Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Hymnes et chansons soviétiques diffusées par piratage en Ukraine (vidéo)

Des pirates soviétiques font de l’humour en prenant le contrôle des caméras de surveillance en Ukraine; ils diffusent l’hymne et des chansons de l’Union Soviétique. Au delà du fait, nous devons nous interroger : comment depuis plus de trente ans désormais, le monde n’a pas été capable de créer une idéologie, une perspective de paix, de justice sociale qui permette de rassembler les peuples. Singulièrement dans les pays qui ont connu le socialisme comment se fait-il que le seul drapeau qui symbolise encore fraternité, espoir demeure le drapeau rouge vainqueur du nazisme et les chants, les hymnes qui ont soulevé le cœur des êtres humains. Cela est-il suffisant ? est-ce que là où les communistes ont bradé leur histoire et leur mission ce drapeau, ces hymnes ont encore un sens ?

On ne sait pas l’aire de diffusion de ces chansons et les limites de l’adhésion qu’elles provoquent, mais ce que l’on peut en retenir c’est à quel point la seule chose susceptible de créer ou plutôt de recréer un semblant d’apaisement dans cette guerre que l’OTAN et les USA mènent par procuration s’il le faut jusqu’au dernier Ukrainien, reste non pas le fait d’être russophone (la quasi-totalité des Ukrainiens parle russe et certains dirigeants n’arrivent pas à parler correctement l’ukrainien), ni même d’être de même souche russe (les mariages entre russes et ukrainiens rendent impossible de démêler sur quelques générations ce genre de pureté ethnique), mais leur passé soviétique qui demeure pour les peuples une ère de paix. Si la propagande anticommuniste a atteint des sommets depuis 2014 en particulier et le coup d’ETAT qui a transformé l’Ukraine en bastion de l’anticommunisme et de la russophobie, ce qui demeure premier c’est pour la majorité du peuple ukrainien les difficultés économiques et sociales du pays, la nécessité d’immigrer qui n’a pas attendu la guerre pour devenir massive.

Une amie hongroise m’expliquait que toutes les références au fait que sous le socialisme on vivait mieux devaient être précédées d’une phrase convenue : bien sûr personne ne regrette le socialisme mais il faut reconnaitre que… “Je sais bien mais quand même” c’est le discours du fétichiste (je sais bien que la femme n’a pas de pénis, mais cette paire de bottine fera l’affaire) et Marx à propos du capitalisme explique longuement “le fétichisme de la marchandise”, ou la forme d’aliénation à la chose: Le fétichisme de la marchandise désigne le fait que la valeur des produits finit par être attribué à leurs qualités intrinsèques, faisant ainsi oublier qu’ils ont été fabriqués par des hommes. La conséquence de cette illusion est de transformer peu à peu les rapports entre les hommes en simples rapports entre les choses. Le monde des objets, devenu autonome, finit alors par dominer les hommes. Sous le capitalisme, l’argent devient ainsi une véritable puissance divine dont le pouvoir s’exerce sur l’ensemble des pensées et des actions humaines.

Le capitalisme engendre ce type d’aliénation y compris au cœur du dénuement mais dans le même temps quand il peut de moins en moins entretenir l’illusion de la simple survie, il ne lui reste plus que le fascisme pour convaincre les réticents. Nous sommes à ce moment où le seuil entre le libéralisme libertaire, le fétichisme et la séduction de la marchandise devenue vitrine de la démocratie est en train de se transformer en fascisme et guerre. Une aide précieuse à l’illusion peut-être pendant un temps encore apportée par une gauche qui a joui de certains privilèges en tant que consommateurs et qui n’a que mépris pour le peuple ramené selon elle à l’état de rustre. C’est un peu la vision que les bobos pro-européennes de Kiev ont développée à l’égard des “brutes” du Donbass ou même à l’égard des hooligans qui s’engageaient dans les bataillons nazis, mais c’est tout le continent européen qui est désormais engagé dans ce désastre sur le mode ukrainien.

Alors on s’interroge sur la capacité que conserve dans cette Europe là, le communisme à recréer la paix et le développement ? Ce que nous avons rencontré de plus frappant au cours de nos interviews et discussions dans l’ancien aire de l’URSS et des pays socialistes avec Marianne a été non seulement le regret de l’URSS mais aussi l’idée que ceux qui sont là n’ont pas la force de reprendre à leur compte toutes les souffrances par lesquelles il faut passer pour lutter contre le capitalisme.

Dans une certaine mesure l’intervention russe a obligé tout le monde à être confronté à cette mise au pied du mur et à affronter le fétichisme de la marchandise autant que l’illusion démocratique et c’est pour cela que l’on ressort drapeaux et hymnes, mais il reste A FAIRE…. parce que le fait est que l’on ne se baigne jamais deux fois dans les mêmes eaux et le socialisme reste à construire face aux défis de l’époque, la guerre étant la pire des solutions pour y arriver… Même si le capitalisme contraint les peuples à ce choix…

DANIELLE BLEITRACH

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3 Commentaires

  • etoilerouge
    etoilerouge

    Hilarant les réactions face à la musique chants soviétiques profondément slaves. Le monde capitaliste totalement schizophrène empêche de connaître ces sons sans parler de leur histoire. Le peuple français lui même est emprisonné ds cette culture totalement fermée dirigée par les multinationales anglo saxonnes. Quelles beautés ces musiques et hymnes j’en pleure et voilà le monde fou sans les russes qu’ils ns promettent.

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  • Robert Gil
    Robert Gil

    cela date d’avant la l’intervention russe si vous regardez les dates

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    • rhodine
      rhodine

      oui de 2017

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