Cet article date de l’an dernier et comme le note aujourd’hui Global Times, le tabloïde officiel chinois, si avec Biden l’UE joue volontiers le retour à des alliances politiques, la situation est telle qu’aucun pays de l’UE ne peut négliger ses intérêts économiques et le partenariat noué avec la Chine, l’Allemagne n’en fait pas mystère, la France jouerait d’autant plus l’idéologie anti-chinoise que ses intérêts sont avec la Chine. Mais que signifie les “intérêts” de ceux qui nous gouvernent? Ceux de la nation souveraine ? Ceux de sa population? Ou ceux d’une poignée qui ne représentent que l’exploitation, le pillage, la finance…
Sur le plan de l’indépendance on apprend ici qu’environ 92% des données du monde occidental sont stockées aux États-Unis, selon le groupe de réflexion CEPS, ce qui relativise on le voit “la menace chinoise”. en annexe cette excellente présentation de Larry Fink, ou Black rock et l’influence réelle sur nos vie en particulier sur nos conquis sociaux. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Lionel Laurent
14 novembre 2019
(Opinion Bloomberg) – «Souveraineté technologique» est l’un des mots à la mode de l’Union européenne du moment, évoquant l’image d’un espace sûr et sécurisé pour des zettaoctets de données locales, sans interférence ni capture par les États-Unis et la Chine.
Le Français Emmanuel Macron et l’Allemande Angela Merkel ont tous deux utilisé cette expression pour lancer toutes sortes d’initiatives, des programmes d’intelligence artificielle au cloud computing soutenu par l’État. La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a inscrit le concept dans ses orientations politiques.
C’est un objectif noble, ne serait-ce que parce qu’il reconnaît que l’Europe est tout sauf technologiquement souveraine en ce moment. Les géants d’Internet sont en Amérique et en Chine – Alphabet Inc., Facebook Inc., Amazon.com Inc., Alibaba Group Holding Ltd – et environ 92% des données du monde occidental sont stockées aux États-Unis, selon le groupe de réflexion CEPS . La Chine représente plus d’un tiers des demandes de brevet mondiales pour la technologie mobile 5G. Amazon se vante que 80% des entreprises allemandes de premier ordre sur la bourse DAX utilisent son entreprise de services cloud AWS.
Le déclencheur pour y remédier est la course à la suprématie entre Pékin et Washington, qui déborde dans le secteur technologique et compromet la capacité de l’UE à protéger son territoire. L’interdiction par le président Donald Trump de Huawei Technologies Co.et ses tentatives d’intimider ses alliés à faire de même était un signal d’alarme, aussi valables que soient ses préoccupations en matière de sécurité. Le «Cloud Act» américain, qui oblige les entreprises américaines à remettre les données si elles sont commandées quel que soit l’endroit où elles sont stockées, en était une autre. La Chine et les États-Unis considèrent l’UE comme une marque facile dans la lutte technologique mondiale. Et ils ont raison.
Le problème de l’Europe est que la reconquête de la souveraineté n’est ni facile ni bon marché. Prenez le cloud computing, un domaine dans lequel la France et l’Allemagne envisagent la construction d’infrastructures nationales «souveraines» à l’usage des entreprises nationales et européennes. Il s’agit d’un marché mondial de 220 milliards de dollars dominé par des fournisseurs américains avec des valeurs de marché de près de 1 billion de dollars, qui investissent des dizaines de milliards de dollars chaque année dans les infrastructures. Leur puissance n’est pas seulement technologique: lorsque Microsoft Corp. dépense 7,5 milliards de dollars pour une acquisition telle que GitHub, un forum de codage open-source, il amène de précieux développeurs sur sa propre orbite. De même, AWS d’Amazon a l’échelle, les prix bon marché et les avantages qui bloquent les clients.
La France et l’Allemagne ne gagneront pas une bataille frontale dans ce domaine. Paris souffre toujours d’une tentative ratée il y a des années de construire un cloud souverain pour la somme princière de 150 millions d’euros (165 millions de dollars). L’Allemagne a Gaia-X, qui ressemble à un espace commun pour le partage de données par les chefs de file du DAX, de SAP SE à Siemens AG. Il est difficile de voir comment de telles initiatives mèneront à une véritable souveraineté numérique; non seulement en raison d’un manque d’investissements sérieux, mais parce qu’il est difficile d’éviter d’utiliser la technologie cloud américaine.
Pourtant, ce ne serait pas une mauvaise chose si cette tendance conduisait la France et l’Allemagne à collaborer davantage – jetant les bases de dépenses plus ambitieuses – et que Bruxelles fasse ce qu’elle fait de mieux: fixer les règles d’engagement des entreprises technologiques du monde entier. La commissaire au numérique, Margrethe Vestager, demande déjà une application plus stricte des lois sur la protection des données et adopte une approche systématiquement musclée des violations des lois antitrust par les géants de la Silicon Valley et de Seattle. Ce n’est pas de la souveraineté, mais c’est un début.
Pour contacter l’auteur de cette histoire: Lionel Laurent à llaurent2@bloomberg.net
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COMMENT LE MONTANT DES RETRAITES EN AMERIQUE A CHUTE DE 30%… !Expliquer la finance est un exercice fastidieux qui demande d’abord de la comprendre. Denis Robert, par son approche très personnelle, en inventant un journalisme littéraire, nous permet d’appréhender la mécanique interne du monstre BlackRock en remontant à sa genèse et en brossant le portrait de son boss : le mystérieux et très puissant Larry Fink.Si on me demande aujourd’hui qui de Donald Trump, XiJingPing, Vladimir Poutine, Mark Zukerberg ou Larry Fink, est l’homme le plus puissant du monde ? Sans aucune hésitation je pointe Larry. Larry a plus d’influence sur nos vies que nos parents. Savez-vous que BlackRock possède 6,3% de Total, 6,5% de Sanofi, 6,4% de Publicis, 5,9% de Danone… en gros 5% du Cac40 ? Que BlackRock conseille la BCE, Airbus, Exxon, JP Morgan, Apple, la Grèce, l’État allemand ou la Commission Européenne ? Savez-vous que ses représentants votent aux assemblées générales de 17000 sociétés dans le monde ? Qu’elle brasse 31000 milliards de fonds par an, qu’elle a sauvé l’économie américaine après la crise du Covid ? Qu’elle possède une intelligence artificielle appelée Aladdin, née de la paranoïa maladive de Larry Fink sur la gestion du risque ? Mais pour survivre, BlackRock a besoin d’argent et de nouveaux espaces. On a ainsi retrouvé Larry à plusieurs reprises depuis deux ans chez Emmanuel Macron pour pousser -entre autres- au vote de la réforme des retraites par capitalisation.Larry Fink a accès à la matrice du capitalisme. Il peut lire tous les bilans de pratiquement toutes les sociétés du monde. Il sait ce qui se joue entre concurrents. Il peut ainsi privilégier l’un ou l’autre dans le plus grand secret. Il est le dieu vivant du capitalisme. Rien que ça ?Non, pire encore. Attachez vos ceintures…
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Daniel Arias
Sur la souveraineté des data center en France nous avons OVH qui était un moment le 3ème plus gros hébergeur mondial.
Concernant les technologies utilisées dans le cloud, il existe des solutions basées sur Linux, mais comme beaucoup de logiciels libres les licences sont contraignantes pour ceux qui veulent en faire une rente.
Aujourd’hui la grande majorité du web mondial fonctionne sur Linux, c’est fiable, sécurisé et gratuit.
Microsoft développe également l’IA, le fait qu’il détienne GitHub lui donne accès à des millions de lignes de code, qu’il pourra analyser et copier pour son profit. Lire l’Aventure de Microsoft pour voir que son fondateur n’a pas inventé grand chose mais surtout copié. Il a tout de même sût rendre accessible l’informatique au grand public, grâce à Windows.
Mais aujourd’hui il existe de nombreuses alternatives à Windows faciles à installer et utiliser, basées su Linux, pour citer les plus accessibles aux grand public: Ubuntu et Linux Mint.
Et un petit nouveaux nous viens de Chine Deepin qui est aussi une distribution Linux.
J’imagine déjà ce que ça pourrait donner si Deepin devient le système d’exploitation des Chinois, particuliers et entreprises. Nous pourrons jeter aux orties Windows.
Aujourd’hui celui qui ne joue (jeux triple A) pas sur PC peut déjà passer avantageusement sur Linux.
La Chine vient d’embaucher deux des meilleurs ingénieurs américains spécialistes des logiciels de dessins de microprocesseurs. C’est dans le cadre de l’indépendance dans les composants électroniques. Ces ingénieurs sont partis et leur ancienne entreprise a investit dans l’entreprise chinoise qui les a embauché. A ce rythme certaines entreprises américaines vont finir par déménager en Chine.
L’administration Obama avait investi lourdement pour soutenir les GAFAM, les russes ont développé le RuNet (Internet Russe) sécurisé et indépendant, ils ont VK pour contrer FaceBook,
les Chinois ont fait de même Baidu, WeChat, Sina Weibo, QQ, You-ku et le concurrent de WeChat Qzone. WeChat détenu par Tencent 1 milliard de comptes et permet de passer des commandes et de payer des factures.
La Chine ses derniers jours à battu le record de plongée d’un sous-marin dans la fosse des Mariannes avec des scientifiques à son bord. Et un peu plus tard a lancé le premier satellite au monde pour la 6G, alors qu’ils dominent la 5G.
Huawei propose son propre magasin d’application pour contourner les sanctions.
Et certains smartphones commencent à être vendus avec Linux, il faut savoir que la base d’Android est déjà un Linux. Il en faudrait pas beaucoup pour se passer d’Android comme de Windows.
Les géants de l’informatique made in USA vont se trouver face aux géants chinois, et Linux et l’Open Source avec sa communauté fait très doucement sa place.
Quand un développeur code sur des plateformes comme GitHub il offre sa production à l’ensemble de l’humanité, comme des millions de vidéos de cours faites par des amateurs ou des professionnels. Aujourd’hui toute la technologie logicielle nécessaire pour faire du Web est disponible gratuitement et de très grande qualité, Apache et NGNIX (Russe) pour les serveur, les systèmes de bases de données, les langages de programmation tout à été construit par une communauté et soutenu par de grandes entreprises.
La production “numérique” a tendance a se faire gratuitement de plus en plus, contenus, comme ce blog, youtube,…
Quelle place prendront ces productions dans l’économie et quel sera la forme de rémunération des auteurs ? Aujourd’hui les plateforme de soutien se font de l’argent en prenant une commission sur les dons des internautes aux créateurs.
Pendant ce temps nous en Europe avons une réglementation sur la taille des courgettes pour les mettre dans les camions, faisons des lois pour contrer les communistes, et en France la préoccupation principale des journaux télévisé est la survie des restaurant et des bistrots.
Il y a quelques dizaines d’années nous étions experts en production et distribution d’électricité et dans le ferroviaire. Aujourd’hui nous devenons petit à petit un grand parc d’attraction, c’était l’ambition de notre précédent président. Dommage le tourisme est mort.
Pour ceux qui n’ont pas peur des chinois:
https://youtu.be/OQF8WHbOFQU
Baran
Avec le capitalisme monopoliste financier l’entreprise se déplume. Fruit de ce mouvement, le cloud public est une part de l’externalisation de l’enveloppe technique de l’entreprise. Apres s’être débarrassée des activités de manufacture et de fabrique, l’entreprise en grève d’investissement productif commence à se délester des investissements en équipement technologique et à vouloir pour optimiser ses coûts, une consommation à flux tendu de ses besoins d’information. En somme une entreprise éthique, écologique, complètement désossée!
C’est le génie marketing de Jeff Bezos de répondre à ce besoin du capitalisme monopoliste financier: le cloud public! C’est ce qui a fait le gros du chiffre d’affaire d’Amazon, la location d’un espace de stockage de données. Les premiers à avoir parlé de cloud c’est les commerciaux des grosses boites qui utilisaient des solutions d’affaires avec des data gérées ailleurs.
Là où avant c’était les DSI des entreprises qui géraient ces services techniques, les grosses firmes technologiques ont dit: “on s’occupe de tout! Vous ne pairez que ce que vous consommez et pas besoin d’investir! La R&D c’est pour nous. On fait la cuisine, prépare les assiettes et faisons la vaisselle. C’est génial!”
Sauf que comme on est pas dans un monde de bisounours, à l’heure ou 92% des données sont dans le territoire du suzerain US, ça pose des problèmes de droit de cuissage:
-le cloud act (extraterritorialité américaine sur la donnée)
-entreprise numérique comme Amazon qui utilise la donnée stockée pour développer ses propres produits contre l’activité de ses fournisseurs
-dépendance à un environnement de services
-Avec RGPD, les entreprises numérique en ont profité pour accroitre leur position de force: ferme le partage des data avec les applicatifs des annonceurs (qui eux y déposent leur données) et accroit donc sa position de domination sur le marché. Sur la base de cette capacité d’accès et de traitement monopolistique, les entreprises numériques sont capable de diversifier leurs activités et d’accroitre leurs marges (du win-loose) car elles ont un avantage pour voir les tendance et savoir là où y a de la demande et des marges à faire. In fine, elles tendent à concurrencer leur “partenaire”. Ce n’est pas de l’innovation d’entreprise mais du vampirisme monopolistique.
Face à cette situation, il y a bien en Europe des envolées lyriques au niveau des firmes et des gouvernements de l’UE. Ils disent c’est pas normal, plus d’Europe, l’union fait la force: “ya-ka-fo-kon”. Toutefois comme le mouvement de désossage de la green company (ou “forme entreprise-marchandise” pour parler en Delaunay 1ere année) ils nomment leur programme de champions technologiques: le projet GAIA! Sauf que toujours avec les moyens de mère nature, ils ne mettent ni l’argent (des milliards, des milliards!), ni les profils compétant pour développer quelque chose contre le parasitisme des GAFA sur le marché européen (des techno-financiers comprenant rien aux enjeux d’infrastructures informatiques). Pour avoir une vision chiffrée: le marché des annonceurs en Europe c’est quelque chose comme 80 milliards d’euros et le marché du cloud c’est quelques chose comme 200 milliards (de mémoire, vérifier).
Et pendant que j’écris ces lignes Google est en train de s’installer en France…très certainement pour s’attaquer à l’éducation et la santé!