Les Russes découvrent avec stupéfaction la société dans laquelle l’histoire les a plongés indépendamment de leur volonté. “Cela ne serait jamais arrivé en URSS, disent-ils à propos de cette fusillade dans une école, et ici l’auteur de l’article affirme que le culte de la violence, le succès individuel et l’aliénation croissante mènent nécessairement au désastre. ” La question est un peu celle du génie sorti de lampe, comment le faire rentrer? Il est un terme en sociologie, celui d’anomie, l’impossibilité du lien social, la folie et ici il s’agit probablement de l’acte d’un malade en plein délire, emprunte un moule social. Celui d’une société capitaliste avec son culte de la violence, son besoin de publicité individuelle comme si l’individu n’existait que sous les caméras qui correspond à la destruction du lien social, la mise en concurrence, la marchandisation de la société capitaliste. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société).
Ilya Znamensky Le culte de la violence, le succès individuel et l’aliénation croissante mènent nécessairement au désastre.
Tags materіalu: єvropa , crise , nazisme , Osvita , pam`yat , racisme , CpCp-an ex , USA12/05/2021
Un jeune agressif expulsé de l’université pour échec scolaire est venu à l’école avec une arme à feu et a ouvert le feu sur tous ceux qui entraient dans son champ de vision. Selon les dernières données, à la suite de l’attaque terroriste, neuf personnes ont été tuées et vingt adolescents ont été blessés. Mais, malheureusement, ces chiffres peuvent encore augmenter.
La tragédie de l’école de Kazan n’est pas un cas unique. En 2018, un incident similaire s’est produit à Kertch. Aux États-Unis, où des fusillades de masse ont lieu régulièrement, il existe un terme spécial pour désigner de tels cas – les fusillades de masse, et le problème lui-même se reflète depuis longtemps dans la culture populaire, comme le célèbre documentaire «Bowling for Columbine». Ce film du réalisateur oscarisé Michael Moore suit le massacre de l’école du comté de Jefferson, dans le Colorado, qui a tué quinze personnes.
Parfois, des extrémistes de droite sont à l’origine de ces crimes – comme dans le massacre dans le camp de jeunes des sociaux-démocrates organisé par Anders Breivik, dans le cas d’attaques d’islamistes ou dans l’épisode avec l’attaque des fidèles musulmans à Hébron par le fanatique Baruch Goldstein. Mais le plus souvent, nous parlons d’adolescents mentalement instables. Une telle pratique, autrefois inconcevable pour les habitants de l’URSS, s’immisce malheureusement de plus en plus dans nos vies. Et alors que la terrible nouvelle arrive, la question inévitable se pose: comment éviter de nouvelles victimes?
De toute évidence, nous ne pouvons pas empêcher chaque folie individuelle d’un élève individuel. Nous ne pouvons pas transformer chaque école et jardin d’enfants en un établissement de haute sécurité, avec un contrôle total de tous les visiteurs, comme dans une installation spéciale ou dans un aéroport. Nous ne pouvons pas équiper les enseignants de mitrailleuses et leur donner des compétences de tir à grande vitesse. Même Trump, qui était pour la vente gratuite d’armes, n’a pas réussi à le faire. Au contraire, de tels crimes rappellent une fois de plus l’inadmissibilité de la légalisation et de la libéralisation du commerce des armes, ce dont rêvent tant les libertaires.
Que peut-on faire dans la pratique aujourd’hui?
Vous pouvez repérer un certain pourcentage de misanthropes potentiels dans les premiers stades, alors qu’ils projettent des menaces sur le réseau, alimentés par l’attention et les émotions de ses utilisateurs. Ceci est facilité par les algorithmes, les réseaux de neurones et l’utilisation de l’intelligence artificielle. En fait, des technologies similaires sont activement mises en œuvre dans le monde entier. Cependant, le pourcentage de terroristes repérés de manière préventive ne sera toujours pas élevé et le coût d’un tel contrôle pour la société est très élevé – car il contribue à la mise en œuvre des dystopies totalitaires les plus sombres.
Il faut emprunter une voie différente – tout d’abord en renforçant le travail des psychologues, qui doit nécessairement être effectué dans les établissements d’enseignement. Malheureusement, aujourd’hui, le psychologue scolaire est trop souvent un poste purement formel. Des hooligans notoires sont amenés à parler, et parfois ils effectuent des tests généraux – dessinez votre famille, inventez un animal inexistant ou remplissez ce questionnaire pour ma thèse.
Cependant, les psychologues doivent surveiller les agressions latentes des adolescents. Former une stratégie dirigée pour identifier et prévenir les conflits dans l’équipe éducative, pour prévenir le harcèlement, pour aider l’élève dans une situation de vie difficile, pour prêter attention non seulement aux adolescents les plus violents, mais aussi aux adolescents non socialisés – découvrir ce que se cache dans les eaux tranquilles.
Il s’agit d’un travail difficile, mais nécessaire, que l’État doit accomplir avec dignité. Elle nécessite l’attraction de ressources importantes – humaines et financières, nécessite une révision des approches qui ont dominé pendant des années. De plus, l’inertie qui s’est développée au fil des ans est forte dans le système éducatif et il n’existe aucune expérience en matière d’arrêt du terrorisme chez les adolescents.
Il est très difficile d’organiser un tel processus. Mais il n’y a toujours pas d’alternative à cette voie.
Et nous pouvons et devons changer l’environnement social lui-même. Le culte de la violence, la réussite individuelle et l’aliénation croissante conduisent nécessairement à des tragédies – non seulement des fusillades dans les écoles, mais d’autres, beaucoup moins visibles, mais non moins terribles.
Le progrès social ne réside pas tant dans l’introduction d’un système de «ville intelligente», et pas seulement dans l’expansion nécessaire des programmes d’adaptation et de soutien sociaux – qui sont vraiment nécessaires pour les adolescents et leurs familles.
La société a besoin d’une révolution culturelle. L’homme est biologiquement toujours le même qu’il y a dix mille ans – et le monde dans lequel il vit et se forme est devenu incommensurablement compliqué et chaque jour se complique, donnant lieu à de nouveaux défis. Si quelqu’un ne fait pas face à ce processus social rapide, si quelqu’un se trouve à l’écart, recevant une déformation de son psychisme fragile, ce n’est pas un problème d’individu, mais un désastre pour tout son environnement.
La violence est une maladie sociale et elle ne peut être guérie qu’en guérissant une société malade. Il est temps de comprendre que cela à lui seul réduira le nombre d’attaques terroristes sanglantes.
Ilya Znamensky
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