Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La Chine abat son JEU, gagner non par surprise mais d’évidence…

J’ai réuni ces textes pour me prouver que je ne suis pas seul. Que d’autres, voyant mon jeu s’y rallieront. Pour eux, j’abats mon jeu. Car je suis contre la diplomatie secrète., une phrase qui pourrait être la devise d’Histoireetsociete. Au milieu de la tempête, des guerres, plus que jamais l’urgence, il faut gagner avec ceux qui n’ont cessé de perdre, gagner non un épisode, mais une autre histoire… Nous en sommes loin, le bonheur est une idée que l’Europe a abandonnée et la France, pauvre pays… le jeu serait d’en finir avec les peurs, les interdits pour une nouvelle praxis, conjuguer les efforts de tous pour reconstruire ce parti qui est la pièce manquante du  » jeu  » d’Aragon. Il y a même dans la faiblesse, la maladresse, quelque chose comme une lueur, le reflet d’une réalité changée, et je suis sur les murs, sur le plafond du monde où je suis confiné, ce reflet comme ces tâches de soleil qu’envoie une vitre de la maison d’en face: le mot qu’ont les Russes pour cela, et qui nous manque, les appelle les lièvres. Oui les lièvres ont repris leur course, avec eux, il faudrait choisir la vie, être la France mais aussi dans le même temps élargir la conscience des prolétaires français aux dimensions de l’universel, de la planète, notre petit vaisseau spatial, le reflet du sourire de Gagarine dans une fusée chinoise qui s’appelle la longue marche . … (note de Danielle Bleitrach )

Aux conditions dans lesquelles ce jeu se joue aujourd’hui, relire Aragon quand il abat son jeu ..

« Vous jouez donc! Qu’est-ce que c’est que ce jeu ? ce n’était qu’un jeu? « Et ainsi de suite. Il faut s’expliquer sur ce que c’est que jouer.

L’enfant joue presque aussitôt qu’il voit. Il ne demande pas si le jeu est gratuit, pas plus que la pensée. car le jeu est une forme de la pensée, il y a même un moment où il est toute la pensée. Dans le jeu, l’enfant met le monde à sa taille, seul d’abord, puis avec ses égaux. le jeu de l’adulte diffère des jeux d’enfance comme de l’enfance l’âge adulte, voilà tout.

L’adulte joue pour de l’argent, par exemple. Ou pour autre chose, mais il joue pour. Il appelle certains de ses jeux, jeux de sociétéSes jeux sont basés sur la rivalité. Ils ne sont pas gratuits. L’adulte veut gagner, il met, comme le jeu lui en laisse loisir, les chances de son côté. Il cherche des armes. Le jeu de l’adulte est une guerre. La guerre aussi est le jeu de certains.

« Je joue. Oui. Dans un monde où toutes les cartes sont faussées, où je suis du côté de ceux qui perdent toujours, et en ont assez de perdre. Mon jeu est le leur. Je joue pour leur donner des armes. J’ai choisi dès ma jeunesse, le jeu d’écrire. je l’ai joué de bien des façons, j’ai appris lentement à perdre. Ma vie, mon âme. J’avais de belles cartes toujours battues. Et même une certaine délectation à les voir emporter par le vent.

Je joue. Mais ce jeu-ci n’est plus le jeu d’alors. Je cherche des armes, et j’en trouve. Je joue une partie qui n’est pas que la mienne, je joue la partie de ceux qui ne savent pas jouer, de ceux que les bonneteurs flouent dans les chemins de fer et sur les places, brouillant leurs cartes sur un parapluie.

Le temps est venu où plus ne me suffit d’avoir gagné une partie, une manche comme on dit, je veux la gagner à visage découvert, je veux gagner en mettant contre moi toutes les chances, je veux gagner en montrant le dessous des cartes, je ne suis pas un joueur de bonneteau. Gagner non par surprise, mais par évidence. J’abats mon jeu.

Vous verrez mes cartes. Vous pourrez en chercher qui les battent. Rien ne sera bati sur l’annonce, il n’y aura pas de coup de poker. Je sais qu’en abattant mon jeu, je vous donne contre moi des armes. Seulement mon jeu n’est pas que le mien, car il s’est mis lui, à la taille du monde. Ces armes que je vous donne, et je vous entends déjà comptant ce que j’ai dit telle année et ce que je dis, opposant mes paroles, découvrant en elles, il y en a, des contradictions d’apparence, et cætera… ces armes que je vous donne cependant, craignez contre moi de vous en servir ; elles blessent les mains qui les manient, elles peuvent se retourner contre vous. Ne triomphez pas de me voir dévoiler ma défense, me découvrir de mon gauche, ne triomphez pas trop vite pour un point que vous croyez marquer : car tout le monde quand le jeu est abattu, le voit et juge des coups.

J’abats mon jeu.

Ce livre a deux parties: la première, des textes que j’ai écrits depuis que la Semaine sainte a paru, c’est-à-dire depuis novembre 1958, et la seconde d’un certain nombre d’articles, de paroles prononcées dans les cinq dernières années, et qui ont trait au réalisme socialiste. Aux conditions dans lesquelles ce jeu se joue.

On s’étonnera peut-être de la place que tient, dans mon jeu, la littérature soviétique. Il m’arrive aussi de m’en étonner. Une littérature n’est pas faite que de chefs-d’œuvre, je n’aime pas tous les écrivains de là-bas, leurs œuvres sont inégales. Comment expliquer que quand je les envisage dans leur ensemble, elles soient si proches d’un cœur qui a bien d’autres amours ? Il en est ainsi pourtant. Il y a même dans la faiblesse, la maladresse, quelque chose comme une lueur, le reflet d’une réalité changée, et je suis sur les murs, sur le plafond du monde où je suis confiné, ce reflet comme ces tâches de soleil qu’envoie une vitre de la maison d’en face: le mot qu’ont les Russes pour cela, et qui nous manque, les appelle les lièvres. A voir courir ces lièvres-là, je comprends ce qu’est la grande-route, ce que sont les champs, l’espace. Et vous aurez beau leur organiser la tempête qui les disperse, vous ne pourrez pas m’empêcher de rêver, à partir de ces reflets dansants. De jouer, de penser…

J’ai réuni ces textes pour me prouver que je ne suis pas seul. Que d’autres, voyant mon jeu s’y rallieront. Pour eux, j’abats mon jeu. Car je suis contre la diplomatie secrète.

Aragon

1) Aragon Essais littéraires Editions publiées sous la direction d’Olivier Barbarant avec la collaboration de Marie-Thérèse Eychart et de Dominique Massonaud. La pléiade, nrf. 2025

Ce n’est pas un livre que vous lirez d’une traite, c’est comme souvent dans les publications de la pléiade le compagnon de nombreuses années, de chapitres pris au hasard et je vous recommande le recueil intitulé justement « j’abats mon jeu »… y compris le discours d’Ivry avec l’intervention d’Aragon au XIIIe Congrès. Ce texte en constitue la préface. Mais j’aurais pu vous inviter à commencer par le commencement, y compris l’introduction qui explique le projet du choix des textes… l’essentiel de la lecture, écrire et lire sont la même pratique, on n’apprend pas mais c’est le travail d’une vie…

La Chine appelle à un consensus mondial sur la gouvernance de l’IA, ses risques et ses potentialité, « un bébé tigre » à éduquer pour qu’il ne tue pas… Dans le fond tout ce qui m’a incité à écrire est la conscience de ce que représente ce nouveau développement scientifique, c’est simple : c’est le socialisme ou la barbarie…

Les États-Unis dominent l’intelligence artificielle de la tête et des épaules grâce aux big tech et aux start-up leaders telles que OpenAI (ChatGPT), mais ils sont plus que jamais isolés sur le plan international. Lors de l’ouverture, samedi, de la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle (WAIC), à Shanghai, le Premier ministre chinois, Li Qiang, s’est plutôt aligné sur les positions européennes en appelant à un consensus mondial sur la gouvernance de la technologie, et à la prise en compte de ses risques. Il a notamment annoncé la création d’un organisme, lancé par la Chine, destiné à stimuler la coopération internationale en matière d’IA. « Les risques et les défis liés à l’intelligence artificielle suscitent une attention généralisée. Trouver un équilibre entre développement et sécurité exige un consensus urgent plus large de la part de l’ensemble de la société », a-t-il souligné.

Impérialisme technologique américain

Dans la bataille mondiale féroce autour de l’intelligence artificielle, dans laquelle les Etats-Unis et la Chine jouent les premiers rôles, la Chine tente de s’imposer en contre-modèle face à l’impérialisme technologique américain. Donald Trump compte en effet s’appuyer sur la supériorité technologique américaine et la dépendance des acteurs étrangers, notamment européens, à ses technologies cloud et au fabricant de puces avancées Nvidia, pour imposer ses outils d’IA partout dans le monde.

Le tout en ignorant la coopération internationale en matière de régulation, perçue comme un frein pour les leaders actuels américains du marché, et en imposant ses propres biais idéologiques. Lors de la présentation, cette semaine, de son plan d’action sur l’IA, le président américain a lancé une purge sur les données du web contraires à son idéologie, en appelant les modèles d’IA à épurer les données sur l’origine humaine du réchauffement climatique, qui fait pourtant l’objet d’un consensus scientifique mondial, ou sur les inégalités. « Nous ne laisserons aucune autre nation nous battre dans la course à l’IA », a ainsi déclaré Donald Trump.

L’open source et la coopération, armes du soft power chinois

Dans ce contexte, la Chine, pourtant pas une démocratie, voit dans la radicalité américaine qui piétine la coopération internationale et en particulier le droit européen, une opportunité pour gagner en soft power et faire sortir ses IA de son pays. « Si nous instaurons des monopoles technologiques, des contrôles ou des barrières, l’intelligence artificielle risque de devenir la chasse gardée d’un petit nombre de pays et d’entreprises », a mis en garde Li Qiang.

Ainsi, la Chine « encourage activement » le développement de l’IA open source, et est disposée à partager ses avancées technologiques avec d’autres pays, notamment ceux en développement, a insisté le Premier ministre chinois. Les programmes en open source permettent l’accès à leur code informatique et autorisent les chercheurs à les réutiliser, ce qui leur permet de continuer à le développer au fur et à mesure. « Ce n’est qu’en défendant l’ouverture, le partage et l’équité dans l’accès à l’intelligence que nous pourrons permettre à un plus grand nombre de pays et de communautés d’en bénéficier », a-t-il souligné

Grandes ambitions chinoises dans l’IA

De son côté, la Chine a fait de l’IA un pilier de ses plans pour l’autonomie technologique, avec une série de mesures gouvernementales pour soutenir ce secteur. Ses investissements dans l’IA sont gardés secrets, mais d’après de nombreux experts le pays investirait en masse depuis une dizaine d’années pour développer ses propres infrastructures et financer sa recherche. La Chine a notamment surpris le monde entier en début d’année en lançant DeepSeek, un modèle open source rivalisant avec ChatGPT et les meilleurs outils américains.

En revanche, le Premier ministre a également regretté « la pénurie de puces et de capacités de calcul » parmi une liste d’obstacles au développement du secteur. Les Etats-Unis ont intensifié depuis fin 2022 leurs initiatives pour restreindre les exportations de puces de pointe vers la Chine, interdisant même à Nvidia de vendre à lui vendre ses puces les plus performantes, par crainte qu’elles ne servent à moderniser l’armée chinoise et donc affaiblir la position américaine dans la course technologique. Mais un véritable marché noir de puces Nvidia s’est mis en place, avec des soupçons d’une contrebande via des pays asiatiques tiers, notamment pour le développement du phénomène DeepSeek, vendu comme frugal en ressources alors qu’il aurait bénéficié, selon une enquête en cours de la justice américaine, de puces de dernière génération auxquelles la Chine n’aurait pas dû avoir accès.

L’IA, un « bébé tigre » à dresser pour qu’il ne tue pas

Quoi qu’il en soit, la position de la Chine sur une nécessaire coopération mondiale sur l’IA qui inclut la gestion de ses risques, est plutôt consensuelle dans le monde à l’exception des Etats-Unis, et également parmi les experts de la technologie. Dans un message vidéo diffusé samedi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que la gouvernance de l’IA constituerait « un test décisif pour la coopération internationale ».

De son côté, le prix Nobel de physique Geoffrey Hinton, lors d’un discours samedi lors de la conférence de Shanghai, a usé d’une métaphore pour décrire la situation mondiale actuelle. Selon lui, l’attitude de la planète envers l’IA aujourd’hui est comme celle d’une « personne qui adopterait un adorable bébé tigre comme animal de compagnie ». « Pour survivre », il faut s’assurer de pouvoir le dresser à ne pas vous tuer lorsqu’il deviendra adulte, a-t-il souligné.

Lors du sommet de Paris sur l’intelligence artificielle en février, 58 pays, dont la Chine, la France et l’Inde (les co-organisateurs), ainsi que l’Union européenne et la Commission de l’Union africaine, s’étaient prononcés pour une coordination renforcée de la gouvernance du secteur. Et Anne Bouverot, l’envoyée spéciale du président français Emmanuel Macron au sommet de Paris, a souligné samedi à Shanghai dans son allocution le « besoin urgent » d’une action mondiale.

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