PRCF – Pôle de Renaissance Communiste en France
Un mot aux lecteurs et amis, cette semaine le webmaster est Franck Marsal .. c’est lui le rédacteur en chef d’histoire et societe, nous rodons notre formule collective… C’est lui qui fait le choix des articles, leur présentation, qui retient ou non les commentaires et cette réponse n’anticipe pas sur ce que l’on peut attendre de ce dialogue avec les camarades du PCF, du PRCF et autres…
Chacun sait ou devrait savoir qu’Histoireetsociete n’est en rien habilité à parler au nom du PCF ou de toute autre organisation, mais ce site se veut le lieu d’un débat ouvert. Un débat qui porte sur le fond entre tous ceux qui se réclament de la nécessité de construire une alternative socialiste. Entre ceux qui contribuent à la diffusion des analyses marxistes, léninistes et de tout le riche patrimoine theorico-pratique accumulé en France et dans le monde. Nous ne partageons pas les orientations du PRCF, mais nous savons et respectons le rôle que ses fondateurs ont joué pour maintenir et développer tout ce qui a trait à l’histoire, à l’arracher au négationnisme qui a dominé en France et en Europe à la chute de l’URSS et des ex-pays socialistes.
Cette interpellation du PRCF a le mérite d’abord de reconnaitre ce qui change dans le PCF.Elle va donc dans le bon sens, celui que nous mettons en œuvre dans ce site, et qui a toujours voulu aider à cette transformation. A ce titre, nous nous permettons une critique – paradoxale, j’en conviens venant de moin de moi qui ai renoncé à l’adhésion au PCF- l’appréciation reste trop celle du maître d’école distribuant les bonnes et mauvaises notes. En fait ce n’est pas si paradoxal, puisque je partage toutes les injustices subies par les camarades du PRCF, et suis sans illusion sur ce qu’on peut attendre de tout ce que l’on fera et tout ce que l’on a fait pour reconstruire le PCF. Il n’y aura pour nous que mépris, ingratitude mais justement il ne faut pas chercher une réhabilitation, mais se dire qu’il n’y a personne de la base au sommet digne de nous réhabiliter. Ce choix est nôtre et il dépasse de cent coudées les dirigeants et les adhérents de ce parti, je ne dis même plus militant, ils ont largement tué ce que cela représentait, ils ne peuvent même plus l’imaginer.
Récréer un parti communiste après trente ans de liquidation, dans une France où la contrerévolution, la chute de l’URSS et des pays socialistes jointes à la propagande intense, plus la destruction par les impérialistes du tissu industriel, a créé les conditions générales d’un éloignement d’une grande partie de la classe ouvrière, des travailleurs, des intellectuels, de la jeunesse de l’idée même de lutte des classe et du socialisme les a jetés dans les bras du réformisme,de l’abstention ou pire. Il faut partir non de nos ressentiments, mais des FAITS, d’une situation objective et de ce qu’elle exige de ce qui en nous reste révolutionnaire. Au titre du bilan, il y a quelques individus qui n’ont pas leur place dans un parti communiste, mais il y a surtout ce qu’il reste d’adhérents de bonne volonté, leur perception d’une tâche immense, avec des moyens insuffisants et il faut beaucoup de courage pour s’y attaquer. Ce courage est là y compris chez son secrétaire Fabien Roussel et de nombreux jeunes, le problème est le FAIRE éclairé par une analyse toujours plus juste si elle s’attaque aux défis réels et si les discussions portent sur la manière de les surmonter.
L’expérience de ce que nous avons tous vécu montre que partout rien ne s’est créé à la marge sinon la division groupusculaire, cette impuissance dont nous souffrons tous, parce qu’un communiste ne peut admettre ce qui se passe, ce qui se prépare sans souffrir. Il voit les possibles et les périls. Il ne suffit pas de critiquer, il faut tenter ensemble de recréer le collectif, sans lui nous risquons tous pire encore. Il faut renforcer ceux qui ont le courage de reconstruire, de mener au sein du parti mais malheureusement pas encore assez hors du parti, un combat théorico-pratique qui aidera chacun à devenir réellement les militants révolutionnaires qui pourront s’inscrire dans ce qui est en train de recréer l’espoir. Il faut que nous renoncions à être les gourous de nos groupuscules à la manière des factions trotskistes et compter pour un, à l’intérieur de ce qui se fait déjà dans le PCF, contribuer au futur congrès. Ce que nous accomplirons ensemble en ce sens donnera à nos points de vue différents parfois opposés une force concrète, convaincante, une efficacité… La preuve du pudding c’est qu’on le mange, la preuve de l’apport du PRCF et des autres communistes c’est de pousser dans le bon sens, là où c’est possible… Je pense que chacun des webmasters de ce blog pourrait apporter son point de vue, comme d’ailleurs les lecteurs qui sont aussi des contributeurs. Je vous conseille à tous de relire ce qu’écrivait Aragon et que j’ai publié hier pour imaginer un accueil de la France à ce monde multipolaire, à ce que la Chine impose, un texte digne de cet immense Aragon et de son invite à suivre « les lièvres qui ont recommencé à courir »… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
12 juin 2025 – Chères et chers camarades,
Depuis quelques mois, la direction nationale du PCF prend certaines positions mieux venues au regard des dramatiques enjeux auxquels sont confrontés les travailleurs de notre pays.
Ainsi avons-nous salué le rejet de la part des députés PCF de la résolution adoptée par l’Assemblée nationale le 5 mars dernier en faveur du renforcement du soutien matériel, financier voire humain au régime pronazi de Kiev.
Ainsi avons-nous découvert la tenue d’un rassemblement pour la paix le 8 avril dernier à Vénissieux avec, parmi les slogans, « l’argent pour les salaires et les services publics, pas pour la guerre » (il se trouve, et nous nous en félicitons, que c’est un mot d’ordre lancé par le PRCF depuis septembre 2022).
Ainsi avons-nous pris note de votre appel aux nationalisations comme pour Arcelor-Mittal en train de couler à Dunkerque.
Ainsi avons-nous également constaté un raidissement de la direction nationale à l’encontre de la théocratie fasciste israélienne (l’expression est du maire de Tel-Aviv) qui commet un véritable génocide à Gaza. Toutes ces évolutions sont bien venues et nous nous en félicitons.
Pour autant, face aux graves dangers qui menacent l’avenir de l’humanité et, d’ores et déjà, des travailleurs en France – marche à la guerre généralisée du fait des agressions impérialistes ouvertes ou déguisées contre la #Russie et la République populaire de #Chine, fascisation accélérée de l’Europe et de la France, euro-dissolution de la France dans l’ « Etat fédéral européen » en marche, casse des services publics, de la langue française et du produire en France, etc. –, ces nouvelles prises de position ne sauraient être un feu de paille ou une énième illusion pour les travailleurs exaspérés. Cela implique donc de lever toutes les ambiguïtés et que soit mis un terme définitif à une politique de grand écart permanent intenable et mortifère pour les travailleurs de France.
En effet, comment tenir les positions prises ces derniers mois tout en continuant, hélas, de :
S’allier avec la « social-démocratie » – à commencer par le PS, EELV, Glucksmann et l’APRES – qui, toutes tendances euro-réformistes confondues, soutient le régime pronazi de Kiev, est le parti le plus belliciste du pays avec la Macronie (qu’elle a largement contribué à porter au pouvoir) et ne veut nullement sortir de l’OTAN ? Comment combattre l’union sacrée en marche autour de Macron, de l’UE-OTAN vers la guerre contre la Russie, alors même qu’on s’allie à chaque élection avec des partis, PS en tête, qui sont les fers de lance de cette politique d’agression dans notre pays ?
Tenir des positions contradictoires, sur le régime pronazi de Kiev, à l’image de l’approbation, par la quasi totalité des parlementaires de « gauche », de l’infâme résolution du 30 novembre 2022, qui ancre la France dans l’ordre UE-OTAN et qui pousse à l’adhésion de l’Ukraine à ces deux institutions ? Comment, dans la même logique anti-guerre et antifasciste, ne pas dénoncer, aussi devant les masses, la Résolution du Parlement européen, en date de septembre 2018 et qui, assimilant le nazisme à l’URSS, criminalise le communisme historique en mettant en danger tous les communistes d’Europe ?
Réclamer une « autonomie européenne de Défense » comme l’a fait Fabien Roussel en mars dernier, parfaitement compatible avec le projet macroniste d’une « Europe de la Défense » et qui déboucherait sur un inévitable alignement de l’UE belliciste sur… l’OTAN qui est son « partenaire stratégique » depuis 2002 ? Et ce, en trahissant le rejet de la Communauté européenne de Défense par les députés PCF le 30 août 1954? Il est pourtant évident que la future « armée européenne »
a) sera arrimée à l’OTAN,
b) dominée par l’Allemagne en plein réarmement,
c) servira de socle au futur Etat fédéral européen que les Français ont rejeté en son principe lorsqu’ils ont refusé la Constitution européenne.
Refuser de sortir de l’UE du Capital qui interdit et empêche toute nationalisation démocratique au nom de la « concurrence libre et non faussée » et de la « totale liberté de circulation » (ce qui interdit toute politique industrielle nationale), qui appelle à la destruction de l’ensemble des conquêtes sociales et des services publics (retraites, Code du travail, EDF-GDF, SNCF, etc.) et qui propose un immense plan de réarmement de 800 milliards d’euros tout en poussant à l’austérité ?
Maintenir le rejet des fondamentaux communistes, après que le Parti a abandonné la dictature du prolétariat (1976), le marxisme-léninisme (1979) et le centralisme démocratique (1994), sans parler des références fondatrices au socialisme et à la classe ouvrière, au nom d’un funeste projet « eurocommuniste », qui mène les travailleurs et les personnes attachées au communisme de défaite en déroute depuis près de cinquante ans ?
Nous avons perdu près de 50 ans avec autant de fautes fatales pour le mouvement ouvrier et, à l’heure où la lutte des classes se réactive partout dans le monde (grèves prolétariennes de masse en Inde, en Angleterre, aux USA, au Mexique, en Corée du Sud, au Canada, et plus récemment, en Belgique, en Grèce et en Italie), l’heure n’est plus aux demi-mesures et prises de position contradictoires et purement publicitaires, qui débouchent toujours sur les alliances électoralistes avec la social-démocratie (comme dans le cadre de la NUPES et du NFP ou comme Ian Brossat, adjoint d’Anne Hidalgo à Paris) et les trahisons à répétition, lesquelles sont le terreau idéologique de la montée de l’ultra-droite.
L’heure est donc à une RUPTURE claire, cohérente et révolutionnaire comme nous le proposons au PRCF, depuis des années, dans le cadre de l’Alternative Rouge et Tricolore.
Cette rupture, c’est le FREXIT PROGRESSISTE, dans la visée d’un socialisme-communisme de nouvelle génération. Cela nécessite d’en finir avec l’euro, ce dispositif austéritaire continental de longue durée, avec l’UE du Capital, avec l’OTAN et le capitalisme exterministe.
Sans cela, les communistes de France ne seront pas à la hauteur du défi historique consistant à stopper l’impérialisme euro-atlantique, cet ennemi principal de la paix mondiale, qui menace de faire exploser la planète de la Baltique à la Corée en passant par l’Afrique, Gaza et la mer de Chine – sans oublier Cuba, les régimes bolivariens et les pays africains du Sahel, strangulés par l’hégémonisme états-unien et/ou par l’impérialisme français, cet ennemi n°1 de notre propre pays !
Seule une telle politique, à laquelle nous vous invitons fraternellement, avec la JRCF et qui n’est que le prolongement actualisé et créatif de la politique qui fut celle du grand PCF du Congrès de Tour, du Front populaire et de la Résistance, est en mesure de garantir vos prises de position récente.
À l’inverse, le maintien de la funeste ligne eurocommuniste, de l’alignement sur la social-démocratie et de l’asservissement à l’UE du Capital, constituerait une énième trahison, démontrant qu’il s’agit encore une fois de paroles sans aucune portée, à part celle d’empêcher la renaissance d’un Parti franchement communiste dont les travailleurs et nous, militants communistes, avons tous urgemment besoin !
Nous en tirerions alors les conclusions inévitables sur le véritable positionnement du PCF.
Nous sommes donc disponibles pour échanger avec vous, camarades militants du PCF, dans les communes, dans les départements, à l’échelle nationale, sur ces propositions de nature à inspirer nombre d’actions de terrain.
Salutations fraternelles et communistes.
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