Leur modèle raffiné de guerre hybride impliquera des efforts pour gagner la « course technologique », une nouvelle division occidentale du travail pour contenir la Russie en Europe et des infoguerres anti-russes générées par l’IA. La Russie comme d’ailleurs la Chine et la plupart des observateurs conscients ont compris que l’UE dans sa soumission à l’OTAN et aux diktats de l’empire se voyait comme l’Allemagne qui prétend mener la danse (pendant que notre pitre mégalo s’agite dans tous les sens) et comme au temps du nazisme reconquérir le retard dans les forces productives en attaquant la Russie. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
08 juil. 2025

La richesse en ressources naturelles de la Russie et son nouveau rôle dans l’accélération des processus multipolaires incitent l’Occident à poursuivre sa guerre hybride contre la Russie, même en cas de paix en Ukraine. La faction politique néoconservatrice des États-Unis et les libéraux-mondialistes de l’UE (essentiellement les mêmes à ce stade) continuent de percevoir la Russie comme un rival durable à contenir et, idéalement, à démembrer. C’est pourquoi on s’attend à ce qu’ils affinent leur guerre hybride en cours contre la Russie dans un avenir proche par les trois moyens suivants.
Le premier concerne leurs efforts pour gagner la « course technologique », en particulier en termes d’IA et d’Internet des objets, qui, selon eux, leur permettra de mener la « quatrième révolution industrielle » (4IR). L’avantage économique et militaire qu’ils anticipent est censé « traîner la Russie dans la poussière » selon eux. Ils croient que l’instabilité économique puis politique finira par suivre en Russie. Cela pourrait prendre la forme de révolutions de couleur, de nouvelles insurrections terroristes et/ou de luttes intestines incontrôlables entre les élites.
Le deuxième aspect concerne la division du travail de l’Occident pour contenir la Russie. Les États-Unis « dirigeront par l’arrière » en fournissant un soutien en aval à leurs partenaires juniors européens alors qu’ils donnent la priorité à l’endiguement de la Chine. Pendant ce temps, le Royaume-Uni veut une sphère d’influence dans l’Arctique-Baltique, l’Allemagne juste dans la Baltique, la Pologne en Europe centrale et orientale et la France en Roumanie-Moldavie. Le « plan ReArm Europe » de 800 milliards d’euros associé à l’UE, qui conduira probablement à des coupes dans les dépenses sociales, est présenté comme une « défense de la démocratie ».
Et enfin, le dernier élément de la guerre hybride raffinée de l’Occident contre la Russie se concentrera sur les infoguerres anti-russes générées par l’IA, à la fois pour démoraliser les Russes et remonter le moral des Occidentaux. Ils écriront des articles entiers, contrôleront des bots plus réalistes sur les réseaux sociaux, créeront des vidéos réalistes et, finalement, se feront passer pour des experts en politique et des gens ordinaires. Des années de collecte secrète de données dans les médias grand public, les médias alternatifs, les médias sociaux (y compris les plateformes non occidentales) et YouTube rendront ces contrefaçons très convaincantes.
Car aussi convaincants que puissent être ces plans, ils ne déstabiliseront pas la Russie. Son économie a déjà prouvé sa résilience remarquable et la Chine peut l’aider à rattraper l’Occident dans la course technologique. En ce qui concerne les menaces militaires occidentales conventionnelles, la production militaro-industrielle de la Russie dépasse de loin celle de l’OTAN, tandis que les politiques efficaces de « sécurité démocratique » de la Russie ont neutralisé de manière préventive les menaces de guerre de l’information. Le résultat final sera que l’Europe deviendra plus subordonnée aux États-Unis sans que l’un ou l’autre ne subordonne la Russie.
Les plans de l’Occident pourraient également se retourner contre lui. L’opinion publique européenne pourrait se rallier aux populistes-nationalistes qui promettent de rétablir les niveaux de dépenses sociales en réduisant les dépenses militaires nouvellement prévues. Même s’ils sont tenus à l’écart du pouvoir par des machinations à la roumaine, ce serait au prix d’un discrédit supplémentaire du mythe de la « démocratie occidentale », ce qui pourrait alimenter une crise de confiance publique encore plus grande. À tout le moins, le niveau de vie stagnera, voire diminuera, et l’Europe pourrait ainsi être celle qui sera « laissée pour compte ».

La guerre hybride raffinée de l’Occident contre la Russie, qui devrait succéder à la paix en Ukraine, quel que soit le moment et quelles qu’en soient les conditions, est inévitable en raison de l’enracinement des néoconservateurs et des libéraux-mondialistes dans son écosystème décisionnel. Même le meilleur scénario où Trump contraindrait Zelensky à faire les concessions exigées par Poutine, puis où la Russie et les États-Unis accepteraient un partenariat stratégique centré sur les ressources ne peut pas éviter cela. La Russie est prête, cependant, donc tout cela ne servira à rien.
Views: 64