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Mexique : l’exigence de règles diplomatiques claires de la part des USA

Quand l’on sait à quel point les ingérences de l’ambassade des Etats-Unis au Mexique ont pu se traduire y compris par l’assassinat pur et simple de candidats et candidates, comme de représentants d’ONG défenseurs des indigènes, la mise au point de la présidente Claudia Sheinbaum témoigne d’un courage que l’on aimerait être ceux des politiciens français pourtant moins menacés mais sans doute plus faciles à acheter. Le langage est direct comme l’est la mise en évidence à la fois des turbulences “électorales” et celle du grand capital qui gouverne les dites turbulences aux Etats-Unis. Là encore on rêve d’une attitude aussi “authentique” de la part de la gauche, voire des communistes français par rapport à l’idéologie consensuelle de soutien à l’atlantisme quoiqu’il en coûte, alors que le gouvernement de Claudia Sheinbaum est considéré de centre gauche, simplement il est celui de la “patrie” de Juarez, celle de la souveraineté du Mexique, sentinelle de l’Amérique latine. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Mexique-États-Unis : des règles claires

La présidente Claudia Sheinbaum a indiqué que des règles claires ont déjà été établies pour que l’ambassade des États-Unis au Mexique et son chef, Ken Salazar, se comportent de manière appropriée dans le cadre de ses activités. Comme annoncé lors de sa conférence de presse matinale, le ministre des Affaires étrangères, Juan Ramón de la Fuente, a informé le représentant de Washington que, entre autres, il ne sera plus en mesure de programmer des réunions directement avec les secrétaires d’État, mais qu’il devra transmettre ses demandes par l’intermédiaire des Affaires étrangères.

Le président a également dissipé les inquiétudes concernant les relations commerciales et la future révision du traité sur la question qui inclut également le Canada, l’AEUMC. Il a rappelé que les déclarations des candidats à la présidentielle américaine sont faites dans le contexte de la lutte électorale, et que lorsque le prochain occupant de la Maison Blanche sera connu, il sera possible de dialoguer sans la stridence des campagnes. Il convient de se féliciter que la présidente Sheinbaum n’ait pas laissé passer ses 10 premiers jours au pouvoir pour rappeler à l’ordre l’ambassadeur Salazar, qui a joué sa partie pendant plusieurs semaines dans une série d’explosions inacceptables dans le traitement d’une nation souveraine.

Il convient de rappeler que le diplomate a été pleinement impliquée dans les coups politiques et les agressions interventionnistes promues par les intérêts des entreprises des deux côtés de la frontière avec l’intention d’arrêter la réforme constitutionnelle avec laquelle la présidente et son prédécesseur promeuvent l’assainissement du système judiciaire, actuellement plongé dans la corruption, le népotisme, la guerre, le trafic d’influence, l’arbitraire, la partisanerie et la complicité avec les criminels.

Avec cette proéminence, Salazar a fait preuve de peu de tact dans l’exercice de ses fonctions, en plus de donner l’apparence d’être un porte-parole du grand capital plutôt que du peuple américain, une confusion des rôles qui affecte également d’autres responsables et législateurs de son pays. En ce sens, les directives transmises par le gouvernement fédéral peuvent être lues comme un avertissement général que de telles déclarations ou actes qui cherchent à violer l’autodétermination mexicaine ne seront pas tolérés, un avertissement que ceux qui conçoivent l’ingérence comme une prérogative impériale à laquelle le reste de la planète doit se plier feraient bien d’y prêter attention.

Il est à espérer que le personnel diplomatique étranger au Mexique, les gouvernements qu’ils représentent, les élites financières et commerciales, les organisations multilatérales et d’autres acteurs pertinents tels que les agences de notation comprendront ce message et, par conséquent, cesseront leurs prétentions illégales et illégitimes d’interférer dans les décisions souveraines du pays. Sinon, les autorités devront y mettre un terme et les ramener dans un cadre de respect et d’observation des lois.

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