailleurs au SMIC est passé de 12 % à 17 % !
Tout augmente, le nombre de milliardaires comme le nombre de Smicards. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre.
Les caisses de l’État ont été vidées par ces gouvernements qui ont d’abord servi les grandes fortunes.
Plus de 70 milliards de cadeaux fiscaux par an pour les plus riches, pour les actionnaires du CAC 40, pour le monde de la finance.
Comment financer des services publics efficaces, garantir les meilleures écoles pour tous nos enfants, quelles que soient leurs origines sociales, ou leur lieu d’habitation ? Comment assurer la tranquillité publique, protéger nos concitoyens de la drogue ou de balles perdues, lutter contre la corruption, les fraudeurs fiscaux, quand tous les moyens de l’État sont laissés à l’abandon ?
Quand L’État fout le camp, tout fout le camp.
Emmanuel Macron a laissé la France à l’abandon. Y compris sur la scène internationale, préférant soutenir les voies de la guerre plutôt que celles de la Paix, en Ukraine comme au Proche-Orient, totalement aligné derrière la politique américaine.
Dans les mois qui viennent, il devra assumer cette situation.
Une impasse démocratique avec des gouvernements qui tomberont dès la première motion de censure, qu’ils soient de droite ou même du NFP. Après cette dissolution, la France est ingouvernable.
Une impasse politique pour les Français qui ne verront jamais le changement attendu. Leur colère va grandir. Comment va-t-elle s’exprimer ? Je ne sais pas, mais je serai à leurs côtés pour qu’ensemble, nous arrivions à les battre définitivement.
Mais aujourd’hui, à la veille de partir en vacances, je veux dire clairement au président de la République : vous avez semé le chaos. Vous en assumerez toutes les responsabilités.
Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien, ni aujourd’hui, ni demain.
La seule issue viendra du peuple, du mouvement social et des forces politiques qui, comme nous, n’ont jamais perdu leur boussole.
Nous ferons appel au peuple, à l’intervention citoyenne, à toutes les forces vives de la nation, syndicales, associatives, citoyennes.
Nous resterons unitaires pour deux au sein des forces de gauche et écologistes pour construire l’espoir du changement, malgré tout.
Nous prendrons toute notre place au Parlement, avec les sénateurs, sénatrices et députés communistes et apparentés pour défendre tout ce qui ira dans le bon sens et censurer tout ce qui portera atteinte à nos concitoyens.
Nous serons encore plus présents dans les villes, les départements, les régions ou les élus communistes exercent leurs mandats dans la plus grande proximité, avec beaucoup d’honnêteté et de sincérité, avec l’objectif à chaque fois d’être les plus utiles et les plus efficaces.
Nous serons de tous les combats, dans les villes, les villages, au plus près des attentes des salariés, de la jeunesse, des habitants des grandes villes comme de la ruralité. La dignité de chacun, la Paix comme le climat sont au cœur de notre engagement.
Nous gardons intact l’espoir de bâtir des Jours Heureux. Nous y mettrons toutes nos forces dès la rentrée prochaine.
(1) pour les rares d’entre nous qui ignoreraient qui est Bernard Frederick voici quelques lignes de biographie : Né le 4 février 1947 à Montreuil en Seine-Saint-Denis. Bernard Frederick fait ses études primaires et secondaires à Paris, passe en 1967 le baccalauréat philosophie ; il suit les cours d’économie à la faculté de droit et de sciences économiques de la rue d’Assas puis à Paris VIII et obtient en 1972 une maîtrise d’économie politique ; il assiste également en auditeur libre à des cours de philosophie et de linguistique à la Sorbonne et au Collège de France. Entré en 1965 au PCF, il devient membre de la section économique du comité central. Au terme d’un stage de six mois au journal l’Humanité en 1973 il devient rédacteur de la rubrique économie et à partir de 1974 de la rubrique enseignement, université, jeunesse.
Élu vice-président de l’association des journalistes universitaires, il participe à des séminaires et à des congrès de psychologie de l’enfant. En 1983, il est nommé adjoint au chef du service politique intérieure, puis en 1984-1985 il écrit des articles de politique étrangère et effectue de nombreux voyages en Europe de l’Est. En 1986, il obtient le poste de correspondant de l’Humanité à Moscou ; il est rappelé en France en mai 1991 et démissionne du journal. En 1992, il quitte le PCF, puis y revient en 1996. En juillet 1997, il est réintégré à la rédaction de l’Humanité, affecté au service de politique intérieure.
En collaboration avec Suzanne Prou, la paix et le désarmement, Éditions La Farandole, Paris, 1984.
Dictionnaire des questions internationales, Éditions de l’Atelier, Paris, 1995.
Des articles dans le Monde diplomatique, depuis 1988, dans la revue l’École et la Nation, entre 1975 et 1984.
Vues : 396
Michel Nativel
Merci à Bernard Frederick pour son analyse ample et savante qui éclaire le présent. Je souhaite que son point de vue rencontre la faveur de nombreuses et nombreux communistes. Merci aussi à Danielle Bleitrach et son équipe pour leur travail.