Je dois dire ma joie devant cette déclaration, d’abord parce que ce grand cinéaste n’était pas l’opportuniste que voulait en faire l’occident, ensuite parce que c’était exactement ce que j’avais perçu dans ses films. Dans un récent article, il y a trois jours, j’expliquais que je n’avais pas vu le film “Chers camarades”, mais ce que je percevais dans ses films, en particulier dans les nuits blanches du facteur était le contraire de ce que lui faisaient dire la presse occidentale et les critiques de cinéma. Ça et le choix de 1962, c’est-à-dire ce que je savais de Khrouchtchev et de ses “réformes”.
Cela me rend heureuse parce que cela confirme que l’on peut en apprenant à lire des films retrouver leur véritable relation à l’histoire, cette sociologie du cinéma que j’ai tenté de développer à propos de Fritz Lang et Brecht, est possible (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop).
https://vz.ru/news/2020/9/11/1059871.html
Dénoncer le culte de la personnalité de Staline a été une décision très malheureuse de Khrouchtchev, déclare le réalisateur russe Andrei Konchalovsky.
Il a présenté au Festival du film de Venise le drame Chers camarades sur la répression des manifestations ouvrières à Novotcherkassk en 1962.
«Je pense que de nombreux communistes sont restés bouleversés après le 20e Congrès, et je pense que c’était une mauvaise décision de Khrouchtchev. Je suis d’accord avec Mao Zedong, qui a dit: “Khrouchtchev est un idiot, il a trahi le communisme.” Et en Chine, il (Mao) est toujours sur les murs, et les Chinois construisent une société sur ses idées. Par conséquent, je pense que c’était l’une des décisions primaires de Khrouchtchev, qui était un vrai paysan. Ce n’était pas une personne très intelligente. Peut-être plus intelligent qu’Eltsine, excusez-moi », rapporte RIA Novosti les paroles de Konchalovsky.
Parlant de l’époque du dégel, le réalisateur a convenu qu’elle lui avait donné de l’espace pour créer ses premiers films. Cependant, il a immédiatement fait une réserve selon laquelle «la liberté doit toujours avoir une limite».
«La liberté absolue ne crée rien d’autre qu’un zoo. En ce sens, je crois que la rareté est nécessaire pour qu’une personne soit une personne. Lorsqu’il fait trop froid ou trop chaud, une personne perd ses traits humains. La rareté existe dans tout, y compris la liberté », dit Konchalovsky.
Selon lui, au moment de la mort de Staline, les dirigeants suprêmes du parti étaient devenus une bourgeoisie et, surtout, cherchaient à éviter les purges.
«À l’époque de Staline, il était impossible pour un bureaucrate du parti d’éviter d’être exécuté lorsqu’il commençait à accepter des pots-de-vin et à gagner de l’argent en plus. Ils voulaient la liberté pour transformer leur pouvoir en biens. Le souci de sa sécurité a poussé Khrouchtchev à la déstalinisation. Et ce mouvement s’est accentué sous Brejnev et Andropov. Ensuite, dans les années 1980, ils se sont complètement vendus aux Américains. Je parle des principaux représentants du gouvernement, ils étaient tous pro-américains, ils détestaient l’idéologie et voulaient légaliser leur richesse pour la transmettre à leurs enfants. C’est, je pense, la raison de l’effondrement de l’Union soviétique », a conclu Konchalovsky.
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KALDOR FRANÇOIS
Enfin les questions de la propriété privée sont évoquées.