Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

JO 2008 … un tournant

Il faut dire que c’est devenu plus confidentiel alors qu’il faisait florès dans les TV et journaux en 2008.

Jusqu’au fin fond du Diois des slogans couvraient les ponts et affichaient son drapeau, « drapeau » qui ne remontait pas à la première réincarnation du Dalaï Lama mais à son exil en 1959.

Notre camarade Danielle Bleitrach avait dénoncé alors « l’anticommunisme primaire» qui accompagnait cette propagande hystérique[i], et publié la « Campagne de mensonges contre la Chine » par Higinnio Polo[ii].

D’abord le Tibet ne s’appelle plus Tibet mais Xizang.

Ensuite le bruit et la fureur qui avaient accompagné le passage de la flamme olympique à Paris[iii] sont un peu retombés, comme certaines certitudes. Delanoë aux oubliettes, Cohn Bendit a pleuré dans les basques de Sarkozy et Ménard a tombé le masque.

Et puis surtout, l’échec du boycott des JO, véritable finalité des désordres à Lhassa, avait éteint son prétexte.

Revenons en arrière[iv].

Le Tibet n’était pas un pays indépendant. L’existence d’une entité politique au Tibet n’est jamais démontrée avant le VIe siècle. Alors la dynastie Tubo résolut les relations avec l’empire de Chine par un mariage. Mais après 840 le Tibet se divise, il est menacé par les armées musulmanes et s’intègre à la Chine de Kubilaï Khan en 1271. Sous les Qing « l’Accord en 28 Articles » définit ces relations jusqu’en 1911.

  • Premièrement, les affaires politiques du Tibet seront désormais traitées en concertation entre le Dalaï-Lama, le Panchen Lama et les Amban.
  • Deuxièmement, les hauts fonctionnaires du Gasha seront proposés par le Dalaï-Lama et les Amban et soumis à l’approbation de l’Empereur.
  • Enfin, toutes les affaires extérieures du Tibet seront du ressort de l’Empereur.

Mais dès la fin du19e siècle, ce sont les puissances impérialistes qui convoitent le Tibet et justifient le séparatisme à cette fin. On pourrait à ce compte contester l’annexion du duché de Bretagne par le royaume de France en 1532, et la dissolution de son Parlement en 1790. Le régime féodal et théocratique détruit par la Chine Populaire se différenciait du féodalisme brisé chez nous par la révolution française de la façon suivante :

« Dans le vieux Tibet, il y avait un petit nombre de fermiers qui subsistaient comme une sorte de paysannerie libre, et, peut-être, en plus, 10.000 personnes qui composaient la classe moyenne constituée des familles de marchands, de commerçants et de petits négociants. Des milliers d’autres étaient des mendiants. Une petite minorité était des esclaves, la plupart du temps des domestiques qui ne possédaient rien. Leur descendance naissait dans l’esclavage. La plus grande partie de la population rurale – environ 700.000 sur une population totale évaluée à 1.250.000 – était des serfs. Les serfs et d’autres paysans vivaient généralement un peu mieux que les esclaves. Ils n’avaient pas de scolarité ni de soins médicaux. Ils passaient la plupart de leur temps à peiner pour les lamas de haut rang, ou pour une aristocratie foncière séculière. Leurs maîtres leur disaient quelle culture produire et quels animaux élever. Ils ne pouvaient pas se marier sans le consentement de leur seigneur ou lama. Et ils pouvaient facilement être séparé de leur famille s’il plaisait au propriétaire de les envoyer travailler dans un endroit éloigné…

Les serfs étaient dans l’obligation de travailler à vie la terre du seigneur – ou la terre du monastère – sans être payés, de réparer les maisons du seigneur, de transporter sa récolte et de rassembler son bois de chauffage. Ils étaient aussi supposés fournir les animaux de transport et le transport sur demande[i]. Ils étaient taxés sur le mariage, taxé sur la naissance de chaque enfant et sur chaque mort dans la famille. Ils étaient taxés sur la plantation d’un nouvel arbre dans leur terrain et sur la possession d’animaux. Il y avait des impôts pour les festivals religieux, pour le chant, la danse, le tambourinage et la sonnerie de cloche. Les gens étaient taxés quand ils étaient envoyés en prison et quand ils en sortaient. Ceux qui ne pouvaient pas trouver de travail étaient taxés pour être sans emploi et s’ils allaient dans un autre village à la recherche de travail, ils devaient payer un impôt de passage. Quand les gens ne pouvaient pas payer, les monastères leur prêtaient de l’argent à un taux d’intérêt de 20 à 50 pour cent. Certaines dettes étaient passées du père au fils et au petit-fils. Les débiteurs qui ne pouvaient pas honorer leurs obligations risquaient d’être réduits en esclavage, parfois pour le reste de leur vie…

Au Tibet du Dalaï-lama, la torture et la mutilation – incluant l’énucléation, l’arrachage de la langue, le sectionnement du tendon du jarret et l’amputation – étaient des punitions favorites infligées aux serfs fugitifs et aux voleurs. En voyageant à travers le Tibet dans les années 1960, Stuart et Roma Gelder ont interviewé un ancien serf, Tsereh Wang Tuei, qui avait volé deux moutons appartenant à un monastère. Pour cela, il a eu les yeux énucléés et la main mutilée afin de ne plus pouvoir l’utiliser. Il explique qu’il n’est plus un Bouddhiste : « quand un saint lama leur a dit de m’aveugler, j’ai pensé qu’il n’y avait rien de bon dans la religion »[ii]. Bien qu’il était contraire aux enseignements bouddhistes de prendre la vie humaine, quelques contrevenants étaient sévèrement fouettés et ensuite « abandonnés à Dieu » dans la nuit glaciale pour y mourir. « Les parallèles entre le Tibet et l’Europe médiévale sont saisissantes », conclut Tom Grunfeld dans son livre sur le Tibet.En 1959, Anna Louise Strong a visité une exposition d’équipement de torture qui avait été utilisé par les suzerains tibétains. Il y avait des menottes de toutes les tailles, y compris de petites pour des enfants, et des instruments pour couper le nez et les oreilles, pour énucléer les yeux et pour briser les mains. Il y avait des instruments pour couper les rotules et les talons, ou paralyser les jambes. Il y avait des fers chauds, des fouets et des instruments spéciaux pour éviscérer[iii]… »


[i] Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet 1913-1951 (Berkeley : University of California Press, 1989), 5.

[ii] Gelder and Gelder, The Timely Rain, 113

[iii] Strong, Tibetan Interviews, 91-92.


Je passe sur la suite, dont cette distraction des féodaux consistant à faire courir les enfants de serfs pour s’entrainer au tir. La famille du Dalaï Lama était la plus puissante de cette féodalité et possédait plusieurs milliers de serfs. Au regard de cette tyrannie la pédophilie assumée du prix Nobel de la Paix n’est que de la petite bière.

Aussi en avril 1951 l’abominable « annexion » du Tibet par la Chine laissa un certain délai pour rendre la terre à qui la travaille, sans confisquer les propriétés féodales mais réduisant les taux d’intérêt usuraires. L’accord avec les féodaux établissait 17 points:

1. Le peuple tibétain s’unira et rejettera les forces agressives de l’impérialisme hors du Tibet ; le peuple tibétain retournera au sein de la famille de la mère patrie – la République populaire de Chine.
2 . Le gouvernement local du Tibet portera activement assistance à l’Armée populaire de libération afin de faciliter son entrée au Tibet et de consolider la défense nationale.
3. En accord avec la politique envers les nationalités inscrites dans le programme commun de la Conférence consultative politique du peuple chinois, le peuple tibétain a le droit d’exercer l’autonomie nationale régionale sous la direction unifiée du gouvernement central populaire.
4. Les autorités centrales n’altèreront pas le système politique existant au Tibet, Les autorités centrales ne modifieront pas non plus le statut établi, les fonctions et les pouvoirs du Dalaï-Lama. Les responsables des divers rangs resteront à leur poste comme d’habitude.
5. Le statut établi, les fonctions et les pouvoirs du Panchen-Lama seront maintenus.
6. Par le statut, les fonctions et les pouvoir du Dalaï-Lama et du Panchen-Lama, il est entendu le statut, les fonctions et les pouvoirs du XIIIème Dalaï-Lama et du IXème Panchen-Lama quand ils entretenaient des relations amicales.
7. La politique de liberté de croyances religieuse inscrite au programme commun de la Conférence consultative politique du peuple chinois sera mise en oeuvre. Les croyance religieuses, les traditions et les coutumes du peuple tibétain seront respectées, et les monastères lamaïques seront protégés. Les autorités centrales ne toucheront pas aux ressources des monastères.
8. Les troupes tibétaines seront réorganisées par étapes au sein de l’Armée populaire de Libération et formeront une partie des forces de défense nationale de la République populaire de la Chine.
9. La langue parlée et écrite, ainsi que l’éducation de la nationalité tibétaine seront développées par étapes, en accord avec les conditions réelles au Tibet.
10. L’agriculture, l’élevage, l’industrie et le commerce du Tibet seront développés par étapes, et les moyens d’existence du peuple seront améliorés également par étapes, en fonction des conditions réelles au Tibet.
11. Pour ce qui est des différentes réformes au Tibet, il n’y aura pas de coercition exercée par les autorités centrales. Le gouvernement local du Tibet pourra mettre en oeuvre les réformes selon son propre gré, et les demandes de réformes formulées par le peuple seront réglées par voie de consultation avec le personnel dirigeant du Tibet.
12. Pour ce qui est des anciens responsables pro-impérialistes ou pro-Kuomintang, s’ils brisent résolument leurs liens avec l’impérialisme et le Kuomintang, sans s’engager dans le sabotage ou la résistance, ils peuvent continuer à assumer leurs responsabilités, quel que soit leur passé.
13. L’Armée populaire de Libération qui entre au Tibet obéira à toutes les politiques ci-dessus mentionnées, sera juste dans les achats et les ventes, et ne s’emparera pas arbitrairement ne serait-ce que d’une aiguille ou d’un morceau de fil appartenant au peuple.
14. Le gouvernement central populaire prendra en charge la direction centralisée de toutes les affaires extérieures du Tibet ; il n’y aura une existence pacifique avec les pays voisins, ainsi que l’établissement et le développement avec eux de relations commerciales justes, fondées sur l’égalité, le profit mutuel et le respect mutuel pour le territoire et la souveraineté.
15. Afin de garantir l’application de l’Accord, le gouvernement central populaire créera une commission militaire et administrative, ainsi qu’un quartier général pour la zone militaire du Tibet, et, outre l’envoi de personnel, absorbera autant de personnel tibétain que possible pour participer à ce travail. Le personnel tibétain local prenant part à la commission militaire et administrative peut inclure des éléments patriotiques du gouvernement local tibétain et originaire des différents districts et principaux monastères. La liste des noms sera établie après consultation entre les représentants désignés par le gouvernement central populaire et les divers milieux concernés, et sera soumise au gouvernement central populaire pour approbation.
16. Les fonds nécessaires pour la commission militaire et administrative, ainsi que pour le quartier général de la zone militaire et l’Armée populaire de libération qui entre au Tibet seront fournit par le gouvernement central populaire. Le gouvernement local du Tibet portera assistance à l’Armée populaire de libération pour l’achat et le transport des aliments, du fourrage et des autres besoins quotidiens.
17. Cet accord entre en vigueur immédiatement après sa signature et le dépôt des sceaux.

Loin de mettre en œuvre ces accords, les féodaux s’adressèrent à l’impérialisme US. En 1956-57, des bandes armées tibétaines tendirent une embuscade à des convois de l’Armée Populaire de Libération chinoise. Le soulèvement reçut un appui important de la Central Intelligence Agency américaine (C.I.A.), comprenant un entraînement militaire, des camps d’appui au Népal et de nombreux ponts aériens[i].23 Les frères aînés du Dalaï Lama, Thubtan Norbu et Gyalo Thondup y jouèrent un rôle actif. Mais sans l’appui du peuple, la tentative de restauration de l’aristocratie fit long feu et le Dalaï Lama dut se réfugier en Inde, à Dharamsala.

Pogrome à Lhassa

Le 14 mars 2008 et durant quatre jours, les moines du Dalaï Lama traversèrent le Népal pour organiser un pogrome à Lhassa, brisant les devantures des boutiques, incendiant plus de 300 édifices où cinq employées furent brulées vives, lynchant des passants, et causant  dix neuf morts dont un policier, suivant un plan établi par Condolezza Rice. Les médias annoncèrent des chiffres fantaisistes pour de prétendues victimes de la police ou de l’armée chinoise, victimes inexistantes ou toujours vivantes.

Chauffés à blanc par le trio Cohn Bendit – Delanoë – Ménard, des manifestants allèrent jusqu’à bousculer le fauteuil de l’athlète handicapée Jin Jin et la Mairie de Paris afficha des banderoles crapuleuses.  La machine à mensonge noyait toutes les informations au point que Michèle Cotta présenta à l’ambassadeur de Chine une vidéo de soldats bastonnant les bonzes et la population[ii]. L’ambassadeur eut juste le temps de dire « mais madame » avant que la scène ne fut coupée  et personne ne put donc l’entendre ajouter que les uniformes bleus n’étaient pas chinois mais népalais. La  télévision allemande eut l’honnêteté de démentir.[iii]

La finalité et le prétexte

Rappelons qu’à cette occasion, la Chine était le premier pays du Tiers Monde à organiser des Jeux Olympiques[iv]. Albert Montero donnait alors quelques indications[v] :

« S’il restait à quelqu’un le moindre doute sur les raisons pour lesquelles les Européens et les nord-américains s’efforcent de gâcher les jeux olympiques aux Chinois hier l’Organisations mondiale du Commerce a publié une rapport sur l’évolution du commerce international en 2007 duquel on peut aisément extraire facilement quelques arguments qui aident à comprendre la raison de l’offensive actuelle contre la Chine.

De toute manière, et pour vous économiser le travail, je vous fais un résumé :

a) Pour la première fois, la Chine dépasse les Etats-Unis comme exportateur mondial de marchandises et s’approche de plus en plus rapidement de l’Allemagne, le principal exportateur de marchandises du monde.

b) Pour la première fois, la Chine se substitue au Canada comme principal pourvoyeur des Etats-Unis. Les importations en provenance de Chine ont augmenté de 12%, plus du double des importations totales et ceci malgré la chute de la demande interne étasunienne.

c) Pour la première fois, le volume du commerce chinois (exportations et importations) a dépassé le volume du commerce du japon et de la république de Corée réunis, second et troisième plus importants marchés d’Asie.

d) Depuis 2001, année où a été approuvée la candidature olympique pour Pékin et la Chine a adhéré à l’OMC, ses exportations et importations ont augmenté en moyenne annuellement de 25%, le double du commerce mondial. Depuis 2004, le commerce de marchandises de Chine (exportations et importations) a dépassé le japon et en 2007, comme nous l’avons dit, il a dépassé les Etats-Unis.Et maintenant qu’on vienne me raconter la fable qui veut que la raison pour boycotter les Olympiades à Pékin est l’occupation du Tibet ».

Un tournant

Avec le recul, ces faits apparaissent comme un tournant vers la fin de l’hégémonisme et le début du monde multipolaire. Les expatriés chinois manifestèrent pacifiquement leur colère le 19 avril et la menace d’un boycott des produits français fit plier Sarkozy.


/Les JO furent un succès planétaire. Pierre Barbancey écrit :

«… Politique encore l’attitude de Nicolas Sarkozy, laissant entendre qu’il allait boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux avant de faire volte-face, sa fougue habituelle l’ayant entraîné dans des chemins que même le dalaï-lama, qui rêve pourtant de la restauration d’un gouvernement théocratique dans un Tibet même autonome, n’emprunte pas. Du président américain George W. Bush à Gordon Brown, le premier ministre britannique, ils sont tous venus à Pékin, à l’exception notable de la chancelière et du président allemands, Angela Merkel et Horst Köhler. Incontestablement la Chine a signé son arrivée dans le monde des grandes puissances. Sa force économique est déjà connue, ce qui n’est pas sans inquiéter les pays capitalistes, à commencer par les États-Unis. Elle entre désormais dans une nouvelle ère. Des analystes comme Tang Wenfang, professeur de relations internationales à l’université de Pittsburgh (États-Unis), assurent même que ces Jeux « aideront le monde à percevoir la Chine de manière plus réaliste, plus positive… ». [‘La Chine a jeté l’ancre’ – L’Humanité 25/08/2008 – Sports]


Xuan

[i] On the CIA’s links to the Dalai Lama and his family and entourage, see Loren Coleman, Tom Slick and the Search for the Yeti (London : Faber and Faber, 1989).

[ii] https://www.dailymotion.com/video/x4vosp

[iii] http://www.bjinformation.com/Lhassa/txt/2008-03/25/content_107262.htm

[iv] Cérémonie des JO https://www.youtube.com/watch?v=zMucTdrCgUU

[v] Alberto Montero : Pour comprendre un peu mieux les raisons du boycott des jeux olympiques à Pékin https://socio13.wordpress.com/2008/04/20/alberto-montero-pour-comprendre-un-peu-mieux-les-raison-du-boycott-des-jeux-olympiques-a-pekin-1/

Loin de mettre en œuvre ces accords, les féodaux s’adressèrent à l’impérialisme US. En 1956-57, des bandes armées tibétaines tendirent une embuscade à des convois de l’Armée Populaire de Libération chinoise. Le soulèvement reçut un appui important de la Central Intelligence Agency américaine (C.I.A.), comprenant un entraînement militaire, des camps d’appui au Népal et de nombreux ponts aériens[i].23 Les frères aînés du Dalaï Lama, Thubtan Norbu et Gyalo Thondup y jouèrent un rôle actif. Mais sans l’appui du peuple, la tentative de restauration de l’aristocratie fit long feu et le Dalaï Lama dut se réfugier en Inde, à Dharamsala.

Pogrome à Lhassa

Le 14 mars 2008 et durant quatre jours, les moines du Dalaï Lama traversèrent le Népal pour organiser un pogrome à Lhassa, brisant les devantures des boutiques, incendiant plus de 300 édifices où cinq employées furent brulées vives, lynchant des passants, et causant  dix neuf morts dont un policier, suivant un plan établi par Condolezza Rice. Les médias annoncèrent des chiffres fantaisistes pour de prétendues victimes de la police ou de l’armée chinoise, victimes inexistantes ou toujours vivantes. Chauffés à blanc par le trio Cohn Bendit – Delanoë – Ménard, des manifestants allèrent jusqu’à bousculer le fauteuil de l’athlète handicapée Jin Jin et la Mairie de Paris afficha des banderoles crapuleuses.  La machine à mensonge noyait toutes les informations au point que Michèle Cotta présenta à l’ambassadeur de Chine une vidéo de soldats bastonnant les bonzes et la population[ii]. L’ambassadeur eut juste le temps de dire « mais madame » avant que la scène ne fut coupée  et personne ne put donc l’entendre ajouter que les uniformes bleus n’étaient pas chinois mais népalais. La  télévision allemande eut l’honnêteté de démentir.[iii]

La finalité et le prétexte

Rappelons qu’à cette occasion, la Chine était le premier pays du Tiers Monde à organiser des Jeux Olympiques[i]. Albert Montero donnait alors quelques indications[ii] :

« S’il restait à quelqu’un le moindre doute sur les raisons pour lesquelles les Européens et les nord-américains s’efforcent de gâcher les jeux olympiques aux Chinois hier l’Organisations mondiale du Commerce a publié une rapport sur l’évolution du commerce international en 2007 duquel on peut aisément extraire facilement quelques arguments qui aident à comprendre la raison de l’offensive actuelle contre la Chine.

De toute manière, et pour vous économiser le travail, je vous fais un résumé :

a) Pour la première fois, la Chine dépasse les Etats-Unis comme exportateur mondial de marchandises et s’approche de plus en plus rapidement de l’Allemagne, le principal exportateur de marchandises du monde.

b) Pour la première fois, la Chine se substitue au Canada comme principal pourvoyeur des Etats-Unis. Les importations en provenance de Chine ont augmenté de 12%, plus du double des importations totales et ceci malgré la chute de la demande interne étasunienne.

c) Pour la première fois, le volume du commerce chinois (exportations et importations) a dépassé le volume du commerce du japon et de la république de Corée réunis, second et troisième plus importants marchés d’Asie.

d) Depuis 2001, année où a été approuvée la candidature olympique pour Pékin et la Chine a adhéré à l’OMC, ses exportations et importations ont augmenté en moyenne annuellement de 25%, le double du commerce mondial. Depuis 2004, le commerce de marchandises de Chine (exportations et importations) a dépassé le japon et en 2007, comme nous l’avons dit, il a dépassé les Etats-Unis.Et maintenant qu’on vienne me raconter la fable qui veut que la raison pour boycotter les Olympiades à Pékin est l’occupation du Tibet ».

Un tournant Avec le recul, ces faits apparaissent comme un tournant vers la fin de l’hégémonisme et le début du monde multipolaire. Les expatriés chinois manifestèrent pacifiquement leur colère le 19 avril et la menace d’un boycott des produits français fit plier Sarkozy.


[i] Cérémonie des JO https://www.youtube.com/watch?v=zMucTdrCgUU

[ii] Alberto Montero : Pour comprendre un peu mieux les raisons du boycott des jeux olympiques à Pékin https://socio13.wordpress.com/2008/04/20/alberto-montero-pour-comprendre-un-peu-mieux-les-raison-du-boycott-des-jeux-olympiques-a-pekin-1/


[i] On the CIA’s links to the Dalai Lama and his family and entourage, see Loren Coleman, Tom Slick and the Search for the Yeti (London : Faber and Faber, 1989).

[ii] https://www.dailymotion.com/video/x4vosp

[iii] http://www.bjinformation.com/Lhassa/txt/2008-03/25/content_107262.htm

[i] « S’agit-il de s’intéresser au Tibet ou de développer un anticommunisme primaire ? » https://socio13.wordpress.com/2008/04/10/sagit-il-de-sinteresser-au-tibet-ou-de-developper-un-anti-communisme-primaire/

[ii]  https://socio13.wordpress.com/2008/04/22/campagne-de-mensonge-contre-la-chine-par-higinio-polo/

[iii] Passage de la flamme à Bir Hakeim https://www.dailymotion.com/video/x52nm5

[iv] Michaël Parenti “Le mythe du Tibet” – https://archive.org/details/friendly-feudalism-the-tibet-myth-michael-parenti/mode/2up

Les JO furent un succès planétaire. Pierre Barbancey écrit :

«… Politique encore l’attitude de Nicolas Sarkozy, laissant entendre qu’il allait boycotter la cérémonie d’ouverture des Jeux avant de faire volte-face, sa fougue habituelle l’ayant entraîné dans des chemins que même le dalaï-lama, qui rêve pourtant de la restauration d’un gouvernement théocratique dans un Tibet même autonome, n’emprunte pas. Du président américain George W. Bush à Gordon Brown, le premier ministre britannique, ils sont tous venus à Pékin, à l’exception notable de la chancelière et du président allemands, Angela Merkel et Horst Köhler. Incontestablement la Chine a signé son arrivée dans le monde des grandes puissances. Sa force économique est déjà connue, ce qui n’est pas sans inquiéter les pays capitalistes, à commencer par les États-Unis. Elle entre désormais dans une nouvelle ère. Des analystes comme Tang Wenfang, professeur de relations internationales à l’université de Pittsburgh (États-Unis), assurent même que ces Jeux « aideront le monde à percevoir la Chine de manière plus réaliste, plus positive… ». [‘La Chine a jeté l’ancre’ – L’Humanité 25/08/2008 – Sports]

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