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La démission du chef du gouvernement Taiwanais : un troisième clou dans le cercueil des séparatistes du DPP ?

Cet article du Global Times essaye de jeter un peu de lumière sur la démission du premier ministre Taiwanais (que la Chine continentale préfère appeler chef du ‘corps exécutif’). Après la défaite électorale en novembre, la démission de Tsai de la présidence du DPP, cet évènement peut être interprété comme le troisième acte d’une stratégie de la RPC pour contrecarrer les efforts désespérés de l’empire états-unien de dresser Taiwan comme cheval de Troie contre la Chine continentale et de l’utiliser comme ils ont pu le faire de l’Ukraine. Troisième acte concluant pour la RPC. Attendons le quatrième, qui sera la nomination du nouveau ‘chef du corps exécutif’. Sécessionniste ou plus proche du ‘statut quo’ ??? L’avenir nous le dira bientôt, et nous pouvons pour l’instant continuer à espérer que la RPC saura trouver les moyens d’éviter le piège ourdi par les Etats-Unis. La carte ‘anti-continentale’ était une fausse carte. La démission du chef de file des sécessionnistes accélère les divisions au sein du DPP (Parti Démocratique Populaire).

Par Wang Qi et Xu Yelu, publié dans Global Times du 19 janvier 2023

https://www.globaltimes.cn/page/202301/1284096.shtml

Su Tseng-chang receives an interview in Taipei on March 12, 2007. File Photo: VCG

Su Tseng Chang lors d’un interview à Taipei, le 12 mars 2007

Selon la presse de l’ile, le chef du ‘corps exécutif’ de Taiwan, Su Tseng-Chang, a annoncé jeudi que son équipe présentait sa démission en masse et qu’il était dans l’attente de l’acceptation de leur démission par la présidente Tsai Ing-Wen.

Les connaisseurs de la région soulignent que la démission de ce sécessionniste convaincu, largement responsable de l’empoisonnement des relations avec la Chine continentale, ainsi que sa popularité déclinante, illustraient la faillite de la stratégie du DPP selon laquelle il faut ‘résister à la Chine continentale et protéger Taiwan’. La démission de Su de ses responsabilités exécutive fait suite à celle de Tsaï Ing-Wen de sa position de chef du DPP, confirmant que les divisions internes au parti vont s’exacerber.

L’annonce de Su a été synchronisée avec la fin de la session parlementaire d’avant les vacances d’hiver et l’approbation du budget général pour 2023. Immédiatement après cette approbation, Su a rencontré Tsaï pour lui remettre sa démission.

Su est un sécessionniste hardcore qui a été placé sur une liste de personnalités sanctionnées par la Chine continentale en novembre 2021, selon les documents de l’office des affaires taiwanaises du conseil d’état.

Depuis la défaite électorale du DPP lors des élections locales fin 2022, la pression pour un remaniement du corps exécutif s’est considérablement intensifiée. Le départ de Su marquera une lutte de pouvoir au sein de l’appareil du DPP et impactera négativement sa crédibilité pour l’élection de 2024.

Lo Ping-cheng, porte parole du ‘corps exécutif’ a déclaré de son côté que Su et son équipe gouvernementale se retireraient dès que Tsaï aura confirmé les noms des remplaçants.

Selon Zhang Wensheng, adjoint du doyen de l’institut de recherches taiwanaises à l’université de Xiamen, Su n’a pas été capable, au cours de son mandat, résoudre les questions de niveau et de qualité de vie qui préoccupent les électeurs, et n’a pas su non plus gérer les relations entre les deux rives du détroit de Taiwan. Alors que c’est Tsaï qui a démissionné de la présidence du DPP, de nombreux experts pense que le revirement de l’électorat qui a conduit à la défaite du parti a plus à voir avec la mauvaise prestation de Su.

Wang Yu-ching, un connaisseur des affaires taiwanaises basé en Chine continentale, a expliqué au Global Times vendredi que le sécessionnisme extrémiste, son obstination pour un « Taiwan indépendant », était perçu comme agressif. Su avait surnommé la pandémie de COVID-19 « la pneumonie de Wuhan », et proscrit l’exportation de masques fabriqués à Taiwan vers la Chine continentale. Il avait aussi multiplié les barrières pour empêcher les étudiants du continent de revenir vers leurs écoles taiwanaises et les retours vers Taiwan de membres familiaux vivant sur le continent. Dans une déclaration restée dans les mémoires, il s’est vanté qu’en cas de guerre, il se battrait contre l’Armée de Libération Populaire jusqu’au bout, même s’il ne lui restait plus qu’un manche à balai. Wang ajoute que « la détérioration des relations entre les deux rives du détroit a eu pour effet que de nombreux Taiwanais ont perdu leur travail. Ils n’en pouvaient plus de l’incompétence et de l’arrogance de Su ». Un récent sondage, publié vendredi après la résignation de l’équipe de Su, indique que 85,2% de la population de l’ile souhaitait cette démission et que 84,1% étaient déçus de sa prestation.

Dans l’immédiat, les experts notent que cette démission va créer un vide de pouvoir qui devrait exacerber les luttes entre les différentes factions du DPP. Wang affirme que son départ crée une opportunité pour les autres factions qui vont chercher à marquer des points. En écho, Zhang croit que le camp de Tsaï cherchera à contrebalancer la faction de Lai Ching-te, vice-président depuis 2022 et actuel chef du DPP, en désignant le nouveau chef du ‘corps exécutif’.

Chen Chien-jen, confident de Tsaï et ancien vice-président de Taiwan est actuellement le favori pour succéder à Su. En opposition à l’extrémisme de Su, il a toujours penché vers une approche plus pragmatique, plus discrète des relations entre les deux rives du détroit. Zhang rajoute que « cela permettrait aussi au camp de Tsai de répondre aux demandes d’une opinion publique qui évolue dans l’ile et qui veut la paix plutôt que la guerre. Et la sécession de Taiwan signifierait la guerre ».

Mais il ne faut pas écarter trop vite un retour de Lai, qui reste le candidat favori de la base du DPP pour les élections de 2024 et qui prône un sécessionnisme peut-être encore plus extrême. Selon Zhang, les contradictions et la compétition entre les différentes factions vont réduire les chances de succès du DPP en 2024 ».

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